le massif du Concors (13).

Le massif du Concors (13).

Le massif du Concors est bien visible de la vallée de la Durance, entre Pertuis et Meyrargues –ph1. Il s’étale sur 9 km depuis le château de Meyrargues jusqu’au château du grand Sambuc, en passant par les communes de Peyrolles et de Jouques.-ph2.

Il présente 2 points hauts : la montagne de Marinas et le dôme du Concors qui domine à 782 m d’altitude. ph1.

++++C’est une structure anticlinale à cœur de jurassique (Tithonien dolomitique) qui chevauche vers le sud-ouest. –ph3. Son flanc nord est normal, mais son flanc sud chevauche sa couverture crétacée selon un accident de direction moyenne N120.  Sa partie sud-est présente une terminaison périclinale sous le front de chevauchement de la montagne de l’Ubac et du grand Sambuc qu’on voit bien sur la carte géologique.

Sa partie nord-ouest vers Meyrargues et le pas de l’étroit est brutalement interrompue au niveau du couloir faillé de la faille d’Aix (ou de la Durance, faille qui part de Marseille et va jusqu’aux environs de Briançon).

++++Les terrains oligocènes, de faciès lacustre, constitués essentiellement d’argiles et de poudingues sont situés côté ouest.-ph4.

++++ Les biocalcarénites miocènes, témoins de la transgression tortonienne, reposent en discordance sur le flanc nord-est du pli, flanc normal. Cette discordance est particulièrement bien visible près du Loubatas (CPIE= centre permanent d’initiation à l’environnement) –ph5- à la grande baume, abri sous roche ayant servi d’habitat troglodytique. Quelques blocs montrent des fossiles marins. –ph6 à10.

On peut la voir également deux cents mètres plus loin, au niveau d’un tunnel de l’ancien canal du Verdon qui entaille les calcaires du jurassique. A l’autre extrémité du tunnel les plissement en synforme des calcaires apparaît nettement. –ph11 à 13.

++++Ce massif est très karstifié. Les diaclases, les fissures et failles, les joints de stratifications, sont élargis par dissolution. –ph14 à 16. Des grottes sont en partie dégagées, disséquées par érosion avec leurs conduits. Ainsi, le trou de la Lune offre une vue splendide sur la vallée de la Durance et le Luberon. Il parait que la lune apparaît une ou deux fois par an aux habitants de Jouques,  à travers ce trou.-ph17 à 20.

Les calcaires jurassiques dolomitiques très épais constituent un réservoir intéressant pour les eaux souterraines ; les diaclases et les failles leur offrent un chemin jusqu’aux exutoires en contact avec des roches imperméables, comme les argiles de l’oligocène. Ainsi   la petite route qui longe le canal EDF à la sortie de Meyrargues, tout près de ND d’Astor montre un affleurement de travertin, ancienne cascade qui coulait à l’interglaciaire riss-wûrm. –ph21 à 23. En effet, en période interglaciaire, les sols gelés, les cryosols, le permafost, dégèlent, l’eau ruisselle alors, des sources voient le jour et il se forme des travertins avec l’eau qui pétrifie les végétaux, les  cadavres d’animaux, les coquilles.-ph24.

Ici, les eaux ont été captées, déviées dans une galerie  pour alimenter une papeterie aujourd’hui disparue. Par la suite, EDF l’a conservée, améliorée, pour protéger son canal qui passe au niveau du travertin.-ph25.

++++les roches sédimentaires observables le long de la route D96 qui conduit d’Aix à Meyrargues recoupe des formations conglomératiques et argileuses continentales datées de l’oligocène. Ces structures conglomératiques montrent des chenaux de type torrentiel, érosion intense des reliefs environnants entretenue par une instabilité tectonique (failles) et des conditions climatiques à saisons contrastées (sèches et humides). Les argiles rouges sont des sédiments de lits majeurs et de bassin lacustre.-ph4.

++++Le massif du Concors s’arrête brutalement au niveau  de failles normales (couloir faillé durancien) ; on les voit très bien en 2 lieux proches de Meyrargues.

  1. Le long du canal EDF au niveau du stand de tir où un miroir de faille est nettement visible et accessible. –ph26. Ce miroir montre des cannelures et des arrachements qui indiquent un jeu normal de la faille à l’oligocène.-ph27-28.

Des escaliers de calcite superposés aux cannelures traduisent un rejeu en décrochement senestre de la FN lors de la phase alpine fin miocène.-ph29.

Une partie des terrains oligocènes , très marneux ici, a été enlevée suite a un glissement de terrain qui avait emporté une partie du canal EDF en construction.-ph30.

2. Au Pas de l’Etroit, on voit au moins 6 failles décrochantes de direction environ N45, direction compatible avec le réseau de la faille d’aix (ou de la Durance).

-ph3 carte géologique et ph31 à34.  Le massif est brutalement  interrompu par le jeu de ces failles et une partie du jurassique sup chevauche plus avant sa couverture crétacé inf, mouvement facilité par les failles N45 et le chevauchement N120 vers le sud-ouest qu’on ne voit pas dans la gorge mais qu’on va voir non loin. –ph35 à 38.

 

++++Le chevauchement vers le sud-ouest, de direction N120 se voit bien :

  1. à la sortie du pas de l’Etroit, vers le Pissolier sous la vigie. Le flanc normal du pli chevauche sa couverture crétacé inf, le flanc inverse du pli est raboté, inexistant. –ph39-40.
  2. En allant vers le vallon de Montauban, au débouché d’une petite gorge, juste avant le lieu-dit camp chinois, au niveau de l’ancien canal du Verdon.Le plan de chevauchement est visible le long du chemin, à la sortie de la petite gorge, mais on le voit encore mieux à l’intérieur du canal au niveau du tunnel qui permet de passer cette petite gorge. –ph41.

     

    Voici quelques photos de ce  chevauchement vers le NO, de direction N120. –ph42 à 46.

    3. Sous le dôme du Concors -ph3. Le chevauchement de direction N120 vers le SO apparait le long du chemin en plusieurs endroits  -ph47 à 52. Le jurassique sup chevauche le crétacé inf de sa couverture avant de disparaître vers la terminaison périclinale. –ph53 à 55.

     

    ++++terminaison périclinale du massif sous le front de chevauchement du grand Sambuc et de la montagne d’Ubac.

    La partie Est de la Ste Victoire toute proche chevauche vers le nord le bassin de Rians et vient buter contre le Concors.  Le jurassique repose sur l’hauterivien. –ph56 à 58.

     

    Le chevauchement vers le Sud de la partie Ouest de la Ste Victoire et du Concors serait dû au raccourcissement du bassin de l’Arc d’environ 16 km et au jeu de quelques blocs du socle qui, comprimés, auraient repoussé la couverture vers le sud  il y a 40 MA -ph59.  Le plissement du Concors a pu être réactivé au miocène (plissement alpin).

    59-coupe

    et la photo 21 qui ne s’est pas placée convenablement.