Diapir :
Pli en forme de dôme qui s’élève lentement dans la croûte sous l’action de la pression lithostatique exercée par les roches sus-jacentes.
Les roches qui le constituent sont souvent du sel, du gypse, parfois des magmas (on parle souvent de diapir mantellique).
Ces roches ont une densité plus faible et une plasticité supérieure aux terrains encaissants.
La plupart des diapirs provençaux sont disposés sur de grandes failles, ce qui facilite la remontée des matériaux gypseux lors des phases de distension.
+ dentelles de Montmirail (84) :
Après les dépôts du crétacé, vers 40MA, pendant que les chevauchements pyrénéo-provençaux organisent la Provence, le diapir se manifeste en soulevant les calcaires tithoniens qui forment les 3 dentelles séparées par des synclinaux assez étroits-ph 1 et 2.
Sur la route de La Fare on voit très bien le contact jurassique sup (oxfordien) –trias du diapir- ph 3 et 4.
Une intense érosion suit cette période ; l’oligocène repose en discordance sur le diapir érodé-ph 1.
Vers la fin du miocène, le diapir est réactivé puisqu’on peut voir à Montmirail, les couches marno-calcaires de l’oligocène renversées –ph 5- comme en témoignent ces fentes de retrait en relief (au lieu d’être en creux)- ph 6. Le miocène inférieur et moyen est aussi affecté puisque ses couches sont très redressées-ph 7.
+ lac salé de Courthézon (84) :
Diapir qui n’a pas atteint la surface, seule de l’eau salée s’en échappe et remplit une dépression entourée de calcaires miocènes soulevés par le diapir avorté qui est en dessous. La partie au dessus de la nappe phréatique salée est occupée par des vignobles-ph 8, 9, 10.
Ce diapir avorté et celui des dentelles de Montmirail sont liés car situés sur le même réseau de failles (faille de Nîmes et failles associées).
+ Propiac (26) :
Les couches affectées par le diapir sont toujours très redressées à son contact comme ici à Propiac- ph 11.
+ Le Malpas, entre St Geniez et Authon (04) :
Souvent les diapirs qui s’élèvent à la faveur du jeu de failles sont de dimensions réduites- ph 12.
+ Bréziers (05) :
Les plans de chevauchement sont lubrifiés par les roches triasiques (gypse, sel, marno-calcaires plus ou moins dolomitisés, cargneules) qui constituent la “couche savon “.
C’est le cas pour la nappe de digne et son lobe Ouest qui porte le sommet de Mouisset. Le bombement du dôme de Remollon associé à des failles de distension a provoqué la remontée diapirique (depuis la couche savon) du matériel triasique au pied du sommet de Mouisset- ph 13.
+ Lazer- Upaix (05) :
Dans les Baronnies il y a plusieurs diapirs situés au cœur d’anticlinaux aux flancs très redressés, tel celui de Lazer-Upaix- ph 14.
L’érosion a dégagé les roches tendres du trias et du jurassique marneux (terres noires) provoquant des inversions de relief- ph 15.
Mais le trias gypseux affleure encore bien à Lazer où il est activement exploité- ph A.
Ce diapir injecté dans les terres noires doit avoir la forme d’un dôme hérissé de pointes puisqu’à Upaix on peut voir de petites masses décamétriques de gypse –ph B- intercalées dans les terres noires jurassiques-ph C.
+ Manosque (04) :
Le diapir constitué de sel et gypse oligocènes s’est élevé vers la surface sans l’atteindre dans le cœur d’un anticlinal au moment de la formation du Luberon (entre 8,5 et 5,8 Ma, à la fin du miocène)-ph 16.
C’est une sorte de pli diapir formé au moment de la compression (et non de la distension comme les autres).
Il a en son cœur une imposante masse de sel (plus de 800m d’épaisseur), roche imperméable utilisée par GEOSEL Manosque pour y stocker des produits pétroliers et du méthane. Au dessus et proche de la surface il y a du gypse-ph 17- qui a été exploité en souterrain au XIX siècle- ph18.