Le massif du Luberon

Le massif du Luberon s’étend de Cavaillon (84) à Volx (04) soit sur une distance de 80 km environ.

C’est un long anticlinal structuré il y a 40 millions d’années (éocène-bartonien) comme les autres massifs Provençaux. Son ossature hauterivienne et barrémienne est calcaire. Erodé, il est recouvert en discordance par l’oligocène lacustre puis par les transgressions miocènes dès le burdigalien.

Il présente un ensellement vers Manosque ; son axe enfoncé, est surmonté par l’oligocène qui est, alors, à l’affleurement. Il chevauche en rampe le pays d’Aygues depuis la fin du miocène suite au contrecoup alpin.

De ce fait, le delta de la paléo-durance qui existait déjà a été repoussé de Cucuron et Cabrières d’Aigues vers Ansouis et Pertuis avant de prendre sa place actuelle au messinien.

Le petit Luberon, détaché du grand par une faille décrochante senestre chevauche plus avant le secteur de Mérindol et vient ployer les couches calcaires de l’éocène.

Ph1- carte géologique très simplifiée.

Ph2- grandes lignes de l’histoire du Luberon.

Ph3- migration de la Durance pendant la surrection du Luberon à la fin du miocène.

Le petit Luberon :

Ph 4- quelques coupes pour illustrer la géologie du petit Luberon.

+1- au dessus de la combe de Vidauque.

Il a l’aspect d’un anticlinal dont la voûte est éventrée par l’érosion. Ph 5-6-7-8.

+ 2- au niveau de la font de l’Orme et la crau de St Phalès.

Sur une surface érodée sur laquelle se sont déposés les sédiments miocènes, le petit Luberon se chevauche lui-même (écaillage). Ph 9-10-11.

+ 3- au niveau du vallon de Roque Rousse.

Le chevauchement du petit Luberon plisse son “avant-pays“ éocène. On voit 2 anticlinaux de part et d’autre d’un synclinal. Les voûtes anticlinales reposant sur du sable se sont vite érodées, éventrées, le sable dégagé en partie, le synclinal s’est retrouvé légèrement perché. Ph 4-12-13-14.

La colline St Jacques à Cavaillon est séparée du petit Luberon par le fossé tectonique d’Orgon. Le jeu des failles Salon-Cavaillon l’a isolée du reste du massif. Ce fossé a, en outre, permis a la Durance d’aller se jeter dans le Rhône il y a 35000 ans (ou 70000, selon les auteurs). Ph 14bis.

Le grand Luberon :

+ 1- au niveau de Lourmarin.

Dans les gorges creusées par l’Aiguebrun guidé par la faille décrochante senestre et aidé par la crise messinienne, on peut apprécier la dissymétrie de l’anticlinal et il est impossible de ne pas remarquer la discordance hauterivien-miocène sur le flanc sud de l’anticlinal qui est le témoin de la transgression marine du burdigalien sur le relief plissé puis érodé du paléo-luberon. Ph 15- 16.

+ 2- au niveau de Cucuron.

— vallon de la Fayette.

La discordance bien visible à l’entrée du vallon entre l’hauterivien très penté (70-80°S) et le miocène qui l’est moins (45-50°S) montre bien qu’il y a eu plusieurs phases de plissement. A l’éocène, il y a 40MA, plissement en anticlinal du Luberon (hauterivien, ici) puis, après érosion, dépôt des couches du miocène. Fin miocène, une deuxième phase va plisser le tout. Ph 17.

— de l’Ermitage à Ratavoux.

Un cours d’eau laisse en amont les éléments grossiers, en aval, les plus fins (limons et marnes) car il perd de sa compétence en arrivant dans la plaine alluviale; d’où la variation latérale de faciès qu’on voit entre la chapelle de l’Ermitage et la butte de Ratavoux. Les cours d’eau dévalaient les pentes du Luberon, perdaient de leur compétence en arrivant dans la plaine alluviale et allaient se jeter dans le golfe de Cucuron où se trouvait le delta de la paléo-durance. Ph 3 et 18.

— de l’Ermitage à Ratavoux en vue de profil.

La sédimentation en éventail du miocène continental indique que les dépôts de pente se formaient au fur et à mesure de la surrection du Luberon : c’est une formation syntectonique. Ph 19.

—- rocher de Curet.

Le rocher de Curet est directement au dessus du miocène continental (brèches). Il manque le miocène marin. Cette partie du Luberon vient chevaucher le flanc Nord du synclinal de Cucuron. Ph 20 et 21.

Le Luberon de Manosque :

Dans ce secteur, l’axe de l’anticlinal s’abaisse laissant affleurer les terrains oligocènes dont on peut voir les différents faciès. Ph1.

C’est une série très épaisse (environ 2000m) de calcaires, marnocalcaires et marnes.

Les fossiles –ph 22-23-24 (planorbes, limnées, potamides …) et le lignite témoignent d’un milieu lacustre peu profond d’autant qu’on y trouve également des évaporites comme le gypse-ph 25 (et du sel qui n’est pas affleurant mais utilisé en profondeur pour du stockage de produits pétroliers par Geosel). La dalle à empreintes de mammifères proche de Manosque avec ses fentes de dessication et les traces de mammifères (Antilopes, Ronzothères ou rhinocéros sans corne) était en bordure du lac où les animaux venaient boire –ph26.

La subsidence qui a permis cette grande épaisseur de sédiments est due au jeu de la faille de la moyenne Durance. Les éléments détritiques provenaient du plateau de Valensole qui, à cette époque, constituait un relief qui s’érodait –ph27.

Le chevauchement du Luberon n’est pas visible, mais la présence d’un pli déversé (en genou), nous rappelle qu’il doit exister en profondeur-ph28.

Le Luberon de Volx :

C’est l’extrémité Nord du massif.

En voici 2 coupes.

+coupe 1- ph 29. Dans ce secteur, pendant l’oligocène, de grands blocs de crétacé déstabilisés par le jeu de la faille de la moyenne Durance sont descendus du plateau de Valensole (alors relief) et sont venus se ficher dans les sédiments oligocènes (olistolithes) – Ph27.

Aujourd’hui, à la faveur de failles, des kérogènes issus de la maturation des produits organiques mal décomposés dans ce lac, remontent et suintent au travers des marnes, des failles, dans le vallon de Fontamauri – ph30 et 31.

+ coupe 2- ph 32. Le Luberon chevauche vers l’Est les terrains du miocène. Non loin du contact, les couches sont renversées, témoins ces rides de vagues (ripple marks) à l’envers –ph 33.