le chaînon des Costes (13).

le chaînon des Costes.

Introduction :

Le chaînon des Costes est limité au nord par la Durance, à l’ouest par le couloir faillé de Salon-Cavaillon, au sud et à l’est par le synclinal de la Barben, l’anticlinal de rognes et la chaîne de la Trévaresse. ph1

Il est constitué de terrains datant du crétacé inférieur avec des failles et des chevauchements de direction sensiblement E-W qui sont des exutoires pour les eaux qui s’infiltrent dans le massif (surtout dans l’hauterivien) et ressortent à la source d’Adane  pour alimenter Pelissanne et dans le couloir faillé  de Salon-Cavaillon, au niveau de Roque Rousse (Costes), où elle est captée dans le karst et dans la nappe captive située au-dessus du karst et sous les limons imperméables. ph2-3.

En 1909, les communes furent impactées par un séisme important dont les traces sont encore visibles dans les villages. ph4.

Dans sa partie est, des  failles normales oligocènes ont constitué un fossé : le fossé de la Roque d’Anthéron (voir prochaine sortie) occupé par un lac qui y a laissé ses sédiments. Ce fossé est un prélude à l’ouverture du bassin Algéro-Provençal suivi de la dérive Corso-Sarde. ph1.

Fin miocène, en réponse à la surrection des Alpes, ce petit massif va chevaucher vers le sud et le sud-est le synclinal de la Barben et l’anticlinal de Rognes qui le sépare de la chaîne de la Trévaresse. ph1.

Au messinien, suite à la fermeture du détroit de Gibraltar et d’une perte en eau de 1500m environ, de la Méditerranée, la Durance creuse une gorge profonde de près de 1000m au droit de la Camargue.  ph5-6.

Fin messinien, lors de la remise en eau de la Méditerranée, la mer remonte en ria le long des gorges creusées précédemment par la Durance. On en voit des traces en deux endroits dans le chaînon des Costes.

Les différents arrêts de cette sortie dans la partie ouest du chaînon vont apporter des précisions, d’autres seront apportées par la prochaine sortie dans la partie est du massif (fossé de la Roque d’Anthéron et chaînon des Costes).

Première sortie : partie ouest du chaînon des Costes.

.arrêt 1. Aurons bas, entrée de Pelissanne. Descente depuis le lieu-dit les Pinèdes jusqu’aux abords de Pelissanne.

La route serpente dans les gorges creusées par le vabre de la Goule. Elle traverse des couches qui pendent toutes, vers le nord : berriasien d’abord, calcaire lithographique grisâtre à bancs assez épais –ph7 ; puis les couches du tithonien, calcaires clairs, gris, micritiques, en bancs massifs –ph8-9- et enfin, les calcaires du kimméridgien, en petits bancs grisâtres.-ph10- Le relief change alors ; cet ensemble calcaire du massif des Costes chevauche les sables micacés et marneux du langhien qui supportent un peu plus loin les calcaires bioclastiques grossiers du tortonien marin riches en débris de fossiles dont de nombreux Chlamys ; Ce tortonien est très redressé comme doit l’être également le langhien recouvert de végétation et d’habitations. Il s’agit d’une ancienne dune hydraulique mise en place par les paléocourants de l’époque. ph11 à 15.

Arrêt 2. Parking sur la D68, et intersection avec la D22.

Le burdigalien, horizontal, affleure à l’entrée amont du village d’Aurons. La roche est une calcarénite blanche qui contient, ici, peu de fossiles. ph16-17.

Un peu au-dessus, sur la D22, apparaît la surface d’érosion antémiocène qui affecte l’hauterivien. Celui-ci supporte, en discordance, le langhien sableux (miocène moyen). ph18.

Arret 3. Vieux Vernègues.

Le vieux Vernègues est le village qui a le plus souffert du séisme (44 morts). Il est pourtant éloigné de l’épicentre situé entre Rognes et Puyricard. C’est en raison d’un effet de site comme à Venelles et Cornillon. L’effet de site est responsable d’une amplification des vibrations engendrées par le séisme (position topographique élevée couplée aux propriétés mécaniques de l roche moins résistante que le calcaire.-ph19.

L’échelle des intensités (Mercalli, aujourd’hui MSK), basée sur les dégâts et les témoignages, a permis de dresser une carte d’isoséistes et de situer l’épicentre. L’intensité maximale a été évaluée à 9 et même 10 en certains lieux (Vernègues, Rognes…). L’aire d’intensité supérieure à 7 est sensiblement allongée parallèlement au chevauchement de la Trévaresse.-ph20.

La magnitude (échelle de Richter) évaluée longtemps après le séisme donne une valeur de 6,2 à 6,3 avec un foyer peu profond situé entre 2 et 5 km maximum.

On sait maintenant qu’il existe une relation entre la longueur de la faille, le déplacement et l’énergie libérée. Les séisme de 1909 a provoqué un déplacement de 23cm, le long d’une faille qui a entre 8 et 10 km de longueur et ne peut engendrer de séisme supérieur à 6,3.

C’est sur cette valeur que se basent les simulations et les normes parasismiques à respecter.

Les photos 21 à 29 montrent les ruines du château qui s’est écroulé sur de nombreuses maisons dont seules, les caves enterrées ont résisté. Le nouveau village a été reconstruit dès 1911 plus bas, dans le quartier du Jas, en terrain calcaire.

Arrêt 4. Vernègues, sous le village actuel, D22c.

Les couches de l’hauterivien pendent vers le nord et sont érodées à leur sommet, formant une surface plane (surface d’érosion) sur laquelle repose en discordance et à l’horizontale les couches du miocène (langhien et tortonien).-ph30 à32.

Le langhien qui affleure ici est constitué de bancs sableux et de grès biosclastiques à débris de fossiles. les stratifications obliques indiquent une progradation de la barre vers l’est (ici).-ph33.

Les oursins irréguliers du genre Toxaster sont présents par endroits sous la surface d’érosion et datent bien la roche de l’hauterivien.-ph34.

Arrêt 5. Début de la descente.

Apparaît sur la gauche une faille qui affecte l’hauterivien et le met en contact avec les marnes du valanginien, dont les terres sont occupées par un vignoble.

Le rejet apparent est d’une vingtaine de mètres. -ph35-36-37.

Arrêt 6. Chevauchement du massif des Costes.

En allant vers le sud, on retrouve la même succession qu’au premier arrêt. Après l’hauterivien et le valanginien, le berriasien en bancs bien redressés, puis le tithonien qui constituent l’ossature du massif, viennent chevaucher les  sables marneux et micacés du langhien –ph38-39.

Un éboulis et des colluvions empêchent de bien voir le plan de chevauchement –ph40-41.

A la faveur de travaux dans l’oliveraie, on peut voir que le langhien  est affecté par une légère schistosité et est très redressé voire crochonné. Il manque des critères de polarité pour l’affirmer, mais c’est l’option que j’ai choisie dans ma coupe. –ph42-43-44.

Arrêt7. Première écaille.

Au bout de l’oliveraie se termine le langhien avec l’hauterivien en place dans une propriété privée (chemin de Tabour). Sur la route on ne voit que des klippes d’hauterivien enchâssées dans le langhien.-ph45 à47.

Arrêt8. Deuxième écaille.

La deuxième écaille est constituée de tortonien et de langhien qui forment un petit synclinal essentiellement occupé par un vignoble. –ph48 à51.

Arrêt9 : D15, vers Lambesc, après la ferme de la Crémade.

Les sables langhiens sont en discordance sur l’hauterivien du petit relief de la Barben. et sont entaillés par un petit vallat. L’hauterivien et un peu de brèches oligocènes préservées ici et chevauchants, portent des perforations de pholades qui témoignent de la transgression miocène du langhien et marquent la fin de la deuxième écaille synclinale, poussée par le chevauchement des Costes. –ph52 à 55.

En conclusion, cette première sortie dans le chaînon des Costes, partie ouest, nous aura montré les grandes lignes de sa structure et de son histoire.la deuxième sortie, dans la  partie est et le fossé de la roque d’Anthéron nous précisera un peu plus les étapes de cette formation. -ph56.