San Peyre- Rochers des Pendus

                Le San Peyre et les Rochers des Pendus (06).

Le San Peyre et les rochers des Pendus, situés à la Napoule (06), sont des reliefs d’origine volcanique.-ph1 et2. La roche de structure microlitique est une rhyolite fluidale (pyroméride).                                                                                                                                                          Les géologues qui l’ont étudiée l’ont dénommée A9. Elle n’est pas datée, mais elle s’est mise en place après le volcanisme fissural qui a émis les rhyolites ignimbritiques A5 et A7 (250MA) et pendant l’édification des stratovolcans (Mont Vinaigre, Maurevieille) et divers dômes, vers 270MA. –ph3. Ce volcanisme a créé un relief imposant et donc une inversion de relief dans la plaine des Maures qui était un bassin continental, un rift continental au permien. (voir page Estérel).

Le San Peyre et les Rochers des Pendus se trouvent à cheval entre l’Estérel (massif volcanique) et la plaine des Maures. On va donc trouver dessous et à côté  des roches qui caractérisent ces deux zones.

Le San Peyre avec ses 131 m de haut se voit de loin.il se présente comme un cône avec une pente de 25 à 35°, mais à sommet arrondi, sans cratère.-ph4.                                                        Une bande de 250m de long se détache du San Peyre, vers l’WSW et le prolonge vers le cimetière.                                                                                                                                                                  On retrouve  cette bande entre le riou de l’Argentière et la Rague, occupée par le lotissement du domaine de Maurevieille, impénétrable sans code d’accès. La bande est un peu plus longue (750m), mais avec la même direction, décalée par une faille.                          La vue ph5 : en orange, le circuit pédestre à parcourir, très agréable et ombragé dans le parc naturel. Les observations que je vais commenter  ne vont pas suivre forcément l’ordre des arrêts.

Arrêt 1. La vue, du sommet offre un panorama sur 360° exceptionnel. –ph6 à 9.

Au NE, la baie de Cannes et les îles de Lérins. Au SSE Théoule, sa baie et ses quartiers surélevés résidentiels, au NNW Mandelieu et le Tanneron, prolongement du massif des Maures dont il est séparé par le rift continental de la plaine des Maures, au SW, vue sur le Marsaou et le sommet Pelet qui domine la caldera du Maurevieille qu’on devine plus qu’on ne voit ; au premier plan, le filon du domaine de Maurevieille orienté N70.

Au cours de la montée au sommet, puis en faisant le tour de San Peyre (arrêts 1 et 2), on voit des orgues plus ou moins massives, souvent avec 4 faces. Toutes les faces sont dirigées vers le ciel ; les prismes sont uniquement verticaux.-ph 10 à14.

Les plans de fluidalité sont, eux aussi, verticaux. –ph15-16. Il s’agit donc d’un point d’émission de lave hyper-visqueuse qui n’a pas coulé et s’est élevée comme un piston : c’est une protrusion comme on en voit dans le Velay- le suc de Monac  par exemple. –ph17 à19. Les alignements de cristaux qui soulignent la fluidalité de  A9 sont moins beaux que dans la rhyolite fluidale A11 du mont Vinaigre –ph 20-21.

Cette lave A9 qui ne peut couler, s’écroule formant une ceinture d’éboulis de prismes au pied du volcan (arrêts entre 2 et 3) –ph22 à24. C’est une caractéristique de tous les volcans à lave visqueuse (exemple le Gerbier de Jonc –ph25-). La photo 26 schématise nos observations.

Les arrêts 3. La protrusion traverse côté NW les arkoses qui remplissent le bassin permien ; la ceinture d’éboulis repose sur celles-ci. –ph27-28.

Arrêt 4. Côté S, affleurent des tufs fins et un peu plus grossiers, formant des dunes et des antidunes. Ce sont les projections les plus distales des déferlantes basales qui ont formé le croissant pyroclastique du volcan Maurevieille dans sa phase phréatomagmatique (voir page Estérel) qui a constitué un maar. (étape qui a précédé l’émission de rhyolite fluidale A11). – ph29 à 32. Le San Peyre devrait donc être plus jeune que ces tufs fins, puisqu’il les surmonte, au moins par son éboulis.

Arrêts 5 et 6a. filon. Sur 250m, du cimetière au San Peyre, on suit un affleurement de rhyolite fluidale A9.-ph33. La fluidalité est subverticale avec des contournements qui montrent  bien la turbulence subie par la lave au cours de son éjection. Il s’agit d’un filon orienté N70. –ph 34 à36. Le contact du filon avec l’encaissant est visible sur le côté N (arrêt 6a). Cet encaissant est un tuf clair à ponces ; issu du Maurevieille, probablement lors de la formation de la caldera. On devine ce contact un peu avant d’arriver au parking.-ph 37 à39.

Arrêt 7. Domaine de Maurevieille. –ph40 à 42.

Le domaine de Maurevieille est bâti sur le prolongement de ce filon, décalé par une faille. Sur la partie Ouest, en dehors du domaine inaccessible, on peut voir les orgues verticales et l’éboulis au pied. Autre protrusion associée au filon N70.

Arrêt 6. Le contact du San Peyre côté WSW  est visible près du parking. Les prismes verticaux, sont en contact avec un tuf fin et clair, provenant du Maurevieille., comme précédemment. –ph43 à 45.

Un petit circuit en bord de mer va nous faire découvrir d’autres affleurements et les Rochers des Pendus.

Arrêts 8. Plage du château, porche sous le château, plage de la Raguette.                                     – ph 46. On voit des dépôts sédimentaires présentant des lits grossiers alternant avec des lits plus fins. Les éléments sont tous des blocs plus ou moins gros de rhyolite fluidale A9 –ph47. Ils mesurent jusqu’à 50 cm sous le château –ph48.  Ce sont des éboulis successifs, distaux, qui proviennent de l’écroulement de la protrusion du San Peyre. Ils reposent sur des lits de cinérites qui alternent avec des lits plus épais et plus grossiers de coulées pyroclastiques (dépôts de nuées ardentes –ph49).

Arrêts 9. Rochers des Pendus.

On arrive ensuite devant les Rochers des Pendus qui constituent une falaise de plus de 50m de haut –ph50. On reconnait la rhyolite fluidale A9 qui présente des plans de fluidalité très redressés, presque verticaux –ph51, avec des contournements –ph52.  La direction des plans de fluidalité est de N 10 à 20°, donc direction presque N-S. c’est une autre protrusion qui s’élève verticalement. Un prisme horizontal –ph53, suggère qu’on est dans la cheminée –ph54, donc sous la surface qui a dû être érodée pour dégager une partie de la cheminée. Ce volcan devrait donc être antérieur au San Peyre qui est tout proche et n’est pas érodé à ce point. Mais un seul prisme n’est pas suffisant pour l’affirmer.                                                    Sur la RN98, on peut voir le contact. Entre cette protrusion et les tufs clairs ponceux issus du Maurevieille –ph55.

Arrêt 10. RN98.

On peut voir également sur une surface érodée, des galets alignés qui matérialisent un ancien rivage, une ancienne plage, à une quinzaine de mètres au-dessus de la plage actuelle –ph56. Il y en a une autre à la sortie de Théoule avant d’arriver au parking de l’Aiguille –ph57. Age quaternaire ??

Conclusion :

On a vu sur une petite surface 3 protrusions qui se sont mises en place à la limite entre le bassin permien de la plaine des Maures et le massif volcanique de l’Estérel.            L’ensemble de ces protrusions à partir du San Peyre, s’aligne selon deux directions divergentes (N-S et WNW) –ph58.                                                                                                                  Ces deux directions correspondent à des failles importantes du bassin permien –ph59.

Je remercie Monsieur G.Crévola, géologue, qui m’a autorisé à utiliser ses travaux sur ces volcans pour préparer ma sortie géologique (voir page liens).