Le pli de Mirabeau est un pli en genou déversé vers le NE bien visible depuis la rive droite. Il est localisé sur une rampe révélée par sondage.(photo rive gauche).
C’est une montagne à facettes : 2 surfaces d’érosion sont bien visibles du Nord (ph facettes).
C’est un pli vrillé, isolé de Vautubière par la zone du plateau de Bèdes.(ph vue du sud).
La vue de la rive droite au niveau du pont nous révèle un pli fortement érodé. 2 ravins cachent 2 failles verticales qui isolent le cœur oxfordien des flancs tithoniens dont l’un est bien verticalisé au nord.(ph-rive droite).
Un peu plus en amont du pont, cette même rive droite montre l’inclinaison vers le Nord de la surface d’érosion tortonienne suite à une phase tectonique plus récente (pontien)
et la surface d’érosion glaciaire datée du Riss (200 000 ans env), débarrassée de ses sédiments par les crues successives de la Durance, sur laquelle est bâtie la chapelle Ste Madeleine.(ph-pli en amont).
Creusement de la clue de Mirabeau : en rive droite, la surface d’érosion tortonienne est à 520 m d’altitude et en rive gauche à 430m seulement. On peut donc estimer son altitude à 480m au dessus de la Durance soit 250m au dessus de son lit actuel qui est à 230m d’altitude.(ph.vue du sud).
Le fond du canyon messinien (sondage) est 150m plus bas (soit 80m d’altitude). Donc, au messinien, le canyon était profond de 250m + 150m = 400m et même de 450m en tenant compte de l’ablation du tortonien par érosion (le tortonien a environ 50m d’épaisseur). Donc, le canyon messinien était profond de 450m au droit de la clue de Mirabeau.
Combien d’épisodes dans le creusement du canyon ? Pour répondre à cette question, il faut utiliser le sondage de Cadenet.la profondeur du canyon y est de 300m.(ph coupe1).
Donc, en amont, il ne saurait être supérieur à 300m, sinon, il y aurait contre-pente. Il s’ensuit que le canyon du pont de Mirabeau s’est creusé de 150m environ au tortonien et d’environ 300m au messinien.
Donc, 2 étapes dans le creusement du canyon.
Des études récentes (profils électriques) ont montré qu’au niveau d’Oraison (au nord), la profondeur du canyon messinien pourrait être de 430m environ. (ph.coupe2).
Dans ce cas, le fond du canyon aurait une pente nulle. Quand on sait que la Durance est un vrai torrent à pente forte, on peut se poser une question : «est-ce que le sondage du pont de Mirabeau a bien atteint le fond du canyon ?».
Encart 1 :
Au messinien (6MA à 5,3MA), le détroit de Gibraltar se ferme. Le niveau de la méditerranée s’abaisse alors de 2000m environ par évaporation. Les énormes quantités de sel qui se déposent dans certaines zones en témoignent. Les fleuves creusent alors de profonds canyons pour établir leur nouveau profil d’équilibre (ex canyon du Var, du Rhône, de la Durance). Au début du pliocène le détroit s’ouvre et la méditerranée se remplit à nouveau, envahit les vallées formant des rias. La ria du Rhône remonte jusqu’à Lyon, la ria de la Durance probablement jusque vers Digne.
Encart 2:
échelle stratigraphique. (ph-légende carte de Pertuis).
Suite à une sortie dans le Cantal, avant la création de mon site, voici l’histoire du stratovolcan Cantal, le plus grand d’Europe.
+ Sur le socle granito-gneissique, à l’oligocène (-33 à -23Ma) des sédiments lacustres se déposent.ph 1.
+ Début de l’activité volcanique (13 à 9 Ma).
Basaltes infra-cantaliens. Ici, près de Murat, route du Lioran, 2 coulées sont séparées dans le temps puisque un sol a pu se former (paléosol) entre les deux éruptions qui ont donné ces coulées.ph2.
+ Construction du stratovolcan (8,5 à 7Ma).
Mise en place de dômes de trachyte, de rhyolite, laves très visqueuses qui se dégazent difficilement, d’où des nuées pyroclastiques, des écroulements de parties de dômes , des lahars qui dévalent les pentes. Ph3 Pierre Taillade, nuée ponceuse ; ph4 roche-Percée à Fraisse-haut- nuée pyroclastique à gros blocs (brèche), lahars à éléments plus fins au dessus des grottes ; ph5 dôme de trachyte au Lioran.
Le volcan a dû atteindre les 3800m d’altitude.
+ Destruction du volcan (7,4 à 7Ma).
C’est après l’éruption du Mont St Helens aux USA en 1980 qu’on a compris l’histoire du Cantal (P.Nehlig et al).
On a assisté en direct à la destruction d’un flanc du st Helens (ph 6), avec création d’une caldeira d’avalanche.par la suite, des dômes se sont formés, puis détruits plusieurs fois dans la caldeira (ph 7).
C’est ce qui s’est passé pour le Cantal. (ph 8).
Destruction du flanc avec par exemple un dôme de rhyolite arasé par une des avalanches de débris consécutives à cette destruction (ph 9).
Succession d’avalanches de débris au pas de Cère près de Thiézac (ph 10).
+ Intrusions phonolitiques et trachytiques (7 à 6,5MA).
Le stratovolcan des monts Dore a une forme de cône surbaissé ; il mesure 35km
du nord au sud et 16km d’est en ouest. Il a émis au cours de son histoire qui s’étale
sur 4 MA, près de 200km3 de produits volcaniques.
On distingue plusieurs phases que notre itinéraire a permis d’appréhender.
+++ de la phase 1 (miocène, -18 à – 3Ma) on a pu voir le culot basaltique sur lequel
est bâti le château de Murol (ph1) et le diatrème de la dent du Marais qui est un
maar érodé dont il ne reste que la cheminée bréchique = diatrème(ph2).
Une bonne partie de ce diatrème a comblé la moitié du lac Chambon au
cours d’un glissement de terrain au Würm récent (-10 000 ans).
(ph3 de quelques blocs isolés).
+++ de -3 à -1,4MA (phase2) de fortes éruptions vidangent la chambre magmatique qui va s’effondrer, formant une grande caldeira. De puissants nuages de ponces (ph4) sont dispersés sur 100km2 et un lac occupe le fond de la caldeira.
Voici une faille bordière de la caldeira (ph5). Le miroir de cette faille est marqué par des escaliers bien visibles qui indiquent un jeu normal de cette faille (ph6).
Les eaux thermales empruntent ces failles pour remonter chauffées à 54°C et chargées de sels minéraux (chlore, bicarbonate, sodium, arsenic) (ph7)
Ce bloc de cinérites constitué de fines couches ou lamines renferme des débris de fossiles végétaux ; c’est un sédiment déposé dans le lac post-caldeira (ph8).
L’éruption n’étant pas terminée, il y a intrusion de dômes de lave visqueuse autour de la caldeira:
+Dôme de rhyolite de la Gacherie 2,5MA, lave très visqueuse qui dégaze mal. On voit un litage, un rubannement dû à la lave se frayant un passage lors d’explosions violentes (ph9).
On peut y trouver une lave particulière, la perlite de rhyolite (ph9bis). Enrichie en eau, la pâte est dévitrifiée en sphérolites à cristallites de tridymite (quartz) et anorthose (feldspath sodique).
+Dôme de phonolite de la carrière Monneron 2,5MA, traversé par une faille bordière de la caldeira injectée de trachyte (ph10).
+Stratovolcan de la Banne d’Ordanche, 2MA, avec son basalte demi deuil (ph11).
+Stratovolcan de l’Aiguiller avec coulée d’ordanchite. Un écroulement de flanc l’a en partie démoli ; Roche Sanadoire ,2,1Ma, et Roche Tuilière 1,85MA, dômes de phonolites en font partie (ph12).
+++ après une période calme de 500 000 ans, une autre phase (n°3) débute au sud.
De 720 000 ans à 580 000 ans naît un stratovolcan dont le toit de la chambre magmatique va, lui aussi, s’effondrer provoquant la formation d’une caldeira plus petite, cachée par les éruptions suivantes.
Outre les nuées de ponces (ph13), on a pu voir le stratovolcan du Sancy 300 à 250 000 ans, dôme de Sancyite, une des sources de la Dordogne -cascade de la Dore (ph14) , le Capucin 790 000 ans et le roc de Cuzeau, dômes de phonolite (ph15).
L’érosion glaciaire a disséqué ce grand stratovolcan.
+++ enfin, entre 15 000 et 7000 ans, un groupe de volcans (phase4) dispersés voit le jour.
Ainsi le volcan du Tartaret (12 à 15 000 ans) au milieu de la vallée de la couze Chambon qui forme un lac à l’arrière du volcan, lac à moitié comblé par un glissement de terrain issu de la dent du Marais (ph16).
Le puy de Montchal avec ses 3 coulées de basalte et le Pavin, maar aujourd’hui plein d’eau, qui a percé une coulée du Montchal il y a 7000 ans. C’est la dernière activité volcanique de cette zone volcanique et du massif central (ph17).
Sous les Monts Dore, il y a 2 réservoirs pour un même magma initial
Un réservoir profond qui donne une série sous saturée :
Les grands traits de l’histoire géologique du massif:
— Du Jurassique supérieur au Crétacé inférieur : sédimentation en milieu marin des
futurs calcaires et marnes constituant l’ossature actuelle du massif des Alpilles.
— A la fin du Crétacé inférieur (Albien) : émersion du domaine correspondant au
bombement durancien. Sur ce continent provençal, soumis à un climat tropical contrasté,
se forme une altérite, la bauxite (Les Fléchons, Mas Rouge…). — Au Crétacé supérieur : des lacs occupent le futur territoire des Alpilles, des calcaires à
gastéropodes, lamellibranches, pisolites se forment alors. Sous l’influence d’une compression globalement Nord-Sud, les premiers plis des Alpilles se forment et commencent à être érodés.
— A la fin de l’Eocène : dans le Massif des Alpilles, la couverture est plissée : anticlinal de Manville et synclinaux des Baux et de Maussane. Plus au sud, la couverture sédimentaire se décolle, engendrant de grands chevauchements à vergence Nord (témoin : colline de l’Anellier avec la klippe de Mouriès).
— A l’Oligocène, une phase de distension affecte l’ensemble de la région: bassins de Marseille, d’Aix, Forcalquier, couloir rhodanien. Elle prélude à l’ouverture du bassin liguro-provençal.
— Au Miocène, la dérive du massif corso-sarde entraîne la formation de la Méditerranée occidentale. Les dépôts marins discordants signent les transgressions successives (surface d’érosion avec perforations de pholades à Mouriès) et sont bien repérables dans le paysage (rochers des Baux).
— A la fin du Tertiaire : les reliefs actuels de Provence (Ste Baume, Ste victoire…) sont en place. La compression liée à la dernière phase de l’orogenèse alpine provoque pour les chaînons les plus septentrionaux (Alpilles, Luberon, Concors, chaîne des Costes) des chevauchements vers le sud et le soulèvement des calcaires du Miocène inférieur (biocalcarénite du Burdigalien) jusqu’à 250 m d’altitude.
— Enfin au Quaternaire, la Durance qui passait par le seuil de St Pierre de Vence va couler plus à l’Est, empruntant le seuil de Lamanon (peut-être en passant d’abord par le seuil d’Eyguières) suite au soulèvement et chevauchement récent (-2MA) du massif jurassique des Opies vers le sud. Puis, le jeu encore plus récent (28 à 30 000 ans) des failles du fossé Salon-Cavaillon va permettre à la Durance de rejoindre le Rhône au niveau d’Avignon.
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Le massif des Alpilles est situé entre la vallée de la Durance au nord et la Crau ; il est limité à l’ouest par la vallée du Rhône et à l’est par le fossé d’Orgon-Lamanon (ou encore de Salon-Cavaillon).
Carte géologique simplifiée (ph1 et 1bis).
Une coupe S-N au niveau de Mouriès, montre une structure relativement simple :
+++un synclinal (à replis) suivi de l’anticlinal des Alpilles dissymétrique plus fortement penté versant nord.
Le synclinal (de Mouriès ou de Maussane) à cœur éocène a son flanc sud invisible car recouvert par des terrains marécageux drainés depuis le moyen-âge ;
la klippe de Mouriès , témoin avancé du chevauchement nord provençal (colline de l’Anellier) repose sur l’éocène (ph2) ;
Des sédiments miocènes piégés dans une petite cavité, protégés de l‘érosion montrent que la transgression s’est manifestée aussi dans le synclinal de Maussane (ph3).
+++L’anticlinal des Alpilles dissymétrique.
Au niveau de la charnière anticlinale relativement plate, en contrecoups à la compression alpine fin miocène, il y a un petit chevauchement du flanc nord sur l’hauterivien (ph4), avec écailles bien visibles sur la route D24 reliant Mouriès à Eygalières (ph5).
Une coupe S-N au niveau de Maussane – Les Baux révèle une structure un peu différente (2 synclinaux et 2 anticlinaux).
Synclinal de Maussane (à replis) suivi du petit anticlinal de Manville, puis petit synclinal des Baux et enfin l’anticlinal dissymétrique des Alpilles.
L’anticlinal de Manville est bordé de bauxite (ph6) jadis exploitée comme ici, à quelques kilomètres, l’ancienne mine du Fangas près du hameau des Fléchons (ph7et8). L’anticlinal est très érodé et très étroit (ph9et10).
Le petit synclinal des Baux montre une belle discordance du burdigalien (miocène) sur son cœur rognacien (maastrichtien) (ph11).
Il est chevauché sur son flanc nord (ph12) par l’anticlinal des Alpilles qui rebrousse aussi le miocène (ph13).
Voici une coupe récapitulative (ph14).
Au début du quaternaire, la Durance se jetait dans la mer au sud d’Arles, repoussant le Rhône contre la faille de Nîmes (ph15). Les galets déposés dans la vieille crau d’Arles par leur nature et leur tuilage indiquent le sens du courant de cette paléodurance (ph16).
Elle franchissait les Alpilles au niveau du seuil de St Pierre de Vence (trajet 1) depuis la fin du tertiaire (messinien). Elle y a abandonné des sédiments constituant une terrasse jusque vers 700 000 ans.
Ensuite, son lit va migrer vers le seuil de Lamanon (empruntant provisoirement de seuil d’Eyguières ??) où elle se jetait dans la mer au niveau de Fos-sur-mer. Les dépôts würmiens de la crau de Miramas en attestent.
Ce détournement de la Durance pourrait pourrait être dû à la poursuite de la surrection (tardive) du massif jurassique des Opiès qui se serait poursuivi au-delà de -2MA (ph17).
Enfin, le jeu des failles du fossé de Salon-Cavaillon a permis à la Durance vers 28 000 ans de se jeter dans le Rhône en Avignon (ph18).
Le calcaire se dissout en présence d’eau et de gaz carbonique selon la réaction indiquée ph1-(sens1)
L’eau est amenée par la pluie. Le gaz carbonique par la respiration des êtres vivants (animaux, végétaux, micro-organismes).
La réaction peut se faire dans l’autre sens (ph1-sens2) ; le bicarbonate de calcium perdant du gaz carbonique redevient du calcaire insoluble.
Il y a des conditions à respecter :
Sens 1 si la pression augmente (donc en profondeur) ou si la température est basse (donc en surface), c’est-à-dire que le calcaire se dissout mieux en profondeur ou si l’eau est plutôt fraîche.
Dans le cas général, c’est la gravité qui intervient et la dissolution se fait de haut en bas.
Des cavités se forment au passage de l’eau de pluie ou de rivières souterraines (grottes, avens…) ;
Les corps dissous (ions) sont entourés par des molécules d’eau qui les empêchent de se reformer et les transportent plus loin (ph2 et3).
Des cristallisations apparaissent (stalactites, stalagmites, draperies…) lorsque les conditions s’inversent (sens 2) ou lorsque la photosynthèse intervient (fontaines pétrifiantes, travertins). Les molécules d’eau sont déstabilisées et libèrent les ions transportés.
Ainsi, au fil des années un relief karstique épigène (origine à partir de la surface) se crée.
Mais il existe un deuxième type de karst, le karst hypogène. Les dissolutions et les cristallisations apparaissent le long d’écoulements ascendants (remontées artésiennes) souvent hydrothermaux.
L’eau venant d’une roche poreuse monte verticalement dans la roche calcaire karstique. Les fissures, les plans de stratification, les diaclases s’élargissent par dissolution mais le débit reste inchangé ; les fissures s’ouvrent au même rythme suivant la fracturation et non la gravité et forment un réseau à partir du point d’arrivée de l’eau artésienne.
En profondeur, les sulfates provenant des gypses du trias (ou de l’oligocène suivant le lieu) associés aux actions microbiennes libèrent dans les eaux artésiennes des sulfures qui sont en solution. Agressives, ces eaux dissolvent aussi le calcaire. Lors de la remontée, les sulfures sont oxydés, toujours par actions microbiennes (voiles) et précipitent donnant des dépôts métalliques sur voiles microbiens.
Puis, toujours en remontant il y a dégazage de gaz carbonique (ce gaz pouvant provenir du dégazage du manteau, des réactions au sein de roches métamorphiques sous jacentes, de la dégradation de la matière organique) :
——– dans l’air ambiant au dessus du panache d’eau artésienne ou l’accumulation de ce CO2 et de vapeur d’eau dissolvent le calcaire créant ainsi des coupoles, des cloches bien lisses.
——– dans les conduits : la calcite se dépose dans l’eau en gros cristaux palissadiques (surtout si la température baisse en dessous de 70°C), mais pas au milieu du flux ascendant ou l’eau toujours riche en CO2 continue son travail de dissolution.
C’est surtout au niveau de la rencontre des eaux ascendantes et des eaux météoritiques que les déséquilibres chimiques vont induire les réactions responsables de ce karst hypogène qu’on trouve surtout le long des grandes failles ; c’est le cas du pli de Mirabeau qui se trouve dans une zone de relai où se termine la faille de la moyenne Durance mais qui va se poursuivre plus au sud par la faille d’Aix.
5 cavités sont recensées au niveau du pli de Mirabeau :
+ l’aven-grotte du St Sépulcre en rive droite de la Durance, 40 m de profondeur, karst épigène classique.
+ l’aven-grotte d’Adaouste, en rive gauche, très profond- 190m – fouillé par Escalon de Fonton et Gérard Onoratini. Il renferme des vestiges du Moustérien à l’âge du bronze (paléolithique moyen à -2000 ans). Grotte hypogène.
+ grotte du Mourre de la Barque, en rive gauche, au niveau de la route, grotte hypogène, continuation de la grotte d’Adaouste, fouillée récemment, contenant des vestiges du néolithique ancien à moyen.
+ la carrière de Malacoste en rive droite dont on peut voir des conduits hypogènes.
+ le rocher de St Eucher, en rive droite, terminaison nord du pli de Mirabeau. galeries hypogènes recoupées par un karst épigène, donc histoire complexe.
Pour plus de renseignements, lire ou télécharger par exemple : « les cavités d’origine hypogènes en France » 2008 de Ph.Audra ; JC. d’Antoni-Noblecourt, JY.Bigot.
Voici quelques photos :
a- Carrière de St Eucher : quelques conduits épigènes dégagés par l’exploitation de la carrière.
b- Cône d’éboulis dans la carrière de Malacoste. Ecroulement de falaise en bord de mer tortonienne ; les blocs sont pholadés.
c- Les pholades sont des lamellibranches qui existent encore de nos jours ; elles vivent dans la zone de balancement des marées et creusent des loges dans les roches calcaires même dures où elles vivent.
d- Conduits hypogènes avec dépôts de calcite palissadique sur les parois.
e- Autre conduit hypogène rempli de sédiments tortoniens.
f- Calcite palissadique à gros cristaux tapissant la paroi d’un conduit hypogène.
g- Calcite palissadique corrodée à son tour par des eaux artésiennes. changement de circuit de l’eau ? abaissement du niveau d’eau dans le conduit et mise à l’air cette calcite au dessus du fluide ascendant ?
h-Oxydes de fer sur lits bactériens.
i- Oxydes de fer et calcite palissadique dans des conduits hypogènes.
Les volcans d’Agde, constituent la terminaison sud de la chaîne de l’Escandorgue.
La carte géologique simplifiée situe quelques affleurements visités et les principales unités (Ph1).
A l’intérieur des terres (vers Agde)
Le volcanisme a débuté il y a environ 1MA par un volcanisme de type Surtseyen, on ne retrouve pas d’appareil, mais les produits de cette éruption (tufs jaunes) qui ont été palagonitisés par la trempe dans l’eau, probablement une lagune comme il y en a beaucoup dans cette région (ph1).
Sur la D912 à Baldy, on peut voir ces tufs jaunes recouverts par une coulée de basalte, basalte non palagonitisé, donc coulée aérienne et non sous aquatique. La lagune n’existait plus, la mer a dû se retirer vers le sud (ph1 et 2).
3 volcans stromboliens construisent leur cône. Le Mont St Martin, bien boisé, pas d’affleurement visible.
Le Mont St Loup (ph3), cône de scories avec de belles bombes fuselées (ph4) et en croûte de pain (ph5), montre dans la carrière un flanc écroulé, raviné par un lahar (ph6), comblé ensuite par les produits de l’éruption qui se poursuit, et, vers le haut, des dépôts plus grossiers (ph7) ; regain d’activité probable.
Le petit Pioch, que la route D612 entaille, montre les faciès cœur de cône (rouge) et bas de cône (noir) ainsi que des coulées (une sur la photo 8). Des produits fumerolliens sont également visibles (ph9).
La disposition de ces 3 volcans (ph1) laisse penser qu’ils se sont construits sur les failles d’un maar hors d’eau (coulée de basalte non palagonitisé).
Donc à l’intérieur des terres 2 phases sont perceptibles :
1- volcanisme surtseyen(tufs jaunes)
2-volcanisme strombolien (débutant par un maar).
Sur la côte- plage de la Conque.
On retrouve les tufs jaunes au nord et au sud de la Conque -1MA environ-(ph1, puis 10 et 11).
A cet épisode succède un dépôt de type maar (aérien), tufs gris -brèches et tufs phréatomagmatiques- (ph10). Des enclaves de calcaire et de marnes durcies sur les bords et érodées au centre sont abondantes (ph12).
Un niveau de tufs non classés, éboulés, est bien visible sur la plage de la Conque (ph13), il a été déstabilisé lors de la mise en place des filons de basalte, en particulier par celui qui a soulevé les tufs, soulèvement évident plage de la capitainerie ph14).
L’activité volcanique n’étant pas terminée avec la mise en place de filons basaltiques, les tufs gris suivants recouvrent ce niveau glissé, éboulé (ph13)- datation autour de 750 000 ans-.
De même, les fluides contenus dans les tufs (eau surtout), sous le poids des niveaux supérieurs et des contraintes liées au soulèvement, sont expulsés et créent ces figures où seuls restent en place les éléments assez grossiers, les éléments fins ayant été entraînés avec l’eau (ph15).
Les dépôts de tufs gris situés vers le nord de la plage (ph16), sont perturbés par les reliefs provoqués par la mise en place des filons , mais ils finissent par les recouvrir comme le montre la photo 17.
Donc, sur la côte (La Conque) 3 phases sont perceptibles :
1 – dépôts des tufs jaunes
2 – dépôts de tufs gris (provenant d’un maar aérien)
Le massif de l’Etoile s’étend de Niolon à Cadolive.
Il chevauche le bassin de l’Arc et entraine des écailles devant lui (ph1).
Nerthe et Etoile appartiennent au bassin du Beausset. Ils se trouvaient en mer au niveau du massif de Marseilleveyre (ph2).
Après le démarrage du charriage, la nappe de la Nerthe et celle de l’Etoile ont évolué différemment : la nappe de l’Etoile s’est déplacée plus que celle de la Nerthe ; bloquée par la masse imposante des terrains éocènes, elle a dévié vers les terrains crétacés supérieurs du bassin de l’arc (ph2).
Elle peut être découpée en plusieurs unités, du sud au nord (ph1):
1-versant sud, anticlinal de la Mure bordé par des failles normales qui le séparent du bassin oligocène de Marseille et de la deuxième unité du massif de l’étoile (ph 3).
2- zone centrale dolomitique jurassique au relief ruiniforme (ph 3).
3- synclinal du Pilon du Roi (crétacé inférieur et jurassique). Dissymétrique coincé entre 2 failles :
au sud la faille du pilon du Roi très redressée
au nord la faille principale du chevauchement avec sa semelle triasique (gypse “couche savon“ ). Les 2 failles se rejoignent en profondeur.
Ce n’est pas un synclinal véritable, mais un coin extrusif (couches repliées) au front de l’étoile. Photos prises col ste Anne (4-5-6).
1-étoile-carte situation
2-origine du chevauchement
3-vue sud
4-vue ouest sur pilon du roi
5-pilon du roi vers ouest
6-pilon du roi-vue Est
4- écaille de Mimet – aptien et surtout albien (crétacé inférieur). Elle s’étend des Pennes Mirabeau à St Savournin, puis disparaît. Elle a des replis qui font ressortir des terrains urgoniens (ou bien de petits écaillages ?) ph 7.
Chevauché, son flanc sud est replié, on le voit très bien au dessus de Mimet (ph7bis). L’urgonien est renversé. Sur la route qui mène au col Ste Anne, un peu de trias mêlé à du lias est visible et matérialise la semelle du chevauchement (ph8). L’aptien marneux à orbitolines est complètement schistosé, suite aux compressions subies (ph9).
Elle repose au nord sur l’unité suivante : le lambeau de Gardanne par la faille du safre qui pend vers le sud avec un angle de 20°.de part et d’autre de la route Simiane-Mimet (ph10), on a les marnes aptiennes schistosées qui reposent sur les calcaires lacustres du crétacé supérieur, dont on peut observer le faciès au carrefour des Moulières (ph11).
7-vue nord
7bis-mimet
8-écaille de Mimet sud
9-marnes-orbitolines
10-écaille Mimet nord
11-Moulières-crétacé sup
5- lambeau de Gardanne- crétacé supérieur fluvio-lacustre limité au sud par la faille du safre et au nord par la faille de la Diote qui pend vers le sud avec un angle de 30°. Exploité pour son charbon (lignite de Provence) encore récemment.
La nappe de l’Etoile a entrainé l’écaille de Mimet qui a écaillé l’autochtone et donné le lambeau de Gardanne, qui chevauche à son tour le véritable autochtone : bassin de l’Arc. Ainsi, à Biver, le fuvélien repose sur le rognacien plus jeune (ph 12) du bassin de l’Arc.
Du col Ste Anne, un panorama vers le nord incontournable par beau temps , montre les écailles de terrains para-autochtones, poussés en avant, séparés par les failles déjà citées (ph 13-14-15).
Mais aussi, 2 klippes portées par l’écaille de Mimet (lame de terrain allochtone séparée du corps principal et reposant sur un terrain plus jeune) : La klippe triasique de St Germain et la klippe ou lambeau de Sousquières (ph15).
6- Au sud de Simiane, quartier St Germain, un lambeau de trias, s’est séparé de la semelle du chevauchement et repose sur l’écaille de Mimet (klippe ph16). Cette klippe fut exploitée en souterrain pour en extraire du gypse ; une galerie noyée est encore visible dans la propriété privée à l’arrière de la voiture (ph16). Des carrières ont aussi exploité les calcaires du trias. Dans la roche on y trouve de nombreux terriers, traces d’activités d’organismes fouisseurs. Suite à son expulsion de la semelle du chevauchement, ce trias est très déformé (ph17).
12-Biver
13-vue nord
14-vue nord
15-vue nord-klippes
16-trias St Germain
17-trias
7- lambeau de Sousquières. (jurassique surtout). C’est une partie du flanc nord de la Nerthe entrainée sous le chevauchement de l’étoile et arrachée. Il repose couches verticales sur l’aptien-albien de l’écaille de Mimet (ph 18-19).
8- l’écaille la plus externe et la plus petite est constituée par le pli de Bouc Bel Air.
(rognacien-paléocène-éocène).c’est là qu’est venu s’amortir le chevauchement de
l’Etoile. Au sud du pli, on voit bien le lambeau de Gardanne qui vient le chevaucher. L’ancienne carrière au sud du village est à parcourir pour en reconnaître la structure (ph20).
18-lambeau de Sousquières
19-Sousquières-verticale
20-carrière de Bouc
20A-Bouc Bel Air
20B-Bouc Bel Air
20C- Bouc
Dans le secteur sud, un anticlinal rognacien déversé vers le nord est éventré dans sa partie marneuse. (ph 20 A). Ce pli a déversé et légèrement renversé le vitrollien (paléocène), témoin ces fentes de retrait en relief (ph21) au lieu d’être en creux (22).
Dans le secteur nord, la série éocène autochtone qui pend normalement de 10° vers le nord, mais qui est un peu rebroussée près du pli (ph20 B).
Dans le secteur ouest, un contact éocène-rognacien avec des roches très déformées, un peu broyées, mais sans faille visible (ph20 C). Il s’agit d’un pli de propagation (avec faille aveugle –qui n’atteint pas la surface) en avant du chevauchement (ph 23).
Les galets de la Durance : ce qu’ils nous racontent !
En bord de Durance, les galets sont très abondants et très différents. Si on fait une récolte des plus représentatifs, on s’aperçoit que la Durance amène des galets provenant de la croûte continentale, de la lithosphère océanique (croûte océanique et manteau supérieur) et leurs sédiments associés. Ph1.
Après classement, voici ceux qui ont été retenus par notre groupe et les renseignements qu’ils nous apportent.
1- Galets de la croûte continentale : ph2 et 3.
–Le gneiss est une roche métamorphique litée. Dans la partie supérieure du galet on voit bien l’alternance des lits sombres de micas noirs et de lits clairs (quartz et feldspaths).
Dans la partie inférieure, l’alternance est moins visible car il y a des zones claires plus importantes (liquide granitique) et des zones sombres plus épaisses (micas), minéraux plus réfractaires.
–Le gneiss migmatitique est un gneiss qui a commencé à fondre en partie. Le liquide clair a migré pour constituer un magma granitique plus loin mais la partie claire visible sur la photo est restée piégée. Les parties sombres sont les reliquats non fondus.
–Le granite est une roche grenue constituée de quartz, feldspaths et micas.
Le liquide magmatique issu de la fusion partielle des gneiss migmatitiques a cristallisé avant d’atteindre la surface et a donné les granites qu’on voit ici.
Gneiss et granites se forment dans les parties profondes des chaînes de montagnes.
Le géotherme moyen de la croûte continentale –ph4- ne recoupe pas le solidus du granite pour une épaisseur moyenne de la croûte soit 32km environ.
L’anatexie (fusion) n’est possible qu’à partir de 48 km environ donc pour une croûte continentale épaissie.ph5.
Agés de plus de 300MA, ces roches se sont formées au cours de l’orogénèse hercynienne, au cours de la collision des plaques Gondwana, Armorica et Laurussia. Collision qui fut responsable du raccourcissement et de l’épaississement de la croûte continentale et de la formation de la Pangée.
–Protogine-ph 2 et 3- granite à gros grains contenant donc quartz, micas et feldspaths plagioclases et une orthose sodique. Ce granite hercynien a enregistré le métamorphisme alpin de faciès schiste vert (peu important) le mica s’est chloritisé et a pris une teinte verte.
–Gneiss amphibolique ou amphibolite- ph 2 et 3-
Gneiss dont le mica s’est transformé en amphibole vert foncé, presque noire (hornblende). C’est le plus souvent le métamorphisme d’un basalte qui donne les amphibolites, parfois une marne. Origine possible : vallée des Bans.
Ces 4 roches sont amenées du massif des Ecrins par les affluents de la Durance: par exemple du Pelvoux, des Bans, du Combeynot ; les granites sont le plus souvent sous les gneiss qui constituent les sommets.
Elles sont le socle sur lequel vont se déposer des sédiments :
–Verrucano- ph 2 et 3- poudingue permien. Au cours du permien il y a érosion de la chaîne hercynienne ; des rivières évacuent les produits de l’érosion.
Origine possible : col du Lautaret, gorges du Guil.
–Quartzite-ph 2, 3 et 6- roche très siliceuse résultant de la recristallisation d’un grès (métamorphisme de bas degré)..
Dans certains quartzites on peut reconnaître un litage.
A la loupe on voit des alignements de petits grains de quartz enrobés par de la silice qui bouche les pores, alternant avec des alignements de grains plus gros, il n’y a pas assez de silice pour boucher tous les pores. Il s’agit d’un granoclassement.ph7-
Age trias inférieur (scythien). Fin du démantèlement de la chaîne hercynienne ; les sédiments (sables grossiers et sables fins) s’étalent en avalanches successives dans la mer qui ceinture le continent (pangée).
Origine possible : gorges du Guil, environs de Briançon (Prelles) par exemple.
–Grès-ph6- grès du flysch, crétacé supérieur, fin du remplissage sédimentaire de la mer alpine par avalanches sous-marines le long des pentes du plateau continental (turbidites), du côté de la marge active liguro-piémontaise.
Origine possible : tout autour d’Embrun (St Clément, Parpaillon, Mont Guillaume, tête de Vautisse, Clotinaille….)
Grès du Champsaur, tertiaire, déposé dans un bassin flexural à l’avant de la chaîne alpine en voie de formation (côté marge passive), suite à la subduction de l’océan alpin qui a débuté au crétacé supérieur et à la collision qui a commencé.
Origine possible: Fournel, pointe Rougnoux (champoleon), Lautaret, Vallouise…..
–Calcaires triasiques, jurassiques et crétacés-ph8- qui se sont déposés sur la croûte continentale (marge passive) pendant le fonctionnement de l’océan alpin.
Origine possible : vallée de la Durance et de ses affluents (Guil, Clarée, Guisane, Gyronde, Buech, Verdon, y compris ceux venant de la nappe de Digne).
1-coupe lithosphère
2-croûte continentale
3-croûte continentale
4-géotherme
5-géotherme
6-grès
2- Galets de la lithosphère océanique :
–Péridotites –ph9- roche grenue constituée principalement d’olivine et de pyroxènes, avec un peu de spinelles.
Orthopyroxènes :hyperstène et clinopyroxènes :diopside. C’est donc une roche riche en silicates de fer et de magnésium.
Elle constitue la majeure partie du manteau supérieur et de l’asthénosphère.
Par fusion partielle, elle donne des magmas basaltiques qui vont s’épancher dans l’océan et former la croûte océanique.
La couleur sombre est due à l’abondance des pyroxènes ; la roche initiale était une lherzolite à faible degré de fusion partielle donc peu de basaltes formés ce qui caractérise les océans à expansion lente, 2cm/an environ.
Elle est un peu serpentinisée par métamorphisme hydrothermal lorsque le manteau supérieur est en contact direct avec l’eau de l’océan, ce qui est le cas dans les alpes –ph1.
hydratée, elle gonfle et de l’antigorite et du chrysotile (minéraux serpentineux) se forment aux dépens des pyroxènes (galet de gauche, surtout).
Origine possible : haute vallée de l’Ubaye ( Maurin, pic du Pelvat), haute vallée du Guil (au dessus de St Véran, de Ceillac, d’Abriès…), source de la Durance : Chenaillet –cabane des douaniers.
–Brèche de Péridotite plus ou moins serpentinisée-ph10.
Parfois, la péridotite forme un relief ; par érosion, un éboulis se forme à son pied, puis les éléments sont soudés par de la calcite et forme une brèche, premier sédiments reposant sur le manteau supérieur.
–Basaltes-
Issus de la fusion partielle des péridotites, les liquides basaltiques s’épanchent dans l’eau. Mais le contraste de température entre le magma à 1200°C et l’eau à 4°C fait que la lave se fige, se vitrifie, forme un coussin (pillow) qui finit par casser libérant un nouveau flot de lave qui avance, se fige en un nouveau coussin qui casse …..
Il se forme un ensemble de coussins qui s’empilent les uns sur les autres, tels ceux qu’on voit encore très bien au Chenaillet-ph 11, ou en coupe transversale au pied du Pelvat en haute Ubaye donnant ainsi une image d’un fragment de la croûte océanique –ph 12.
7-quartzite
8-calcaires
9-péridotites
10-brèche de péridotite
11-tubes de lave-Chenaillet
12-pillows empilés-Pelvat-Ubaye
–Brèches de coussins-
Les morceaux fragmentés des tubes de lave-ph13- se glissent là où ils trouvent de la place, sont soudés par de la calcite et forment une brèche de coussin. Soumis à l’érosion, ils sont transportés et on les trouve sous forme de galets de plus en plus petits en s’éloignant de leur lieu d’origine-ph 14-15-16.
–Hyaloclastites-
Les coussins présentent une bordure vitrifiée de quelques centimètres d’épaisseur, c’est-à-dire une enveloppe, un cortex-ph 17-18.
13-tube de lave fragmenté- Paimpol
14-brèche- pillows
15-brèche de pillow
16-brèche de coussin
17-pillows-Chenaillet
18-pillows-Chenaillet
Une partie de ce cortex peut s’écailler, les morceaux se glissent alors entre les coussins et les brèches de coussins, se soudent et forment une roche appelée hyaloclastite-ph 19-20.
–Variolites-
L’autre partie du cortex qui reste en place est soumis au métamorphisme hydrothermal qui, par échange d’ions (Ca et Na), va transformer le feldspath calcique (labrador) en feldspath sodique (albite). L’albite blanche ayant ici une structure fibroradiée ressemble à une pustule, à un bouton de variole d’où le nom qu’on lui attribue : cortex variolitique. La Durance transporte des fragments de coussins ayant conservé leur cortex variolitique-ph 21.
Souvent, au cours du transport, le cortex est séparé du basalte du coussin, est roulé,poli, les galets ne présentent plus que des pustules et sont nommés variolites-ph22.
Origine des basaltes : haute vallée de la Durance, du Guil et de l’Ubaye.
–Gabbros-
Lorsque le magma basaltique n’atteint pas la surface, il se refroidit dans la chambre magmatique et forme une roche appelée gabbro constituée essentiellement de 2 minéraux : un feldspath plagioclase blanc plutôt calcique et un pyroxène, clinopyroxène couleur sombre-ph 23.
Mais à y regarder de plus près, on constate que les pyroxènes sont entourés d’une couronne noire de glaucophane, minéral de basse température-haute pression: il s’agit d’une couronne réactionnelle-ph 24.
Pyroxène + plagioclase + eau ———- glaucophane (amphibole bleue, noire à l’œil ou à la loupe).
Le reste du plagioclase est mêlé à de la lawsonite (ils sont sous la forme de petits cristaux)-ph 25.
Cette réaction s’est faite au cours de l’enfouissement par subduction de l’océan alpin mais elle est inachevée puisque la roche est aujourd’hui à l’affleurement.
Origine des gabbros coronitiques: haute vallée du Guil et de l’Ubaye.
Nous n’avons pas trouvé de péridotite à glaucophane, mais il y en a ; par contre voici un galet de basalte à glaucophane très abondant-ph 26.
On peut donc affirmer que c’est toute la lithosphère océanique qui a subducté à partir du crétacé supérieur.
Compte rendu de notre sortie dans le Jura autour de Champagnole.
1.Géologie sommaire.
Le Jura est une chaîne dissymétrique. Sa partie interne- la haute chaîne- a des reliefs élevés. Sa partie externe comporte des plateaux qui se chevauchent formant ainsi des faisceaux plissés, longs et étroits ; des reliefs par rapport aux plateaux. ph1.
Les structures résultent du décollement de la couverture sédimentaire sur le trias qui constitue la “couche savon “. Le décollement est dû au prisme d’accrétion alpin qui a poussé la couverture désolidarisée du socle grâce au trias épais. ph2.
Le plissement se forme entre le miocène supérieur et le pliocène (11 à 3MA).
Le socle ne semble pas impliqué dans les déformations. A l’Ouest, le chevauchement se fait sur le bassin tertiaire de la Bresse.
Dans notre circuit le socle n’est pas affleurant, le trias non plus (gypse et sel exploités en souterrain).ph 3-4.
2. Chevauchement sur la Bresse et faisceau Lédonien.
Le château d’Arlay est une butte témoin de Jura chevauchant la Bresse tertiaire. Ph5. il y en a d’autres : Mantry,par exemple, mais mes photos ne sont pas utilisables.
Le premier plateau à cheval sur la Bresse qui est un bassin subsident au tertiaire à son front faillé, il forme le faisceau Lédonien.
Exemple : Poligny ph6. Château-Chalon.ph7.
Ce premier plateau est entaillé par les reculées externes qui ont pour origine l’enfoncement de la Bresse, l’érosion enlève le jurassique supérieur et porte à l’affleurement le jurassique moyen; les glaciers rissiens viennent jusqu’au débouché des reculées externes. Le creusement des reculées est guidé par les failles. ph8
1-carte
2-coupe simplifiée
3-Grozon
4-musée du sel
5-Arlay-château
6-Poligny- failles
7-château-Chalon
8-reculée du Dard
9-fer à cheval
Vue du fer à cheval, la reculée d’Arbois avec le panneau effondré de Mesnay.
Au fond de la reculée d’Arbois, dans le cirque (fer à cheval) ph9, la source de la Cuisance (résurgence) qui forme la cascade du tuf ph10 ; la cascade du dard au fond de la reculée du Dard (Baume les Messieurs). ph11.
Les plateaux sont fortement entaillés par le karst et les eaux ressurgissent dans les cirques des reculées.
A Salins les Bains, la faille normale de fort Belin ph12, avec une compression affectant l’aalénien à la fin du plissement jurassien, vers 3MA.
3. Chevauchement du deuxième plateau (plateau de Champagnole) sur le premier.
Il forme un deuxième faisceau entaillé par des reculées internes. Le jurassique supérieur est bien visible dans les paysages. les glaciers Würmiens ont bien élargi les reculées.
Ainsi le lac de Chalain, ancien glacier würmien qui descendait du plateau de Champagnole a abandonné ses moraines frontales qui, aujourd’hui, gênent le déversement des eaux du lac dans l’Ain. ph13-14.
La reculée du Hérisson -ph15- entaille également le plateau de Champagnole, deux lacs d’origine glaciaire occupent la partie basse de la reculée tandis que la partie amont est jalonnée sur 450m d’épaisseur par une série de cascades dont voici la plus haute (saut Girard-ph16) et la plus basse (éventail-ph17).
10-Arbois-cascade-tufs
11-Baume les Messieurs-Dard
12-fort Belin
13-lac Chalain
14-Chalain
15-Hérisson -bloc 3D
16-saut Girard-Hérisson
17-éventail
18-Charcier-delta
Les eaux issues de la fonte des glaciers venaient former un delta dans l’ancien lac de la combe d’Ain ainsi qu’on peut le voir dans la carrière de Charcier. Ph18-19.
Sur le plateau de Champagnole, à Loulle, on peut voir une quinzaine de pistes de dinosaures-ph20, qui témoignent d’une émersion localisée du jura à l’oxfordien avant son émersion généralisée à la fin du jurassique.
Il s’agit de grands herbivores (type Diplodocus) de 25 à 30 tonnes, de 25 m de long. ph21-22. Empreintes de 90cm de diamètre pour les pattes arrière sur rivage asséché (fentes de retrait-ph23) ou sous une frange d’eau peu importante (rides de vagues-ph24).
4. Faisceau salinois : chevauchement du plateau de Levier sur le plateau d’Ornans. Ph1.
Ce chevauchement se voit bien au belvédère du Moine, non loin de Pontarlier.
Ph25 et 26 qui forment le paysage vers le nord.
Près de Salins les Bains, à Marmoz, un relief vigoureux, le mont Poupet. C’est le faisceau salinois (bout du plateau de Levier ou Lédonien) qui chevauche le faisceau de Quingey ( bout du plateau d’Ornans). La photo 27 montre le jurassique supérieur de Quingey chevauché par le trias et le jurassique inferieur et moyen du Mont Poupet écaillé (répétition du Jm). La source de la Loue, au bout de la longue reculée du plateau d’Ornans, est une résurgence du Doubs (perte dans la cluse de Pontarlier- haute chaîne) au pied d’une falaise de 100m de haut (plateau de Levier).ph 28. Tout le jura est karstifié.
19-Charcier-delta
20-Loulle-2 pistes
21-patte avant-dinosaure
22-patte arrière-dinosaure
23-piste
24-Loulle
25- f.salinois-partie NW
26- f.salinois- partie SE
27-mont Poupet
5. La haute chaîne.
Le lac Ilay, source du hérisson se trouve au dessus du plateau de Champagnole –ph15- dans les terrains du crétacé inférieur –ph29. Le plateau est chevauché par le Pic de l’Aigle qui appartient à la haute chaîne. C’est un synclinal jurassique supérieur-ph30, lui-même chevauché par le jurassique moyen de la chaux du dombief-ph 31-32. Le crétacé inférieur du plateau de Champagnole, proche du chevauchement, entre les lacs Maclu et Narlay est plissé-ph 33.
28-source Loue
29-lac Ilay
30-pic de l’Aigle
31-pic Aigle-synclinal
32-pic Aigle
33- narlay-pt-maclu
Les rivières entaillent les anticlinaux en gorges très étroites –ph 34 gorges de la Langouette- ou en cluses très profondes –ph 36 St Claude.
L’anticlinal coffré et érodé de “sur les grès“ –ph36-présente cluse, combe et crêts typiques du relief jurassien. Il chevauche le synclinal crétacé de St Claude-ph35.
Derrière lui, le synclinal de Septmoncel est écrasé par le chevauchement de l’anticlinal des Molunes. Il y a bourrage du crétacé inférieur au front du chevauchement, dû à la disharmonie des couches (comportement différent des couches, qui n’ont ni la même épaisseur, ni la même compétence, ni la même nature, lors d’une compression). Ce bourrage donne le célèbre pli du chapeau de gendarme.ph 37.
Un peu plus loin, autre bourrage, autre disharmonie : le pli de la Cernaise. Les couches du kimméridgien plus fines que celles du tithonien, se déforment au front du chevauchement de l’anticlinal des Molunes beaucoup plus que celles du tithonien-ph38 et donnent ce magnifique pli en champignon-ph39.
Plis de Vinon (83), de Gréoux-les-Bains (04), des Pallières (83).
Les schémas géologiques très simplifiés (schémas A et B) montrent que le crétacé inférieur n’affleure qu’au Nord de Ginasservis : la mer n’est qu’au Nord.
Il y a lacune du crétacé supérieur car il y a émersion : c’est le bombement provençal sur
lequel vont se former les bauxites (visibles plus au sud).
Puis les sédiments sont lacustres (éocène continental dans des zones de subsidence au Nord de Rians) jusqu’au début du miocène qui est d’abord marin (transgression due à la dérive du bloc corso-sarde) puis devient continental (piémont alpin).
Au mio-pliocène, le bassin flexural (de Valensole) se remplit de produits de l’érosion de la nappe de Digne.
Les plis anticlinaux de Gréoux et de Vinon sont orientés WNW-ESE. Ils chevauchent en rampe les terrains du crétacé inférieur des synclinaux qui sont au NE.
Le pli de Vinon est compartimenté par des failles secondaires qui décalent le front de chevauchement : il y a une probable intervention du socle qui ne se trouve pas à grande profondeur à l’Est de la FMD (faille moyenne Durance).
Les couches « savon » du trias gypseux ne sont pas portées à l’affleurement, mais, les eaux thermales de Gréoux-les-Bains qui remontent le long de failles en liaison avec le chevauchement ont drainé ces terrains triasiques : elles sont chaudes et sulfatées.
Le pli synclinal de Ginasservis est affecté par une faille décrochante à composante normale liée aux failles de Barjols. On ne voit que sa composante normale dans la propriété en bord de route (voir page objets géologiques du site), mais la carte géologique (schéma A) montre un décalage du crétacé inférieur (berriasien) sur 2 km environ).
Une faille décrochante NE-SW décale un peu plus vers le SW une partie du Mont Major sur le synclinal éocène de Rians, ce qui traduit une extension E-W.
Le chevauchement des Pallières se fait vers le Nord sur le synclinal éocène de Rians (prolongement vers l’Est, en quelque-sorte, de la Ste victoire).
Voici quelques photos localisées sur le schéma A:
schéma A
schéma B
localisation des photos sur schéma A
ph1et 2 : Vinon village. Les calcaires massifs hettangiens chevauchent vers le NE le crétacé inférieur du synclinal à cœur éocène. Une petite écaille de jurassique plus ou moins disloqué est entraînée à la base du chevauchement.
Les photos suivantes vont montrer le découpage en horsts et grabens du pli de Vinon par des failles secondaires plus ou moins perpendiculaires au chevauchement.
Ph3 : devant 2 failles qui sectionnent le pli de Vinon. Horst du Jas de Hugou et horst de St julien séparés par le fossé éocène de St Pierre.
Ph4 : gros plan du front de chevauchement qui porte le vieux village de St Julien-le-Montagnier.
Ph 5 et 6 : entrée N de St Pierre. 2 failles affectant le crétacé inférieur, prolongement des failles du Jas de Hugou et de St Julien qui limitent le fossé éocène.
Ph 7 et 8 : on retrouve le chevauchement du pli de Vinon (jurassique avec un peu de crétacé en dessous) qui chevauche le bassin éocène de St Pierre au NE.
Ph9 : et l’autre faille (côté SE) qui sectionne le pli et pousse le horst de St Julien un peu plus en avant sur l’éocène du bassin de St Pierre.
1-Vinon-chevauchement
2-Vinon-chevauchement
3-st Julien
4-st Julien-détails
5-st Pierre
6-st Pierre
7-st Julien
8-st Julien
9-St Julien
Ph 10 et 11 : chevauchement du pli de Gréoux dans le petit ravin de Chiousse, mais le contact est masqué par les sédiments et la végétation. Néanmoins on a bien 2 roches différentes de part et d’autre du ravin. Un peu plus loin, ce sont les sables rougeâtres continentaux de Vinon qui masquent le chevauchement.
Ph 12 et 13 : route de ND des œufs et de la prise d’eau du canal de Provence au bord du lac d’Esparron. Dans le paysage chevauchement du pli de Gréoux (jurassique) qui recourbe les couches marno-calcaires du crétacé inférieur. Contact du crétacé inférieur avec une écaille frontale du jurassique. Le jurassique non écaillé (identique à la photo 12) se trouve 200m en arrière de la voiture, mais difficile à photographier.
Autres photos localisées sur le schéma B :
localisation des phots sur schéma B
10-Greoux-Broues
11-Greoux-pigette
12-Greoux-route du lac
13-Greoux-route du lac
14-St Martin Pallières
15-Pallières
16-D470
17-Esparron
Le chevauchement des Pallières se voit mieux dans le paysage que sur les affleurements car les routes sont étroites, la végétation dense, les contacts masqués.
Ph 14 et 15 : jurassique des Pallières à St Martin ; les couches massives de l’hettangien inclinées vers le sud chevauchent vers le nord le bassin éocène de Rians (ph 16) orienté E-W.
Ph 17 et 18 : de même à Esparron, on retrouve l’hettangien chevauchant le bassin éocène de Rians.
Ph 19 : à Rians, dans le paysage, chevauchement du jurassique toujours incliné vers le sud sur des terrains triasiques.
La colline de Mont Major, prise en écharpe entre les fossés triasiques de Barjols et de Rians chevauche vers le sud le bassin E-W éocène de Rians. Une faille décrochante senestre décale un peu plus vers le sud sa partie occidentale.
Ph20 et 21: dans un virage en épingle, jurassique affecté par la faille décrochante qui le met en contact avec le rognacien (crétacé supérieur continental) dont les couches sont verticalisées-ph 22- et s’avancent sur le bassin éocène de Rians –ph23.
Le massif du Luberon s’étend de Cavaillon (84) à Volx (04) soit sur une distance de 80 km environ.
C’est un long anticlinal structuré il y a 40 millions d’années (éocène-bartonien) comme les autres massifs Provençaux. Son ossature hauterivienne et barrémienne est calcaire. Erodé, il est recouvert en discordance par l’oligocène lacustre puis par les transgressions miocènes dès le burdigalien.
Il présente un ensellement vers Manosque ; son axe enfoncé, est surmonté par l’oligocène qui est, alors, à l’affleurement. Il chevauche en rampe le pays d’Aygues depuis la fin du miocène suite au contrecoup alpin.
De ce fait, le delta de la paléo-durance qui existait déjà a été repoussé de Cucuron et Cabrières d’Aigues vers Ansouis et Pertuis avant de prendre sa place actuelle au messinien.
Le petit Luberon, détaché du grand par une faille décrochante senestre chevauche plus avant le secteur de Mérindol et vient ployer les couches calcaires de l’éocène.
Ph1- carte géologique très simplifiée.
Ph2- grandes lignes de l’histoire du Luberon.
Ph3- migration de la Durance pendant la surrection du Luberon à la fin du miocène.
1-géologie simplifiée
2-histoire du Luberon
3-migration de la Durance
Le petit Luberon :
Ph 4- quelques coupes pour illustrer la géologie du petit Luberon.
+1- au dessus de la combe de Vidauque.
Il a l’aspect d’un anticlinal dont la voûte est éventrée par l’érosion. Ph 5-6-7-8.
4-petit Luberon
5-anticlinal-Vidauque
6-anticlinal-Vidauque
7-anticlinal
8-anticlinal
9-font de l’Orme
+ 2- au niveau de la font de l’Orme et la crau de St Phalès.
Sur une surface érodée sur laquelle se sont déposés les sédiments miocènes, le petit Luberon se chevauche lui-même (écaillage). Ph 9-10-11.
+ 3- au niveau du vallon de Roque Rousse.
Le chevauchement du petit Luberon plisse son “avant-pays“ éocène. On voit 2 anticlinaux de part et d’autre d’un synclinal. Les voûtes anticlinales reposant sur du sable se sont vite érodées, éventrées, le sable dégagé en partie, le synclinal s’est retrouvé légèrement perché. Ph 4-12-13-14.
La colline St Jacques à Cavaillon est séparée du petit Luberon par le fossé tectonique d’Orgon. Le jeu des failles Salon-Cavaillon l’a isolée du reste du massif. Ce fossé a, en outre, permis a la Durance d’aller se jeter dans le Rhône il y a 35000 ans (ou 70000, selon les auteurs). Ph 14bis.
10-font de l’Orme
11-font de l’Orme
12-anticlinal éocène
13-Roque Rousse
14-Roque Rousse
14bis- fossé Orgon
Le grand Luberon :
+ 1- au niveau de Lourmarin.
Dans les gorges creusées par l’Aiguebrun guidé par la faille décrochante senestre et aidé par la crise messinienne, on peut apprécier la dissymétrie de l’anticlinal et il est impossible de ne pas remarquer la discordance hauterivien-miocène sur le flanc sud de l’anticlinal qui est le témoin de la transgression marine du burdigalien sur le relief plissé puis érodé du paléo-luberon. Ph 15- 16.
+ 2- au niveau de Cucuron.
— vallon de la Fayette.
La discordance bien visible à l’entrée du vallon entre l’hauterivien très penté (70-80°S) et le miocène qui l’est moins (45-50°S) montre bien qu’il y a eu plusieurs phases de plissement. A l’éocène, il y a 40MA, plissement en anticlinal du Luberon (hauterivien, ici) puis, après érosion, dépôt des couches du miocène. Fin miocène, une deuxième phase va plisser le tout. Ph 17.
17-animation – Fayette
15-combe de Lourmarin
16-animation_ Aiguebrun
— de l’Ermitage à Ratavoux.
Un cours d’eau laisse en amont les éléments grossiers, en aval, les plus fins (limons et marnes) car il perd de sa compétence en arrivant dans la plaine alluviale; d’où la variation latérale de faciès qu’on voit entre la chapelle de l’Ermitage et la butte de Ratavoux. Les cours d’eau dévalaient les pentes du Luberon, perdaient de leur compétence en arrivant dans la plaine alluviale et allaient se jeter dans le golfe de Cucuron où se trouvait le delta de la paléo-durance. Ph 3 et 18.
— de l’Ermitage à Ratavoux en vue de profil.
La sédimentation en éventail du miocène continental indique que les dépôts de pente se formaient au fur et à mesure de la surrection du Luberon : c’est une formation syntectonique. Ph 19.
—- rocher de Curet.
Le rocher de Curet est directement au dessus du miocène continental (brèches). Il manque le miocène marin. Cette partie du Luberon vient chevaucher le flanc Nord du synclinal de Cucuron. Ph 20 et 21.
Le Luberon de Manosque :
Dans ce secteur, l’axe de l’anticlinal s’abaisse laissant affleurer les terrains oligocènes dont on peut voir les différents faciès. Ph1.
C’est une série très épaisse (environ 2000m) de calcaires, marnocalcaires et marnes.
Les fossiles –ph 22-23-24 (planorbes, limnées, potamides …) et le lignite témoignent d’un milieu lacustre peu profond d’autant qu’on y trouve également des évaporites comme le gypse-ph 25 (et du sel qui n’est pas affleurant mais utilisé en profondeur pour du stockage de produits pétroliers par Geosel). La dalle à empreintes de mammifères proche de Manosque avec ses fentes de dessication et les traces de mammifères (Antilopes, Ronzothères ou rhinocéros sans corne) était en bordure du lac où les animaux venaient boire –ph26.
18-coupe Cucuron
19-animation-éventail
20-rocher de Curet
21-rocher de Curet
22-fossiles
23-fossiles
24-lignite
25-gypse
26-dalle à empreintes
La subsidence qui a permis cette grande épaisseur de sédiments est due au jeu de la faille de la moyenne Durance. Les éléments détritiques provenaient du plateau de Valensole qui, à cette époque, constituait un relief qui s’érodait –ph27.
Le chevauchement du Luberon n’est pas visible, mais la présence d’un pli déversé (en genou), nous rappelle qu’il doit exister en profondeur-ph28.
Le Luberon de Volx :
C’est l’extrémité Nord du massif.
En voici 2 coupes.
+coupe 1- ph 29. Dans ce secteur, pendant l’oligocène, de grands blocs de crétacé déstabilisés par le jeu de la faille de la moyenne Durance sont descendus du plateau de Valensole (alors relief) et sont venus se ficher dans les sédiments oligocènes (olistolithes) – Ph27.
Aujourd’hui, à la faveur de failles, des kérogènes issus de la maturation des produits organiques mal décomposés dans ce lac, remontent et suintent au travers des marnes, des failles, dans le vallon de Fontamauri – ph30 et 31.
+ coupe 2- ph 32. Le Luberon chevauche vers l’Est les terrains du miocène. Non loin du contact, les couches sont renversées, témoins ces rides de vagues (ripple marks) à l’envers –ph 33.
Les fluctuations du rivage à la fin de l’oligocène et au début du miocène à Carry.
Une promenade sur la côte bleue depuis la plage du Rouet jusqu’à la sortie de Carry permet de reconnaître 2 séquences transgressives (oligocène terminal et aquitanien basal) contemporaines du rifting qui a précédé la dérive de la Corse-Sardaigneau burdigalien. -ph1-
– Le rocher de la Vierge (oligocène terminal) est bien séparé du crétacé du massif de la Nerthe par une belle faille normale dont on aperçoit des parties de miroir au dessus de la voie ferrée.-ph2-
De ce point de vue, on retrouve vers l’ouest, le prolongement de cette faille normale -ph 3 et 3a- et les terrains oligocènes argileux qui présentent un contraste frappant de couleur.-ph4-
Argiles rouges continentales (formation conglomératique du Rouet) et argiles beiges marines (formation pararécifale du cap des Nautes).
-Rouet plage : 2 formations conglomératiques aux argiles rouges (montmorillonite).-ph5-
La formation conglomératique inférieure :
Alternance de grès argileux et de poudingues correspondant à des chenaux en tresses et leur plaine d’inondation.
Les pendages et la disposition des galets mais aussi les petites failles normales synsédimentaires visibles sur la route D5 indiquent que les apports se faisaient depuis le Sud-Est.-ph6-
La nature des galets (quartzites, phtanites, quartz, roches endogènes) avec peu de calcaires et les minéraux de la matrice sableuse (grenats, tourmaline, andalousite,chlorite…) correspondent à des éléments provenant d’un socle cristallin (corse-sardaigne avant dérive).
La formation conglomératique supérieure :
Même alternance argiles-poudingues. Même milieu de sédimentation.
Dans les argiles, il y a des traces verdâtres qui sont pour certaines des bioturbations et pour d’autres des traces de rhizomes de plantes littorales (type roseaux et autres). Des gastéropodes, Wenzia ramondi, datent cette formation de l’oligocène terminal (fin chattien).-ph7-
Contact entre ces 2 formations par une surface d’érosion (discordance).-ph8-
Peu d’éléments cristallins (environ 15%) , surtout des calcaires locaux. Les éléments cristallins sont remaniés à partir de l’unité inférieure.
Les axes des chenaux donnent une direction d’apports du NNO à NNE ; ce sont des apports venant des reliefs de la Nerthe.-ph9-
1-carte-Carry-simplifiée
2-rocher de la Vierge
3-vue
3a-le Rouet plage
4-Rouet plage
5-Rouet
6-Rouet- D5
7-rhizomes
8-Rouet
9-axes de chenaux
Il y a donc inversion du sens des apports. Après le dépôt de l’unité inférieure, la mer doit être plus basse; il y a creusement d’une vallée, puis remplissage de celle –ci (en on lap) avec le dépôt de l’unité supérieure.
D’ailleurs, la fin de l’oligocène est bien marquée par une régression de la mer.-ph10-
-formation pararécifale du cap des Nautes :
Un peu plus loin, les argiles sont de couleur beige, à illite. Elles alternent avec les poudingues à éléments d’origine locale.-ph11 et 12- On peut y trouver des fragments de coquilles de lamellibranches, des éponges perforantes (cliones), ce qui indique un milieu marin très littoral,-ph 13- le cours d’eau se jetait en mer au niveau d’un delta ; la mer arrive, mais le cours d’eau persiste.
La brèche cyclopéenne, est un éboulis de la falaise littorale qui devait être très proche.-ph11-
Au dessus, les argiles sableuses renferment des coquilles de bivalves (Amussium)-p14 et 15- et des fragments de lignite –ph16-; des oursins fouisseurs-ph17- (Scutelles), débris de coraux….succession de faciès de vasière littorale, lagon à l’arrière d’un récif.
Puis un premier récif, au ras de l’eau et un second quelques mètres au dessus, -ph18, 19, 20, 21-séparés par quelques bancs dont certains riches en térébratules indiquent un approfondissement.-ph22-
10-varaitions eustatiques
11-Rouet
12-Rouet
13-cliones
14-amussium
15-bivalve
16-lignite
17-scutelle
18-les 2 récifs
19-récif 1
20-récif 1
21-coraux
22-térébratules
Le second récif est remarquable,-ph23, 24, 25- gerbes de corail en position de vie, renversées et servant de support à d’autres organismes, écosystème riche avec, entre autres, des huîtres, pectens, oursins, algues rouges dont des rhodolites,-ph26- etc…
-la formation saumâtre de Rousset vient le recouvrir et le tuer,-ph27-
23-récif 2
24-récif 2
25-corail
26-fossiles
27-anse-Rouet Est
avec des sédiments sablo-argileux gris, riches en matière organique, morceaux de lignite,-ph28- accumulation de coquilles de bivalves, terriers-ph29-, lumachelle à Meretrix_ph30- (bivalve fouisseur), des moules-ph31-, Tympanotonos et Potamides –ph32 et 33-(gastéropodes de la mangrove), bois flottés recouvert par des cyanobactéries stromatolitiques.-ph34 et 35-
28-saumâtre
29-terriers
30-Meretrix
31-lamallibranches
32-faune saumâtre
33-faune saumâtre
34-stromatolithes
35-stromatolithes
36-Potamides
La série se termine dans l’anse de Rousset, côté ouest, par une dalle à Potamides –ph36- très bien conservés, témoin d’un faciès de lagon avec mangrove.
Résumé sur la première séquence transgressive.-ph37,38, 39-
37
38
39
-Formation bioclastique de Carry :-ph40-
Au dessus de la dalle à potamides, une autre dalle, mais, à turritelles,-ph41 et 42- suivie d’un banc à bryozoaires (genre Smittina). –ph43 et 44-
40-anse -Rousset-ouest
41-Turritelles
42-Turritelles
43-bryozoaires
44-bryozoaires
Comment la profondeur peut elle passer de presque rien à 50 ou 80 m en si peu de temps ? d’autant qu’on est encore en période de régression ; –ph10-;l’approfondissement assez brutal est d’origine tectonique (jeu des failles normales lié au rifting).
La suite de la série montre des marnes pélagiques, des grès (dunes sous-marines), -ph45- puis un troisième récif, plus étendu que les autres, riche en formes variées.-ph46, 47, 48, 49-
45-pointe-Carry
46-coraux
47-coraux
48-coraux
49-coraux-branchus
La suite jusque vers la tuilière,-ph50- comprend des marnes bioturbées, des calcaires bioclastiques, des grès affectés par de grosses bioturbations.-ph51 et 52-
Résumé sur la deuxième séquence transgressive.-ph53-
50-anse dei bano
51-bioturbations
52-bioturbations
53
-formation biodétritique de Sausset.
Elle commence par deux bancs à lucines juste au dessus des bancs à grosses bioturbations.-ph54 et 55-
C’est le début d’une troisième séquence transgressive. ( à suivre !).-ph56-
Les fluctuations du rivage à la fin de l’oligocène et au début du miocène à Sausset-les-Pins.
Après une zone d’invisibilité due aux écroulements et aux interdictions de promener sous les falaises instables,
on retrouve les séquences transgressives oligo-miocènes, à la sortie de Sausset-les-Pins.
Anse Boumandariel :
Les calcaires barrémiens à fort pendage vers le sud présentent une surface d’érosion aplanie. Au dessus, un biseau sédimentaire bien visible aussi bien de l’Est que de l’Ouest, correspond à la transgression oligocène (chattien). -ph1-2-3-4
Au pied du relief, la brèche à gros blocs barrémiens correspond à un éboulis de pied de falaise. –ph 5-6 Le tout présente des perforations de pholades et de cliones (éponges perforantes). –ph 7-8 C’est une côte rocheuse que la transgression oligocène va recouvrir en discordance.
Premier dépôt, un poudingue à galets locaux de barrémien, hétérométrique, présentant aussi des perforations de cliones et des trous de pholades.
Au dessus, un calcaire à huitres et coraux (Porites, qui supportent une certaine turbidité), couchés : récif frangeant. On peut y trouver également des pectens et des algues rouges (mélobésiées). –ph9
1-biseau vu de l’Est
2-biseau-interprétation
3-biseau vu de l’Ouest
4-biseau-interprétation
5-premiers dépôts -côte Est
6-premiers dépôts-côte Est
7-premiers dépôts-côte Ouest
8-pholades-cliones
9-récif 1
Puis un deuxième récif corallien avec quelques tarets au dessus. –ph 10-11
Vient ensuite un grès présentant quelques bioturbations et des tarets (mollusques bivalves, vermiformes, qui creusent des galeries dans les bois immergés), alignés par des paléocourants Nord-sud (passe entre les récifs frangeants). –ph 12 Un poudingue à galets calcaires et permiens dans une matrice gréseuse se trouve juste au dessus. –ph13 Enfin, un poudingue à galets calcaires assez gros vient terminer cette première séquence transgressive oligocène. –ph14
Résumé sur cette première séquence transgressive. –ph15
10-récif
11-gros plan
12-tarets-orientation
13-poudingue polygénique
14-poudingue à gros galets
15-résumé
La coupe se poursuit par un premier récif corallien à gerbes couchées, matrice sableuse, des Porites qui supportent une certaine turbidité. Une faille normale affecte ce récif, témoin d’une tectonique en distension. –ph16-17
Une série de bancs gréseux dont une couche à coraux couchés recouverts par un poudingue à blocs assez gros dont certains sont clionés, font suite. –ph18-19. Un nanofossile découvert récemment daterait cette couche de l’aquitanien.
Au dessus, un deuxième récif, très beau, à grosses gerbes de Porites couchés puis qui se dressent, témoignent d’un certain approfondissement ; une deuxième espèce de coraux appartenant à la famille des Favidés est visible vers le haut. –ph20-21-22
16-premier récif
17-porites
18-coraux couchés
19-détritique
20-deuxième récif
21-porites
22-favidés
Quelques bancs de grès à débris de fossiles le recouvrent et un troisième récif –ph23-24-25 affecté par des failles normales métriques est recouvert à son tour par des grès à débris de lamellibranches, -ph26 puis on peut reconnaître des turritelles et des bryozoaires du genre Smittina qui témoignent d’un approfondissement certain (80 m de profondeur environ). C’est la transgression aquitanienne. -ph27-28
23-troisième récif
24-détail
25-coraux
26-calcaire gréseux
27-approfondissement
28-bryozoaires
Les couches qui suivent sont encore des calcaires gréseux érodés vers le haut sur plus d’un mètre ; érosion de type karstique, donc à l’air libre. Il manque la fin de la séquence aquitanienne, suite à une émersion à la fin de cette période. –ph29-30
En résumé, il y a de petites fluctuations du niveau de la mer entre la côte et des récifs frangeants ; les failles normales montrent que la tectonique joue un rôle important dans ces fluctuations- témoin l’approfondissement brutal pendant La transgression aquitanienne. La partie régressive de cette séquence est très incomplète, l’émersion et l’érosion qui a suivie en sont responsables. Le burdigalien repose en discordance sur l’aquitanien. Ce sont des poudingues (base de la transgression) à galets de quartz vert, galets sombres, exogènes et des calcaires clairs bioclastiques qui s’infiltrent dans les vides des calcaires aquitaniens très érodés, aux strates désorganisées. –ph30-31 Le dessus de la dalle est riche en fossiles entiers et en débris : lamellibranches, balanes, pectens, oursins Scutelles. –ph32-33
29-burdigalien
30-burdigalien
31-contact burdigalien-aquitanien
32-fossiles
33-scutelles
Pointe des Tamaris :
Du dessus de cette dalle à nombreux oursins Scutelles on a une vue sur la pointe des Tamaris, interdite d’accès à cause des écroulements qui peuvent survenir à tout moment. –ph34-35 On peut toutefois s’approcher des marnes grises riches en débris de fossiles et en dents de requins qui terminent cette transgression burdigalienne. – ph36 Les deux transgressions du burdigalien et la base du langhien sont visibles de loin. –ph37
Du haut des escaliers, on peut voir des clinoformes dans la barre langhienne qui sont des restes de dunes hydrauliques formées par les paléo-courants de l’époque. –ph38 L’oxydation visible à la base du langhien, s’est faite à l’air libre ; donc vidange, régression complète à la fin du burdigalien. –ph39
34-pointe des Tamaris
35-écroulements
36-dent de requin
37-pointe des Tamaris
38-langhien
39-oxydation
Ste Croix-Beaumaderie :
Le plan de faille qui a affaissé le barrémien a formé un fossé rempli de sédiments oligocènes, formant un éventail de brèches très redressées, de marnes et calcaires lacustres à oogones de charas. Le tout est scellé par le burdigalien qui s’avance sur une surface d’érosion présentant des trous de pholades. –ph40-41-42
40-éventail-oligocène
41-oogone de Chara
42-barrémien
Autre vue de la discordance burdigalienne ; les marnes oligocènes présentent parfois des slumps signe qu’il y a plus d’espace, les couches en cours de diagénèse descendent dans le bassin lacustre lorsque les failles se manifestent. –ph43-44
Ces biocalcarénites burdigaliennes ont été exploitées en carrière depuis l’époque romaine. Les traces de roues dans la roche miocène sont bien identifiables et témoignent de l’intense activité des hommes. –ph45-46
Les grès et marnes gréseuses, au dessus, renferment des débris de fossiles et des dents de requin comme à la pointe des Tamaris. -ph47
Aujourd’hui, la carrière est en grande partie sous l’eau. Le sud de la plaque européenne s’enfonce sous l’eau depuis la fin de la dernière glaciation car la calotte glaciaire est moins importante et pèse moins (isostasie). Ce phénomène est amplifié par le poids des sédiments du delta du Rhône tout proche. –ph48
43-discordance
44-slump-oligocène
45-carrière romaine
46-traces de roues
47-dent de requin
48-carrière romaine
Conclusion pour Carry et Sausset-les-Pins :
Il n’y a pas de transgression à la fin de l’oligocène, il y a plutôt une régression –ph49; donc Les fluctuations de la mer à la fin de l’oligocène sur la côte bleue, ont une origine tectonique. La présence de failles normales va dans ce sens.
Les cours d’eau amènent des galets qu’on ne trouve pas en Provence de la fin oligocène à la fin aquitanien. De nature cristalline, on les trouve soit dans les Maures, soit en Corse ou Sardaigne.
A partir du burdigalien, il n’y a plus de galets exogènes
Les relevés sismiques montrent un amincissement de la croûte continentale, affectée de failles normales. Les blocs basculés sont le siège d’une sédimentation syn-rift à l’oligocène. -ph50
La carte de France du BRGM montre une marge passive et une croûte océanique entre Marseille et la Sardaigne -ph51
Les sédiments burdigaliens scellent les failles normales et recouvrent toutes les structures : ce sont des sédiments post-rift.
Modèle : -ph52 bassin arrière-arc, lié à la subduction de la plaque africaine. Un mini océan va séparer la Provence de la Corse –Sardaigne
Les transgressions miocènes sont donc dues à la formation du bassin arrière-arc, mais qu’il faut coupler à une transgression mondiale – ph49 due à l’activité des dorsales océaniques (ouverture océan atlantique nord, par exemple).
3 sorties nous ont permis d’appréhender la géologie du massif de la Ste Victoire. Les travaux de S.Leleu (thèse 2005) et de N.Espurt (cerege-2011) nous ont bien aidés.
La Ste Victoire a une largeur de 5 km et une longueur de 18km (ph-carte géologique simplifiée) ; elle culmine à 1011m d’altitude. Sa terminaison périclinale est bien visible vers Pourrières (ph1). Une surface d’érosion antémiocène lui donne une altitude à peu près constante d’Est en Ouest (ph2). Des vestiges de miocène ont été trouvés dans les paléosols (terra rossa) du Baou des Vespres ( Cl.Rousset-thèse 1968).
A l’Ouest, le massif apparaît tronqué, les terrains jurassiques sont abaissés et la surface d’érosion a conservé son miocène discordant (ph3, 4, 5). La faille d’Aix est responsable de cet abaissement brutal.
1-carte géologique simplifiée
1a-terminaison périclinale
2-surface d’érosion
3-faille d’Aix
4-d’Est en Ouest-vue
5-discordance
La partie Est : entre Pourrières et St Ser.
La montagne chevauche vers le nord le bassin de Rians (jurassique sur hauterivien, au grand Sambuc)-(ph6). Les couches plongent fortement vers le sud (ph7).
Sous la falaise jurassique et crétacé inférieur affleure le crétacé supérieur lacustre. La lame peu épaisse de Fuvélien fortement redressée pend vers le sud (ph8). Plus bas, le Bégudien présente dans une plaine d’inondation des chenaux dont les bases indiquent le redressement (ph9). Le grès grossier est composé à 90% de quartz, muscovite, zircon, apatite (ph10). Ces cours d’eau venaient d’un massif cristallin plus à l’est (Maures, Sardaigne avant dérive).
Près de la route affleure le Rognacien inférieur argileux puis le calcaire de Rognac (ph11). Font suite les argilites rouges du Rognacien supérieur et le poudingue de la Galante à quartz, phtanites, gneiss, basaltes, cipolins, minéraux lourds. Le cours d’eau qui a amené ces galets venait lui aussi d’un massif cristallin situé plus à l’est.
6-grand Sambuc
7-partie Est
8-fuvélien
9-chenal bégudien redressé
10-chenal-gros plan
11-calcaire de rognac
Au dessus, la barre blanche est le calcaire de Vitrolles (Danien), premier étage du tertiaire dont la série continue jusqu’au Lutétien constitue le plateau du Cengle. Les faciès sont toujours lacustres, il y a toutefois réduction de l’étendue lacustre depuis le Fuvélien jusqu’au Lutétien. La barre du Cengle ( yprésien, ou calcaire de St Marc) Est bien marquée dans le paysage (ph12).
12-Cengle
La partie centrale : de St Ser au Baou des Vespres.
Si le poudingue de la Galante est à peu près horizontal au sud du Cengle (ph13), il est fortement redressé, son épaisseur réduite du côté nord.
Le calcaire Vitrollien (Danien) subit une variation latérale de faciès au pied de la Ste Victoire et passe à des grès et des brèches polygéniques correspondant à des cônes alluviaux déposés dans une plaine d’inondation pendant la surrection de la montagne (ph14). Il est lui aussi redressé et renversé dans sa partie bréchique (ph15, 16).
Le responsable en est le chevauchement vers le sud de cette partie de la Ste Victoire qui est donc différente de la partie Est. Le crétacé supérieur de la Torque chevauche vers le sud et renverse les couches du Rognacien et du Danien. Il est lui-même chevauché par la haute chaîne (ph17,18). Ce crétacé supérieur de la Torque est constitué d’une brèche rognacienne qui montre que cette partie de la montagne a commencé à s’élever et donc à s’éroder avant la partie Est.
13-sud du Cengle
14-brèche-danien
15-mini chenal
16-mini chenal
17-la torque
18-interprétation
Le secteur des 2 aiguilles : près de la maison de Ste Victoire.
Les brèches visibles correspondant à des cônes alluviaux mettent en évidence la grande accumulation de produits résultant de l’érosion de la montagne en cours de surrection (ph19).
Les premiers mouvements dans cette partie de la chaîne datent du Bégudien (Campanien), les derniers du Danien.la surrection s’est effectuée sur une durée d’environ 20 MA et s’est terminée avec la fin du chevauchement vers 40 MA (Bartonien). La disposition en éventail syntectonique des brèches et argilites daniennes montre que leur dépôt s’est fait pendant la surrection et le chevauchement du massif. Le chevauchement vers le sud redresse les couches les plus anciennes au fur et à mesure de sa progression (ph20).
Les photos 21,22,23 montrent le chevauchement du massif sur l’éventail de brèches daniennes.
Outre ce chevauchement (supérieur), il y en a un autre (inférieur) au niveau des argilites du Montien (Sélandien) qui sont chevauchées par les argilites (plaine d’inondation) du Danien qui présentent une schistosité et des crochons bien visibles (ph24). Les blocs qui sont posés au sommet de l’éventail de brèches (ph22) sont des blocs tombés au quaternaire. Il en est de même pour les conglomérats de l’oppidum d’Untinos (ph25) qui reposent en discordance sur les couches verticalisées du Danien. Ces observations montrent le recul de la falaise par érosion régressive depuis 2MA.
19-les brèches
20-brèches syntectoniques
21-chevauchement
22-supérieur
23-chevauchement inférieur
24-détails
25-oppidum d’Untinos
Autres indices du chevauchement :
Les couches verticalisées (ph26) du Danien, du Rognacien (chenal redressé ph27) et du poudingue de la Galante qui présente une surface aplanie portant encore, par endroits, des enduits de calcite en escaliers descendants vers le sud (ph28). C’est le reliquat d’un miroir de faille indiquant qu’une masse s’est déplacée au dessus du poudingue de la Galante (chevauchement).
26-série verticalisée
27-chenal rognacien verticalisé
28-F. escaliers
La partie Ouest :
-secteur de Roquehautes.
Près du parking de l’Aurigon, la brèche danienne à matrice argileuse orangée alterne avec les argilites. Les bancs montrent une variation de pendage. Presque horizontaux vers le sud (ph29), avec des chenaux, ils ont un pendage de plus en plus verticalisé et même un peu renversé vers le nord (ph30). C’est encore une disposition en éventail syntectonique. Le pendage des couches a été accentué pendant le chevauchement des brèches daniennes, elles aussi.
Ces brèches daniennes provoquent dans les alternances de brèches et argilites redressées, une schistosité de fracture bien visible dans les argilites (ph31): conséquence du chevauchement des Harmelins (ph32, 33).
La montée vers le refuge Cezanne offre un beau panorama sur la Ste Victoire. Le chemin traverse des argilites (ph34) puis des calcaires sombres (ph35) qui les recouvrent, d’âge rognacien, le tout fortement penté vers le sud. Dans la descente vers Roquehautes le chemin traverse des calcaires sombres (ph36) à gastéropodes lacustres du Rognacien (ph37), des niveaux marneux à forte teneur en matière organique, fortement pentés vers le nord et des calcaires blancs lacustres du Rognacien (ph38). Le chemin a donc traversé l’anticlinal des Harmelins.
29-danien horizontal
30-danien renversé
31-schistosité de fracture
32-roche percée
33-roche percée
34-argiles-rognacien
35-calcaires rognaciens
36-calcaires sombres
37-fossiles lacustres
Dans le virage qui suit, l’extrémité de la crête du marbre constituée de brèches bégudiennes (plus âgée), vient chevaucher l’anticlinal des Harmelins (ph38, 39). En allant 4 vers Bimont, on peut compléter les observations :
— les oeufs de dinosaures dans le Rognacien (40, 41)
–les cônes alluviaux superposés du Rognacien (ph42) et la surface d’érosion anté danienne sous Baou Roux témoins de l’érosion de la chaîne au cours de sa formation.
–une vue globale incluant la faille oligocène qui abaisse dans le Rognacien les brèches daniennes (ph43).
38-chevauchement
39-vue interprétée
40-rognacien-champ de tir
41-oeuf-dinosaure
42-cônes superposés
43-vue vers l’Est
-secteur Tholonet-Zola
Au nord du village, la colline est constituée de brèches daniennes dont les bancs sont pentés vers le sud, du côté Est (ph44). En regardant vers l’ouest, vers la petite mer, les pendages sont inversés et les brèches daniennes sont chevauchées par l’ensemble des 3 brèches (bégudiennes, rognaciennes, daniennes-ph45, 46).
44-brèches-danien
45-petite mer
46-rognacien plissé
Une incursion entre le Tholonet et le barrage Zola nous permet de voir, outre les faciès à microcodium des argilites du Danien (ph47) et ceux du miocène marin, la surface d’érosion anté miocène (ph48,49) abaissée par rapport à la Ste Victoire par les failles normales oligocènes du cortège de la faille d’Aix (NNE/SSW) et une faille bien visible grâce à son miroir préservé (ph50)
3 journées sur le terrain auront été nécessaires pour connaître les grandes lignes de la géologie du massif.
Le massif de la Sainte Baume est constitué de 3 unités structurales :
– Unité autochtone
-Unité allochtone (nappe du Beausset et de Roqueforcade).
– Unité parautochtone ph1 carte2
1- Unité autochtone :
——anticlinal de la Lare d’axe N40, grande masse de jurassique sup et crétacé inf.
——synclinal du Plan d’Aups, crétacé sup, en grande partie santonien. Il repose en discordance
sur le valanginien (crétacé inf) de la Lare. ph3 On se trouve à la limite du bombement provençal émergé, ici,
depuis le crétacé inf et du bassin sud Provençal ph4. Témoins de cette émersion : les poches de bauxite sur la
route de Nans les Pins ou les oxydes de fer, seul reliquat de ces bauxites sur le massif de la Lare ph5-6. Au sud
de la Lare, sous le santonien, on a tout le crétacé inf sur une épaisseur de 400m environ, renversé mais bien
présent. ph7
1-coupe simplifiée
2-carte geol-simplifiée
3-discordance la Lare
4-bombement provençal
5-bauxite
6-oxydes de fer
7-crétacé inf
Le santonien du synclinal du Plan d’Aups, présente un faciès de plateforme carbonatée :
Rudistes abondants : Vaccinites, Radiolites, entiers ou en débris, avec des valves supérieures (droites) bien visibles, hippurites isolées ou en bouquets, en position de vie ou non, nérinées (gastéropodes), huîtres, chaettetidés (éponges), nombreuses milioles (foraminifères) dont Lacazina compressa qui date les sédiments du santonien. ph 8 à 19
8-vaccinite
9-radiolite
10-valve droite
11-calcaire à rudistes
12-hippurites
13-bouquets hippurites
14-hippurites-bouquet
15-nérinée
16-huître
17-éponge
18-lacazine
19-lacazina
Plusieurs fois, cette plateforme carbonatée, à la vie exubérante, est recouverte de détritique (grès), les stratifications obliques montrent des variations de courant ; le sable s’étalant sur la plateforme tue tous les organismes vivants. Ph20
Vers la ferme de la Brasque, le santonien terminal laisse place à 3 niveaux appelés écozone du Plan d’Aups.
Premier niveau : calcaires sombres, argileux, riches en matière organique, les fossiles nombreux sont des lamellibranches, des gastéropodes d’eau douce à saumâtre. On y trouve également des oogones de Charas. ph21 à 23
20-détritique sur calcaire bioconstruit
21-calcaire lacustre
22-calcaire lacustre
23-oogone
Deuxième niveau : entre les calcaires, des marnes noires à lignite qui fut exploité au siècle dernier. Le col de la machine, un peu plus haut rappelle le treuil qui remontait les wagons chargés ; ceux-ci descendaient vers Gémenos par une voie bien pentue. ph24-25
Troisième niveau : un bioherme à lumachelle d’ostrea acutirostris (galloprovincialis) en position de vie, dôme formé par l’accumulation de larves d’huîtres sur un fond marneux. L’étang de Thau actuel est une image très ressemblante de ce qui existait à la fin du santonien. Ph26-27
24-santonien terminal
25-col de la machine
26-bioherme
27-bioherme-huîtres
Au-dessus du col du Marseillais, les couches du flanc sud du synclinal du Plan d’Aups sont renversées. Ph28
C’est un synclinal asymétrique avec un flanc nord qui pend un peu vers le sud et un flanc sud renversé.
Dans le vallon de St Pons, au-dessus de Gémenos, le synclinal du Plan d’Aups a son axe verticalisé.
A gauche (Nord) le flanc normal ; au milieu, le cœur du synclinal est constitué de valdofuvélien lacuste et ligniteux, à droite (sud) le flanc inverse est renversé.
En résumé, à la fin du valanginien il y a émersion (bombement provençal), un sol va donc se développer sous climat tropical, Ce qui reste de cet épisode est la bauxite.
La mer revient au coniacien-santonien, plateforme carbonatée, peu profonde avec tendance à l’émersion, le continent proche amène du détritique épisodiquement.
Puis le milieu devient franchement continental, avec les sédiments de l’écozone, avant que le plissement ne commence.
2- Unité allochtone :
On peut la voir aisément en 3 lieux privilégiés :
-au-dessus du poljé de Cuges-les-Pins dans le bassin du Beausset.
-dans le ravin de St Pons au dessus de Gémenos.
-dans le synclinal du Plan d’Aups.
a- dans le ravin de St Pons :
La nappe chevauche l’autochtone. Depuis le col de Bertagne, on la voit à droite du chemin de la Glacière (au Nord) avec sa « couche savon », argiles bariolées du keuper, à gypse anciennement exploité. L’hettangien à fines lamines est au-dessus, puis le bajocien-bathonien, marnes et marnocalcaires à zoophycos et enfin le kimméridgien, calcaires gris et fins qui forme la barre St Vincent. Ph 29 à 33
53-terriers
29- nappe-st Pons
30-marnes bariolées à gypse
31-carrière-marnes,gypse
Un fragment de miroir de faille dans les calcaires gargasiens autochtones, sous le pic de Bertagne, indique le sens du chevauchement de la nappe (du SE vers le NW). Ph34-35
Une faille oligocène l’affaisse vers le bassin d’Aubagne-Marseille. Ph36
34-miroir
35-chevauchement st Martin
36-vue-st Pons
b- dans le synclinal du Plan d’Aups :
La nappe chevauche le santonien du synclinal. Constituée, elle aussi, jusqu’à la tour de Cauvin de jurassique inférieur à supérieur : c’est la nappe de Roqueforcade (=du Beausset) avec ses dents qui se détachent bien dans le ciel de Provence. ph37 à39
Au pied Sud du pic des Corbeaux, la brèche datée du bégudien a joué le rôle de « couche savon » et permis le déplacement de la nappe vers le Nord. Ph40-41
37-nappe Roqueforcade
38-nappe Roqueforcade
39-Roqueforcade
40-Cros
41-pic des Corbeaux
Cette brèche est le produit de l’érosion du relief de la Ste Baume 1 érigé dès le fuvélien. Ph42 Cette partie de la nappe, après être passée au-dessus de la haute chaîne a pu progresser sur cette semelle bréchique.
La brèche, avec le jurassique de la nappe, est visible également dans la descente vers St Zacharie près de la ferme grande Bastide. Ph43
42-vue générale
43-route st Zacharie
c- au- dessus du poljé de Cuges-les-Pins :
Du vallon de la Madeleine aux ruines de Siblette, le chemin traverse la nappe qui pente vers le Sud. D’abord le bajocien-bathonien, calcaires massifs clairs puis marnes et marnocalcaires à zoophycos, puis les autres étages jusqu’à l’hettangien et ce qui reste de la « couche savon » : le rhétien, marnes verdâtres très schistosées. Ph44-45-46
Peu après les ruines, le chevauchement est visible sur les couches renversées (jurassique sup dolomitique) du synclinal du Plan d’Aups. Ph 47-48
44-bajocien-bathonien
45-jurassique-zoophycos
46-rhetien
47-chevauchement au sud
48-chevauchement au sud
Caractéristiques sédimentaires de la nappe :
Au-dessus du santonien du Plan d’Aups, en discordance, repose l’hettangien à faciès très littoral voire émergé parfois. Lamines et fentes de retraits sont fréquentes. Ph49
Des calcaires à coraux (polypiers isolés) indiquent un léger approfondissement. Ph50
Les marnes et marnocalcaires du bajocien-bathonien font suite : des zoophycos, ph51 traces fossilisées en coup de balai, galeries creusées par un limnivore (ver ?) au cours de sa recherche de nourriture dans une boue calcaire mal aérée ; les zoophycos témoignent d’une sédimentation saccadée, irrégulière dans un bassin assez profond. Des ammonites, des terriers sont assez abondants. Ph52-53 Enfin, le kimméridgien aux calcaires gris et fins, se terminant par un faciès détritique indique une profondeur moindre.
49-hettangien-fentes de retrait
50-jurassiqe-coraux
51-zoophycos
52-ammonites
53-terriers
Les roches de cette nappe indiquent un milieu en voie d’approfondissement, puis de remplissage ; elle provient de l’ancien bassin sud Provençal.
3- Unité parautochtone :
Il s’agit des roches du flanc inverse du synclinal du Plan d’Aups.
On peut y distinguer : – la série renversée, écaillée, légèrement déplacée
-la série renversée et déplacée.
a- la série renversée, écaillée, légèrement déplacée.
Sur le flanc sud de la Sainte Baume, à partir des ruines de Siblette et en allant vers le jas de Miceau, le chemin passe sur plusieurs surfaces polies, recouvertes de brèches, sur des plans de schistosité de fracture ou sur des morceaux de miroir de faille portant des escaliers de calcite, le tout affectant la série renversée du synclinal du Plan d’Aups. Ph54 à 57
54-surface polie-troncature
55-brèche de faille
56-schistosité de fracture
57-escaliers de calcite
En fait, ce sont des écailles de terrain urgonien (barrémien) reconnaissable à ses fossiles, ses lapiaz, fentes de dissolution et dollnes, légèrement poussées vers le nord et présentant des surfaces tronquées à des altitudes différentes. Ph58 à 62.
58-rudistes
59-lapiaz
60-doline
61-une troncature dans le paysage
62-coupe du flanc sud
La plus belle troncature se trouve entre le jas de Sylvain et le jas de Miceau ; des cannelures, la brèche de faille, les escaliers de calcite, indiquent le sens de déplacement de ces petites écailles (vers le nord). Ph63 à66.
La coupe simplifiée -ph67- nous a été aimablement donnée par le responsable de l’association presqu’île de Giens. Elle montre bien ce flanc sud renversé et écaillé du synclinal du Plan d’Aups.
63-la plus grande troncature
64-cannelures
65-surface cisaillée
66-autre vue
67-coupe N-S
b- La série renversée et déplacée.
C’est la haute chaîne : Une écaille plus importante du flanc renversé du synclinal du Plan d’Aups a été poussée bien plus en avant vers le nord par le chevauchement de la nappe de Roqueforcade. Les couches de tout le synclinal ont été tronquées en une discordance superbe et impressionnante. Les couches gargasiennes sont très plissotées, schistosées sous la troncature et le pic de Bertagne (haute chaîne) repose sur le cœur du synclinal. Ph68 à70
68-discordance vue de l’Ouest
69-discordance vue du Sud
70-gargasien schistosé
remarque : il en est de même du Candelon, près de Brignoles. –ph42.
Voici 2 vues pour terminer ph71-72, la coupe classique de JP .Caron, C.Tempier et G.Gieu 1968 ph73 et une animation qui essaie de synthétiser les grandes lignes de l’histoire du massif. anim74.
Le massif des Maures et du Tanneron constituent un seul ensemble composé de roches cristallines. Ph1
Un maquis dense et impénétrable de plantes silicicoles occupe la plus grande partie de l’espace. Ph2
C’est un massif montagneux, mais, ce qui frappe le plus, c’est qu’il y a peu de rivières, sauf dans les micaschistes;
exemple: le Batailler près de Bormes les Mimosas. ph3 Les terrains sont imperméables, les nappes phréatiques peu
importantes, les sources ont un faible débit et sont taries en été. Elles sont situées dans les zones altérées,
fissurées (failles E-W, limites de roches différentes), d’où des réserves d’eau nécessaires: Trapan (eau du Gapeau), St Cassien, ancien barrage de Malpasset, barrage de La Môle, retenues collinaires (lac des Escarcets- la garde freinet. Ph3
1-situation
2-maquis
3-Batailler
– Une ceinture détritique permienne entoure les Maures, mais, vers Fréjus, s’intercale l’Estérel au volcanisme permien qui provoque une inversion de relief dans cette dépression. Ph4-5.
En mer, le canyon des Stoechades, creusé au messinien (6MA) s’insinue entre le massif et les îles d’Hyères qui en font partie. Les terrains würmiens étaient à l’affleurement au maximum glaciaire, il y a 18 000 ans.
L’isobathe – 2000 m, bas du talus continental, matérialise le raccordement avec la Corse avant sa dérive au miocène inférieur (–20 à -15MA). Ph 6.
Le massif des Maures est un fragment de la chaîne Hercynienne ou plus globalement varisque, qui est en réalité une double chaîne.
La fermeture de l’océan iapetus (silurien) donne naissance à la chaîne calédonienne, ce qui aboutit à la formation d’un grand continent nord : la Laurussia. Ph7
4-Maures
5-mont Vinaigre
6-canyon
7-prévarisque
On a donc fin silurien (445MA) 2 super-continents : un au nord et l’autre au Sud : le gondwana, séparés par l’océan rhéique. Sur la partie nord du Gondwana , il y a la micro plaque Armorica séparée de ce dernier par le petit océan massif central. Ph8.
La chaîne varisque résulte de la collision de Gondwana et Laurussia après fermeture de l’océan massif central d’abord, qui subducte vers le Nord (collision dévonien 420-360MA) puis de l’océan rhéique qui subducte vers le sud (collision carbonifère 360-300MA). Ph9
Ainsi se forme la Pangée, continent unique, qui, depuis le début du secondaire, s’est fragmenté donnant ainsi les plaques actuelles. Ph9
Le massif des Maures se trouve sur la branche Est de la chaîne varisque européenne, branche qui est morcelée et dont des lambeaux sont repris et incorporés dans la chaîne alpine. La mer se trouvait à l’Est. Ph10
Voici en résumé comment se forme une chaîne de montagnes ph11.
8-varisque
9-varisque
10-carte structurale-varisquee
11-cycle orogénique
-Un océan naît avec son plancher basaltique, des sédiments s’accumulent. Ils constitueront une grande partie des roches de la future chaîne.
-fermeture de cet océan par subduction ; un prisme se constitue avec plis, chevauchements, métamorphisme, volcanisme associé.
-Subduction continentale qui va finir par se bloquer, les roches ayant la même densité ne peuvent s’enfoncer très profondément.
-ce qui aboutit à une collision avec plis chevauchements métamorphisme, reliefs élevés, racine profonde.
-enfin effondrement de la chaîne avec exhumation des roches profondes, rétrométamorphisme, plis et chevauchements volcanisme, érosion, remontée de la racine.
On retrouve toutes ces étapes dans le massif des Maures.
Les témoins de l’océanisation : 550-420 Ma
+++ présence de sédiments marins attestés par la présence de quelques fossiles de Graptolites (animaux pélagiques coloniaux), datés du silurien 420MA , trouvés au Fenouillet et récemment à Porquerolles. Ph12-13.
+++ sédiments métamorphisés mais dont la stratification est encore reconnaissable :
——— fort de Brégançon ph14
Les alternances visibles de schistes riches en paillettes de mica blanc séricite de petite taille- anciennes argiles- et de quartzites – anciens sables siliceux- ont conservé la stratification de la série sédimentaire détritique. Ph15
12-graptolites
13-diplograptus-tamariscus-nicholson
14-Brégançon-fort
15-Brégançon
Cette rythmicité est typique du dépôt de petites avalanches sous-marines de type flysch (turbidites).
Cette série détritique a été soumise à des forces responsables de la schistosité visible parallèle à la stratification et marquée par un feuilletage des schistes, surtout.
En outre, ces roches ont subi plusieurs phases de déformations. On peut voir, associés à des plis, ph16 —— des plans de schistosité réfractés en passant d’une roche compétente, le quartzite, à une roche qui l’est moins, le schiste (séricitoschiste) ph17
De même au microscope, on peut voir plusieurs schistosités, dont une, très remarquable par la position différente des cristaux de chloritoïde. Ph18
La présence de chloritoïde permet de classer ces roches dans le faciès schistes verts, dans la zone à chlorite et grenat.
Elles sont donc descendues vers 10 km de profondeur à des températures avoisinant les 300°C, lors de l’épaississement crustal pendant la subduction continentale.
————–port du Niel (Giens) ph19
16-Brégançon
17-Brégançon
18-chloritoïde-qzphyllade
19-port du Niel
Affleurement de phyllades (chloritoschistes et séricitoschistes) présentant une nette foliation avec de nombreuses lentilles de quartz. Ph20
Les plans de stratification encore visibles mais très déformés attestent de l’origine sédimentaire des roches.
Comme à Brégançon ces dépôts caractérisent une sédimentation de type flysch.
Quartz et séricite caractérisent un métamorphisme faible de faciès schistes verts de la zone à chlorite (pas de chloritoïde, ici).
Les fines strates sont plissées, les flancs des plis étirés parallèlement aux plans axiaux des plis : ce sont des plis couchés. Ph21
Cet échantillon de micaschiste montre encore quelques plans de stratification résiduels et des tectoniques superposées qui ont replissé les premiers plis. Ph22.
+++ lithosphère océanique avec croûte basaltique et lambeaux de manteau.
————la Carrade ph23
20-quartzophyllade
21-sericitoschiste
22-micaschiste-Niel
23-la Carrade-carrière
Dans la carrière de Croix –Valmer, affleurement de péridotite serpentinisée, donc, une roche du manteau supérieur, en lentille (il y en a 21) au sein des gneiss et micaschistes (métasédiments).
Cette péridotite a subi un métamorphisme hydrothermal responsable de la serpentinisation, c’est-à-dire transformation des olivines, des orthopyroxènes (pas de clino) en minéraux hydratés de la famille des serpentines- l’antigorite lamelleux ph24 et le chrysotile fibreux. Ph25. Elle fut utilisée comme pierre ornementale. Ph26
———— le CLA- (complexe leptino-amphibolique)- plage de Sylvabelle et d’Héraclée.
Cortège de roches métamorphiques constitué d’un ensemble rythmique de bancs clairs (leptynites) et de bancs sombres (amphibolites) très altérés à l’intérieur des terres. Ph27. Moins altérés en bord de mer, comme ici à Sylvabelle ph28, la série est très redressée. Ph29
24-la Carrade2
25-serpentinite
26-la Verne
27-CLA
28-Sylvabelle plage
29-amphibolite
La foliation nette est marquée par la présence de lits clairs et de lits sombres. on peut y trouver par endroits des grenats.
Le CLA alterne avec les micaschistes riches en grenats, également très redressés, dont la foliation est bien soulignée par des lits riches en micas blancs et des lits de quartz, ph30 bien visibles en bordure de la plage d’Héraclée. Ph31.
Des lentilles de roche grenue plus ou moins étirée sont localement présentes dans les lits d’amphibolites. Ph32. Un affleurement de quelques mètres carrés se trouve sur la plage de Sylvabelle ph33. Cette roche grenue est un gabbro. Ph34.
31-Heraclee
32-lentille-gabbro
33-gabbro
34-gabbros
Il est interprété comme le protolithe à l’origine des amphibolites. Des datations donnent un âge de 540MA pour le protolithe et de 330 MA environ pour le métamorphisme qui affecte le CLA.
Il s’agit d’un volcanisme bimodal identique à celui de l’Estérel (rhyolites-basaltes) donc volcanisme de rift continental ou de zone de transition océan-continent.
Des déformations affectent le CLA, pli, ph35 failles, et plis en fourreaux ph36 qui rappellent que ces roches ont subi un métamorphisme de faciès amphibolite.
résumé sur les témoins de l’océanisation : le métamorphisme augmente d’Ouest en Est. ph37-38
35-Sylvabelle-plis
36-amphibolite
37-faciès meta
38-océanisation
Les témoins de la subduction : 420 à 380 MA
Au bout de la plage de Tahiti, ph39 au sein des gneiss de St Tropez ph40 (migmatitiques), affleure une lentille décamétrique de roche sombre, ph41 une amphibolite, mais, qui, à l’observation, renferme des petits grenats rouges auréolés de blanc. Ph42
39-plage Tahiti
40-migmatite
41-Tahiti
42-éclogite
L’assemblage grenat + omphacite (cpx) caractérise les éclogites, roches métamorphiques formées à haute pression-basse température lors d’une subduction et stable dans le faciès éclogite vers 60 km de profondeur.
Les analyses indiquent que cette roche a la composition chimique d’un basalte mis en place au niveau d’une dorsale océanique. Donc océan vers l’ EST.
Le chemin suivi par ce basalte depuis son émission peut être tracé sur le schéma pression-température. Ph45.
Résumé sur la croûte océanique : métamorphisme qui augmente vers l’Est, subduction vers l’Est.-ph46.
43-carte
44-éclogite
45-faciès meta
46-croûte océanique
Les marqueurs de la collision : 350- 320 MA
Ce sont les plis, les failles, les chevauchements vers l’Est, la subduction continentale accompagnée d’un métamorphisme MP-MT jusqu’à un début de fusion partielle ; des déformations ductiles avec des plis d’écoulement ou en fourreaux, qui matérialisent le raccourcissement, l’épaississement de la chaîne. Ph47
———–Difficiles à voir sur le terrain, d’autant qu’on ne voit que le résultat final avec la dernière étape- l’exhumation (le retour des roches en surface), ces chevauchements se repèrent mieux sur cartes, grâce aux travaux de géologues chevronnés. Ph48
La carte montre que les chevauchements ont rejoué en faille normale lors de la dernière étape.
Voici une coupe NE-SW. Ph49
47-collision
48-carte structurale
49-collision
————-Ce qui se voit bien mieux sur le terrain, ce sont les cristaux néoformés qui accompagnent le métamorphisme MP-MT.
—–Sur les plages St Clair et Rayol-Canadel, les micaschistes, en plus des quartz et des micas blancs, ont leur foliation déformée par la présence de cristaux de grenats, disthène, staurotide, biotite, andalousite et sillimanite vue sur lame mince seulement. Ph50 à 56
Ce qui place les micaschistes de la plage st clair dans le faciès amphibolite de la zone biotite-disthène et ceux de la plage Rayol-Canadel, dans le même faciès mais de la zone biotite-muscovite-sillimanite.
—–les gneiss de Bormes, datés de 320 MA, sont des gneiss oeillés. Ph57
50-plage St Clair
51-disthène -St Clair
52-disthène-St Clair
53-disthène-Canadel
54-staurotide-Canadel
55-grenat-Canadel
56-andalousite-Canadel
Le protolithe était un granite porphyroïde : c’est donc un orthogneiss.
Ce devait être le socle sur lequel se sont déposés les sédiments aujourd’hui métamorphisés.
La foliation de ce gneiss est plissée, ce qui montre qu’il a subi des contraintes tectoniques lors de la subduction continentale.
—–le gneiss de Pampelonne, gneiss oeillé, lui aussi, donc orthogneiss, ph58 a subi un début de fusion. Du matériel blanc (quartz et feldspath orthose) s’est rassemblé, les minéraux noirs plus réfractaires (micas) restés sur place, forment de petites accumulations. Ce n’est plus tout à fait un gneiss, mais déjà une migmatite.
On est là dans le faciès des granulites. Ph59.
Résumé sur les marqueurs de la collision. ph 60.
58-Pampelone-gn oeillé-migmatite
59-faciès meta
60-collision
————–les déformations ductiles.
Sur les plages de St Clair et du Rayol, micaschistes et gneiss ont une stratification complètement effacée par une foliation qui présente elle-même des déformations ductiles : plis, microplis, ph61 plis d’écoulement. Celui-ci, remarquable, à sa partie gneissique en relief car plus résistante à l’érosion que sa partie micaschisteuse. Ph62
Les plis en fourreaux sont des plis d’écoulement à axes courbes. Ph63-64 Le plan axial de ces plis est horizontal, les flancs présentent une linéation d’étirement qui indique la direction du mouvement. Ph65
L’empilement des plis est responsable de l’épaississement. Ph66
Les plis d’écoulement affectent aussi les migmatites. Ph67
61-pli-micropli
62-pli écoulement
63-axe courbe
64-fourreau-schéma
65-Rayol
66-empilement
67-pli-écoulement-migmatite
L’Exhumation et désépaississement de la chaîne : 330- 290 MA
Se traduit par :
—————-l’effondrement de la chaîne vers l’Ouest avec rejeu en faille normales des chevauchements. Ph68-69.
—————-la formation de FD (failles décrochantes) dextres.
Par exemple la FD de Grimaud au pied du col de collebasse. Ph70-71-72.
68-Maures
69-Maures
70-faille
71-faille
72-mylonite
On ne voit pas de miroir de faille mais un vallon correspondant à une zone érodée jalonnée par des mylonites – roches broyées.
Ces FD sont associées aux bassins carbonifères de plan de la tour et Boson dans le Tanneron. Ph68
—————–des cisaillements.
Par exemple au col du Canadel, les cristaux de staurotide qui avaient englobé des grenats au cours de leur croissance pendant la collision ph73, sont étirés et cassés lors de l’exhumation, du désépaississement de la chaîne. Ph74
—————–des injections mantelliques chauffent la croûte continentale inférieure dont la densité décroît. Elle remonte donc et un métamorphisme BP-HT va donner des migmatites et des granites d’anatexie qui forment des plutons migrant vers le haut à la faveur des failles décrochantes. Ph75.
+la carrière de Reverdit nous montre des migmatites affleurant à gauche et sous les cumulats. Ph76-77.
73-col Canadel-collision
74-col Canadel-exhumation
75-exhumation Maures
76-Reverdit
77-Reverdit
Elles proviennent de la fusion partielle de gneiss de la croûte continentale, ph78 donc d’orthogneiss. Elles ont un âge de 304 à 305 MA.
Au milieu affleure la tonalite ph79 exploitée pour des enrochements.
C’est une roche grenue composée de quartz, felds plagioclases, biotite, hornblende, donc diorite quartzique. Ph80.
80-tonalite
Elle constitue un pluton qui s’est insinué dans les migmatites à la faveur de la faille décrochante de Grimaud.
Elle provient du refroidissement d’un magma formé par fusion partielle du manteau supérieur enrichi en eau et contaminé par la croûte continentale lors de sa mise ne place il y a 301 MA.
A droite, le granite de Plan de la Tour ph81 à quartz, orthose – ici mâcle de Carlsbad- micas blancs et noirs. Ph82
Ce granite provient de la fusion partielle de la croûte continentale. Il forme un très grand pluton aligné sur la faille de Grimaud.
Mis en place vers 301 Ma (à 304) , il est postérieur à la tonalite qu’il recoupe. (filons)
On est dans le faciès amphibolite- solidus franchi. Ph83.
+Le dernier pluton à s’être mis en place vers 299-300 Ma est celui de Camarat. Ph84.
81-Reverdit
82-granite-plan de la tour
83-faciès meta
84-Camarat
Il est intrusif dans les gneiss migmatitiques de St tropez datés de 301- 302 MA, qui sont des gneiss oeillés ayant subi une fusion partielle. Ph85-86.
————-Voici une coupe qui replace les Maures dans le prisme d’accrétion de cette partie de la chaîne varisque. Ph87.
Fin carbonifère, la chaîne des Maures –varisque- est achevée et soumise à une érosion active.
On voit ici le permien reposer directement sur la chaîne arasée. Ph88.
85-Camarat-migmatite
86-Camarat-gneiss oeillé
87-coupe
88-discordance
Cette érosion active sur plusieurs kms d’épaisseur, associée au désépaississement font qu’on voit, non pas comme dans les Alpes des structures superficielles, mais des structures profondes. Ph89.
Le bassin de Barrême qu’on nomme souvent synclinal de Barrême n’est synclinal que dans sa partie Est, à cœur oligocène. Son flanc Ouest se présente sous la forme d’un monoclinal. D’un axe N-S, il est déjà structuré dès la phase pyrénéoprovençale : les conglomérats d’Argens témoignent de l’érosion des massifs calcaires situés au Sud.
La formation des Alpes va créer devant le prisme orogénique, résultat de la collision de la plaque Europe et de la plaque Apulie, un bassin flexural d’avant-pays qui va ensuite être chevauché et incorporé à la chaîne au cours de sa surrection et de sa progression vers l’Ouest. Ph1-2
1-bassin flexural
2-bassin flexural
La partie proximale du bassin flexural en voie d’approfondissement va être le siège d’une sédimentation importante caractérisée par la trilogie du priabonien et du rupélien à savoir : a – calcaires nummulitiques priaboniens ; faciès carbonaté peu profond.
b – marnes bleues pendant tout le rupélien (oligocène inf) ; elles caractérisent l’approfondissement du bassin.
c – turbidites et poudingues matérialisent le remplissage avec, à la fin, un environnement deltaïque (Clumanc- St Lions).
A partir du chattien (oligocène sup), le bassin est incorporé à la chaîne qui le chevauche et le fait migrer vers l’Ouest. Les sédiments de cet épisode sont des dépôts continentaux fluviolacustres issus de l’érosion des Alpes (molasses rouge, grise, verte).
Les rivières, aujourd’hui, s’écoulent toujours dans le même sens (du N vers le S) ; elles devaient être plus longues à cette époque pour drainer des matériaux issus des Alpes internes. Le moteur possible de cette incorporation du bassin flexural à la chaîne en formation serait le poinçonnement de la plaque européenne par la plaque apulienne. Celle-ci a entrainé et écaillé la zone d’Ivrée, laquelle a soulevé et soumis à l’érosion les Alpes internes (Queyras, Viso, Dora-Maira), modifié les mouvements du manteau, ce qui a généré un volcanisme andésitique (St Antonin). Ph3
Plus localement, le diapir de Gevaudan a dû, lui aussi, provoquer un plissement synsédimentaire : celui de l’anticlinal de Malvoisin, au moins. Ph 4-5 carte géologique très simplifiée et log.
3-coupe des Alpes
4-carte géol simplifiée
5-log
1- le bassin de Barrême :
D’axe N-S, il présente un flanc Ouest monoclinal (jurassique, crétacé inf, éocène) à pendage Est et un flanc Ouest sans crétacé inf, mais avec du crétacé sup, puis une zone très plissée en anticlinaux et synclinaux perturbés par la présence de diapirs. Ph 6-7-8-9
6-vue vers l’Ouest
7-nord de Gevaudan
8-nord de Gevaudan
9-gypse
2 – avant le bassin flexural : les poudingues d’Argens (lutétien-bartonien, 48 à 37,2MA). Ph 10-11-12
10-vue d’ensemble
11-chenaux emboîtés
12-remise à plat
Les poudingues d’Argens se mettent en place à partir des reliefs formés pendant la phase pyrénéoprovençale (40MA). Les galets en calcaires locaux, très gros, témoignent d’un transport court.
On peut y voir une succession de chenaux et de plaines d’inondation, des chenaux emboîtés, des failles….l’écoulement se faisait du Sud vers le Nord.
3 – remplissage du bassin flexural : Trilogie du priabonien et rupélien.
——les calcaires nummulitiques :
Il y a une discordance entre les marnes aptiennes et les calcaires nummulitiques.
Pendage N/S, 30°E pour l’aptien et pendage N/S, 40° à 45°E pour les calcaires nummulitiques priaboniens (éocène) 37à 34MA. Donc dépôt des calcaires sur une surface érodée. Ph13
C’est un calcaire argilosableux, de couleur rousse ; il renferme de nombreuses nummulites, des lamellibranches, quelques polypiers, des débris de coquilles : c’est la première étape de la transgression dans le bassin de Barrême qui commence juste à s’approfondir
——–les marnes bleues :
Marnes calcaires et sableuses qui se déposent pendant tout le rupélien (37 à 28,5MA-oligocène inf). Elles contiennent les grès de ville, de Senez, et les conglomérats de Clumanc et de St Lions. ——- ph-5–14-15
13-discordance
14-marnes bleues
15-structures en croissant
Elles caractérisent la transgression qui commence dès le priabonien et s’amplifie au rupélien dans le bassin flexural.
Les grès de ville, calcaires, riches en paillettes de micas blancs, débris de coquilles et de végétaux marquent des épisodes de début de régression, de fluctuation de la ligne de rivage. Les minéraux lourds étudiés proviennent des Maures-Estérel et des volcans de St Antonin (Evans,2004). Des figures de courant indiquent le sens des apports, mais les figures trouvées n’étaient pas en place. Les études montrent qu’ils proviennent du SE.
——–les turbidites et les conglomérats :
Grès de ville, conglomérats de Clumanc en 4 lentilles (ici la deuxième). Ph16 à 19
A la base de ces conglomérats les galets sont calcaires, la matrice est un grès grossier. Au-dessus, les conglomérats se chargent en galets exotiques (basaltes, serpentinites, radiolarites, andésites, gabbros).
16-galets calcaires
17-galets exotiques
18-turbidites
19-flute cast
Dans les grès associés, on peut voir des séquences de turbidites de type AC (grès grossiers et convolutes) avec à la base des cannelures provoquées par des objets traînés et des flutes cast (figures de courant). Les mesures du sens du courant indiquent des apports provenant de l’Est et d’autres du Nord, en accord avec les galets exotiques qui viennent des Alpes internes et de St Antonin (andésites).
Donc, le bassin continue de se remplir, les faciès sont devenus fluviatiles. Le sens des apports est différent, les Alpes internes fournissent les matériaux détritriques ; elles se sont soulevées. Il y a régression. Le paysage devait être une plaine alluviale avec des chenaux fluviatiles
———–présence d’olistolithes dans le bassin flexural.
La butte St Jean à Barrême est constituée de calcaires sénoniens qui, avec leur base brèchique, reposent sur le calcaire nummulitique tertiaire (priabonien).
Il s’agit d’un olistolithe détaché du rebord d’une falaise pendant la transgression nummulitique. Ph20
20-Barrême
Falaise située à l’Est (vers Gevaudan), car il n’y a pas de sénonien à l’Ouest de Barrême. Il faut admettre que l’érosion a fait reculer la falaise sénonienne vers l’Est depuis la chute de ce bloc au tertiaire.
4 – fin du remplissage et début du soulèvement du bassin flexural : fin du rupélien.
———Clumanc.
Une vue vers l’Est, montre la discordance entre les conglomérats et les marnes bleues au niveau du château de Clumanc. Ph21 Sur la route qui conduit à Clumanc, on peut voir le pendage vers l’Ouest des conglomérats. Ph2 La vue de la butte vers le nord montre cette fois un pendage vertical pour les conglomérats. Ph23-24
21-discordance- Clumanc
22-pendage des conglomérats
23-château de Clumanc
24-Clumanc
On peut donc reconnaître une sédimentation en éventail. Il s’agit d’un pli qui progresse de l’Est vers l’Ouest, d’un pli synsédimentaire qui a commencé avant le dépôt des conglomérats (discordance) et a continué ensuite. Le bassin flexural commence à être soulevé sur son flanc Est.
———-St Lions.
++St Lions- cimetière. Ph25-26
Les conglomérats de St Lions, semblables à ceux de Clumanc, présentent eux, aussi, une sédimentation en éventail. Il s’agit encore d’un pli synsédimentaire qui se propage du Nord vers le Sud ; c’est dû au pli anticlinal de Chaudon Norante qui est comprimé localement car on est dans une zone complexe (nappe de Digne, mais aussi arc de Castellane).
++ St Lions- coulet rouge.
Sur les marnes marines à natica, on voit le conglomérat qui présente des clinoformes (formes inclinées) et au-dessus, il est horizontal ; il s’agit de foresets et de topsets qui caractérisent un delta. Ph27
25-St Lions
26-cimetière St Lions
27-coulet rouge
Le sens du courant vers le Sud est donné par l’orientation des clinoformes.
On a donc, fin rupélien, un petit delta qui prograde vers le sud. Il y a un changement de topographie. Les courants qui venaient de l’Est, viennent maintenant du nord. Il y a régression, vidange vers la mer qui est au sud.
5 – dernière transgression dans une partie du bassin. St Lions. Ph28-29
Un bioherme à coraux et lamellibranches affleure au sommet du coulet rouge. Il a été daté du début du chattien (28,5 à 23MA). Il s’agit de la toute dernière incursion, très rapide, localisée, de la mer très peu profonde (faciès récifal). Les dépôts vont devenir continentaux.
28-St Lions-bioherme
29-coraux
6 – le bassin flexural est incorporé à la chaîne : chattien (oligocène sup).
———-molasse rouge datée du chattien (oligocène sup). ph30-31
Elle est constituée de sables grossiers rouges plus ou moins consolidés et de chenaux dont les galets sont des calcaires locaux mais aussi des galets provenant du remaniement des conglomérats de Clumanc et de St Lions.
30-molasse rouge
31-chenaux dans molasse
Donc environnement fluviatile avec chenaux et plaine d’inondation, les molasses rouges marquent l’émersion du bassin de Barrême.
———les molasses grises puis vertes :
L’affleurement commence par un dépôt de poudingues puis une alternance de grès, calcaires, marnes sableuses à micas blancs et grains de quartz. Ces strates contiennent des fossiles : Helix terrestres, lamellibranches, et une faune saumâtre à Bithynies (à cause du gypse de Gevaudan tout proche). Des figures sédimentaires (rides de vagues) complètent nos observations. On a ici un environnement qui passe d’un milieu fluviatile à un milieu lacustre. Age : fin du chattien. Ph32 à 37
32-poudingue
33-strates
34-helix
35-lamellibranche
36-bithynies
37-rides de vagues
La molasse verte datée de l’aquitanien (23 à 20,5MA- miocène) fait suite à cette molasse grise. La couleur est due à des grains de serpentinites et des pyroxènes de roches basaltiques. Ce sont des apports continentaux venus du nord. Ph38
38-grès verts
Le bassin est incorporé à la chaîne, soulevé, il n’y a plus que des dépôts continentaux qui proviennent des Alpes internes.
7 – la mer est à Senez : fin rupélien.
——–anticlinal de Malvoisin. Ph39-40-41
Au cœur de l’anticlinal les marnes bleues, surmontées par les grès de Senez (équivalents latéraux des conglomérats de Clumanc et de St Lions) qui sont terminés par des conglomérats. Age rupélien.
On peut constater que les dépôts sont plus épais au SW. Au-dessus, la molasse rouge (chattien) dans laquelle une sédimentation en éventail est visible. C’est un pli synsédimentaire, comme à Clumanc, qui a commencé à se former dès le dépôt des grès.
39-Malvoisin
40-Malvoisin
41-Malvoisin
Dès la fin du rupélien et pendant le chattien le bassin flexural est incorporé à la chaîne alpine.
———-grès de Senez. Ph42 à 45
Non loin du village, une barre de grès grossiers à débris de fossiles, s’est éboulée en partie et présente un danger pour les habitants. On peut y voir des stratifications obliques bien marquées qui indiquent une progradation de la barre vers le nord. En s’approchant, de nombreuses rides de vagues sont visibles. La mer est peu profonde. Il y a progradation vers le nord car la vidange du bassin flexural du nord vers le sud fait monter le niveau de la mer qui était ici, à Senez.
42-barre de grès
43-stratifications obliques
44-rides de vagues
En résumé, les apports détritiques qui ont rempli le bassin flexural pendant la transgression de la fin éocène sont venus d’abord du Sud (Maures, Estérel, Corse, Sardaigne), puis lorsque la chaîne alpine interne a commencé à se soulever puis à chevaucher vers l’Ouest, ils sont venus de l’Est (St Antonin) et du Nord. Ph46
45-rides de vagues
46-apports détritiques
Les poudingues de Clumanc et le delta de St Lions sont l’illustration de la vidange qui s’effectue alors vers le Sud et qui fait monter le niveau de la mer qui prograde un peu vers le Nord à Senez. Il y a modification du bassin suite aux compressions qui donnent les plis synsédimentaires côté Est ; le diapir de Gevaudan a joué aussi un rôle dans la formation de ces plis.
Le résultat en est l émersion du synclinal qui est incorporé à la chaîne alpine ; les Alpes continuant de se soulever, le synclinal aussi ; d’où les dépôts continentaux de molasse rouge, grise, verte.
Aujourd’hui, soumis à l’érosion à son tour, les matériaux transportés par les cours d’eau (Asse de Blieux, Asse de Clumanc, Asse de Moriez) participent au comblement du bassin flexural actuel qui est le plateau de Valensole.
2 journées sont nécessaires pour parcourir et reconnaître des affleurements de la marge passive ardéchoise de l’océan alpin, en commençant par le socle du côté de Largentière et en allant vers le Rhône du côté de Viviers.
Situation : Entre le massif central, les massifs cristallins externes (Pelvoux, Belledone…..) et la Provence, une dépendance de l’océan alpin : le bassin Vocontien (aujourd’hui les Baronnies) est bordé par une plateforme carbonatée (PFC) qui prograde vers le Sud (Vercors), vers le Nord (monts de Vaucluse) et vers l’Est (marge ardéchoise). Dans notre circuit nous allons rencontrer des failles qui affectent cette marge. Ce sont des FN qui vont se créer dès le trias et même le permien puis jouer jusqu’à la fin du crétacé inf) ; le crétacé sup est peu abondant dans notre circuit (Bayne). Ces FN, les plus proches des Alpes vont rejouer en FI au tertiaire. ph1-2
1-situation
2-schéma structural
Arrêt 1 : vallée de la Lande- château de Rochemure.
On est sur le socle (chaîne hercynienne). Il y a des gneiss, des granites, micaschistes, quartzites micacés.une faille parallèle à la route met en contact le socle et le permien. Une autre, aussi, perpendiculaire à la route. Ph3-4
3-Rochemure-socle
4-Rochemure
Arrêt 2 : moulin de la Lande. Permien.
Argiles, pélites et silts rouges alternent avec schistes noirs, grès fins micacés. Ces faciès correspondent à des levées, à une plaine d’inondation envahie périodiquement par des crues. Un chenal gréseux est d’ailleurs bien reconnaissable et des traces de gouttes de pluie signalent les périodes d’émersion. La chaîne hercynienne s’érode. Ph5-6-7
5-permien-schistes noirs-argilesilt-rouges
6-permien-grès psammite
7-permien-chenal
Arrêt 3 : la Lande, vigne près de Coudouysse.
Contact faillé entre le permien et le trias sup. Grès arkosiques grossiers alternant avec des argilites sableuses, des siltites versicolores (vert, gris, rouge). Des galets de quartz sont encore abondants. Ces faciès indiquent encore une plaine d’inondation. L’érosion de la chaîne hercynienne se poursuit au trias sup ; elle est pénéplanée, alors que la distension a commencé et que les failles affectent le socle et sa couverture. Ph8-9
8-permien-trias
9-trias sup
10-Chapelle
Arrêt 4 : Chapelle sous Aubenas N103. Ji à Jm.
Une coupe d’Ouest en Est le long de la N103 montre :
Le toarcien est en contact faillé avec l’hettangien ; les crochons indiquent bien le sens de déplacement. Il s’agit d’une FN. Ph10 Il y a une surface d’érosion entre l’hettangien calcaire et le toarcien calcaréogréseux.
Cette lacune pourrait indiquer une émersion de ce compartiment après l’hettangien ou un haut fond balayé par des courants empêchant toute sédimentation. Ph11 A l’Est, toarcien et hettangien sont en contact faillé avec le bathonien marnocalcaire. Là encore les crochons indiquent le sens du déplacement des compartiments : il s’agit encore d’une faille normale. ph12 Au jurassique inf les sédiments sont plus calcaires qu’au trias mais il y a encore une composante siliceuse (hettangien et toarcien) ; l’érosion de la chaîne hercynienne se fait encore sentir. La sédimentation est marine ; il y a des lacunes, des failles qui décalent des compartiments. On est sur la marge passive de l’océan alpin côté ardéchois. Le bathonien ne comporte plus de détritique siliceux ; ce sont des marnocalcaires; la période de rifting est en train de s’achever.
11-Chapelle
12-Chapelle
13-coupe
Les forages sur la coupe ph13 montrent que ces failles affectent le socle. Ensuite, la lithosphère continentale va se couper, la croûte océanique va se constituer vers le Queyras et la sédimentation post-rift va prendre le relais sur cette marge passive.
Arrêt 5 : Uzer- vers aérodrome. Jm à Js.
En quittant la D104 pour prendre la petite route menant à l’aérodrome de Lanas, on traverse successivement les marnocalcaires du bathonien puis du callovien inf et on arrive aux calcaires carriés et rognoneux du callovien moyen. Après le virage, la route traverse les calcaires à patine rousse de l’oxfordien moyen avant d’atteindre l’oxfordien supérieur sur le plateau. Ph14-15-16
14-Uzer-calc
15-Uzer-discordance
16-vers l’aérodrome
On constate donc une lacune du callovien supérieur et de l’oxfordien inférieur.
Ce bloc était donc soit émergé soit un haut fond parcouru par des courants qui empêchaient tout dépôt.
Les géologues datent le début du stade post-rift du callovien sup-oxfordien inf.
Il y a donc ici le passage du stade syn-rift au stade post-rift. Ph16.
Arrêt 6 : Uzer- carrefour la croisette. Ji
Hettangien visible en bord de route après le village d’Uzer, puis avant le carrefour de la croisette, l’hettangien sup avec ses calcaires noduleux cendrés alternant avec des calcaires. Ph17-18
17-Uzer-hettangien inf
18-Uze-hettangien sup noduleux
19-Uzer-fossiles
Ils contiennent par endroits des fossiles de lamellibranches, 8des galets de quartz plus ou moins roulés qui montrent que le socle subit encore les effets de l’érosion. Des petites failles parcourent l’épaisseur des sédiments. Ph19-20-21-22. D’après D. Martin(1985) les calcaires noduleux seraient le résultat de 2 actions conjuguées
20-Uzer-quartz
21-Uzer-hett_faille
22-Uzer-hett-faille
: ——–bioturbation : enrichissement en matière organique des sédiments non lithifiés par des organismes fouisseurs. Ces parties de sédiments labourées verraient leur diagénèse ralentie par rapport aux sédiments non bioturbés qui formeraient les nodules.
———compaction différentielle : la partie carbonatée lithifiée pourrait se fissurer sous l’effet de la compaction et les parties argileuses non encore consolidées pourraient s’insinuer dans les fissures. Ph 18-23.
Arrêt 7 : Uzer- route de Balazuc D294. Js.
Dans la montée la route traverse les calcaires gris de l’oxfordien sup, puis, sur le plateau le kimméridgien enfin, le tithonien avant d’arriver à Balazuc.
On peut constater que les marnes ont disparu, il n’y a plus que des calcaires. C’est une première plateforme carbonatée (PFC) progradante vers l’Est qui vient tout recouvrir au stade post-rift. La carte géologique montre que l’altitude décroît vers l’Est et qu’il y a de nombreuses failles qui l’affectent. Ph2
Mais dans l’oxfordien sup, il y a un pli et une faille inverse avec un beau crochon (ancienne FN qui a rejoué en FI). Ces 2 observations montrent qu’il y a eu une compression tardive, tertiaire au moment des plissements pyrénéo-provençaux ou alpins. Ph24-25-26
Arrêt 8 : Chauzon près de Pradons au bord de l’Ardèche. Js-Ci.
Le tithonien entaillé par l’Ardèche disparait sous la terrasse rissienne ; il est affaissé par une faille normale. à Pradons, les reliefs sont constitués de sédiments hauteriviens (crétacé inf). ph27
23-Uzer-hett-détail
24-Uzer-pli
25-Uzer-pli-détail
26-Uzer-faille
27-ardèche-Chauzon
28-marge passive ardéchoise
La première PFC du jurassique supérieur est fracturée, abaissée vers le bassin Vocontien. C’est le stade post-rift qui correspond à l’océanisation, à la formation de croûte océanique vers le Queyras ; ici, la subsidence est due au refroidissement de cette partie de la lithosphère ou subsidence thermique. La ph28 qui illustre l’évolution d’une marge passive donne une image de ce qui s’est passé sur la marge ardéchoise. :
–stade 2, couleur grise, première PFC jurassique sup.
–stade3, couleur grise, première PFC faillée, abaissée par subsidence thermique ; par-dessus, va se former la deuxième PFC du crétacé inf.
Arrêt 9 : Rochecolombe. Crétacé inf.
Village médiéval perché, dominé par les ruines du château féodal, possédant une bien jolie cascade. En montant vers le village ruiné, mais en voie de réhabilitation, on passe devant une FN qui met en contact le valanginien marneux et l’ hauterivien plus calcaire. A l’arrière du vieux village, deux roches sont superposées : calcaires et marnocalcaires hauteriviens surmontés par les calcaires massifs du barrémien constituant la deuxième PFC qui va combler le bassin. Ph29-30-31.
29-Rochecolombe
30-Rochecolombe
31-Rochecolombe
Une faille normale qui a aussi une composante décrochante dextre décale ces deux roches. Ph32-33.
33-Roche colombe
Arrêt 10 : Valvignères . par Alba puis vers St Thomé. Ci.
Notre itinéraire va se poursuivre dans le crétacé inf où les failles sont difficiles à voir.
De la montagne de Berg à St Thomé la route traverse l’hauterivien inférieur épais de 840m. On y voit surtout des affleurements importants de calcaires à miches notés n3d-n3e-n3f sur la carte géologique. Au-dessous les marnes grises forment la plaine de Valvignères qui s’étale du Sud vers le Nord jusqu’aux Coirons. Ph34. Cette plaine est limitée à l’Est par une faille normale qui la met en contact avec les couches plus récentes des calcaires à miches. Ph35. Cette FN est la seule qui soit bien visible dans le paysage avec celle qui affecte les calcaires notés n3e au premier pont. Un torrent intermittent affluent du Dardaillon a creusé son lit dans les roches fragilisées par la faille. ph36.
34-Valvignères
35-Valvignères-faille
36-Valvignères-faille
Les miches sont des masses calcaires ovales emballées dans les marnes. La notice de la carte géologique nous éclaire un peu. Il y a un peu de quartz, de la glauconie, de la tourmaline, des débris charbonneux. Il s’agit des boues et des silts calcaires avec un peu de quartz qui auraient constitué une ébauche de PFC. Mais la subsidence thermique jouant, la pente créée aurait été suffisante pour faire descendre dans le bassin Vocontien les sédiments insuffisamment lithifiés qui auraient formé ces miches prises dans la vase. Ce n’est qu’au Barrémien que la PFC urgonienne va réussir à se former. Ph37
La ph28 stade 3 donne une image de cette sédimentation des calcaires à miches dans une pente (en rose, sédiments de pente). Le stade 3 (suite) donne, lui, une image de la PFC urgonienne au barrémien qui va se constituer au-dessus des calcaires à miches (en marron).
Près de St Thomé, les failles normales qui mettent l’hauterivien en contact avec le barrémien ont enregistré les compressions tardives tertiaires (pyrénéo-provençales et alpines) et sont chevauchantes (FI=failles inverses) mais difficiles à voir. Heureusement la nature des roches change et il y a contact anormal : à côté des calcaires à miches on voit des couches de calcaires et de marnes bien plus épaisses, quelques slumps puis les calcaires francs de la deuxième PFC. Ph38-39-40. La ph41 est une coupe de cette partie de notre itinéraire.
37-Valv- miches
38-St Thomé- miches
39-St Thomé-barr-slump
40-St Thomé-barr
41-coupe E-W
42-St Thomé
Arrêt 11 : vallée de la Nègue. Barrémien.
Sous le village de St Thomé une faille qui affecte les terrains du barrémien est bien visible. Ph42.
Dans la vallée, vers Valgayette, on se trouve dans un fossé limité par 2 FN qui ont rejoué en FI. On peut y voir la Nègue couler jusqu’au gué sur les bancs calcaires du barrémien moyen puis au niveau du gué et vers le sud, ce barrémien moyen vient chevaucher le barrémien inférieur plus marneux.ph 43-44-45.
43- la Nègue
44-Nègue-gué
45-Nègue-peu après le gué
Arrêt 12 : Bayne . crétacé inf et crétacé sup.
Peu avant Bayne, dans un grand virage affleurent des calcaires gréseux très clairs d’âge albo-cénomanien. On les voit aussi sur la colline face à nous (au Nord). De part et d’autre de terrains plus anciens- albien, gargasien, bédoulien dont on a vu les pendages prononcés dans la montée et qu’on peut mesurer ici.N60,85°E.
C’est un synclinal d’axe NE/SW enserré par des FN qui ont rejoué en FI. L’érosion ayant dégagé les sables et marnes sableuses de l’albien et du bédoulien, c’est aujourd’hui un synclinal perché. Ph46.
A la sortie de Bayne, vers St Montan, le synclinal disparaît car le recouvrement des sables albiens plantés en vignes par les terrains barrémiens de St Thomé et de l’anticlinal de Serre des Parts est total au niveau du col. Ph47.
Notre itinéraire se termine à St Montan, village médiéval ruiné, mais reconstruit par l’ association des amis de St Montan. Il est bâti sur les calcaires du barrémien supérieur. ph48.
46-Bayne
47-route de Bayne
48-St Montan
En résumé, nous avons parcouru la marge passive ardéchoise depuis le socle jusqu’au bassin Vocontien ; nous avons pu voir des failles normales, des sédiments syn-rift, post-rift, 2 tentatives de construction de PFC ; la première, jurassique supérieur, n’a pas abouti suite à la subsidence de la marge passive. La seconde, barrémien supérieur s’étend de la Provence au Jura en passant par l’Ardèche. Une dernière transgression a déposé un peu de crétacé supérieur avant que l’océan alpin ne se referme. Les plissements tertiaires (pyrénéo-provençal et alpin) ont peu déformé cette marge : synclinal de Bayne, et rejeu de quelques failles normales en failles inverses.
Le massif d’Allauch est une unité structurale bien nette. Il est situé dans le bassin de Marseille et d’Aubagne qu’il domine de ses 729m au Plan de l’Aigle (butte des Pinsots). ph1
1-bloc
Il s’est bien individualisé lors de la phase de rifting oligocène, prélude à la dérive du bloc
corso-sarde au début du miocène. Lors du rifting, le bassin de Marseille-Aubagne a été
découpé en une série de horsts et de grabens. Le massif d’Allauch en est le horst le plus haut ;
il est limité par des failles normales qui lui donnent une forme en triangle (faille de l’Amandier côté N et faille des Gavots, côté S).
Il porte toutefois sur son flanc méridional les traces du chevauchement pyrénéo-provençal
(éocène-bartonien 40MA).
En effet, le massif de l’Etoile qui a chevauché vers le nord à cette époque, est passé par-dessus le futur massif d’Allauch. Des plis, des écailles, des failles inverses, des chevauchements, des klippes sont les marqueurs du raccourcissement qui a épaissi la couverture lors de cette phase pyrénéo-provençale.
La partie centrale du massif, de forme triangulaire, autochtone, est constituée de terrains allant du jurassique sup au crétacé sup mais il y a une lacune du barrémien au cénomanien ou au turonien. A la place, on trouve de la bauxite. C’est donc une série réduite par rapport aux terrains qui la recouvrent au sud ou au nord. Cette série réduite correspond à un période d’émersion : le bombement provençal, période pendant laquelle s’est formée la bauxite sous climat tropical, à partir des terrains qui sont absents.
On a donc, superposées, une série réduite et une série complète qui se trouvait plus au sud (vers Marseilleveyre) et ramenée ici par la compression due à la phase pyrénéo-provençale, il y a 40MA. ph2
2-origine du chevauchement
Voici en résumé la structure que nous avons découverte en 3 journées de sorties sur le terrain :
La partie centrale (série réduite) découpée à l’oligocène par des failles normales.
La nappe (série complète) qui vient, à partir d’une zone située vers Marseilleveyre, chevaucher le massif puis former la chaîne de l’Etoile. Il en reste une klippe, le Garlaban, sur la partie centrale et une large bande sur la bordure sud et ouest du massif.
La nappe a entrainé sous elle des écailles :
—La série renversée (comme à la sainte Baume) entre Allauch et les Bellons.
—La série du bec Cornu, crétacé supérieur.
—La série triasique et liasique.
3 écailles qui se trouvaient quelque part au sud en direction de Marseilleveyre.
Le parking du cimetière du Claou (Allauch) se trouve au pied de petite Tête Rouge dans la zone centrale du massif, sur le crétacé sup autochtone (turonien). ph3
3-petite tête rouge
Le chevauchement de la série renversée passe au niveau du parking et de la route.
La faille normale de l’Amandier a abaissé le crétacé sup (coniacien, santonien) lors du rifting oligocène. ph4
4-Claou-parking
Une petite bande de trias est visible dans une ancienne carrière proche du parking où le turonien autochtone est un peu perturbé par cet accident et le chevauchement de la série renversée. ph5-6
5-Claou-cimetière
6-Claou
Au pied de tête de Puy Rouge (hauterivien à faciès urgonien de la série renversée d’après la nouvelle carte au 1/50 000), ph7 le cénomanien à rudistes, huîtres, nérinées… repose sur le turonien autochtone de la zone centrale. Ce cénomanien à faciès récifal constitue la base de la série renversée. ph8 à 11.
7-tête de puy rouge
8-divers rudistes
9-huîtres
10-nérinée
11-série renversée
Voici une vue générale de cette série prise au pied de grande Tête Rouge avec la faille qui abaisse le coniacien. ph12-13.
12-pestiférés
13-grande tête rouge
En approchant de l’hauterivien à faciès urgonien, on arrive à la grotte des Pestiférés où persiste une partie des terrains aptiens –grès à glauconie- qui reposent sur le cénomanien à rudistes, base de la série renversée. Ce cénomanien est cisaillé avec des stries N20 qui indiquent le sens du chevauchement de cette série sur l’autochtone de la zone centrale. ph14 à 20.
14-pestiférés
15-hauterivien
16-grotte
17-grotte-aptien
18-coupe-pestiférés
19-grotte-cénomanien
20-grotte-cénomanien
Vue générale du massif à partir de la grotte. ph21.
21-vue
En allant vers Tête Ronde, on passe par 2 anciennes mines de bauxite, mines alignées du NW au SE.
La première, sous grande Tête Rouge, montre une discordance d’environ 5° entre son toit turonien et son mur hauterivien. ph22-23.
22-mine de bauxite
23-bauxite-discordance
La deuxième était plus importante. Elle occupe une cavité karstique creusée dans le mur dont on voit encore quelques piliers dépasser. ph24
24-bauxite
Le cénomanien repose en discordance sur la bauxite et une petite faille normale abaisse le turonien par rapport au cénomanien.
Voici le miroir de la faille avec sa brèche de faille et le crochon qui indique le sens du mouvement. ph25-26.
25-faille et brèche
26-crochon
Ce cénomanien, autochtone, renferme des fossiles : préalvéolines, huîtres, gastéropodes, rudistes ichthyosarcolites, lumachelle à huîtres ; ils témoignent d’un faciès plutôt lagunaire alors que le cénomanien de la série renversée au faciès récifal devait donc se trouver un peu plus au sud, entre Allauch et Marseilleveyre. ph27 à 30.
27-gastéropode
28-ostrea
29-lumachelle
30-ichtyosarcolites
Aux Bellons, on a une jolie vue sur les barres du St Esprit et la colline de Ruissatel, nappe qui entraine 2 écailles : la série triasique et liasique compliquée par des strates à l’endroit et d’autres à l’envers et l’unité du bec Cornu qui prend la suite de la série renversée qui disparait aux Bellons. ph31-32
31-Ruissatel
32-Ruissatel
L’unité du bec Cornu laisse en avant une klippe sur les barres du St Esprit, klippe de valanginien qui repose, strates verticales, sur l’hauterivien de la zone centrale affecté par une schistosité de fracture indiquant le sens du chevauchement de l’écaille du bec Cornu et donc de la nappe. ph33-34
34-schistosité de fracture
Le chemin qui conduit à la ferme des Camoins, au pied de bec cornu, passe dans l’unité de bec Cornu où on voit une bande de schistes noirs albiens chevaucher la zone centrale alors qu’elle-même est chevauchée par l’écaille de trias et lias et la nappe. ph35
35-albien
Cette bande s’élargit aux abords du bec Cornu et dessine un synclinal à cœur aptien-albien qui chevauche la zone centrale. Nous n’avons pas pu voir au sud du bec Cornu. ph36
Le chemin de Garlaban montre ensuite des roches du trias (cargneules, gypse, marnes versicolores) de la série triasique et liasique et la nappe, mais aussi la faille normale des Gavots qui a joué ou rejoué à l’oligocène. ph37-38-39
37-Garlaban
38-trias
39-faille des Gavots
Puis le chemin s’élève entre Garlaban et le Baou des Gouttes dans le valanginien affecté par des déformations – plis, failles inverses orientés vers le nord, stylolithes (joint de pression-dissolution) dont on peut voir une dalle en 3D, la couche supérieure étant enlevée par érosion. ph40 à 43.
43-stylolithes
Ces déformations sont la conséquence de la mise en place de la nappe dont il reste aujourd’hui la klippe de Garlaban, pli anticlinal couché d’axe ENE-WSW, qui repose en discordance sur l’hauterivien de la zone centrale dont la surface présente des plans de schistosité de fracture, des escaliers de calcite qui précisent le sens du chevauchement. ph44 à 47.
44-faille des Gavots
45-klippe Garlaban
46-escaliers de calcite
47-schistosité
Enfin, cette vue générale du sud du massif d’Allauch montre des failles normales oligocènes qui ont ensuite découpé le massif lors de la phase de rifting qui a précédé la dérive du massif Corso-Sarde. ph48.
texte de ma conférence sur les bassins flexuraux vus au cours de nos sorties.
Les bassins d’avant-pays ou flexuraux en PACA.
Un bassin flexural ou d’avant-pays ou molassique se trouve à l’avant et /ou à l’arrière d’une chaîne de montagnes qui, par son poids, déforme son avant-pays en une dépression où s’accumulent les sédiments issus du démantèlement, de l’érosion de la chaîne. Ph1-2
2-bassin flexural
Comment se forment-ils plus précisément ?
La terre est constituée de plaques lithosphériques mobiles les unes par rapport aux autres.ph3 Les unes s’écartent, d’autres se rapprochent, d’autres enfin, s’affrontent à la vitesse de quelques cm par an. Ph4 Voici un schéma récapitulatif. ph 5.
3- la Terre
4- terre en coupe
5-plaques
L’âge des fonds océaniques confirmé par les inversions magnétiques, révèle leur déplacement progressif depuis les dorsales océaniques jusqu’aux fosses où la lithosphère océanique disparait ayant pour conséquence la fermeture de l’océan. ph6-7. Les deux lithosphères continentales entrent alors en collision. Mais ayant la même densité, la subduction va vite se bloquer avant de reprendre un peu plus avant.
Le résultat est un empilement de segments de croûte continentale, responsable du raccourcissement et de l’épaississement crustal dans le prisme orogénique ainsi formé. Ph8. Ce fort épaississement est à l’origine d’une forte surcharge qui affecte la lithosphère plongeante, laquelle plie et se flexure. Cette déformation forme un bassin d’avant-pays ou flexural ou molassique où vont s’accumuler les produits de la chaîne en formation. Ph9. La collision se poursuivant, les sédiments des bassins flexuraux sont soulevés par des failles aveugles, puis par des failles inverses, sont déformés et incorporés en partie à la chaîne en formation. ph10. Un nouveau bassin va alors se former à l’avant du front de collision.
La progression d’Est en Ouest de la chaîne alpine se suit par l’âge des dépôts synsédimentaires successifs qui se déposent dans ces bassins flexuraux de plus en plus externes. ph11.
6- dorsale
7- dorsale
8-collision
9- bassin flexural
10- bassin flexural
11-bassins flexuraux
Voici une coupe du prisme orogénique alpin aujourd’hui.
Il y a en réalité 3 prismes emboîtés : ph12-13-14.
12-
13-
14-
– Un prisme océanique incorporé à la chaîne, suite à la subduction de la lithosphère océanique. Le FH (flysch à helminthoïdes) s’est formé dans ce qu’il restait de l’océan alpin Cs éoc inf.
– Un prisme crustal limité à l’Ouest par le FP (front pennique). Les premiers bassins flexuraux eoc-oligo puis oligomio se remplissent. La transgression migrant d’E en W.
– Un prisme lithosphérique avec à l’Ouest les bassins flexuraux actuels mioplio (Grésivaudan, Valensole).
La photo 15 montre par satellite les Alpes et les bassins flexuraux actuels. Sur le terrain, dans des paysages superbes, on peut voir des lambeaux de la lithosphère océanique constituée d’éléments de la croûte et d’éléments du manteau : ce sont des roches vertes encore appelées ophiolites ainsi que les sédiments qui se sont déposés sur cette lithosphère : les schistes lustrés par exemple. ph16-17 (la série s’est renversée lors des plissements ph17).
15- bassins flexuraux
16- Viso
17- bric Bouchet
Alors que la subduction est presque terminée, les derniers sédiments qui se déposent sont les flyschs – ici le FH ph18 – qui, avec la collision, vont être repoussés, vont passer sur le deuxième prisme, ZB, il en reste des témoins malgré l’érosion ph18, et se retrouver sur le 3 ième prisme ZD, vers l’extérieur de la chaîne : c’est la nappe des flyschs. Ph19-20. (ZB = zone briançonnaise, ZD = zone dauphinoise).
18- FH-Parpaillon
19- pli St Clement
20- Reotier
La collision induisant la flexure de la plaque plongeante et donc la subsidence du bassin flexural, se manifeste par la transgression nummulitique.
Les dépôts associés à la transgression nummulitique se mettent en place dans le temps et dans l’espace suivant la séquence – calcaires nummulitiques – marnes bleues- grès d’Annot. ph21-22. Cette sédimentation présente un diachronisme latéral d’Est en Ouest dont on peut mesurer la vitesse moyenne. Les premiers dépôts datent du bartonien vers l’Italie et du priabonien supérieur à Barrème (fin éocène), ce qui correspond à une vitesse de transgression de l’ordre de 2 à 5 cm/an.
Même vitesse pour les schistes à blocs qui témoignent de la mise en place des nappes de flyschs : priabonien vers l’Italie au chattien vers l’exterieur (oligo). ph23. L’érosion n’en a laissé qu’une partie.
23- transgression nummulitique
21- Scaffarels
22- Scaffarels
Voici les bassins flexuraux de Provence classés en fonction de l’âge de leur remplissage de plus en plus récent vers l’Ouest. ph24. Les calcaires nummulitiques traduisent le début de la transgression – ph25-, les marnes bleues, l’approfondissement du bassin et les grés d’Annot son remplissage par des turbidites (coulées sableuses) décrites par Bouma en 1962.
24- les bassins flexuraux
25-calc nummulitiques
26- Bouma
Voici quelques photos de séquences de Bouma prises dans le synclinal de Peira Cava. Ph26-27-28-29-30. Et dans le vallon du Fournel où les grès sont chevauchés par les nappes briançonnaises et incorporés à la chaîne alpine. Ph31-32.
32- plis dans les grès- Fournel
27- séquence de Bouma
28- flute cast
29- base de séquence
30- base de séquence
31- Fournel- vue vers l’Ouest
Les apports qui comblent ces différents bassins par l’intermédiaire de grands deltas progradants, proviennent des massifs émergés situés au sud : Maures, Corse, Sardaigne. Ph33-34
33- grès d’Annot
34- bassins
La suite des événements qui ont suivi la transgression nummulitique et le remplissage des bassins est bien enregistrée dans le bassin de Barrème. D’un axe N-S, son flanc Ouest se présente sous la forme d’un monoclinal. Ph35 avec une discordance entre les marnes aptiennes et les calcaires nummulitiques. Ph 36.
35- vue vers l’Ouest
36- discordance
Pendage N/S, 30°E pour l’aptien et pendage N/S, 40° à 45°E pour les calcaires nummulitiques priaboniens (éocène) 37à 34MA.
Donc dépôt des calcaires sur une surface érodée. C’est un calcaire argilosableux, de couleur rousse ; il renferme de nombreuses nummulites, des lamellibranches, quelques polypiers, des débris de coquilles et ici un terrier : c’est la première étape de la transgression dans le bassin de Barrême qui commence juste à s’approfondir ph37. Puis les marnes bleues calcaires et sableuses se déposent pendant tout le rupélien. Elles caractérisent la transgression qui commence dès le priabonien et s’amplifie au rupélien dans le bassin flexural. ph 38-39.
37- nummulites
38- log
39- marnes bleues
Les grès de ville, calcaires, riches en paillettes de micas blancs, débris de coquilles et de végétaux marquent des épisodes de début de régression, de fluctuation de la ligne de rivage. Les minéraux lourds étudiés proviennent des Maures-Estérel et des volcans de St Antonin ph 40. les turbidites et les conglomérats de clumanc qui correspondent aux grès d’Annot : A la base de ces conglomérats les galets sont calcaires, la matrice est un grès grossier. Au-dessus, les conglomérats se chargent en galets exotiques (basaltes, serpentinites, radiolarites, andésites, gabbros). Ph 41-42.
40- St Antonin
41- galets calcaires
42- galets exotiques
Dans les grès associés, on peut voir des séquences de turbidites de type AC (grès grossiers et convolutes) avec à la base des cannelures provoquées par des objets traînés et des flutes cast (figures de courant). Les mesures du sens du courant indiquent des apports provenant de l’Est, en accord avec les galets exotiques qui viennent des Alpes internes et de St Antonin (andésites). Ph 43-44.
Donc, le bassin continue de se remplir, les faciès sont devenus fluviatiles. Le sens des apports est différent, les Alpes internes fournissent les matériaux détritriques ; elles se sont soulevées. Il y a régression. Le paysage devait être une plaine alluviale avec des chenaux fluviatiles Une vue vers l’Est, montre la discordance entre les conglomérats et les marnes bleues au niveau du château de Clumanc. Ph 45
43- turbidites
44- flute cast
45- discordance -Clumanc
Sur la route qui conduit à Clumanc, on peut voir le pendage vers l’Ouest des conglomérats. Ph46 La vue de la butte vers le nord montre cette fois un pendage vertical pour les conglomérats. Ph 47-48.
46- pendage des conglomérats
47- Château de Clumanc
48- Clumanc
On peut donc reconnaître une sédimentation en éventail. Il s’agit d’un pli qui progresse de l’Est vers l’Ouest, d’un pli synsédimentaire qui a commencé avant le dépôt des conglomérats (discordance) et a continué ensuite. Ph48a.
Le bassin flexural commence à être soulevé sur son flanc Est.
Puis le bassin flexural est incorporé à la chaîne avec dépôt des molasses rouges datées du chattien (oligocène sup) et constituées de sables grossiers rouges plus ou moins consolidés et de chenaux dont les galets sont des calcaires locaux mais aussi des galets provenant du remaniement des conglomérats de Clumanc en particulier ph38- 49-50.
48a- brèche synsédimentaire
49- molasse rouge
50-chenaux dans molasse
Donc environnement fluviatile avec chenaux et plaine d’inondation, les molasses rouges marquent l’émersion du bassin de Barrême.
On voit ensuite les molasses grises puis vertes : Cet affleurement, par exemple, commence par un dépôt de poudingues puis une alternance de grès, calcaires, marnes sableuses grises à micas blancs et grains de quartz. Ces strates contiennent des fossiles caractérisant un milieu continental ph 38-51-52-53.
51- poudingue
52- strates
53- helix
La molasse verte datée de l’aquitanien (23 à 20,5MA- miocène) fait suite à cette molasse grise. La couleur est due à des grains de serpentinites et des pyroxènes de roches basaltiques. Ce sont des apports continentaux venus du nord-est. Ph38- 54. Le bassin est incorporé à la chaîne, soulevé, il n’y a plus que des dépôts continentaux qui proviennent des Alpes internes. Plus au sud, à Senez, non loin du village, une barre de grès grossiers à débris de fossiles, s’est éboulée en partie et présente un danger pour les habitants. On peut y voir des stratifications obliques bien marquées qui indiquent une progradation de la barre vers le nord. En s’approchant, de nombreuses rides de vagues sont visibles. La mer est peu profonde. Ph 55-56-57.
54- grès verts
55- stratifications obliques
56- rides de vagues
57- rides de vagues
En résumé, les apports détritiques qui ont rempli le bassin flexural pendant la transgression de la fin éocène sont venus d’abord du Sud (Maures, Estérel, Corse, Sardaigne), puis lorsque la chaîne alpine interne a commencé à se soulever, à chevaucher vers l’Ouest, ils sont venus de l’Est (St Antonin) et du Nord. ph 58.
Les poudingues de Clumanc sont l’illustration de la vidange qui s’effectue alors vers le Sud alors que la mer se trouve à Senez (les conglomérats de Clumanc et les grès de Senez ont le même âge). Il y a modification du bassin suite aux compressions qui donnent les plis synsédimentaires côté Est
Le résultat en est l émersion du synclinal qui est incorporé à la chaîne alpine ; les Alpes continuant de se soulever, le synclinal aussi ; d’où les dépôts continentaux de molasse rouge, grise, verte. Transporté au dessus de la nappe de Digne, il est peu déformé. ph 59.
Le moteur possible de cette incorporation du bassin flexural à la chaîne en formation serait le poinçonnement de la plaque européenne par la plaque apulienne. A l’oligocène inf, la plaque Apulie change de direction de convergence contre la plaque europe (de E en W, au lieu de N au S). ph 60
58- apports détritiques
59-situation des bassins flexuraux
60- Ivrée
La plaque plongeante se casse, une tomographie montre un corps froid qui se retrouve isolé dans le manteau plus chaud. Ph 61-62. Le rebond isostatique, engendré, permet la mise en place du corps d’Ivrée qui agit comme un poinçon vertical contre les Alpes internes qui sont soulevées. Ph 63
61- slab
63- Ivrée
Le volcanisme andésitique (st antonin) est engendré par les mouvements du manteau consécutif au retrait du slab apennin.
Une étude très récente a montré qu’il n’y a pas eu rupture de la plaque plongeante (slab) avec des images mieux définies. Il n’en reste pas moins qu’il y a poinçonnement de la plaque européenne par la plaque apulienne avec une surrection rapide (2 à 3 mm/an à l’oligocène inf au lieu de 0,4mm/an de vitesse moyenne de surrection).
Voici maintenant quelques photos d’autres bassins flexuraux de Provence :
Peira Cava avec ses grès d’Annot, succession de turbidites et de chenaux sur environ 1000m d’épaisseur. ph64.
64- Peira-Cava
Clue du Pérouré. Au niveau de la clue affleurent des bancs redressés de conglomérats oligocènes à galets locaux qui alternent avec des marnes gréseuses, résultat d’une érosion locale. On peut y voir en coupe, un chenal qui coulait d’est en ouest sur une surface d’érosion.
Les couches suivantes remplissent le bassin en onlap, alternance de grès et de marnes. On peut y trouver des graviers de silex mais aussi de radiolarites alpines.
La source est plus lointaine et provient des Alpes en surrection.
Du vieux village d’Esclangon, la vue sur le vélodrome montre l’incorporation du bassin flexural à la chaîne alpine lors de la mise en place de la nappe de Digne à la fin du miocène. ph 65 à 71.
65- Perouré
66- clue
66a- clue
67- molasse rouge
68- Perouré
69- Vélodrome
70- Vélodrome
71- Chéramé
Au nord de la Motte du Caire, la molasse rouge oligocène repose sur les terres noires du JS, avec, là aussi, des bancs gréseux et des marnes, correspondant à des cours d’eau et leur plaine d’inondation. Parmi les galets on trouve des radiolarites et des protogines, roches alpines. Poussée vers le SW par la nappe de Digne, cette zone se débite en écailles qui se chevauchent participant ainsi à l’épaississement crustal qui caractérise une chaîne de montagnes. ph72 à 75.
72- carte
73- via ferrata
74- Faucon
75- pli Esparron
Esparron-la-bâtie molasse rouge oligocène, ici aussi, plissée et chevauchée par la nappe de Digne qui a laissé en avant une klippe de JS dans un paysage de carte postale. Ph 76-77-78.
76- klippe
77- rocher du midi
78- paléodurance
Les tracés des cours d’eau issus de ces 3 bassins pourraient-ils être à l’origine du cours d’une paléodurance oligocène ? ph79 (hypothèse lue dans pdf Y.Bour : les bassins molassiques oligocènes périalpins de la région de Digne).
79- molasse Montmaur
Synclinal de Montmaur (près de Veynes). Le cœur du synclinal est occupé par les molasses rouges et vertes à chenaux conglomératiques contenant de nombreux galets alpins dans un paysage entièrement calcaire. Ph80-81-82.
80- galets alpins- Montmaur
81- synclinal Montmaur
82- situation des bassins flexuraux
83- Trevans
Le bassin flexural actuel, en Provence, est le bassin de Valensole qui commence à être incorporé à la chaîne alpine comme on peut le voir à Trévans (conglomérats miopliocènes renversés et chevauchés par la nappe de Digne). Ph 83-
A l’occasion de ma dernière sortie sur la côte bleue, j’ai pu constater que les sites de l’Estaque (Marseille 16 ième) récemment décontaminés, dépollués et nettoyés jusqu’à la roche, offrent désormais des affleurements nouveaux et très lisibles. J’ouvre donc une page sur les sites de l’Estaque que nous avons visités. Suite sur les pages Carry et Sausset.
Sites de l’Estaque et Riaux, Le Marinier.
La carte géologique –ph1- montre une grande faille orientée NE-SW jusqu’au port de la Lave où elle se prolonge en mer et vers Corbière. C’est un réseau de failles.
On est là à l’extrémité d’une très grande faille : la faille d’Aix qui remonte vers le NE, passe par Meyrargues, se prolonge par la faille de la moyenne Durance, la faille du Vançon, la faille de la haute Durance et se perd sous le Montbrison non loin de Briançon.
4 arrêts vont être décrits-ph2- Corbière, port de la Lave avec quelques arrêts dans les calcaires et brèches de l’Estaque et de Riaux, chemin de la Nerthe, près de l’ancienne cimenterie et le Marinier.
1-Corbière. -ph2 et 3-
1-carte géol
2-les arrêts
3-FN-Corbière
Une grande faille NE, affecte les calcaires du jurassique supérieur dolomitisés et la partie non dolomitisée située en dessous.
A droite de la faille, on ne voit que la partie dolomitisée, on trouve la partie calcaire, en bas de la route, près du port de la Lave. –ph4- elle a donc un rejet de plus de 80m et un jeu normal.
2-port de la Lave. –ph 4 et 1-2.
La faille de la Lave (Aix) NE à fort pendage a aussi un jeu normal. Sur la droite, au SE, les calcaires très blancs de l’Estaque alternent plus ou moins avec des brèches. Une sédimentation en éventail avec fort redressement côté faille indique un jeu synsédimentaire de cette faille. Dans les calcaires on trouve des Charas, végétaux d’un groupe intermédiaire entre mousses et fougères –ph 5, 6 et 7-vivant dans une eau douce à faible profondeur.des sections de tiges et des oogones (fruits) sont bien visibles avec une loupe. Avec un peu de recul, on voit bien le contact jurassique de la Nerthe et oligocène du bassin de Marseille, secteur Estaque. –ph8- Et on peut voir presque de face la sédimentation en éventail qui se faisait pendant le fonctionnement de la faille. Vers le haut, les couches presque horizontales indiquent que cette partie du bassin est pratiquement comblée.-ph9-
9-Estaque
4- FN-Estaque
5-Chara actuelle et oligocène
6-Chara actuelle et dessin
7-oogone
8-Estaque
Un peu plus loin, on peut constater que les couches très redressées contre la faille normale et peu épaisses, en éventail, ont leur épaisseur qui augmente en allant plus vers le centre du bassin. Elles s’épaississent vers une autre faille normale qui devait aussi fonctionner et devait être située plus au sud, en mer, délimitant ainsi un bloc basculé hectométrique. –ph10-
La subsidence étant saccadée, à chaque jeu de la faille, les couches déposées se redressent à son contact. Il y a donc toujours un « creux », qui, même peu profond, est un piège à sédiments. Les brèches qui alternent plus ou moins avec les calcaires lacustres témoignent du fonctionnement de la faille. –ph11-
10-Estaque
11-Estaque
Ebranlés par le jeu de la faille, des blocs tombent dans le bassin recouvrant le calcaire sur une certaine distance, ou les ravinant jusqu’à détruire, sectionner, emporter pour partie certaines strates, puis la sédimentation du calcaire lacustre reprend et recouvre les brèches jusqu’au prochain jeu de la faille.-ph12- Certaines failles sont scellées : elles ont fonctionné un certain temps, puis, le bassin s’agrandissant, c’est une autre faille normale nouvellement formée qui fonctionne à son tour ; des brèches puis des sédiments calcaires la recouvrent alors et la scellent, -ph13-
12-brèches ravinantes
13-FN scellée
En montant vers Riaux, on peut voir des failles normales qui affectent les calcaires de l’Estaque dont une montre clairement un jeu synsédimentaire. Accès impossible car trop escarpé et situé en propriété privée fermée, on peut sur photo, mesurer ses différents rejets et reconstituer son histoire.-ph14-15.
14-Estaque-montée
15-détail
16-jeu synsédimentaire de la FN
-ph16-Mesures sur papier (en cm) et non en réel, propriété privée, fermée, et affleurement trop escarpé. Mais le raisonnement est valable pour le réel.
-en a la faille de joue 5 cm—-rejet a = 5 cm.
-en b, la faille joue de 10 cm —– rejet b 5+5 = 10 cm.
-en c la faille joue de 30 cm —– rejet c 5+5+20 = 30 cm.
Dans l’ordre des événements :
1 . dépôt de c, puis la faille joue de 20 cm
2 . dépôt de b, puis la faille joue de 5 cm. Donc b =5 cm et c = 20+5 =25 cm.
3 . dépôt de a, puis la faille joue de 5 cm. Donc a=5 cm et b = 5+5 =10 cm et c =20+5+5 = 30 cm.
Vue sous cet angle, la faille ne semble pas scellée.
A chaque jeu de la faille normale, un creux se forme, se remplit de sédiments avant que la faille ne rejoue à nouveau et le creux se remplisse à nouveau, le tout avec une profondeur d’eau faible. Puis le bassin s’élargit, avec de nouvelles failles actives et s’approfondit de la même manière : profondeur d’eau faible et subsidence saccadée.
-ph17- depuis la faille normale NE-SW, les sédiments s’affaissent en blocs basculés vers le SE. ; Ce faisant, ils se réajustent dans le sens NE-SW en petits blocs indépendants et on peut y voir des failles normales (voire inverses) qui repositionnent les différents blocs de façon stable.
17-Estaque
3- Chemin de la Nerthe. Non loin de l’ancienne cimenterie –ph1 et 2.
En regardant vers le SW, on retrouve le faisceau de failles normales qui abaisse la chaîne de la Nerthe vers la mer actuelle. On peut reconnaître le jurassique sup calcaire et le jurassique sup dolomitique renversé puis la faille normale de la Lave (Aix).-ph18-
Au pied de cette faille une brèche épaisse contenant un olistolithe de jurassique sup hectométrique est recouverte par les calcaires lacustres de l’Estaque mais l’érosion et l’action de l’homme masquent le contact calcaire-faille.-ph19-
18-ch de la Nerthe
19-ch de la Nerthe
4- le Marinier. –ph20 et 21-
Un peu plus haut, au NE, au Marinier, on retrouve la faille normale de la Lave (Aix).Ce hameau est situé dans un vallon très étroit, oligocène. C’est dans ce secteur que s’est ouvert le bassin de Marseille au rupélien sup (oligocène inf). L’ouverture s’est ensuite arrêtée avant de reprendre et se propager plus au sud à l’oligocène supérieur (chattien).-ph1 et2-
20-Marinier
21-Marinier
Conclusion :
Au rupélien sup, le bassin de Marseille s’ouvre au Marinier, bassin étroit, puis à l’Estaque. Au chattien l’ouverture se propage au reste du bassin.
Nature des sédiments : -calcaires de l’Estaque à characées.
-brèches.
-brèches chenalisantes, ravinantes.
-brèches à ollistolithes.
Sédimentation rythmée, saccadée due à l’activité des failles normales synsédimentaires d’orientation NE-SW (faille d’Aix) qui ouvrent le bassin.
Les brèches traduisent le jeu des failles normales. Pendant les calmes tectoniques, seuls, les calcaires précipitent dans le bassin lacustre et moulent ou prennent la suite des brèches.
Pas d’apports exotiques en provenance du massif corsosarde, ici, à l’Estaque.
La subsidence est tectonique, due au rifting qui a précédé la dérive Corsosarde au début du miocène.
Les sédiments sur blocs basculés sont des sédiments synrift.
La sédimentation synrift est en éventail.
Pas de sédiments postrift ici, mais à Sausset (Tamaris, Srte Croix,Beaumaderie).
Un volcan ? Beaucoup de monde sait qu’il y en a un du côté de Rognes, mais où ? Personne ne l’a vu !
Et pour cause ! C’est un volcan particulier de type maar, c’est-à-dire un volcan en creux rempli de lave donc, surface à peu près plane ! Voilà pourquoi personne ou presque, ne le voit !
Le volcan de type maar résulte d’une éruption phréatomagmatique ; le magma, en montant, rencontre une petite quantité d’eau (nappe phréatique, ruisseau, lagune peu profonde). L’eau entre alors en surpression jusqu’à ce que la poussée de la vapeur soit supérieure au poids des roches situées au dessus du magma. S’ensuit alors une série d’explosions très violentes qui vont ouvrir à l’emporte pièce un cratère profond (les forages se sont arrêtés à 80m de profondeur, il y avait toujours du basalte. Profondeur estimée : autour de 200m). Les débris envoyés à plusieurs km de hauteur retombent tout autour en une nuée déferlante qui va construire autour du cratère un petit croissant pyroclastique. De ce fait, on a un volcan qui ne ressemble pas aux autres : un grand creux entouré par un rebord fait de débris de roches sous-jacentes et de bombes volcaniques. ph 1- 2-3. De plus, ici, à Beaulieu, le cratère était rempli de lave, d’un lac de lave, et le croissant est aujourd’hui érodé, donc aucun relief.Un bord effondré du cratère est cependant, visible non loin de la route D14. Il sépare un terroir planté en vignes sur sol argilo-calcaire d’un terroir sur roche basaltique. ph4.
1-maar
2-Pavin
3-volcan de Beaulieu
4-bord effondré du cratère
Des restes du croissant pyroclastique sont encore présents, malgré tout, en bordure du chemin, tout près de la ferme de Beaulieu -ph5, au Sud-Ouest, où nous avons trouvé des petits galets de quartz vert, indice de la transgression miocène, et aussi quelques laves en coussins qui témoignent d ’une mise en place dans l’eau (mer burdigalienne). ph -6-7.
Il est encore présent aussi, au lieu-dit le vallon, au nord, où nous avons trouvé une valve d’huître miocène, ce qui confère à l’éruption un âge tertiaire, conforté par les datations radiométriques effectuées : 18,2 MA avec 0,5 MA d’incertitude. Donc âge burdigalien. ph8.
Ce volcan s’est mis en place dans un contexte de divergence initié à l’oligocène sur un noeud de failles N-S et E-W. Il est contemporain de l’ouverture du bassin océanique provençal, suite à la dérive du massif corso-sarde.
Le volcan a connu une ou deux éruptions. Un premier lac de lave a comblé le cratère. On y trouve la roche du côté Ouest du cratère, au milieu des vignes. C’est un basalte très foncé, riche en nodules de péridotite altérée-ph8b, arrachés au manteau. Le magma a donc une origine profonde (plus de 30km).
5-ouest-tufs lités
6-galets de quartz
7-bulles-pseudopillow
8-croissant au nord
8b-péridotite altérée
Un deuxième lac de lave a occupé la partie Est du cratère. C’est cette roche entièrement cristallisée (structure doléritique) que les carriers ont exploitée. ph3-9-10.
Les affleurements altérés montrent une érosion en boules alors que ceux qui ne le sont pas révèlent une prismation (en orgues) assez fruste. ph-11-12-13.
9-basalte
10-Beaulieu
11-érosion en boules
12-boule-détail
13-prismation
Les derniers signes de l’activité volcanique, alors que le lac de lave terminait sa solidification, se manifestent par l’arrivée de gaz qui se condensent en gros cristaux dans des fissures et donnent une roche filonienne constituée de plagioclases, de pyroxènes (augite) et d’oxydes de fer –ph14 A cause de sa ressemblance avec des pegmatites, cette roche a été appelée pegmatitoïde. ph15.
La sédimentation reprend ensuite, avec des dépôts continentaux, non loin de la ferme de Beaulieu, datés par une faune de micromammifères (zone MN3-Aguilar, 2003) de 17,2 à 16,8Ma (burdigalien supérieur).
Photos complémentaires : ph16- zéolites remplissant les bulles dans le basalte
Ph17- huître miocène trouvée en 2013 dans le croissant pyroclastique, au lieu-dit le vallon.
14-filons
15-pegmatitoïde
16-zéolites dans les bulles
17-huître
Les vins du volcan
Le domaine de Beaulieu, avec ses 140 ha de vignes plantées au cœur du cratère, offre un terroir très diversifié par des expositions diverses (Ouest, surtout), des sols différents : argilo-calcaires et volcaniques, ce qui donne une typicité réelle aux vins élaborés avec des cépages tels que :
Grenache, cabernet sauvignon, syrah, cinsault, mourvèdre pour les vins rouges et rosés.
Sauvignon, rolle, ugni, semillon pour les vins blancs.
Les vins sont des AOC coteaux d’Aix-en-Provence certifiés « agriculture raisonnée ».
ph1 et2- La convergence de la plaque Afrique et de la plaque Europe à partir du Cs a eu pour conséquence la fermeture de l’océan alpin qui a subducté. Ainsi s’est créé un prisme océanique qui s’est rempli de sédiments tels que les schistes lustrés (SL) puis les flyschs à helminthoïdes (FH) ont fini de combler le prisme océanique.
L’affrontement des deux plaques avec début de subduction continentale s’ensuit. Mais la densité des roches de la croûte continentale étant la même, la subduction s’arrête pour reprendre un peu plus avant, puis se bloque à nouveau. Il se crée ainsi un prisme crustal (oligomiocène).
Les FH, derniers sédiments de l’océan alpin (Cs-éoc inf) sont les premiers à migrer vers l’Ouest, passant par-dessus le prisme crustal (la ZB =zone Briançonnaise) et va se retrouver en avant du front pennique (FP), sur la zone alpine externe ( la ZD =zone dauphinoise).
Une petite partie de la lithosphère océanique échappe à la subduction et va remonter. On y trouve des gabbros, des basaltes, des péridotites et leurs sédiments associés : les SL (au sens large). Ils ont subi un métamorphisme SB -schiste bleu (BTHP), puis à la remontée, un métamorphisme SV-schiste vert (BPBT).
Par la suite, la contrainte venue, cette fois, de l’Est par la plaque Apulienne (dépendance de la plaque Africaine), associée à la rupture ou non du slab qui provoque un rebond isostatique, un coin du manteau de la plaque Apulienne (corps d’Ivrée) agit comme un poinçon vertical contre les alpes internes qui sont soulevées, serrées et une partie rétrocharriée vers l’ Est (mio-pliocène).
Les Alpes sont donc constituées de 3 prismes emboîtés. La vallée de l’Ubaye traverse les 3 zones alpines (ZD, ZB, ZLP) en formant une succession d’anticlinaux et de synclinaux (si on ne tient pas compte des failles, chevauchements qui sont intervenus) – ph3.
Pont du Chatelet : ph4
Il sépare la zone Briançonnaise (dont l’anticlinal du Marinet) du synclinal de Meyronnes, Jausiers, Sérenne, occupé par les nappes de flyschs (dont la nappe du Parpaillon) qui reposent sur la ZD non visible ici.
Vue amont : à son extrémité SW le flanc de l’anticlinal est vertical. Il est constitué de Js (marbre de Guillestre visible au niveau des appuis du pont.
L’Ubaye a creusé une gorge de 120m de haut dans ce verrou que le glacier würmien n’a pas réussi à éroder.
Les calcschistes (marbres en plaquettes) marquent le début de l’unité de Sérenne et donc du synclinal occupé par les flyschs de l’Embrunais-Ubaye.
C’est une zone sismique active. Les failles de Sérenne sont dans le prolongement de la faille de la haute Durance et traversent l’Argentera avant de se perdre en mer au large de Menton. Le séisme du 5 avril 1959, de magnitude 5,5 dont l’épicentre se trouvait non loin des Sérennes et provoqué d’importants dégats dans la vallée de St Paul sur Ubaye a laissé une trace encore visible aujourd’hui : le déplacement de la pointe du clocher de l’église de grande Sérenne. ph5
En arrivant aux deux premiers hameaux de Maurin, on peut voir, en rive droite, la fin de la ZB avec l’extrémité de l’anticlinal du Marinet déversé vers le NE. Il est chevauché , lors du serrage oligo-miocène par le massif de la Font-Sancte. ph6
1-coupes
2-coupe
3-nappes
4-pont du Chatelet
5-église de Serenne
6-vue font-sancte
Au dessus du troisième hameau de Maurin (combe Bremond), la rive droite est encombrée d’éboulis. On peut voir toutefois qu’elle chevauche (FC =faille de Ceillac) l’ancienne zone océanique (ZP et ZL) en poussant devant elle une écaille (Eissassa) qui constitue la dernière partie de la ZB. ph7
Les éboulis, en barrant le cours de l’Ubaye, ont créé le lac de Parouart en amont de combe Bremond, il y a quelques centaines d’années. Il avait une superficie de 21 ha en 1842. Il se comble, depuis, par les apports des petits torrents actifs. Il mesure moins de 1 ha aujourd’hui. ph8-9.
Détails en rive droite : le massif du Péouvou imposant avec ses dolomies noriennes (trias sup) est chevauché par les unités ligures crétacées (schistes lustrés). ph10.
Autre vue avec, en arrière plan l’écaille de l’Eissassa. ph11.
Le Péouvou est une structure difficile à comprendre ; un morceau de la marge continentale de l’océan alpin qui se trouve au sein de la zone ligure (océanique constituée de schistes lustrés) et qui ne se prolonge pas en rive gauche de l’Ubaye.
Le troisième hameau de Maurin, toujours en rive droite, Combe Bremond, se trouve à la limite ZB (avec l’écaille de l’Eissassa) et ZL (zone ligure, océanique).
7-vue rive droite
8-Eissassa
9-Parouart
10-vue Peouvou
11-Peouvou
12-schistes lustrés plissotés
ph12-13- La ZL est constituée de schistes lustrés éboulés au niveau du sentier et intensément plissés. Ce sont des sédiments métamorphisés (métasédiments), ils recouvraient la croûte océanique qu’on retrouve sous forme de roches vertes, anciens basaltes métamorphisés encore appelés prasinites. Ils présentent une schistosité visible, quelques coussins (pillow lavas) écrasés ; les minéraux qui les constituent témoignent d’un faciès Schiste bleu (BT-HP) ; ils ont donc subducté jusqu’à une trentaine de km de profondeur. Les minéraux en sont glaucophane et une autre amphibole (actinote). Lors de la remontée la roche a subi un retrométamorphisme qui se traduit par un faciès schiste vert (BT-BP) ; les minéraux en sont albite, épidote, chlorite. ph14-15.
Face à l’église de combe Bremond, la rive gauche de l’Ubaye montre en plein sud, la tête de Miéjour (unité de Ceillac) chevauchée par l’unité du Marinet dont font partie les sommets visibles (Aiguille Large et aiguille Pierre André). ph16
L’unité de Ceillac chevauche à son tour l’écaille de l’Eissassa (un peu différente de la rive droite) on y voit les quarztites du trias et le verrucano permien ainsi que du jurassique sup un peu avant l’entrée de la carrière de marbre de Maurin qui appartient à l’unité ligure chevauchée par la ZB. ph17-18.
13-schistes lustrés
14-prasinites
15-gros plan
16-vallon- Mary
17-carrière Maurin
18-malm
La carrière de Maurin a été exploitée pendant plus de 120 ans jusqu’en 1967 dans des conditions difficiles (climat et accès). Son marbre (vert de Maurin) a été utilisé entre autres pour le tombeau de Napoléon, l’opéra de Paris, Notre Dame de la Garde et la cathédrale de la Major à Marseille…
L’affleurement de 200m sur 50m est situé entre 2000 et 2200 m d’altitude.
Recouvert par ses métasédiments (SL), c’est une portion de manteau qui est à l’affleurement. ph17
La roche est une serpentinite à gauche et une ophicalcite à droite de la carrière. ph19.
La serpentinite ou péridotite serpentinisée est massive, vert-noir. L’ophicalcite est une brèche de serpentinite lardée de veines de calcite. ph20-21.
La péridotite a été serpentinisée par des circulations hydrothermales. L’hydratation des minéraux de la péridotite (olivine,pyroxène) a formé des minéraux serpentineux et des oxydes (Fe, Mg). C’est un métamorphisme hydrothermal. L’ophicalcite a en plus, des veines de calcite : c’est une brèche emballée dans un ciment calcitique hydrothermal, aussi. Le volume de ces roches a pu augmenter de 30%.
Les autres minéraux typiques du contexte d’hydrothermalisme océanique (BP-HT) sont : chrysotile fibreux (stable à 250-300°C), antigorite lamelleux (stable jusqu’à 500°C), amiante, talc (toucher soyeux), séricite, chlorite, oxydes de fer et magnésium.
ph22- La montée dans le vallon de Chabrière montre, enveloppée dans les SL, une roche bien verte (pic du Pelvat-3220m, à l’Est et flanc de l’Alpet dont on ne voit pas le sommet, à l’Ouest). Le pendage général est vers le SW. Les documents consultés (geol-alp.com) indiquent qu’il s’agit d’un pli en synforme mais cette structure n’est pas évidente pour nous. ph23.
Les sédiments qui reposent sur ces roches vertes sont des brèches de coussins (écroulement de falaises), des radiolarites, puis des marbres du Js et, enfin les SL.
19-marbre de Maurin
20-ophicalcite
21-manteau
22-pic du Pelvat 3220m
23-Pelvat-synforme
24-coussins aplatis
Les blocs tombés sont plus faciles à interpréter. La photo 24 montre un gros bloc de la croûte océanique constitué de coussins empilés, plus ou moins étirés, vus en coupe et en position renversée, car les ombilics devraient être tournés vers le bas. ph25.
La trempe de la lave à 1200°C avec l’eau de mer à 4°C fait éclater les coussins qui se bréchifient sur place ou s’épandent en une couche de brèche le long d’une paléo-pente. ph26-27.
La bordure des coussins subit un métamorphisme hydrothermal : échange d’ions Ca de la lave contre ions Na de l’eau de mer. Les feldspaths calciques andésine ou labrador se changent en albite sodique fibroradiée, ce qui donne un cortex variolitique aux coussins. ph28.
Ce cortex vitrifié se casse en petits morceaux, s’accumule entre les coussins donnant des brèches à hyaloclastites. Les circulations hydrothermales les transforment plus ou moins en ophicalcites. ph29.
Les minéraux amphiboles (hornblende, glaucophane) indiquent que cette croûte océanique a subducté (faciès SB) et l’épidote, albite, chlorite (faciès SV) qu’elle a subi un retrométamorphisme lors de la remontée. ph30.
Le vallon du Lauzanier est orienté S-N. C’est une vallée glaciaire, en auge à fond plat. ph1-2. Les parois de l’auge ont subi, depuis le retrait du glacier, des glissements de flancs au niveau des flyschs à helminthoïdes qui s’érodent assez bien. Des cônes de déjection de petits torrents viennent, eux aussi, adoucir la pente. De nombreuses sources prennent naissance dans les flyschs et les flyschs tassés et déplacés. ph3-4. Un bourrelet morainique isole une petite mare. ph5. Du travertin, le long d’un petit torrent soude des blocs de calcschiste du flysch et fossilise, pétrifie des mousses.ph6.
1-vallée glaciaire
2-fond plat
3-sources
4-méandres
5-mare
6-travertin
La rivière Ubayette, affluent de l’Ubaye, prend sa source au lac du Lauzanier ; elle serpente dans le fond plat de la vallée. Au fond, un verrou glaciaire a résisté au glacier. Ce verrou est constitué de grès d’Annot (siliceux) très résistant. L’Ubayette, aujourd’hui, l’entaille en petite gorge.ph7-8. De nombreux plis couchés sont visibles dans la nappe des FH (flyschs à helminthoïdes de la nappe du Parpaillon) : ce sont des plis intra-nappe.ph9. La nappe des FH progresse d’Est en Ouest depuis la fermeture de l’océan alpin au début de l’éocène. ph10-11. Elle passe à travers ce vallon entre la zone Briançonnaise et les grès d’Annot qui présentent une discordance de ravinement. La base de la nappe des flyschs est très visible dans le paysage au niveau du torrent : ce sont les schistes à blocs- ensemble sédimentaire chaotique, hétérogène, de blocs emballés dans une matrice argileuse ; ensemble qui s’est mis en place sous forme de coulées boueuses sous-marines provoquées par l’avancée de la nappe des flyschs et de la désorganisation de son front en blocs divers dans le bassin flexural qui bordait les Alpes naissantes depuis la fin de l’éocène (voir la page bassins flexuraux).
7-verrou
8-verrou
9-pli couché
10-contact grès-FH
11-contact-rive G
12-lac Lauzanier
Le lac du Lauzanier est un lac de surcreusement situé juste après le verrou dans les grès d’Annot. Vers le Sud, on voit un deuxième verrou constitué par une dalle épaisse de calcaire nummulitique. Derrière, dans le crétacé sup, un autre lac de surcreusement : le lac de derrière la Croix, puis à l’horizon le tithonien et le col de la Cavale; au-delà, non visible, le massif cristallin de l’Argentera. ph12-13-14-14a-14b.
La trilogie du nummulitique caractérisant les bassins flexuraux est représentée par la succession calcaire nummulitique, marnes bleues –ici schistes à globigérines (organismes planctoniques fossilisés) et grès d’Annot, datés du priabonien (fin éocène). ph15.
Les calcaires nummulitiques ont un pendage de 20°N, les grès d’Annot 30°N ; légère discordance entre les deux. L’angle de prise de vue ne reflète pas la valeur exacte des pendages ; seule la discordance est manifeste. ph16.
13-verrou-calc num
14a-lac derrière la croix
14b-lac derrière la croix
14-lac derrière la croix
15-calc num
16-pendages-cac-gres
Ces calcaires marquent le début de la transgression nummulitique. Les fossiles et leurs débris témoignent d’un milieu marin peu profond : lamellibranches, gastéropodes et beaucoup de petites nummulites. Les marnes bleues ou plutôt les schistes à globigérines recouverts d’éboulis se voient en quelques points et caractérisent l’approfondissement du bassin. Le passage aux grès d’Annot se fait avec quelques mètres de marnes en plaquettes (turbidites distales). ph17-18-19-20-21. La formation des grès d’Annot comprend 2 unités séparées par une discordance de ravinement. ph22. Ce sont des dépôts turbiditiques qu’on trouve dans les cônes deltaïques.
17-lamellibranche
18-nummulites
19-nummulites-débris
20-marnes globigérines
21-marnes-plaquettes
22-les 2 unités de grès
L’unité inférieure est formée d’une alternance de dépôts sableux et de niveaux pélitiques. On peut y reconnaître des séquences de Bouma. Les dépôts sableux sont des barres gréseuses organisées en séquences stratocroissantes puis stratodécroissantes et correspondent à la partie distale d’un lobe deltaïque, partie non chenalisée où la turbidite s’étale au pied du cône. Ces barres sont constituées de strates élémentaires peu visibles de loin. ph23. L’unité inférieure est formée de plusieurs lobes à turbidites distales à la base du cône sous-marin. ph24-25-26.
23-en éventail
24-cône et lobes
25-linaigrettes et lobes
26-deux lobes
27-u.sup-gres verrou
28-u.sup
L’unité supérieure a un aspect plus massif. Elle constitue le verrou à l’aval du lac. Il y a peu de séquences pélitiques. Elle est composée de dépôts conglomératiques à sableux grossiers. Ces dépôts grossiers enrobés dans une matrice sableuse, se succèdent et se comportent comme une pâte épaisse qui dévale la pente dans des chenaux, en partie haute, proximale du lobe, vers le haut du cône sous-marin. ph24- 27-28-29-30. Les galets mous arrachés au talus, aux bords du canyon, flottent sur cette masse sans y être incorporés. On y voit des granoclassements normaux, inverses, des figures de traction (stratifications plus ou moins obliques) : ce sont des turbidites massives, des séquences de haute énergie (coulées de débris, séquences de Lowe). ph31-32-33.
Le bassin du Lauzanier est le bassin flexural situé le plus au nord ; mais comme pour les autres, les apports détritiques se faisaient à partir des massifs cristallins situés au sud (Maures, Corse, Sardaigne). Toutefois, on a trouvé dans l’unité supérieure des grès d’Annot des roches cristallines issues du massif de l’Argentera, ce qui prouve qu’il a fait une première surrection, probablement peu importante, à la fin du priabonien. Peut-être faut il rechercher la cause de la discordance entre l’unité inférieure et l’unité supérieure des grès dans cette première surrection.
Le pendage actuel des couches est dû à la mise en place du massif de l’Argentera à la fin du miocène. Le bassin flexural du Lauzanier est bien incorporé à la chaîne alpine et se trouve donc, en quelque sorte, coincé entre l’Argentera et la nappe du Parpaillon, ce qui laisse indifférente cette marmotte qui prend un bain de soleil sur une turbidite massive. ph34.
Le bassin de Montmaur qui se prolonge au nord par celui de St Disdier, est le bassin flexural situé le plus à l’Est et le plus au Nord ph1.
Incorporé , lui aussi, à la chaîne alpine, il a enregistré la transgression nummulitique.
Il est allongé du N au S sur une vingtaine de kms. Il constitue le synclinal de Montmaur qui est comprimé avec, par endroits, un seul flanc conservé, le flanc Ouest. compression due au jeu de la faille de Châtillon (décrochement (dextre) à composante inverse. Le chevauchement de Ceüse a probablement joué un rôle, lui aussi
Nous l’avons parcouru du nord au sud (la Cluse- Châtillon le désert) en passant par Montmaur où le synclinal est le mieux exprimé..
Vous pouvez consulter la carte géologique de GAP sur Infoterre ou Géoportail.
1a-les bassins flexuraux
1-carte simplifiée
2-Villard de Montmaur
Arrêt 1 :Villard de Montmaur.
Entre 2 anticlinaux sénoniens, le synclinal de villard de Montmaur a le cœur de son pli occupé par les terrains priaboniens (calcaires à nummulites et marnes à globigérines). Ph2.
Vers le nord, on voit sur le flanc est de la tête de Vène, son autre terminaison périsynclinale, avec son calcaire nummulitique exploité en carrière. ph3.
On voit également, côté nord, le synclinal de Montmaur à cœur oligocène décalé par rapport à celui de Villard de Montmaur, mais aussi le petit synclinal de la Madeleine.
Ils sont séparés par des anticlinaux. La faille de Châtillon (non visible sur la photo) passe au milieu du synclinal de Montmaur.
Arret 2 :chapelle Ste Philomène.
Le Dévoluy et les aiguilles de Lus dominent en arrière plan. Ph4et 5. Le village de Montmaur se trouve au pied d’une vallée glaciaire suspendue ; la Béoux suit le pied du flanc ouest de l’anticlinal éponyme, et, devant, dominant la plaine alluviale actuelle, une butte, légèrement arquée, laissée par le front du glacier würmien lors du maximum glaciaire, il y a 18000 ans : ce sont les moraines frontales qui dessinent un vallum morainique.
3-vue vers Montmaur
4-Montmaur
5-Montmaur-glacier
A la fin de la glaciation, le glacier a reculé : on peut voir, encore, des fragments de vallum qui montrent ce recul ; la butte qui supporte la chapelle en est un bon témoin. Ph6.
Les eaux issues de la fonte du glacier ont trouvé un chemin entre le relief de Montmaur et le vallum, le désolidarisant ainsi du relief. Aujourd’hui, le Petit Buech passe plus au sud. Ph7. Enfin, la Béoux érode l’extrémité ouest du vallum, laissant voir les moraines frontales. Ph8.
6-recul du glacier
7-vallum et chenal
8-vallum morainique érodé
Arrêt 3 :intersection route de la Cluse D937 et petite route de Montmaur.
On voit les couches de calcaires sénoniens, peu épaisses, bien plissées de l’anticlinal de la Béoux. L’anticlinal plonge vers le sud pour ressortir après le petit Buech, constituant ainsi un ensellement. Cet ensellement (antépriabonien) a permis un dépôt plus large des couches produites par la transgression nummulitique et donc mieux exprimées au niveau de Montmaur. Ph9 et 10
Arrêt 4 :Montmaur – route de la montagne D320.
Dans un des derniers lacets de la route on peut voir le contact entre les calcaires sénoniens de l’anticlinal de la Béoux et les moraines du glacier rissien qui tapissent la surface du synclinal de Montmaur masquant ainsi la molasse rouge. Ph11.
Dans la descente, au niveau des Philippons, on a une vue sur le flanc Est du synclinal. La molasse verte est bien visible ainsi que le pendage de ses couches. Ph12.
Un peu plus bas, on a la succession suivante : molasse rouge, poudingue, molasse verte très redressée (flanc Ouest du synclinal). Ph13
Les poudingues ravinent la molasse rouge ; ils sont recouverts par la molasse verte fortement pentée vers l’Est. Ph14-15-16-17.
9-anticlinal Beoux
10-ensellement
11-contact senonien-moraines riss
12-les Phillipons
13-oligocène-flanc ouest
14-chenal
15-haut du chenal
16-molasse verte redressée
17-molasse Montmaur
Le poudingue a une matrice gréseuse grossière ; beaucoup de galets calcaires ; un grand nombre de ceux-ci sont impressionnés ; sans granoclassement ; on voit mal le tuilage des galets. Un certain nombre de galets sont alpins : quartzites, basaltes verdis, radiolarites rouges. Ils ne montrent pas de métamorphisme et proviennent donc d’un massif type Chenaillet. Ph18-19
Ce sont des écoulements soudains (ravinement), des coulées de débris de cône alluvial comme au Lauzanier (partie supérieure du cône). Ph20
Le synclinal de Montmaur est coupé en deux par la faille de Châtillon. Ph21. Le pendage de la molasse verte à l’entrée du village le montre assez bien. La photo 22 montre l’aspect général du synclinal.
18-galets
19-galets alpins
20-en éventail
21-faille
22-synclinal Montmaur
Arrêt 5 :défilé de Potrachon et la Cluse.
Au défilé de Potrachon, la Béoux et le Rabioux qui descend du Dévoluy avec une forte pente, éventrent le prolongement de l’anticlinal de la Béoux (les côtes). Le sénonien montre une série de petits plis droits qui présentent un flanc court et un flanc long : ceci traduit une poussée modérée vers l’ouest. ph23-24-25.
23-défilé Potrachon
24-Potrachon
25-Potrachon
Au-delà du défilé, vers la Cluse, la Béoux passe dans le flanc ouest du synclinal de Montmaur. On y voit, à droite de la route, les poudingues calcaires fini éocène, anté calcaires nummulitiques (analogues aux poudingues d’Argens –page Barrème). Ph26
Creusée par la Béoux, la molasse verte oligocène est recouverte par les moraines boisées du riss qui cachent le chevauchement du massif du Dévoluy. Ph27.
Avant d’arriver à la Cluse, un regard vers la gauche de la route noud dévoile les aiguilles de Lus au pied desquelles la Béoux prend sa source. Ph28
26-avant la Cluse
27-avant la Cluse
28-aiguilles de Lus
Enfin à la sortie de la Cluse, côté sud, très jolie vue sur le massif du Dévoluy dont on ne voit pas le chevauchement, les moraines du riss qui, instables, recouvrent la molasse oligocène, et, côté nord, la molasse rouge présentant des chenaux ravinants de molasse verte. Les pendages indiquent qu’il s’agit du flanc ouest du synclinal de Montmaur. Ph29-30-31.
29-la Cluse
30-molasse rouge
31-molasse veerte
Arrêt 6 :Châtillon le désert.
Au sud de Montmaur, le synclinal est allongé et très étroit. Au niveau de Châtillon le désert, il est coïncé entre l’extrémité Est de l’anticlinal de Chateauneuf d’Oze (E-W, d’influence pyrénéo-provençale) et le prolongement sud du synclinal de Villard. La faille de Châtillon à composante inverse (probablement associé au chevauchement de Céüze) le recouvre en partie. Le chemin part de la vallée du Drouzet qui traverse l’anticlinal de Chateauneuf d’Oze presque en cluse, l’érodant jusqu’aux terres noires jurassiques (callovo-oxfordien).
Les terres noires laissent vite la place aux marno-calcaires oxfordiens encombrés d’éboulis. Ph32 Dans un virage, de très beaux slumps affectent l’hauterivien. L’érosion a enlevé le jurassique terminal puisque le crétacé inférieur repose sur l’oxfordien. Ph32a Au-dessus de ces niveaux slumpés repose en discordance la molasse verte oligocène du synclinal de Montmaur. Le chemin traverse ensuite les poudingues oligocènes à galets alpins (comme à Montmaur) –ph33. Enfin, en contact anormal (discordance) les calcaires sénoniens bien pentés vers l’Est. Ph34.
32-vue
32a- Châtillon le désert
33-poudingues alpins
34-contacts
35-coupe Châtillon
36-vue Châtillon
Ils sont légèrement chevauchés par la faille de Châtillon qui les met en contact avec le crétacé inférieur, base du synclinal de Villard de Montmaur. Ph35-36.
L’arc de Nice et l’arc de la Roya sont les chaînes subalpines les plus externes au sud des Alpes.
Ils résultent du déplacement des couvertures secondaires et tertiaires du massif cristallin de l’Argentera, décollées au niveau du trias.
L’arc de Nice a une structure plissée puis écaillée au sud (écaille de Beauvoisin, écaille de Monaco). Il est bordé par deux zones de failles décrochantes (FD) qui lui donnent cette forme d’arc. ph a
Cet arc est limité à l’ouest par la FD dextre d’Aspremont et à l’Est par la FD senestre de Breuil-Sospel-Monaco et la FD senestre du Mont Cros. Ces deux FD sont connectées, reliées, par les écailles de Cime de Biancon qui chevauchent vers le sud et accommodent leur mouvement décrochant, ainsi que le chevauchement du Mont Agel.
Il y a deux grandes déformations :
——des plis N140 (anticlinal jurassique de Cap Martin) fin éocène-oligocène, dus au plongement de la plaque européenne sous la plaque apulienne.
—–et des chevauchements N-S postérieurs, miocènes (Mt Agel, fonctionnement des FD qui déplacent l’arc de Nice par rapport à l’arc de la Roya), dus à l’exhumation du massif de l’Argentera.
Le bassin de Roquebrune Cap Martin (RCM) est situé dans l’arc de la Roya, tout contre l’arc de Nice au niveau de la FD senestre du Mont Cros. Il est d’âge miocène. il a fonctionné de l’aquitanien au tortonien.
Sa formation est à relier au fonctionnement de la FD de Mt Cros, donc pendant la mise en place de l’arc de Nice : autrement dit, son remplissage est lié à la mise en place de l’arc de Nice. ph b.
A- géologie simplifiée
B- coupe du bassin
C’est donc un bassin syntectonique. Son épaisseur est maximale à l’aplomb de la FD (400m environ) et les faciès évoluent d’Ouest en Est : brèche près de la FD puis poudingues et grès un peu plus loin. Présence d’olistolithes et de brèches cimentées dans les poudingues qui viennent des reliefs du Mt Cros.
Le bassin était un delta (sédiments fluviatiles et marins, notamment des fossiles), ouvert sur la méditerranée nouvellement créée par la dérive du continent Corso-Sarde. Les cours d’eau venaient du nord, et à cause de la FD, il était asymétrique.
6 arrêts nous ont permis de le découvrir dans son contexte structural.
Arrêt 1 : route du mont Agel. ph1-2-3.
1- vue sur cap Martin
2- mont Agel
3-mt Agel- chevauchement
Sur notre gauche, au sud, l’anticlinal de cap Martin, à cœur jurassique, d’axe N140.
Très belle vue sur Monaco, la Turbie.
On est sur l’arc de Nice, zone des écailles qui chevauchent vers le sud (unité de Beausoleil, unité de Monaco) jusqu’en mer.
Derrière, le mont Agel chevauche les terrains crétacés, en passant sur des anticlinaux d’axe N140. Chevauchement N-S, lié au fonctionnement des 2 FD senestre (Mont Cros et Breuil-sospel- Ste Agnès-Monaco) et du relai chevauchant vers le sud (écailles de Cime de Biancon).
On a donc une vue, un aperçu des deux grandes déformations superposées.
Arrêt 2 : chemin des Vallières. ph4-5-6-7.
On a une vue sur la FD senestre qui affecte le jurassique sup du Mont Cros.
L’éboulis bréchique au pied de la faille passe latéralement à des grès et poudingues.
Au niveau de l’autoroute les poudingues ont un pendage SSE avant de se redresser contre la faille. Leur épaisseur est maximale : environ 400m. ph b.
Les galets ont un tuilage indiquant un sens d’apport N-S. Certains sont cassés perpendiculairement au sens d’apport.
Les galets sont polygéniques ; ils proviennent des terrains secondaires et tertiaires drainés par les anciens cours d’eau qui les ont déposés.
Plusieurs olistolithes et brèches cimentées, monogéniques, sont incorporés dans les grès et poudingues ; ils viennent du relief du Mont Cros et sont tombés dans le bassin en formation lors des jeux de la faille.
4- FD senestre
5- poudingue-grès
6- tuilage
6a- galet cassé
7- olistolithe
8- chenal N-S
9- chenal N-S
Arrêt 3. Virage en épingle avant le chemin de la coupière. ph8-9.
Un chenal au sein des poudingues présente lui aussi un axe N-S. les galets sont polygéniques, la matrice est gréseuse, ils indiquent aussi un sens d’apport N-S.
Arrêt 4. Chemin de la Coupière.
On a une vue sur l’étendue de ce petit bassin de 4km² seulement.
A l’Est, vers Vesqui les poudingues reposent sur l’anticlinal Js de Cap Martin d’axe N140, pli qui correspond à la première phase de plissements qui affecte les arcs de Nice et de la Roya. ph10-11.
10- vers Vesqui
Au nord, sur le chemin, on peut voir le contact entre les poudingues miocènes en discordance sur le crétacé sup marno-calcaire du flanc ouest, érodé, de l’anticlinal de Cap Martin. Pendage 45°S. ph12.
La vue vers le nord est plongeante sur le village de Gorbio bâti sur le crétacé sup chevauché par les écailles de Cime de Biancon qui permettent le mouvement senestre des FD (Ste Agnès – Sospel et Mont Cros). ph13
En se dirigeant vers la FD du Mont Cros, le chemin traverse les brèches. ph14.
Le passage des poudingues aux brèches se fait au niveau de la barrière. ph15.
11- vue cap Martin
12- Coupière- contact-cs-mio
13- Gorbio
14- vue de la Coupière
15-brèche-poudingue
La FD a une composante verticale qui a permis le remplissage du bassin de manière
asymétrique (400m d’épaisseur contre la faille) et provoqué des éboulements qui ont donné cette brèche et les olistolithes au sein du bassin : c’est un bassin syntectonique. ph14-16-17-ph b.
Dans cette brèche on trouve des fossiles marins côtiers : débris de lamellibranches, valves d’huîtres, pectens, et autres. Les écroulements se faisaient dans un delta marin (mélange fossiles, galets arrondis, galets ou blocs anguleux), les cours d’eau arrivaient du nord, de l’arc de la Roya. ph18-19-20-21-phb.
16- brèche
17- brèche
18- débris-fossiles
19- huître
20-pecten
21- débris-oncolites
Arrêt 5. Gorbio. ph22-23-24-25.
Sur la place du village un orme planté en 1713, au tronc creux, est encore décoré de guirlandes.
A la sortie du village, bien visible, le contact entre les marno-calcaires du crétacé sup et les écailles jurassiques de la Cime de Biancon déplacées vers le sud. Chevauchement E-W penté vers le nord qui fait office de relai entre les FD de Ste Agnès-Sospel et du Mont Cros. Sur la route qui conduit vers Ste Agnès une belle faille conjuguée à ce chevauchement.
22- Orme de 1713
23- Gorbio
24- Gorbio- chevauchement
25- F secondaire
Arrêt 6. Ste Agnès. ph26-27-28-29.
Village littoral le plus haut d’Europe 680m au fort de la ligne Maginot.
La vue est unique sur la baie de Menton. Perché au dessus de la FD, le muret empêche d’avoir le vertige.
-Le village de Castellar dans le crétacé sup est chevauché par le relief jurassique qui ferme l’horizon vers l’Est.
-Le bassin flexural (priabonien, oligocène) de Menton, est très boisé. Deux cours d’eau le traversent du nord au sud, venant de deux synclinaux non visibles de ce point de vue.
Ce bassin flexural est plissé E-W, mais aussi contre le chevauchement de la Cime de Biancon.
–Jeu des FD (failles décrochantes) en senestre, associé aux bassins carbonifères (Plan de la Tour, Rouet qui est son prolongement dans le Tanneron, Reyran). –330-300MA
–Rejeu, au final, de ces FD en dextre. –300-280MA ph1
C’est au cours de cette dernière étape que s’est formé puis a évolué le bassin carbonifère de Plan de la Tour. C’est un bassin syntectonique, lié aux jeux multiples de la FD Grimaud.
Cette faille sépare l’unité des Maures W de l’unité des Maures E. Toutefois, selon G.Crevola et JP.Pupin (1994), entre les Maures W et la faille de Grimaud s’intercale l’unité de la Garde Freinet composée surtout d’orthogneiss et de micaschistes à sillimanite. Unité formant un anticlinal et ramenée en surface lors de l’écroulement de la chaîne par le rejeu en FN (failles normales) de l’unité des Maures W (unité de Bormes). ph2
D’abord hémigraben, c’est à-dire bassin subsident limité par une seule faille comme celui de Lioux dans le Vaucluse. ph3
3-fossé de Lioux
1-Maures
2-carte et coupe-G.Crevola et JP.Pupin
Il reste de cette période des sédiments datés par les fossiles de la fin du Westphalien (315-305MA) et des sédiments de type coulées de débris, c’est-à-dire mélange de débris et d’eau qui se déplace en masse par gravité dans les cônes alluviaux, voire torrentiels, jusque dans les étendues lacustres qui parsèment le bassin en formation. Ph4
Affecté par les injections magmatiques, il est traversé dans sa partie nord par des filons de rhyolite. Sur sa bordure Est, le granite d’anatexie de Plan de la Tour est injecté le long de la FD Grimaud. Il repose sur sa bordure Ouest sur le granite de l’Hermitan qui constitue un cœur anticlinal dans l’unité de la Garde Freinet. Il a subi par la suite des compressions, des cisaillements qui l’ont déformé, redressé, écaillé (mais non métamorphisé), lui ont fait chevaucher son substratum micaschisteux au sud ou granitique au nord (gr de l’Hermitan). Il n’en reste, en surface, qu’une faible partie.
A l’issue de son travail sur ce bassin, Cl.Rousset (2000), géologue de l’IGAL, en a fait la représentation qui figure sur la photo 5. Les coupes de la D72 au nord et de la D74 au sud du bassin nous ont révélé une grande partie de sa structure.
4-cône
5-coupe-bassin
Coupe D72 de l’Est vers l’Ouest sur un peu plus de 2 km depuis le lieu dit « les Pierrons » jusque 800 à 1000m avant le hameau de Langoustoua. –ph6
Le hameau des Pierrons se trouve sur un relief formé par le granite du Plan de la Tour. C’est un granite d’anatexie crustale provenant de la fusion partielle de la croûte continentale. Daté de 301 à 304 MA, c’est un granite tardif –ph6a. Roche grenue, il contient du quartz, des feldspaths plagioclases, des feldspaths alcalins (orthose) souvent mâclés, du mica noir (biotite) et du mica blanc (muscovite) –ph7.
6a-Pierrons-granite
6-carte géol-D72
7-macle-pde la Tour
Le torrent Marri Vallat coule le long de la faille de Grimaud bordée sur le côté Est par une migmatite mylonitisée (gneiss migmatitiques orientaux –ph8-9 Le contact avec le carbonifère très redressé n’est pas visible mais très proche du pont qui enjambe le ruisseau –ph10.
8-D72-Claudins
9-Claudins
10-pont Claudins-carb
Quelques centaines de mètres plus loin, une ancienne carrière a entamé un filon de rhyolite, lave qui s’est épanchée dans la partie Nord du bassin de Plan de la Tour, ce qui l’a élargi par rapport à sa partie Sud -ph11
Le carbonifère dans cette partie nord du bassin présente des sédiments détritiques de grès grossiers (coulées de débris, de chenaux en tresses) alternant avec des grès plus fins et même pélitiques (schistes charbonneux) : on est dans la partie distale du cône alluvial où le cours d’eau en tresses s’étale dans la vallée –ph12-13-14 et 4. Les schistes charbonneux contiennent quelques fossiles de fougères (Calamites, Pecopteris) –ph15-16 qui poussaient dans la vallée.
11-filon rhyolite
12-grès grossier-grès fin
13-grès et schistes
14-col 205
15-houiller-calamites
16-pecopteris
Au col 205 (altitude) on atteint la partie Ouest du bassin qui devrait reposer normalement en discordance sur le cœur anticlinal de l’unité de la Garde Freinet, en l’occurrence, le granite de l’Hermitan. –ph1 et2.
Une petite carrière abandonnée permet de voir ce granite tardif, lui aussi, clair, à grains fins de quartz, feldspath et mica noir -ph 17-18.
Cependant, les observations de terrain sont les suivantes :
——écaillage du carbonifère (crochon de faille visible au col 205 –ph19)
Un premier contact avec le granite de l’Hermitan est repérable un peu plus loin et le petit cours d’eau le Langastoua a creusé son lit amont le long du contact faillé. –ph 20-21-22.
17-granite-carrière
18-granite Hermitan
19-crochon- col205
20-contact vu de l’Ouest
21-contact vu de l’Est
22-contact vu vers le sud
——écaillage du substratum (granite de l’Hermitan).
Plusieurs écailles de granite au sein de lambeaux de carbonifère sont visibles le long de la route sur une centaine de mètres –ph23-24-25.
23-borne 11
24-écailles de granite
25-écailles
Cet écaillage du granite est dû à la forme irrégulière du pluton granitique et à la mise en transpression senestre du bassin, initiée au niveau de la faille de Grimaud. Des parties se sont alors détachées du pluton, se sont fortement redressées et ont migré vers le sud au sein du bassin carbonifère. –ph26.
La suite de la coupe permet de voir le flanc Ouest de l’anticlinal de l’unité centrale de la Garde Freinet. Faisant suite au granite de l’Hermitan, les micaschites à minéraux et les gneiss de l’unité de Bormes Est apparaissent au niveau d’un virage en épingle abandonné.
Ces roches sont disposées en synforme –ph27-28, et reposent une centaine de mètres plus loin sur les gneiss migmatitiques de la Garde Freinet -ph29, par l’intermédiaire d’une roche mylonitisée ou brèche mylonitisée -ph 30-31.
26-carte et coupe
27-virage amont D72
28-micaschistes-virage aval
29-U.GF-gneiss
30-mylonite ou brèche
31-contact U.GF-U.Bormes Est
La photo 32 résume sur une coupe les observations effectuées sur la D72 et la D74.
32-résumé-coupe D72
Coupe D74 de l’Est vers l’Ouest sur 2 km depuis le quartier du Vernet à Plan de la Tour.
Le bassin carbonifère est étroit dans sa partie sud : 1,2 km par la D74 tortueuse ; donc bien moins qu’un km de large. Le village de Plan de la Tour est construit sur le granite éponyme qui affleure vers l’ouest jusqu’au quartier du Vernet où il est en contact avec les gneiss migmatitiques orientaux qu’on trouve jusqu’à Ste Maxime. ph 33-34-35.
33-granite PdT
34-granite PdT
35-gneiss orientaux
Cependant, ici, ils n’affleurent que sur quelques dizaines de mètres et sont mylonitisés ; la faille de Grimaud, non visible, doit passer à leur niveau et marque la fin de l’unité des Maures orientales. ph36. Affleurent alors quelques mètres de leptynites et amphibolites plissées, altérées qui appartiennent à l’unité centrale de la Garde Freinet (CLA) –ph37-38.
36-migmatites
37-CLA
38-CLA-gros plan
C’est après seulement, que les premiers sédiments carbonifères apparaissent sous forme de poudingues alternant avec des niveaux pélitiques –ph 39. Le paysage correspondait à une vallée avec sa plaine d’inondation et ses chenaux. Le virage suivant permet d’avoir une bonne vue de ce flanc Est du bassin carbonifère qui n’est pas en contact avec la faille de Grimaud, contrairement à sa partie Nord. ph40-41.
39-poudingue-carbonifère
41-bordure Est
On aborde alors la partie Ouest du bassin où les observations sont nombreuses. :
Les strates sont très relevées, leur pendage vers l’Est est important –ph 42. Les conglomérats forment des barres dans le paysage –ph40-41 : ce sont des coulées de débris massives typiques d’un réseau en tresses ; chenaux et levées alternent –ph 42-43- et traduisent la force du courant pour déplacer ces conglomérats : on est dans la partie chenalisée du cône fluviatile –ph4- non loin de la faille dont le jeu facilite les apports ; les galets sont d’ailleurs plus gros –ph 44. En de très nombreux points, les galets sont cisaillés, tirés vers le sud. Ils n’ont pas formé d’écailles comme sur la D72, mais ces cisaillements traduisent les forces subies alors que la diagénèse était déjà terminée –ph44-45-46-47.
42-forte inclinaison
43-coulée massive de débris
44- galets cisaillés
45-galets cisaillés
46- galets cisaillés
47-galets cisaillés
On atteint enfin la zone de contact avec le substratum du bassin constitué par des micaschistes de l’unité de Bormes Est. La notice de la carte géologique indique que ces micaschistes sont en concordance avec les sédiments carbonifères, et, de fait, ils sont bien inclinés, eux aussi –ph48. Toutefois, au niveau du contact, il y a, sur une quinzaine de mètres une zone plissée où il est difficile de distinguer ce qui est substratum et ce qui est sédiment : le contact entre le bassin et son substratum est une zone plissée –ph49.
48-micaschistes
49-plis
Enfin, les gneiss de la Garde Freinet succèdent aux micaschistes et affleurent jusqu’au village du même nom –ph50-51. ph 32-52-53– schéma synthétique et carte géologique simplifiée.
50-gneiss-gros plan
51-gneiss
32-résumé coupe D72
52-Maures
53- carte géol- D74
En résumé, ce qu’on voit en traversant le bassin carbonifère de Plan de la Tour est loin de ressembler au simple hémigraben qu’il devait être au début du Westphalien.
Les compressions exercées au cours de l’exhumation de la chaîne varisque l’ont affecté, rétréci, redressé ses couches, cisaillé les galets de ses conglomérats et déformé en particulier son flanc Ouest qui est écaillé au nord et plissé au sud. -ph54.
Sédiments particuliers liés aux turbidites sableuses dans le bassin Vocontien
Lorsqu’on consulte les cartes géologiques concernant le bassin Vocontien, on constate que les terrains marneux de l’aptien et de l’albien sont qualifiés de marnes bleues et les étages gargasien et albien ne sont pas différenciés. Pourquoi ?
Une partie de l’explication, visible sur le terrain, est d’ordre stratigraphique :
——Dans un bassin, les dépôts sont généralement superposés. C’est le cas pour le bassin Vocontien qui présente une sédimentation continue du callovien (terres noires) jusqu’au turonien. Sédiments caractéristiques d’un bassin et de son talus : série de marnocalcaires plus grossiers dans le talus, plus fins au cœur du bassin. ph 1-2
Cette superposition est parfois perturbée par des avalanches de débris –calcarénites- liées à la progradation de la plateforme carbonatée urgonienne sur le bassin et/ou des slumps comme ici sous la crête du Chalmel où plusieurs zones de slumps marquent les instabilités (séismes) liées à l’ouverture du bassin Vocontien à l’hauterivien. ph 3
1- Bevons-marnocalcaires
2- vieux Bevons
3- crête Chalmel sud
——Parfois, au cours de son histoire, suite à de fortes avalanches de débris, de turbidites massives, les couches sont profondément érodées, formant des canyons abrupts, qui se remplissent de sédiments plus récents pouvant se retrouver plus bas que les sédiments (plus anciens) du fond du bassin avant érosion. Les dépôts ne sont plus superposés mais emboîtés. ph4
C’est ce qui se passe du gargasien à l’albien où les calcarénites sont remplacées par des grès grossiers à glauconie, suite à l’ennoyage de la plateforme carbonatée urgonienne. S’installe alors, une sédimentation marneuse (marnes bleues, milieu profond) malgré le serrage qui commence avec par exemple la surrection du bombement durancien qui va être suivi par le chevauchement Ventoux-Lure. Les turbidites gréseuses provenant des marges du bassin dévalent le talus et s’étalent dans le bassin, perturbant la sédimentation des marnes bleues. ph5
4-chenal greseux dans marnes bleues
5-turbidites
——–Dans les chenaux de ces turbidites sableuses (gréseuses après diagénèse), d’une épaisseur d’au moins 1m, on trouve des boules de grès.
Ces boules ont une origine diagénétique. Elles ont en leur centre un nucleus qui peut être un ou plusieurs galets mous carbonatés, arrachés à la pente du talus par la turbidite. ph6-7-8. Une cimentation carbonatée centrifuge va être plus poussée autour des galets mous que dans l’ensemble du sédiment sableux que constitue la turbidite. La cimentation cesse lorsque le stock de carbonates en solution apporté par l’eau de mer circulante au sein de la masse sableuse est épuisé. Les boules de Rosans sont les plus spectaculaires ; elles viennent de la marge Ouest du bassin Vocontien (marge ardéchoise). .ph 4-5-9-10-11.
6-galet mou-Barrême
7-galets mous
8-turbidites et galets mous
9-boules de Rosans
10-boules de Rosans
11-Rosans
Celles d’Ongles, Carniol, Bevons, viennent de la marge Sud (pentes de Lure).ph 5-12-13-14-15.
12-Ongles
13-Ongles
14-Carniol
15-Noyer sur Jabron
C’est dans les bassins de ce type qu’on recherche aujourd’hui les gaz de schiste.
Quel en est le principe ?
Le gaz de schiste est du méthane CH4 qui provient de la dégradation de la matière organique piégée dans les sédiments (roche mère). Dégradation d’origine bactérienne pour des températures inférieures à 50°C, voire un peu plus.
La migration du méthane (mais aussi de tous les autres hydrocarbures liquides) vers le haut est possible si la roche mère est perméable ou fracturée. Ainsi du bitume formé à l’oligocène dans la plaine de la Limagne suinte à la cadence d’un litre par jour (c’est peu !) en suivant une faille qui n’est autre que la cheminée du petit volcan du Puy de la Poix, situé en Limagne, non loin de l’aéroport de Clermont-Ferrand. ph16-17-18. Arrivé en surface, ce bitume perd ses éléments les plus volatils et devient très visqueux. ph19. Cependant, dans la plupart des cas, la migration est bloquée par une couche imperméable en antiforme ; les produits vont alors s’accumuler dans une roche magasin où ils imprègnent la porosité de cette roche.
16-puy de la Poix
17-puy de la Poix
18- la Poix-bitume
19- la poix-dégazage
20-exemple
Ce qu’on appelle vraiment gaz de schiste est du méthane encore contenu dans sa roche mère qui est imperméable. Il se trouve piégé dans les micropores de la roche ou adsorbé sur les particules en feuillets des argiles : on ne peut donc l’extraire par les moyens habituels que sont les forages.
La technique d’exploitation du gaz de schiste est donc de rendre la roche mère perméable par fracturation hydraulique associée à des forages horizontaux.
Exemple ph20.
Dans un bassin, on fore à 2000m de profondeur. La pression lithostatique répond à la formule suivante : P litho = mgz en pascals. m = masse volumique de la roche sédimentaire soit 2,5g/cm3 ou 2500kg/m3 g = accélération de la pesanteur soit 10m/s2 et z la profondeur en mètres.
Donc P litho = 2500x 10×2000 = 5.107 Pa
Après forage, l’eau injectée à 2000m est à la pression : m = 1g/cm3 ou 1000 kg/m3
P eau = 1000x10x2000 = 2.107 Pa
Donc si on ajoute, avec de gros compresseurs, à l’eau du forage, une pression supérieure à 3.107 Pa, la pression du liquide injecté sera supérieure à la pression lithostatique. Il va s’insinuer entre les feuillets argileux, fracturer la roche, écarter les bords de la fracture qui va se propager et donc rendre la roche perméable. Pour peu qu’on ajoute à l’eau surcomprimée du sable, il ira, lui aussi, s’insinuer dans les fractures et empêcher qu’elles ne se referment lors de l’arrêt de la surpression à la fin du forage. Le méthane (ou autres hydrocarbures) migre le long de ces nouvelles fractures, atteint le tube de forage et remonte en surface où il doit être stocké dans des réservoirs ou évacué par des gazoducs.
C’est ce qui s’est produit naturellement dans le bassin Vocontien, en particulier dans ce qui est aujourd’hui la vallée du Jabron, entre l’albien et le cénomanien, à partir de turbidites sableuses de l’albien moyen.
Y a-t-il eu émission en surface de méthane ou autre hydrocarbure ? L’érosion est passée par là et /ou le bassin n’était pas assez profond pour que du méthane se forme.
Suite à la lecture d’articles de G.Friès, O.Parize, JL.Rubino et surtout de la thèse de Damien Monnier 2013, nous sommes allés voir sur le terrain, dans la vallée du Jabron, entre les communes de Bevons et Noyer sur jabron(04), non loin de Sisteron.
Cette partie du bassin Vocontien constitue aujourd’hui un synclinal d’axe E-W ; c’est le plus au sud des Baronnies. Son flanc nord a un fort pendage vers le sud -ph21, tandis que son flanc sud est chevauché par la montagne de Lure. ph 22-23.
21- flanc Nord
22- Jabron
23-Jabron-interprétation
ph 24 -Emboîtés dans les marnes bleues, 3 chenaux de turbidites sableuses : le chenal 1 (albien moyen) et le chenal 2 (albien supérieur) sont parallèles à l’axe du synclinal donc E-W. le chenal 3 (albien sup-cénomanien inférieur) est perpendiculaire à l’axe du synclinal, donc N-S.
Des failles normales tronçonnent les chenaux 1 et 2. ph24.
Le chenal le plus visible est le chenal 1. Les autres sont au sommet de ravines très abruptes et très hautes et sont donc inaccessibles ; de plus, l’érosion a tout enlevé au-dessus de ces chenaux. Ne restent, bien visibles, que les témoins sédimentaires issus du chenal 1 sur quelques kilomètres en étendue et sur plus de 200m en hauteur.
Voici le chenal 1 ; des boules de grès y sont bien représentées –ph25-26. On peut voir des boules de grès issues du chenal 3 près du château de Pécoule au pied du relief que domine le chenal 3. –ph24-27-28.-29.
24- carte très simplifiée
25-chenal1
26-boules de grès-chenal 1
27-boules-Pécoule
28-chenal 3
29-surface-erosion-chenal3
Entre fin albien et fin cénomanien inférieur, par fracturation hydraulique, de l’eau et du sable (avec peut-être du méthane et/ou autres hydrocarbures) s’injectèrent dans les marnes bleues vers le haut et vers le nord, à partir du chenal 1 (pour les deux autres chenaux, il n’y a plus de témoins sédimentaires). Des sills (couches parallèles aux sédiments) s’insinuèrent dans les marnes bleues, mais aussi des laccolites (injection sableuse à fond plat et dessus bombé). Sills et laccolites ont pu passer dans des niveaux supérieurs des marnes bleues par des filons (dykes) en forme d’aile d’avion (wings).ph 30 et colline du Puy-ph31-32-33-34.
30- sill-chenal 1
31- sill
32-vue générale
33- laccolite-sill
34-wing
Plusieurs autres phases de fracturation hydraulique ont injecté, toujours à partir du chenal 1, des dykes (filons qui traversent à l’emporte pièce les sédiments en place). ph35-36-37.
On peut voir des dykes qui se recoupent, d’autres qui passent dans des sills ou des wings.ph 38-39-39a.
35- dyke qui remonte
36- dyke vertical
37-dyke vertical
38- dykes se recoupent
39-dykes-wing-laccolite
39a- dyke-laccolite
On peut constater, également, que certains dykes sont plissés et d’autres, au même endroit, ne le sont pas. Ces fracturations hydrauliques ont donc bien connu plusieurs phases espacées dans le temps.
ph40-41 : le dyke plissé à droite a été lithifié, a subi une compression (les sédiments aussi) qui l’ont plissé avant que ne s’injecte le dyke de gauche qui, lui, n’a pas subi de déformation.
40- vue dykes
41- dyke plissé ou non
42- figures
Toutes ces injections ont transporté des fluides (eau et sable) jusqu’à ce que le chenal 1 (turbidite sableuse) soit lithifié, transformé en grès. Les dernières injections ont formé des dykes de calcite-ph42 ou déposé de la calcite en bordure de dykes déjà lithifiés-ph43.
Des marqueurs de la propagation de ces injections sont visibles par endroits :
Wings (écoulements vers le haut-ph34), flute cast (figures de courant-ph44), structures en plumes –ph45-46-47-48. Ces marqueurs indiquent une propagation vers le haut et vers le Nord et l’Est-ph49 ainsi qu’ un régime d’écoulement turbulent.
43- calcite
44- flute cast
45- plume
46- plume
47- dyke
48- figures-écoulement
Les nombreuses failles ont facilité la propagation de ces injections-ph50.
49- turbidites
50- dyke – faille
Ces fracturations hydrauliques provenant des chenaux non encore lithifiés ont des causes :
——tectoniques telles que : formation de failles dans le bassin Vocontien, avec ou non liquéfaction des couches secouées (phénomène de thixotropie), surcharges dues aux slumps, aux turbidites, début du plissement qui va former le bombement durancien.
—–sédimentaires : taux de sédimentation important début cénomanien, enfouissement du chenal 1 sous 300 à 600m de sédiments (d’où surcharge).
Déshydratation des marnes (smectites) avec la profondeur. Cette eau va aller dans les chenaux non lithifiés plus perméables que les marnes environnantes et augmenter la pression jusqu’à provoquer une injection de sable liquéfié.
Finalement, cette sortie nous aura montré des sédiments très particuliers liés aux turbidites sableuses. Sédiments qui paraissaient très naturels dans un bassin, ne semblaient pas poser de problèmes, jusqu’à la lecture des articles de ces géologues avertis qui ont aiguisé notre curiosité.
Complément : ph 51-52 grès albien d’un dyke centimétrique vu à la loupe.
On voit surtout du quartz, un peu de glauconie verte, un peu de calcite ferrifère marron. La bordure du dyke est altérée. Aucune porosité visible.
51- grès albien
52- grès albien
53- colline du Puy
ph53- autre vue sur la colline du Puy ph54- vue sur Pierre Avon, affleurements les plus à l’Est. ph55- débris d’ammonites dans les marnes. ph56- pendage des marnes rebroussé au contact d’un dyke. ph57-58- dykes et structures en plume. ph59- dyke de calcite.
Cet itinéraire, qui traverse la partie Ouest des Maures (jusqu’à la faille de Grimaud), complète l’itinéraire qui passe par la côte littorale. Il permet de voir des roches qui n’affleurent pas sur le littoral (amphibolite de la Verne, gneiss à calcite de Collobrières, carbonifère de Plan de la Tour…). On y retrouve toutefois les anciens sédiments marins (phyllades, micaschistes), le socle qui les supportait (gneiss de Bormes), la subduction continentale et l’épaississement crustal (métamorphisme, volcanisme avec les amphibolites)-ph1-. Les plis sont toujours aussi difficiles à voir pour nous, mais les coupes réalisées par des géologues chercheurs nous les montrent. Ainsi, on peut comprendre que la répétition des amphibolites autour de Collobrières, des gneiss de Bormes, et des micaschistes à minéraux est due à la tectonique, aux plis serrés, pratiquement isoclinaux qui affectent le massif pendant la collision-ph2. On peut voir également les anciens chevauchements qui ont rejoué en failles normales lors de l’exhumation (faille de la Garde Freinet). ph3. De plus, la route est pittoresque, les paysages sont superbes et le point de vue à 360° au-dessus de la Garde Freinet est un véritable bonheur pour les yeux.
1-collision
2-coupe des Maures
3-Maures
Arrêt1 : Pierrefeu.
Pierrefeu domine la plaine de Cuers, permienne et les alluvions du Réal Martin et de ses affluents.
Le village est bâti sur des quartzites et quartzophyllades, roche gris cendré avec Quartz, séricite. Riche en Microplis, quartz d’exsudation parallèle à la schistosité. Ces roches proviennent d’une ancienne série marine de type flysch, présentant donc une alternance de grès et marnes, ce sont d’anciennes turbidites. Les Graptolites du Fenouillet leur donnent un âge de 420Ma- silurien. ph4-5-6.
4-alternance
5-quartzophyllades
6-Pierrefeu-faille
Une faille effondre le bassin permien ; faille E-W qui traverse le massif. ph7-8.
—–Le permien est constitué de grès pélitiques rouges qui deviennent grossiers, puis, à partir du pont sur le Réal Collobrier, ils passent à des conglomérats, car la faille sur le bord Sud du bassin permien à Pierrefeu passe sur le bord Nord du bassin permien à partir du pont -ph9. D’ailleurs aux abords du domaine de la Portanière, la route passe sur la faiile qui sépare les terrains métamorphiques du bassin permien dans lequel coule le Réal collobrier –ph10.
Une terrasse quaternaire du réal collobrier est visible le long de la route et le tuilage des galets indique le sens du courant qui les a déposés -ph11.
7-faille-contacts
8-faille
9-permien conglomératique
10-la Portanière
11-tuilage des galets
Faciès schistes verts (SV), zone à chlorite, Elles sont donc descendues vers 10 km de profondeur à des températures avoisinant les 300°C, lors de l’épaississement crustal pendant la subduction continentale.
Arrêt 2 : D88 vers le Temple.
On y voit les quartzites du Temple et les phyllades qui contiennent quartz, mica blanc séricite, mica noir biotite, épidote, chloritoïde bien cristallisé. ph12-13. Roche gris de fer, homogène, se débite en dalles de qqs cms. Ancien sédiment pélitique marin qui alternait avec des sables siliceux, donc ancienne turbidite, là aussi. Faciès SV, zone à chlorite, chloritoïde, grenat. Métamorphisme un peu plus poussé.
12-quartzites du Temple
13-phyllades
Arrêt 3 : Collobrières.
On y rencontre 3 roches : micaschistes, amphibolites, gneiss à calcite.
——- micaschistes des Berles : gris de fer comme les phyllades et bicolores (blanc argent et gris sombre). Ils sont boursouflés par les minéraux : quartz, micas blancs,
Grenats, tourmaline, chlorite et biotite obliques /schistosité. Ils sont plus métamorphisés. On les voit mieux en prenant sur 1km la petite route de Notre Dame des Anges (D39). ph14. Dans le village et autour de l’église St Pons,-ph15-16-
Orthoamphibolite, c’est un ancien basalte. Le caractère alcalin lui donne une origine continentale (comme les volcans d’Auvergne). Au milieu de sédiments marins, ils devaient être sur le plateau continental qui appartient à la croûte continentale tout comme certains volcans d’Auvergne étaient dans des lacs (volcans de Limagne, ou volcans surtseyens du Puy en Velay).
Je rappelle que les amphibolites de la plage de Sylvabelle étaient à la limite continent –océan et que les éclogites de la plage Tahiti étaient en milieu océanique.-ph21.
L’amphibolite est utilisée dans le village comme pierre ornementale –ph22.
17-amphibolite
18-amphibolite
19-amphibolite
20-hornblende à la loupe
21-carte- G.Crevola
22-bornes
———gneiss à calcite, gris-verts, veinés de calcite blanche ou rose parallèle à la schistosité qui pend vers l’ouest. ph23 à27.
23-pendage-gneiss
24-gneiss-pendage
25-gneiss à calcite
27-gneiss à calcite
Tantôt massifs et durs, tantôt avec une schistosité marquée. Quartz, albite (Fplagio), microcline (FK), micas blanc, biotite verte, épidote, magnétite, tourmaline, hornblende et calcite (dernier minéral qui a cristallisé).
C’est un ancien sédiment marneux plus ou moins riche en calcium métamorphisé qui reposait sur les basaltes (amphibolites aujourd’hui). Faciès amphibolite, zone disthène, staurotide, biotite.
Arrêt 4 : Chartreuse de la Verne. ph28.
La chartreuse de la Verne fut fondée en 1170. Occupée par des moines chartreux qui devinrent propriétaires de plus de 3000ha, elle prospéra. Les moines furent chassés en 1792, au moment de la révolution. En ruine, elle a été restaurée et elle accueille depuis 1986 des moniales.
Sur la route qui y conduit : gneiss de Bormes, puis micaschistes à 2 micas, grenat, tourmaline, puis plus riches en disthène, staurotide, grenat et riches aussi en quartz.-ph29-30-31. Gneiss de Bormes : alternance de lits clairs et de lits sombres, Quartz, FK –microcline, Fplagio-oligoclase, grenat, biotite, muscovite, chlorite, cordiérite caractère alumineux (Al et Mg) –ph32-33.
28-chartreuse de la Verne
29-micaschiste
30-grenats
31-staurotide
32-gneiss
33-gneiss-loupe
Souvent oeillés —- le protolite était un granite porphyroïde. Donc orthogneiss (socle qui supportait les sédiments). Parfois, il y a moins de feldpaths, ils deviennent micaschisteux.
La cordiérite provient de la destruction de la biotite, de la dissolution des feldspaths, et de la fusion du quartz. La biotite est instable à partir de 750°C (diatexites, +40%liquide) ce qui peut aboutir à la migmatitisation ; d’ailleurs sur la notice de la carte géologique ils sont appelés gneiss migmatitiques –ph34. Ils se sont formés lors de la subduction continentale, de l’épaississement crustal.
—–au-dessus de la Chartreuse, amphibolite avec hornblende, andésine, serpentine .
Ancien basalte métamorphisé. Même faciès amphibolite, zone disthène, staurotide, biotite.
Remarque : la roche en fronton et autour de la porte d’entrée de la Chartreuse – péridotite serpentinisée- provient d’une ancienne carrière proche du village de la Môle –ph35.
34-gneiss migmatitique
35-porte-péridotite
36-carte
Arrêt 5 : contact unité de Bormes et unité de la Garde Freinet. –ph36 à39.
37-contact
38-micaschiste à minéraux
39-micaschistee à sillimanite
2ieme poteau : unité de Bormes avec micaschistes à minéraux (grenat, staurotide, biotite, muscovite), au-dessus de gneiss micacés voire micaschistes, à biotite et sillimanite (microscopique) donc profondeur et température plus importantes. Le contact chevauchant ayant rejoué en faille normale lors de l’exhumation, a mis en surface ces roches enfouies plus profondément : c’est l’unité de la Garde Freinet décrite par G.Crevola et JP.Pupin (1991). Faciès amphibolite zone à sillimanite. La petite butte côtée 226m est constituée d’orthogneiss à sillimanite –ph40.
40-pt226- gneiss à sillimanite
41-carrière
Arrêt 6 : ancienne carrière. –ph41.
Elle exploitait des micaschistes à sillimantite. On ne voit plus les boursouflures provoquées par les minéraux. La foliation est plus fine.
Arrêt 7 : vers le pont sur la Giscle.(ancienne carrière). –ph42 à44.
42-carrière -granite
43-affleurement granite
44-granite-Hermitan
Granite de l’Hermitan qui est le cœur de l’anticlinal constitué par l’unité de la Garde Freinet., unité ramenée en surface lors de l’écroulement de la chaîne par le rejeu en faille normale de l’unité de Bormes. Granite à grains fins de quartz, feldspaths et micas noirs. Age 330Ma. Faciès amphibolite, solidus franchi.
Arrêt 8 : bassin carbonifère, entre le pont et Grimaud. –ph45 à 47.
45- CLA
46-micaschistes
47-Grimaud
On retrouve l’extrémité sud du bassin carbonifère de Plan de la Tour, représentée par des amphibolites et leptynites et surtout des micaschistes jusqu’aux abords de Grimaud où la faille de Grimaud est bien visible au niveau d’un grand rond-point.
Le bassin carbonifère, affaissé, est en contact avec le granite.
Arrêt 9: oratoire ND de Miremer. –ph48 à50.
48-Miremer-affleurement
49-orthogneiss-Miremer
50-Miremer-micaschiste
Orthogneiss de la Garde Freinet, non porphyroïde, à grains fins, riche en biotite. Présence de cordiérite.
On y retrouve aussi des micaschistes à sillimanite.
Arrêt 10 : point de vue au-dessus de la Garde Freinet.
Nous voici à nouveau dans les gneiss de Bormes qui dominent le village.
La faille de la Garde Freinet passe juste au niveau du village. La mylonite qui la jalonne et la matérialise est visible dans le grand virage en épingle dans la montée, un peu avant ce point de vue. –ph51-52.
Cette faille a rejoué en FN et a mis à l’affleurement l’unité de la Garde Freinet qui était sous celle de Bormes. –ph53.
51-faille
52-mylonite
53-la Garde Freinet
On retrouve l’orthogneiss de Bormes avec quartz, FK microcline, Fplagio oligoclase, grenat, biotite, muscovite, cordiérite ainsi qu’une vue imprenable –ph54-55.
54-orthogneiss de Bormes
54a- orthogneiss de Bormes
55-point de vue
Si on reporte sur les photos 56 et 57 les différents arrêts effectués, on se rend bien compte que la partie ouest des Maures a subi une subduction continentale qui l’a plissée, métamorphisée et a engendré du volcanisme alcalin.
Le Velay est l’une des grandes provinces volcaniques françaises.
Les volcans sont alignés selon la direction N135. Photo1 : carte géologique très simplifiée
—- Sa partie Ouest, entre Allier et Loire, en grande partie sur le horst de Chaspuzac constitue le Devès. Le volcanisme est surtout strombolien avec 150 cônes basaltiques dont le mont Devès point culminant de cette partie ouest. il y a aussi un certain nombre de maars dont le cœur est occupé par un lac (lac du Bouchet, Coucouron), par des cultures (Landos) ou par une narse (la Sauvetat, Issanlas…). ph2 à 5.
1-carte simplifiée
2- lac Bouchet
3- Landos-maar
4-Sauvetat-Burel
5-Issanlas -narse
Sa marge NE couvre une partie du bassin du Puy.
Volcanisme de 3MA à 0,8Ma avec 2 paroxysmes 2MA et 1MA.
—– Au centre, le bassin du Puy, bassin d’effondrement paléogène. Il a reçu fin tertiaire et quaternaire, les sédiments de la paléo-Loire et de la paléo-Borne (sables et grès, surtout).
—– Sa partie Est comprend le fossé de l’Emblavès et ses sucs (volcans phonolitiques), le haut plateau basaltique de St Front , Fay sur Lignon, le Monastier,
Et le pays des Boutières (graben, aussi) dominé par les sucs phonolitiques (Mezenc point culminant du Velay 1752m, Gerbier des Joncs, Gouleïou, Montfol…). ph6 à8.
6-Mezenc
7- Gerbier
8-Gouleïou
La photo 9 présente une coupe Est-Ouest du Velay.
9-coupe Est-Ouest
Les laves du Velay appartiennent à la série alcaline.
4 types d’appareils volcaniques correspondant à 4 dynamismes éruptifs sont représentés dans le Velay.
———-Tout d’abord, le plus abondant, le cône au dynamisme strombolien.
Le magma est fluide, les gaz s’échappent facilement. Les explosions projettent des bombes, des scories, des lapillis qui s’accumulent autour du point de sortie et constituent le cône, relief constitué par accumulation de projections et de coulées. ph10 à 13.
10-cône
11-cône- mt Bar
12-projections-Mt Briançon
Quand une carrière entaille un cône –ph14, on peut y reconnaître 2 faciès caractéristiques :
Un faciès bas de cône noirâtre, les projections riches en fer sont assez refroidies pour que l’oxydation du fer ne puisse plus se faire.
Un faciès cœur de cône rougeâtre, proche du cratère où les projections dont la température dépasse encore 600°C (point de Curie), sont oxydées, chaque explosion provoquant un appel d’air.
Lorsque le magma est bien dégazé, la lave s’écoule en longues coulées aux orgues élégantes. ph15.
13-projections-Vourzac
14-mt Briançon
15-coulée Chilhac
De nombreux cratères sont égueulés ; la lave se déversant dans le sens de la pente a emporté les projections au fur et à mesure de leur dépôt. ph16.
Certains cônes sont très pentus et il peut se produire des glissements sur un flanc du cône ; les conditions météo doivent y jouer un rôle. ph17-18 Mt Briançon.
16-Freycenet
17-glissement-mt Briançon
18-glissement
On peut voir également des filons adventifs traverser un cône strombolien. ph19 volcan de Vourzac.
Certains cratères furent remplis par un lac de lave. L’érosion ayant emporté les projections constituant le cône, la lave plus résistante reste en relief ; les gerbes d’orgues sont alors impressionnantes. Ici le Peylenc-ph20.
19- filon-Vourzac
20-lac de lave-Peylenc
21-vue Queyrières
Parfois, le cône a disparu par érosion et a dégagé la lave occupant la cheminée, la disposition des orgues nous permet alors de reconstituer le cône disparu. ph21-22-23-Volcan de Queyrières), ph24-Neck d’Arlempdes. Remarque : une coulée dans une vallée affluente de la Loire, très étroite, est venue buter contre le neck –ph25.
22-schéma
23-neck-Queyrières
24-Arlempdes
La face des prismes étant perpendiculaire au refroidissement on ne voit que les faces des prismes horizontaux lorsque l’érosion a entaillé profondément la cheminée. ph26 Queyrières). Dans tous les cas, outre les orgues, les coulées ont aussi des plans de fluidalité. et leur mesure permet de retrouver les directions d’écoulement de la lave. Queyrières, écoulement vertical, vers le haut- ph27, coulée de Chilhac ph28.
Les coulées de plateau n’ont pas d’entablement ; elles ont deux parties : la colonnade et la fausse colonnade. Elles ont coulé sur un sol qui a été recuit et qu’on retrouve parfois sous la coulée, quand l’érosion le permet. –ph29-30.
25-coulée-Arlempdes
26-Queyrières
27-Queyrières
28-plans-Chilhac
29-Taulhac
30-sol cuit
Les coulées superposées peuvent provenir du même volcan ou de volcans différents.
Le plus souvent les coulées empruntent le chemin suivi par les rivières, gênant provisoirement leur écoulement, provoquant même la formation de barrages. Elles ont alors un entablement dû à la circulation d’eau (pluie) dans la coulée ; la fausse colonnade est souvent enlevée par érosion.-ph31.
Les rivières creusent un nouveau lit épargnant souvent une partie des coulées qui sont alors en inversion de relief, avant qu’une autre coulée suive à nouveau le lit récemment formé. –ph32 à 34- Rocher de Prades.
31-rocher de Prades
32-paleovallée-Prades
33-deux paléovallées
34-gros plan
Sur le plateau de Fay sur Lignon, ou sur le plateau du Devès, les coulées sont empilées.
Les rivières les entaillent et forment des cascades élégantes. ph35 cascade de la Beaume avec une chute de 27m.
Dans la descente vers Goudet, le long du ravin, on peut voir plusieurs coulées empilées dont une bien visible datée de 2,3MA, reposant sur deux niveaux de projections –ph36- en face, on retrouve l’empilement des coulées et le volcan de Montagnac au cône percé de grottes troglodytiques. Ce volcan a émis une coulée très vitreuse, à cassure conchoïdale qui affleure sur la route un peu plus bas. ph37 à39.
Tout au fond de la vallée de la Loire, dans les terrains migmatitiques, et au-dessus d’une terrasse alluviale, la coulée la plus récente datée de 1MA. ph40-41.
35-la Beaume-cascade
36-coulée-23MA
37-Montagnac
38-coupe de la vallée
39-coulée vitreuse
40-migmatites
41-Goudet
——–deuxième type d’appareil volcanique, le dôme, au dynamisme péléen. ph42.
Le magma riche en silice est très visqueux. Les gaz ont du mal à s’en échapper. Etant à une température élevée, ils ont un pouvoir explosif énorme, faisant sauter le « bouchon » qui entre dans la composition des panaches de cendres et blocs de 10 à 30 km de hauteur et des nuées ardentes (coulées pyroclastiques) qui déferlent sur les flancs à plus de 300 km/h. ph43- nuée de phonolite au col du Pertuis. La nuée contient des éléments fins à grossiers, des blocs de socle et de laves diverses, ph44.
42-dôme
43-col du Pertuis-nuée
44-col du Pertuis-détail
La lave s’extrait difficilement de la cheminée à coups d’explosions et de nuées et se dresse dans le ciel obscurci en une masse sans cratère : le dôme.
Ne pouvant pas couler, la lave s’écroule et forme une ceinture d’éboulis au pied du relief. ph45-Gerbier, ph46-Sara- qui est un filon annulaire de grande taille son encaissant (socle granitique) a été modifié sur plusieurs mètres d’épaisseur, à son contact. Le granite est poreux, corrodé par les gaz riches en CO2 et pH élevé, le quartz devenu pulvérulent, blanchâtre : Il a subi une métasomatose –ph 46a.
45-Gerbier
46-suc de Sara
46a-granite modifié-Sara
Si la lave est très siliceuse, il se forme une véritable aiguille –roche pointue, dent du Mezenc en rhyolite. Les plans de fluidalité attestent de l’ascension de la lave. ph47 à49.
47-dents du Mezenc
48-roche pointue
49-roche pointue
Si la lave l’est un peu moins, il va se former une coulée courte et épaisse, constituant un dôme coulée. – ph50 phonolite de l’Alambre. Quelquefois, la lave va s’écouler en une épaisse et courte coulée dans une paléo-vallée –ph51- la Tortue (phonolite). Dans tous les cas, le dôme étant formé par une lave on va y trouver des orgues avec les faces des prismes rayonnantes. ph52-Gouleïou.
50-Alambre
51-Tortue
52-Gouleïou
Souvent le dôme est hérissé de pointes qui s’écroulent rapidement, en quelques jours, tel le suc de Monac en trachyte très dur. ph53-54.
Les laves de ces dômes, de la série alcaline, sont différenciées (trachyte, phonolite, rhyolite) ; elles ont subi une cristallisation fractionnée en séjournant dans des chambres magmatiques de moins en moins profondes, donc à des températures de moins en moins élevées. Les cristaux apparaissent dans un ordre donné par la suite de Bowen (olivine, pyroxènes, amphiboles, feldspaths plagioclases….). Les liquides s’enrichissent en éléments dits incompatibles (riches en silice, sodium, potassium) qui vont former micas, feldspaths potassiques (sanidine) et même quartz dans la rhyolite de roche pointue –ph55-56. Ces magmas sont visqueux et leur richesse en amphibole qui peut retenir de l’eau, leur confère un caractère explosif accru –ph57- trachyte du suc de Monac.
53-suc de Monac
54-Monac-orgues
55-diagramme
56-bowen
57-Monac-trachyte
Enfin, entre Arnissac et Recharinges, entre le Meygal et le Lizieux, on peut voir un volcan phonolitique un peu particulier. Après une première éruption, les parois du dôme se solidifient. Une reprise de l’éruption intervient alors, et, sous la poussée du magma et des gaz, les flancs du dôme s’ouvrent, laissant passer des nuées pyroclastiques. Après l’éruption, l’érosion va enlever toute la partie supérieure du dôme.il ne reste aujourd’hui que sa partie basale éventrée avec des panneaux de phonolite bien séparés.-ph58-59.
58-éclatement du dôme
59-Arnissac
——–troisième type d’appareil volcanique, le maar, au dynamisme phréatomagmatique.
Lorsque le magma, quelle que soit sa composition chimique, rencontre au cours de sa montée une nappe phréatique, l’eau s’échauffe et entre en surpression jusqu’au moment où la vapeur engendrée a une force supérieure au poids des roches sus-jacentes. Alors, une série d’explosions très violentes se produit, perçant à l’emporte pièce les terrains qui sont alors projetés à une dizaine de kms de hauteur. Le creux formé appelé maar s’agrandit par effondrement de blocs de socle dans la cheminée -ph60-61. Le maar est entouré par un croissant surbaissé de roches brisées provenant du sous bassement, avec un peu de magma sous forme de bombes en chou fleur –ph62. Ces dépôts de déferlantes basales sont lités. ph63 à 66 maar de st Front.
60-maar
61-schéma de maar
62-bombe en chou fleur
63-st Font-lac
64-st Front
65-st Front
Ce volcan en creux, peut ensuite être occupé par un lac de cratère. ph 67 Issarlès.
Après la formation du maar, l’éruption peut se poursuivre sans intervention de l’eau qui a été vaporisée. Un cône strombolien va alors succéder au maar –ph68 Vourzac ou Mont Burel –ph69 . Les tufs lités sont très riches en éléments du socle –ph70.
66-st Front-détails
67-Issarlès
68-Vourzac
69-Mt Burel
70-tufs lités
Le maar a pu se former à côté d’un cône volcanique comme le lac Martial à côté d’un petit cône strombolien qui l’a précédé (cas rare) -ph71-72.
Certains maars ont été recouverts et enfouis par des coulées plus récentes que l’érosion, en inversant les reliefs, a mis à jour – rocher de Prades au bord de l’Allier, ph73. Les brèches pyroclastiques sont bien visibles sous les coulées avec ses éléments de socle, riches en granite à dents de cheval –ph74. Certains maars sont en voie de comblement – Chaudeyrolles –ph75-75a. Le maar le plus profond est celui de la Sauvetat, avec 90m de profondeur et 1,5km de diamètre –ph76.
71-maar st Martial
72-maar
73-rocher de Prades
74-Prades-détails
75-Chaudeyrolles
75a-Chaudeyrolles
76-la Sauvetat
——–enfin le quatrième type d’appareil volcanique, le volcan surtseyen, audynamisme hydromagmatique. ph77-78.
On ne le trouve que dans le bassin du Puy en Velay qui est un fossé remblayé dès l’éocène par des sédiments lacustres. L’activité volcanique a débuté vers 6MA et s’est poursuivie jusqu’à des époques récentes (villafranchien et pléistocène) notamment avec les volcans surtseyens.
On a pu suivre en direct une éruption de ce type en 1963, où au sud de l’Islande, l’île de Surtsey a vu le jour. –ph79-80-81.
77-surtseyen en éruption
78-surtseyen après éruption
79-Surtsey
80-Surtsey
81-surtsey
82-palagonitisation
Lorsque la lave atteint le fond de l’océan atlantique, le choc thermique généré par la rencontre entre la lave chauffée à plus de 1000°C et l’eau de mer à moins de 10°C provoque des explosions qui fragmentent la lave qui s’accumule près de la cheminée.
Des panaches de vapeurs s’élèvent en altitude jusqu’à 6 km puis se chargent en cendres et, au fur et à mesure que le volcan se rapproche de la surface. Des gerbes de lave noire fragmentée sont de plus en plus abondantes et retombent, se soudent, construisant peu à peu l’appareil sous marin.
Les scories soudées sont très perméables et se gorgent d’eau chauffée qui permet l’altération très rapide des fragments de lave vitrifiés, en argile jaune, appelée palagonite. La palagonitisation est précoce et commence par l’extérieur des scories. Les carbonates, la silice, les zéolites vont indurer cette palagonite qui va consolider l’anneau pyroclastique qui se construit autour de la cheminée –ph82. L’anneau palagonitisé devient une roche très dure exploitée pour la construction.
Des effondrements dans la cheminée par tassement font que le volcan a un aspect aplati et les vagues viennent saper les côtes de l’île dont les bords sont abrupts. Lorsque l’eau n’intervient plus, le dynamisme change et devient strombolien –ph81.
Ce qu’on ne voit pas dans le bassin du Puy, car il ne reste que les parties sous lacustre des appareils. Ainsi, le plus complet, le volcan de Cheyrac montre les caractères décrits précédemment –ph83. On voit bien l’anneau de tufs consolidés les effondrements dans la cheminée et les bords abrupts.
Quand une carrière exploite le volcan, on voit des effondrements de panneaux de l’anneau dans le cratère, alors que les bords sont normalement inclinés. –St Roch Langeac ph84-85-86. L’érosion a pu emporter le cône, ne laissant que la cheminée, comme à Polignac-ph87 .Ou même que la partie basse de la cheminée (diatrème) comme on peut le voir dans la ville du Puy en Velay -ph88.
83-Cheyrac
84-st Roch
85-st Roch
86-st Roch
87-Polignac
88-Aiguilhe
Certains volcans surtseyens ont subi une évolution dans le sens beaucoup d’eau, moins d’eau et plus d’eau du tout et donc sont passés d’un dynamisme hydromagmatique à un dynamisme phréatomagmatique, puis à un dynamisme strombolien.
Ainsi, le marais de Limagne a commencé son histoire par une éruption surtseyenne : une rivière, sur le horst de Chaspuzac, a dû être barrée par une coulée du Devès et former un lac. Les tufs palagonitisés étaient exploités à Beyssac. La carrière est aujourd’hui fermée, mais on peut en voir quelques affleurements (moins beaux) en bord de chemin –ph89-90. Son histoire s’est poursuivie par de formidables explosions qui ont formé le maar visible aujourd’hui, avec son croissant pyroclastique. Enfin des volcans stromboliens se sont construits autour des lèvres du maar (le Vesseyre au sud, le Pouzat, au nord)- ph91à 93.
94-la Denise
89-Beyssac-carrière
90-palagonite
91-marais de limagne
92-marais de limagne
93-croissant pyroclastique
La Denise a également enregistré les trois phases : dans la carrière, on voit bien la phase surtseyenne avec ses dépôts jaunâtres palagonitisés. Le maar n’est pas visible, mais la phase strombolienne occupe presque toute la carrière. On y voit les faciès cœur et bas de cône, une cheminée d’alimentation (ou gros filon), des effondrements avec failles normales. Ce cône a émis une coulée : la plaine de rome datée de 1,07MA –ph94-95.
Le volcan de St Roch à Langeac est passé du type surtseyen au type strombolien en fin d’éruption –ph96.
Du sommet du Cheyrac, on peut constater que les volcans surtseyens autour du Puy en Velay ont la même altitude qui correspond à la hauteur du niveau du lac qui existait à cette époque villafranchienne – ph97.
95-la plaine de Rome
96-st Roch
97-vue du Cheyrac
Pourquoi un lac ?
Le volcanisme du Devès (3 à 0,8MA, villafranchien-pléistocène) déborde vers l’Est, au-delà du Puy en Velay –ph1, provoquant ainsi la formation d’un barrage de la paléo-Loire et la naissance d’un lac en amont.
Au lieu-dit méandre de Farges –ph98, entre la Loire et la route, il y a une séquence fluvio- lacustre de 150m d’épaisseur, datée de 2,5MA à 2MA. Au niveau de la route affleure un poudingue qui montre une reprise d’activité érosive de la paléo-Loire, c’est-à-dire que le barrage n’existe plus. Cependant, au-dessus du poudingue, on voit très bien des sédiments lacustres. Le barrage, donc le lac, s’est reformé vers 2MA. Enfin, une coulée du Devès recouvre le tout –ph99-100.
98-méandre de Farges
99-Farges
100-Farges
Genèse des magmas :
Les laves du Devès, de la série alcaline, proviennent directement du manteau par fusion partielle des péridotites.
Des enclaves de péridotites, dans le cœur des bombes basaltiques, nombreuses, ont été arrachées au manteau –ph101, vers 50 ou 60km de profondeur. De plus, le rapport 87Sr/86Sr = 0,7031, signe l’origine mantellique du magma.
101-coeur de bombe
(le rapport dans la croûte = 0,710 et dans le manteau = 0,702).
Les laves alcalines du Velay oriental (phonolites, trachytes,rhyolite), se sont formées par cristallisation fractionnée dans des chambres de moins en moins profondes. Le rapport se situe entre 0,7033 et 0,7035, sans grands changements.
Par contre il y a une légère contamination du magma trachytique du suc de Monac par légère fusion de la croûte au contact du magma dans la chambre ; le rapport est 0,705.
Cette cristallisation fractionnée, ainsi que la quantité d’eau présente, permettent de voir coexister en des lieux si proches, ces 4 types de volcans si différents.
Le fossé de Bauduen est le fossé varois situé le plus à l’Est. ph1
Fossé en forme de gouttière, long de 13 km pour une largeur de 1,25 km. ph2
On ne voit pas, comme dans les autres fossés, s’il est limité par des FN (failles normales). Il s’effile vers le Sud et disparaît un peu avant la petite commune de Vérignon.
Le soubassement de ce fossé est jurassique au Sud et jurassique avec un peu de crétacé inférieur au nord (Ouest de Bauduen). Roches qui se sont formées dans une mer ouverte vers le Nord. Emergé à partir du milieu du crétacé (bombement provençal), il présente donc une lacune du crétacé supérieur (on trouve un peu plus au Sud de la bauxite, témoin de cette émersion). Son remplissage tertiaire est continental. Puis, le bassin, après le dépôt des sables bleutés, s’effondre (mais on ne voit pas de FN) ou s’affaisse, formant une gouttière synclinale (les FN ne sont pas obligatoires) qui va protéger le remplissage tertiaire. Au-dessus, tout est enlevé par érosion. Il n’y avait probablement qu’un seul bassin englobant les fossés varois. Ce bassin unique, constituant ainsi le bassin flexural le plus à l’Ouest avec celui de Montmaur (05). ph3.
1- fossés nord varois
2- fossé de Bauduen
3- les bassins flexuraux
Il n’y a pas de dépôts miocènes ici hormis un peu de miocène continental du côté d’Aiguines. La région est hors d’eau et subit une karstification intense.
Fin miocène, chevauchement des Alpes sur le flanc Est du bassin de Bauduen. (le bassin flexural est incorporé à la chaîne alpine).
Au mio-pliocène, le bassin flexural actuel (bassin de Valensole) se comble de sédiments. Il empiète un peu sur le bassin de Bauduen en une belle discordance. ph4
Une partie de ce bassin de Valensole est, à son tour, incorporée à la chaîne alpine comme on peut le voir à Trévans. ph5
Au quaternaire, il n’y a que quelques terrasses alluviales et le ravinement dû à l’enfoncement du Verdon suite à la crise messinienne (surcreusement des gorges).
4- situation des bassins flexuraux
5- Trevans
5a- fossé de Bauduen-les 8 arrêts
Les arrêts : ils permettent d’étayer ce qui est dit en introduction. Ph5a
1——- pont de Ste Croix :
Le barrage construit de 1970 à 1974 est un barrage voûte qui contient 767 millions de m3 d’eau et produit 142Gwh/an. Son lac de 11km de long a noyé le tout petit village de Fontaine l’évêque et celui de Les Salles sur verdon qui a été reconstruit au-dessus du niveau du plan d’eau. ph6
La résurgence de Fontaine l’évêque a été aussi noyée. Elle a un débit de 2 à 6 m3/s et de 13 m3/s en crue. ph7 Son eau vient des pertes du Verdon, de l’Artuby et du Jabron ainsi que du karst du plateau de Canjuers.
6- barrage de Ste Croix
7- fontaine l’Evèque
8-jurassique sup
2—– jurassique supérieur :
Calcaires massifs blancs 3 à 500m d’épaisseur. Cassure blanche. Faciès de plateforme carbonatée à polypiers, oursins, algues….ils sont surmontés par des strates moins épaisses. Le tout pend vers l’Est. ph 8-9.
3——-valensole1 : mio-pliocène. Bassin flexural actuel en voie d’incorporation à la chaîne alpine à Trevans, par exemple.
Ici, non plissé et en discordance sur une surface d’érosion affectant le jurassique supérieur et le crétacé inférieur. ph 10. On y voit surtout des marnes ocres, jaunes, rouges en couches métriques et des poudingues (chenaux). ph 11
9-jurassique terminal
10- discordance
11- miopliocène- Valensole
4——– crétacé inférieur : marno-calcaires jaunâtres (valanginien et hauterivien non séparés). Riches en fossiles. ils ont le même pendage que le jurassique supérieur. ph12-13.
La vue sur Bauduen est exceptionnelle :
—– On y voit le chevauchement de roche Tramas et roche Téolière sur le bassin de Bauduen : ph14.
12- crétacé inf
13- fossiles
14-vue sur Bauduen
Un éboulis de pente cache le contact, mais on voit bien le jurassique qui repose sur les sables bleutés tertiaires, et ce, sur tout le flanc Est du bassin de Bauduen.
Les sables bleutés étant le cœur du synclinal, tout le flanc Est se trouve chevauché par le jurassique. Chevauchement alpin qui date de fin miocène (il y a des dépôts continentaux miocène vers Aiguines- voir dernier arrêt). Le poudingue de Valensole n’est pas affecté. Le chevauchement est donc antérieur. Il est synchrone des chevauchements des arcs de Castellane et de Digne.
——On y voit également la klippe de la chapelle Notre Dame. ph15.
15- klippe Notre Dame
Le jurassique supérieur repose par une surface horizontale sur les sables bleutés. Il est déconnecté des autres terrains jurassiques. Il se trouve 1 km avant roche Tramas, donc chevauchement sur le bassin d’1 km, mais le chevauchement total est plus important, il faut rajouter l’amplitude du chevauchement de roche Tramas dont l’ampleur est inconnue (il recouvre au minimum le flanc Est du synclinal de Bauduen).
5———klippe. ph16-17-18.
Une petite incursion sur la klippe nous permet de voir, près du niveau de l’eau, des ravines qui entament les sables bleutés. Ils se poursuivent sous les eaux du barrage. Ils sont riches en quartz, des paillettes de mica blanc brillent. Au-dessus, des éboulis du jurassique supérieur qui constitue la klippe. (propriétés, campings, végétation abondante interdisent l’accès au jurassique en place).
16- ravines
17- sables bleutés
18-blocs de Js sur sables bleutés
6——– près de St Barthélémy.
Les couches du crétacé inférieur ont un pendage prononcé vers l’ENE. De nombreux fossiles sont dégagés par l’érosion et jonchent le sol. ph19-20. Au-dessus, les marnes et calcaires rougeâtres, continentaux, (ils renferment des fragments de coquilles d’oiseaux) de la base de l’éocène. Le crétacé supérieur est absent, suite à l’émersion du bombement provençal. ph21. Puis une fine couche de marnes blanchâtres –ph22- et les calcaires fétides à bithynies bien peu visibles, ici –ph23. Les sables bleutés leur font suite mais on les voit mieux au prochain arrêt.
19-St Barthelemy – crétacé inf
20- fossiles du Ci
21- base des sables bleutés
22- marnes blanches
23-calcaire à bithynies
7———sables bleutés. ph24-25-26.
Ils affleurent rarement, mais on peut en voir un peu avant d’arriver à Bauduen, avec des argiles et des grès.ils sont micacés, riches en quartz, et à la loupe, on peut voir des minéraux tels que : grenat, staurotide, tourmaline .ils proviennent des Maures, au Sud, amenés par des cours d’eau. La mer était au nord (la Méditerranée n’existait pas encore).
L’âge est discuté depuis 50 ans. Pour les uns il serait éocène et pour d’autres qui y ont trouvé des potamides, il serait oligocène. Le fossé synclinal se forme juste après le dépôt des sables bleutés.
24- sables bleutés- coeur du bassin
25- sables bleutés- détails
26- loupe
8———vers le sud st André, puis Darré vers Vérignon. ph27-28.
Le bassin se resserre, devient très étroit et disparaît. Le jurassique chevauche presque totalement les sables bleutés. Pendage vers l’Est du flanc Ouest et flanc Est chevauché, ce qui lui donne un air de monoclinal.
27-Majastre
28- la Darre
9———– un crochet vers le pont d’Aiguines, au bout du lac de Ste Croix, permet de voir le miocène moyen à faciès continental. La mer est plus à l’Ouest –ph29- le faciès, ici, est fluviatile et/ou lacustre, les fossiles l’indiquent sans conteste -ph30.
Les couches du miocène moyen pendent vers l’Ouest –ph31. Le chevauchement alpin est postérieur à ces dépôts. Il date de la fin du miocène. Des épandages quaternaires reposent en discordance sur ce miocène moyen –ph32.
29- langhien
30- miocène continental
31- miocène
32-discordance sur miocène
Le bassin de Valensole (bassin flexural actuel) s’est étendu tout autour de Bauduen et sur la rive gauche du lac de Ste Croix. Il y a laissé des sédiments un peu partout et en discordance,
Au quaternaire, les petits cours d’eau ont creusé dans le fossé de Bauduen leur vallée, suite à l’enfoncement du Verdon, provoqué par la crise messinienne puis les glaciations, ce qui lui donne sa configuration actuelle.
Complément à l’arrêt 6- près de St Barthélémy. –ph 32a à 32f.
Entre les marnes éocènes et les calcaires à bithynies, on peut voir quelques strates de calcaire blanc (sous la pellicule d’altération). C’est un calcaire carié par des microcodiums (voir page microcodium).
Les parties saines et les parties cariées sont bien visibles et les structures des microcodiums sont reconnaissables à la loupe.
Le village de Quinson, situé sur le cours du Verdon, se trouve au centre d’un fossé étroit (2km maximum), long d’une douzaine de km jusqu’à Montmeyan. ph1.
Ce fossé, limité par des falaises hautes de 150m environ (failles), est un graben. Un barrage implanté en amont de la faille orientale, pour compléter l’équipement hydraulique du Verdon, bâti de 1972 à 1974, a une hauteur de 44m et une longueur de 122m, avec une culée en rive gauche (pour la renforcer). C’est une voûte épaisse (8m à la base, 3m en crête). Il retient 19 millions de m3 d’eau et produit 100Gwh/an d’électricité. ph2-3-4.
La grotte de Baume Bonne, qui a donné de riches collections paléontologiques exposées dans le musée de préhistoire de Quinson, se trouve juste au-dessus du plan d’eau, en rive droite du Verdon. ph5-6.
1- Quinson
2- barrage de Quinson
3- barrage-Quinson
4-culée
5-retenue-barrage
6- de la grotte
L’industrie lithique traduit une évolution progressive depuis le paléolithique inférieur jusqu’au paléolithique moyen, soit une histoire longue de 300 000 ans environ : c’est le plus ancien site occupé en Provence. ph7. Comme pour les autres fossés nord varois, le soubassement est jurassique supérieur, roche formée dans une mer ouverte au nord. Emergé à partir du milieu du crétacé (bombement provençal), il présente une lacune du crétacé supérieur. On trouve de la bauxite, témoin de cette émersion, un peu plus au sud. Son remplissage tertiaire est continental. Après le dépôt des sables bleutés, le bassin s’effondre, protégeant ainsi de l’érosion les dépôts du cœur synclinal (sables bleutés). Au-dessus, tout est enlevé par érosion. ph8-9.
7- une vitrine du musée
8-bassins tertiaires
9-géologie-Quinson
Il n’y avait probablement qu’un seul bassin englobant les fossés varois. Ce bassin unique, constituant ainsi le bassin flexural le plus à l’Ouest avec celui de Montmaur (05). ph10.
Au mio-pliocène, le bassin flexural actuel (bassin de Valensole) se comble de sédiments. Une partie repose encore sur le jurassique supérieur (côté Est) en une belle discordance.
Une partie de ce bassin de Valensole est, à son tour, incorporée à la chaîne alpine comme on peut le voir à Trévans. ph11-12.
10- les bassins flexuraux
11-situation des bassins flexuraux
12- Trevans
Au quaternaire, l’enfoncement du Verdon, suite à la crise messinienne, crée les gorges qui font la beauté unique de cette partie de la Provence.
4 arrêts sont nécessaires pour appréhender la structure du fossé. ph13.
———-arrêt1 : Quinson, faille Est.
On a une vue sur toute la largeur du fossé avec le village de Quinson et la faille Ouest où les calcaires du jurassique supérieur chevauchent un peu la bordure ouest du fossé. Fossé rempli par les sables bleutés, peu visibles avec la végétation et les cultures. ph14-15-16.
13- les arrêts
14-bassin-Quinson
15-côté Est
16-côté Est
17-côté Est-détail
Ici, on se trouve au bord de la faille Est qui est une faille normale (FN). Quelques failles secondaires soulèvent des panneaux de Js comme on peut le voir en bord de route. ph17.
Ce jurassique supérieur est un calcaire massif, de plateforme carbonatée (bombement provençal) ; de nombreux fossiles sont visibles dont des débris de rudistes, des nérinées. Il présente quelques surfaces structurales avec des bioturbations, mais aussi des joints stylolithiques (joints pression-dissolution formés au moment de la diagénèse). ph18 à 23.
18-jurassique sup massif
19- rudistes
20- nérinées
21- surface structurale
22- bioturbations- Js
23- joints stylolitiques
———arrêt 2 : Quinson, faille Ouest.
La faille normale qui a abaissé, de ce côté, le centre du fossé a rejoué en petit chevauchement et poussé en avant, vers l’Est, une écaille de Js. ph24-25-26.
24- côté Ouest
25- côté Ouest
26- détail
Cette écaille a comprimé le crétacé inférieur qui présente de petits crochons au contact du Js. Le front de l’écaille, en rive droite du Verdon, est déformé, plissé ; un pli synforme , au niveau du parking, est bien visible et son flanc ouest est verticalisé. Le restaurant-pizzéria, en bord de route, est construit juste sur le chevauchement de l’écaille sur le crétacé inférieur. ph27-28-29.
27- écaille rive droite
28- écaille rive gauche
29- pizzeria
La vue sur le Verdon, à la sortie du barrage de Quinson est splendide et, du pont, on peut voir l’entrée des basses gorges qui aboutissent au lac d’Esparron et au barrage de Gréoux-les-Bains. ph30-31.
30- vue vers l’Est-Verdon
31- entrée basses gorges
———–arrêt3 : Montmeyan.
+++En venant de La Verdière par la D30 et dans la descente qui conduit à Montmeyan, on circule sur le jurassique supérieur massif. Les couches sommitales sont moins épaisses, et disposées en bancs réguliers séparés par des bancs marneux peu épais. ph32-33.
Un virage prononcé révèle la faille Ouest du fossé de Quinson-Montmeyan qui met en contact, ici, le jurassique supérieur et le crétacé supérieur abaissé, formant une petite écaille poussée en avant sur les sables bleutés, coeur du fossé synclinal. ph34 à 36.
Des stries obliques montrent que cette faille a rejoué en décrochement. ph37.
32- Js massif
33- Js en bancs
34- F. Montmeyan
35- F. Montmeyan
36- F. Montmeyan
37- stries
+++A l’entrée de Montmeyan, on peut avoir une idée plus précise de ce crétacé supérieur-paléocène dont une partie est appelée grès à reptiles car on y a trouvé des fragments de coquilles de dinosaures. ph38.
On y voit des grès renfermant des micas blancs, des microconglomérats à éléments provenant du massif des Maures, des marno-calcaires présentant des stratifications obliques : c’est une formation continentale fluviatile. ph 39 à 42.
38-entrée de Montmeyan
39- grès
40- microconglomérat
41- marno-calcaires
42- stratifications obliques
+++Le village de Montmeyan est, quant à lui, bâti sur une bande allongée de jurassique supérieur en plein milieu du fossé tertiaire. C’est une klippe qui provient du bord ouest du fossé, preuve, s’il en est, du chevauchement de cette bordure
43- vue
44- klippe
45- Js désorganisé
ouest sur le fossé. ph43-44-45.
————–arrêt 4. coeur du fossé vers St Maime à Quinson. ph46 à 52.
46-marnes éocènes
47-calcaire à bithynies
48-bithynie
48a- bithynies
48b-bithynies
48c-bithynies
49-sables bleutés
50-sables bleutés
51-stratifications obliques
52-stratifications obliques
A Quinson, en prenant le chemin de St Maime (ruine), on peut voir une surface structurale à bioturbations dans les calcaires du crétacé inférieur.
Après avoir traversé le Beau Rivé, petit affluent du Verdon, on monte dans les marnes rouges éocènes à œufs d’oiseaux. On atteint vite une petite barre calcaire présentant des moules externes mal conservés de bithynies, gastéropodes d’eau douce à saumâtre. Au-dessus, la végétation dense et les cultures ne permettent de voir les sables bleutés que dans le bas talus du chemin. Des stratifications obliques sont bien visibles. Le faciès est le même que dans le fossé de Bauduen, les minéraux aussi : quartz abondant, mica blanc, grenat, staurotide, tourmaline. Minéraux provenant du massif des Maures, amenés par des cours d’eau allant vers la mer située au nord à cette époque.
Quelle époque ? L’âge est discuté depuis 50 ans. Pour les uns il serait éocène et pour d’autres qui y ont trouvé des potamides, il serait oligocène. Le fossé synclinal se forme juste après le dépôt des sables bleutés.
On ne voit pas de phase alpine comme à Bauduen, mais il y a un petit chevauchement de la faille ouest qui était une faille normale à l’origine. Ce chevauchement pourrait dater de la phase extensive liguro-piémontaise, c’est-à-dire pendant le rifting oligocène qui a précédé la dérive du bloc corso-sarde.
Le jeu d’un bloc du socle, peu profond, aurait pu réactiver le diapir de Barjols ; la couverture se serait un peu déplacée chevauchant ainsi la partie ouest du fossé de Quinson. ph8 et 53.
Richesses géologiques de Provence: la montagne de Lure.
Texte de ma conférence. Plan : Après avoir situé la montagne de Lure (au sens large), je retrace son histoire géologique à partir des roches qui affleurent. J’évoque ensuite un aspect de sa morphologie qui la rend unique : son relief karstique.je termine enfin par son évolution actuelle.
La montagne de Lure culmine à 1748m -ph1. Elle appartient au bloc Provence qui est limité à l’Ouest par la faille de Nîmes, au Nord par la crête Ventoux-Lure et à l’Est par la FMD. Ce bloc tourne dans le sens des aiguilles d’une montre provoquant de nombreux et puissants séismes : FNîmes-Courthezon 1769 magnitude 6 à 6,9 ; FMD 1909 Lambesc- 2012 Volx –ph1a-2-3.
1- Lure
1a- bloc Provence
2-séismes
Histoire :
Au début du trias, il y a 250Ma, la région était immergée avec 2 grandes fosses de 11km de prof près de Salon et près d’Orange, 5000m sous Lure, alors qu’à l’Est de la FMD la profondeur était bien moindre (1000 à 2000m) –ph4-5.
3- séisme 2012
4- couverture
5-coupe Valensole-Forcalquier
Il faudra toute l’ère secondaire et une bonne partie du tertiaire pour remplir cet espace. Les roches les plus anciennes qui affleurent datent du crétacé moyen (barrémien_130MA). A cette époque une grande PFC borde la fosse vocontienne, dépendance de l’océan alpin (jura, ardèche, ventoux-lure, plateaux de vaucluse) –ph6-7. La mer est chaude, peu profonde. Les fossiles : coraux et rudistes vivent dans le même milieu. Les rudistes vont disparaître vers la fin du crétacé, les coraux sont très menacés aujourd’hui –ph8. Les paysages devaient ressembler aux Bahamas avec des eaux laiteuses riches en plancton dont les squelettes calcaires forment les roches si blanches de Lure et du Ventoux –ph9-10.
6- PFC-barrémien
7- coupe PFC
8- rudistes- musée Urgonia
9- Bahamas
10- barrémien
Les terrains suivants- aptien 125MA-bédouliens- sont surtout représentés par des roches calcaires compactes qui forment de belles falaises, comme la falaise de la Madeleine à Lioux, par exemple, haute de 80 m et longue de 7km, elle borde le ½ fossé de Lioux à remplissage tertiaire. Elle est activement exploitée par Perasso entre Mallefougasse et Chateauneuf Val St Donat –ph11-12—12a.
11- Lioux- falaise
12- hemigraben
12a- Perasso-carrière
A l’albien et au cénomanien- 110 à 94MA, les dépôts sont sablo-argileux puis calcaréo-gréseux. Ils constituaient des dunes sous-marines sur le plateau continental ; donc milieu un peu plus profond.
Cette zone est aujourd’hui le pays des ocres entre Apt, Rustrel et Viens. On est sur le bombement Provençal constitué, à l’albo-cénomanien, d’un chapelet de terres émergées –ph13. Les ocres se sont formées en 3 phases : -ph14collet de Flaqueirol.
1- Transport par le vent des sables siliceux venant du massif central et dépôt dans la mer alpine sur le plateau continental à une profondeur maximale de 200m . les voiles bactériens transformèrent alors les éléments biodétritiques calcaires – test de foraminifères, fèces, restes de cadavres…) en argile néoformée-la glauconie, de couleur verte.
2- émersion du bombement Provençal sous climat tropical avec forêt importante et sols très épais.
3- Altération de ces sols.
Voici les grès verts glauconieux : on reconnait des grains de quartz, de glauconie, du mica et le ciment calcitique –ph15
13- bombement
14- Flaqueirol
15- grès verts
Premier stade d’altération : les ciments calcaires et les organismes calcaires des grès sont dissous puis, alignement de grains ferrugineux qui donnent une couronne marron à la périphérie des grains de glauconie –ph16.
Deuxième stade : un plasma beige à marron argilo-ferrugineux a envahi les ciments qui disparaissent ; les plages noires (de fer) s’insèrent dans la glauconie par des « golfes de corrosion » –ph17-18.
et, en fait, kaolinite + goethite constituent les ocres dont la couleur varie avec le pourcentage de goethite par rapport à la kaolinite. Plus bas, la goethite est elle aussi solubilisée, il ne reste que la silice des grains de quartz.
Le fer transporté peut cristalliser plus bas et donner des grès ferrugineux.
Au dessus, il y a une dynamique pédologique : la cuirasse ferrugineuse contient 50% de quartz et 50% de fer. Les quartz sont désilicifiés et remplacés par la goethite in situ.
Au final, on aboutit à un profil d’altération (qui peut être différent selon le lieu où on se trouve –ph19-20.
19- ocres
20- sahara
Le Collet de Flaqueirol marque la limite entre les terres émergées et la mer alpine –ph21-22.
21- Flaqueirol
22- Viens- vue
Ici, à Mallefougasse, à Montlaux, ces mêmes terrains, riches en glauconie, renferment des fossiles marins (Exogyres-huitres de Montlaux, par exemple) avec coraux, gastéropodes et même ammonites qui datent ces terrains-ph23à 26.
23- albien- Mallefougasse
24- exogyres
25- exogyres
26- fossiles- Montlaux
Tandis qu’à Ongles ils renferment des boules de grès formées autour d’un noyau calcaire, noyau arraché aux sédiments lors d’avalanches sous-marines vers un lieu plus profond : replat dans un canyon –Ongles, Carniol- ou au fond du bassin vocontien – Bevons (Noyer sur Jabron), Rosans –ph27 à31.
27- Ongles
27a- Ongles
28- galets mous
29- Carniol
30- Noyer sur Jabron
31- Rosans
Les terrains tertiaires (eocène-oligocène) reposent directement sur ces terrains crétacés.
A Montlaux, le remplissage de la grande fosse se termine par du détritique venu du relief qui se trouvait à la place du plateau de Valensole, détritique amené par des cours d’eau qui franchissaient la FMD (faille de la moyenne Durance)–ph32. En voici un près de Pierrerue –ph33-34.
32- paléo-environnement
33- Pierrerue
34- Pierrerue
Parfois, d’énormes blocs –olistolithes- se décrochaient du bord de la faille -FMD- Et tombaient dans le bassin, devenu lacustre au tertiaire, parcourant parfois une grande distance. Ainsi l’olistolithe de Montlaux a parcouru environ 7km -ph35-36.
35- olistolithe
36- carte géol-136 000
A 2 km au Nord de Forcalquier, en montant vers la montagne de Lure, on atteint les terrains de l’oligocène terminal de la série des calcaires de Reillanne dont l’épaisseur est d’environ 50m.
On est alors surpris par un paysage inhabituel : de grands édifices de calcaire blanc en forme de champignons géants, de meules de foin, de cylindres, d’arches, s’élèvent devant nous –ph37 à 41.
37- rochers des Mourres
38- meules-arche
39- cylindres
40- vasques
41- vasque
42- planorbe
A la fin de l’oligocène, vers 23MA, le lac qui s’étendait en direction de Vachères est presque comblé, les fossiles nous montrent qu’il avait une profondeur très faible –ph42. Des cours d’eau s’y déversaient, apportant du matériel détritique deltaïque issu des reliefs alpins, témoin les poudingues au dessus de Pierrerue. C’est dans ces anciens marécages de la fin oligocène, en bordure du lac, qu’on trouve ces étonnants champignons de pierre.
D’après P.Gigot, qui les a étudiés en 1975, ces constructions ont été élaborées par des îlots de végétation (algues) qui, en se développant localement à la surface des sédiments, ont favorisé le piégeage des sédiments et la précipitation du calcaire grâce à la photosynthèse.
Ca(HCO3)2————–CO2 + H2O + CaCO3
Ces biocénoses de type herbier stabilisaient le sédiment et permettaient une élévation verticale en colonnes lorsque la faille jouait et que la profondeur du lac, certes faible, augmentait –ph43. La calcarénite (calcaire + débris) plus résistante que le sédiment marneux environnant a été moins attaqué par l’érosion et forme aujourd’hui, d’imposants reliefs de 5 à 6m de haut. Les formes en vasques sont dues à la nécrose de la partie centrale de l’herbier, partie la plus âgée, qui dégénère au fur et à mesure de sa croissance verticale et latérale, selon le principe des ronds de sorcière –ph44-45.
43- herbier actuel
44- érosion- vasques
45- vasques
Animation –ph46. Au début des années 2000, on pense que la partie herbier n’est pas oligocène, mais miocène, marquant le début de la transgression marine qui va s’affirmer du côté de Lurs et Ganagobie –ph47. 2018, nouvelle étude : la partie supérieure des rochers de Mourres correspond à des rides, plus ou moins grandes caractérisant les dunes hydrauliques et, en partie, disséquées par l’érosion. Dunes hydrauliques en bordure du lac oligocène à une profondeur d’une dizaine de mètres –ph48-49.
46- animation
47- âge
48- rides de dunes
49- rides de dunes
50- cas des vasques
51- sismite- convolute à Peira Cava
Pour les vasques, le redressement des rides à leur bordure serait dû à des séismes qui auraient liquéfié le sédiment non encore induré. L’eau en s’échappant aurait redressé les rides –ph50. On peut voir de très belles sismites dans le synclinal de Peïra Cava au nord de Nice –ph51. On voit, là, les évolutions des interprétations.
A Sigonce, plus à l’intérieur du lac, on peut voir une alternance de calcaires, marnes et couches ligniteuses, charbon exploité dans tout le bassin de forcalquier (Manosque, St Maime, Biabaux, Villemus), le lac n’était pas profond, mais s’enfonçait régulièrement par l’activité de la FMD. On y trouve des fossiles de végétaux, des limnées, des planorbes, qui confirment cette faible profondeur –ph52 à57.
52- Sigonce-g2d
53- lignite-sédiment
54- Sigonce- vgtx
55- Sigonce- limnée
56- planorbes
57- planorbe
Fin oligocène, la subsidence du bassin de Forcalquier cessa ; la FMD ne reprendra son activité qu’au milieu du miocène vers 15MA, mais dans l’autre sens : côté Valensole.
Au début du miocène, il y a environ 20MA, suite à la dérive du bloc Corso-Sarde, la méditerranée ligure pénètre profondément dans les terres, remonte le long de la vallée du Rhône jusqu’en Alsace, et le long de la vallée de la Durance jusqu’après Digne –ph58. La roche jaune est une ancienne dune sous-marine qui constituait une barre ; c’est un grès calcaire riche en fossiles (bryozoaires, oursins, lamellibranches, coraux, dents de requins, algues, terriers …) des nombreux grains de quartz au sommet de la formation font qu’on a utilisé cette roche pour en faire des meules, et ce depuis le néolithique –ph59 à65.
58- burdigalien
59- Ganagobie
60- Lurs- dune
61- mio- bryo, pecten
62- mio- terrier
63- meulière
64- meulière
65- meulière
Elle a été exploitée activement dans plusieurs carrières dont celle de Mane sous le nom de pierre ocrée. Elle fait partie des pierres du midi et a été utilisée pour la construction de nombreux édifices –cathédrale de forcalquier, par exemple –ph66 à 69.
66- Mane- carrière
67- Mane- carrière
68- cathédrale de Forcalquier
Cette roche, jeune, constitue le cœur du synclinal de Forcalquier , de Montjustin, d’Apt –ph70-71.
69- prieuré de Ganagobie
70- coupe- Forcalquier
71- coupe Carluc- Montjustin
Enfin, au miopliocène entre 10 et 3 MA, sous l’effet du poids de la nappe de Digne, le mouvement de la FMD s’inverse. Le miocène se trouve abaissé. Un sondage l’a retrouvé à 1450m sous les Mées. Il n’y a plus de dépôts côté montagne de Lure –ph72-73.
72- vue
73- coupe
Deux caractères importants marquent les paysages de Lure :
——-l’empreinte laissée par le quaternaire où les cycles gel-dégel ont fragmenté les roches gélives du barrémien et du bédoulien –ph74-75.
74- roche gélive
75- grèzes
Ainsi les sommets du Ventoux et de Lure sont des déserts de pierres cassées et ce, jusqu’au bas des pentes comme en témoignent les grèzes proches de Mallefougasse qui furent exploitées comme tout-venant.
——- Le relief tabulaire de Lure est très karstifié, parcouru par d’anciens petits cours d’eau aujourd’hui à sec qui l’ont entaillé en gorges profondes.les rares rivières sont partiellement absorbées : le Calavon dans le canyon d’Oppedette, la Nesque après Monieux, dans sa gorge.
Les rivières, pourtant existent mais sont souterraines.
130 avens sont recensés, chemins potentiels pour de l’eau souterraine. Des colorations ont confirmé cette hypothèse -ph76 à81.
76- montagne de Lure
77- canyon
78- Oppedette
79- rocher du Cire
80- des avens
81- St Donat
La Fontaine de Vaucluse est l’exutoire de cette grande zone karstique ; son bassin d’alimentation de 1200km² a une altitude qui varie de 84m à la fontaine à 1912m au Mt Ventoux avec une moyenne de 870m pour la zone d’infiltration. Les précipitations moyennes vont de 700mm à 1300 mm -ph82 à84.
82- fontaine de Vaucluse
83- fontaine de Vaucluse
84- bassin versant
La Fontaine de Vaucluse est située au pied d’une falaise de 200m sur le passage de la faille de Salon-Cavaillon. Son débit moyen est de 23,3 m3/s et de 4m3/s à l’étiage. De nombreux griffons pérennes alimentent la Sorgue sous la côte 83m. la vasque déborde pour des débits supérieurs à 20m3/s –ph85. La Fontaine de Vaucluse a été de lieu de nombreuses explorations ; les plus récentes ont atteint la côte -308m à l’aide de robots, le but étant de connaître son bassin d’alimentation et son mode de fonctionnement.
Elle utilise un conduit karstique vertical qui doit dater du messinien. Il y a 6MA, le détroit de Gibraltar se ferme ; le niveau de la Méditerranée baisse d’au moins 1500m, jusqu’à l’équilibre entre évaporation et apports d’eau par les 3 principaux fleuves qui l’alimentent –ph86. Les rivières creusent alors de véritables canyons pour retrouver un profil d’équilibre. Le Rhône, la Durance et leurs affluents sont concernés –ph87.
85- coupe FV
86- messinien
87- canyon- Rhône
Lorsque la mer revint au pliocène (5,3MA), elle remonta les canyons, formant ainsi des rias. Celle du Rhône jusqu’à Lyon, celle de la Durance jusqu’à Oraison et même Digne –ph88.
Pour preuve :
—–Des cannelures ou lapiaz, entre 100 et 105m puis entre 220 et 282m soit 191m sous le niveau de la mer –ph89. Or, elles se forment à l’air libre –ph90. L’eau a dû baisser à cette époque d’au moins 200m.
88- ria pliocène
89- lapies
90- lapiaz
——En 2003, on a découvert des perforations de pholades dans la paroi des vasques. Les pholades vivant au niveau de la mer, sur côte rocheuse sont donc le témoin de la transgression pliocène –ph91-92.
D’où l’idée qu’un karst profond s’est mis en place, drainé par le paléocanyon du Rhône ou de la Durance.
Le colmatage de ce canyon au pliocène, en bloquant les circulations profondes ont conduit l’eau à utiliser le puits vertical de Fontaine de Vaucluse qui draine le karst (cheminée d’équilibre probable) –ph93.
91- lithophages
92- pholades actuelles
93- messinien
Aujourd’hui, on constate que toute la couverture glisse sur le trias, couche savon de 4 km d’épaisseur.
Les structures ne sont pas enracinées dans le socle (séismes que dans la couverture) –ph94-95. Les montagnes sont de moins en moins hautes vers le Sud, le trias se déforme, s’enfonce –ph96.
94- couverture
95- vue Baronnies
96- 2 coupes
Ce glissement de toute la couverture secondaire et tertiaire est induit par la surrection des Alpes et son effondrement actuel –ph97. Début du glissement fin oligocène dans les Baronnies. Le chevauchement Ventoux-Lure miocène est donc plutôt un encastrement du Jabron et des Baronnies sous le bloc Provence, qui est soulevé et poussé vers le sud –ph95-98-99.
97- bassin du SE- interprété
98- Jabron
99- synclinal- Jabron
100- interprétation
Ce glissement de tout le bloc Provence, marqué par des séismes historiques, s’amortit vers le Sud par le plissement du Luberon et de la Trévaresse. Le chevauchement pyrénéo-provençal – éocène, fait encore obstacle au mouvement du bloc vers la mer-ph100. Jusqu’à quand ?
complément: photo 50bis- figures d’échappement d’eau ayant crée les vasques.
1.introduction : grandes étapes de l’histoire de l’Estérel.
Le massif des Maures-Tanneron appartient à la branche Est de la chaîne varisque (420-300MA), qui réunit la Laurussia et le Gondwana pour former un seul continent : la Pangée. ph1et 2.
1- carte structurale- varisque
2- pangée
3- carte géol
La dernière étape de la formation de la chaîne varisque- l’effondrement gravitaire- se manifeste, au carbonifère, par une extension, une remontée de la racine (résultat de la subduction de lambeaux de la croûte continentale), une forte érosion, le jeu multiple de failles normales Nord-Sud, en décrochements senestres puis dextres, la formation, associé à ces failles, de bassins carbonifères limniques (bassin du Reyran, de Plan de la Tour), et la formation de plutons de granite et tonalite (anatexie de la croûte continentale). Ainsi le bassin carbonifère du Reyran est limité par des FN décrochantes –ph 3carte
Il est rempli par des sédiments détritiques amenés par des cours d’eau ; des lagunes ou lacs occupent certaines parties de la vallée fluviatile et sont envahis par des algues qui vont donner un charbon d’algues (bogheads) exploité jusque dans les années 1950. La répétition des séquences détritiques grossières puis fines s’explique par le jeu de FN de toute taille qui approfondissent le bassin. ph4-5-6.
4- Calamites transporté par torrent
5- séquences détritiques
6- FN dans carbonifère
Au permien, la distension se poursuit. La pangée s’érode ; des bassins continentaux subsidents se forment de direction Est-Ouest, cette fois. C’est un rifting qui s’amorce. Le bassin situé entre Draguignan- Cannes et les Maures-Fréjus, en fait partie. Il se remplit des produits issus de l’érosion des Maures et du Tanneron. -ph7discordance socle-permien. Un volcanisme alcalin se met en place et alterne avec la sédimentation continentale. Pendant tout le permien et le début du trias (période d’environ 60 MA), on compte une bonne vingtaine d’éruptions importantes. C’est dire que le volcanisme reste épisodique mais il aura provoqué une inversion de relief par la formation de dômes imposants, dans ce bassin continental. Ainsi, le mont Vinaigre est aujourd’hui plus haut que le massif des Maures. Ph8.
7- surface d’érosion du socle
8- mont Vinaigre
9- à l’oxfordien
10- log
Cependant, le rifting avorte car l’ouverture de l’océan atlantique central qui commence à morceler la pangée, provoque la formation d’une dépendance : l’océan alpin (ou téthys ligure), un peu plus au nord que ce bassin qui constitue aujourd’hui le massif de l’Estérel. Ph9. Pendant toute cette période de rifting, le volcanisme est bimodal : ph10 log simplifié.
——des basaltes, de la série alcaline, provenant de la fusion partielle de l’asthénosphère, remontée par la distension jusque sous le moho, s’épanchent pendant tout le permien et le trias inf. IIs forment une dizaine de coulées, sills ou cônes. Une analyse plus fine montre qu’il s’agit de produits différenciés par la cristallisation fractionnée, en hawaïte, mugéarite et même trachyte (batterie des Lions à St Raphaël-voir plus loin), terme ultime de la différenciation de cette lignée alcaline.
——des laves plus acides, c’est-à-dire plus riches en verre, plus visqueuses : Il s’agit de rhyolites ignimbritiques-nuées ardentes. On en compte 7. A5 et A7 étant les plus importantes. Ces nuées sont émises, au permien inférieur, le long des grandes FN Est-Ouest au Nord du bassin. C’est un volcanisme essentiellement fissural. ph3.
Puis, au permien supérieur et au trias inf, une bonne dizaine d’appareils volcaniques de type dôme ou protrusion émettent des rhyolites fluidales en fin d’éruption et créent un relief imposant. ph11-12.
11- schéma
12- schéma
13- sismique
Depuis une centaine de MA, la plaque africaine remonte vers le nord, convergeant ainsi vers la plaque européenne. Ce faisant, elle subducte sous la plaque européenne. Le magmatisme calco-alcalin est le marqueur de cette subduction. Les relevés sismiques montrent un amincissement de la croûte continentale affectée de failles normales. Les blocs basculés sont le siège d’une sédimentation synrift à l’oligocène (voir page Sausset-les-Pins). ph 13. La carte de France du BRGM montre une marge passive et une croûte océanique entre Marseille et la Corse-Sardaigne. ph14. Les sédiments burdigaliens scellent les failles normales et recouvrent toutes les structures : ce sont des sédiments post-rift. ph15.
Modélisation : bassin arrière-arc, lié à la subduction de la plaque africaine. Un mini océan va séparer la Provence de la Corse-Sardaigne. ph15. Enfin, le sens des cours d’eau s’inverse ; ils coulent désormais vers ce mini océan (ex : Var, Reyran). Dans l’Estérel, dès l’oligocène, le magmatisme calco-alcalin se manifeste par l’intrusion de laccolites (sills épais) au sein des sédiments détritiques permiens. 6 laccolites sont recensés. La roche est microgrenue ; c’est une microdiorite quarztique appelée Estérellite ou encore porphyre bleu. ph16.
14- carte- million
15- modèle
16- estérellite
2. les photos qui suivent, prises au cours de plusieurs sorties vont apporter des précisions.
Pendant le rifting, des FN décalent plus ou moins les blocs les uns par rapport aux autres. De ce fait, ils ne reçoivent pas tous les même sédiments ni la même épaisseur de sédiments.
2.1. Cependant, globalement, pendant tout le permien et le trias inf, les sédiments sont :
———-soit purement détritiques, venant de l’érosion des Maures et du Tanneron.
Ex : ph17-18-19. Rocher de Roquebrune.
17- bassin du Muy
18- le Muy
19- le Mitan- bioturbations
Le bassin est limité par des FN Est-Ouest, aussi bien au Sud qu’au Nord. L’érosion et l’approfondissement du bassin amènent des sédiments détritiques grossiers sur les pentes et fins au milieu du bassin où les pélites sont bioturbées par des organismes fouisseurs qui vivaient dans des galeries.
20- barres
21- barres
Ex : ph20-21. entre la plage d’Aiguebonne et la pointe de Pierre Blave, dans le trias inf, on peut voir des séquences détritiques avec granoclassement et répétition des séquences liées au jeu des FN et/ou à l’activité volcanique qui, bouchant une partie du rift, chasse les eaux vers une autre partie. Ces dépôts, restes de dunes hydrauliques (barres gréseuses), sont remaniés par des courants qui changent de direction ; les stratifications obliques visibles en bord de mer en témoignent.
———–soit volcano-sédimentaires.
Ex, ph 22 à 26. D4 vers Bagnols en forêt- La Gardiette.
22- la Gardiette
23- tuf
24- rhyolite A1
25- autre vue rhyolite A1
26- rhyolite A1
Parmi les sédiments de la base du permien (grès roses, pélites), on peut voir des tufs (projections de cendres et grès fins) verts : sédimentation lacustre, le fer a été réduit. Les projections ou dépôts aériens sont rouges (fer oxydé). La première nuée ardente à cendres et flammes (morceaux de ponces plus ou moins écrasés), A1, repose non loin de là. Rhyolite ignimbritique claire avec peu de cristaux (quartz, FK-sanidine, fplagio-albite. ph27-28- On y trouve aussi, à une centaine de mètres, le premier filon de basalte (dolérite B1) très altéré, à bulles remplies de calcite, à la prismation frustre.
27- basalte B1
28- B1
Dans les pélites de la base du permien, on peut voir aussi des objets particuliers : des septarias. ph 29 à31. Route du Reyran, piste d’Auriasque.
29- pelites
30- pelites- septarias
31- pelites- septarias
Dans les marnes initiales, lacustres, il y a peu d’oxygène, la matière organique (MO) se décompose mal. Des bactéries anaérobies produisent de l’ammoniaque qui induit un déséquilibre local compensé par un apport de calcite ou de silice. Il y a donc, autour d’un débris de MO, une petite masse carbonatée ou silicifiée (nodule). Au cours de la diagénèse, les marnes deviennent pélites et les nodules vont se déshydrater ; des fentes vont apparaître ; les eaux vont circuler et des minéraux vont remplir plus ou moins ces cavités.
————des coulées s’épanchent en surface, puis atteignent la partie lacustre.
Ex : ph 32-33 dans le Reyran, près du cimetière, rive droite et rive gauche du Gargalon. Coulée de basalte B3 datée de 240MA.
32- coulée B3
33- coulée B3- cimetière
En rive droite du Gargalon, la coulée est aérienne. Des orgues dont les faces des prismes sont perpendiculaires au refroidissement sont encore bien reconnaissables. Les plans de fluidalité indiquent un écoulement vers la droite (sud). L’érosion en boules affecte le basalte -ph34-35.
34- érosion en boules
35- érosion en boule- détail
Des bulles de gaz, abondantes au sommet de la coulée constituent un bon critère de polarité : la coulée est bien à l’endroit –ph36. Une analyse de la roche indique qu’il s’agit d’une mugéarite, c’est-à-dire d’un basalte mantellique qui a subi une cristallisation fractionnée dans une chambre magmatique avant de s’épancher en surface. ph36-37. Les bulles sont remplies de calcite auréolée de chlorite ; on y trouve aussi de l’améthyste, des zéolites. La coulée a subi, après sa mise en place, un métamorphisme hydrothermal ; elle a fini sa course dans le lac post-ignimbritique remis en eau après son comblement par la nuée A7.
36- B3- bulles
37- bulles B3
ph-38-39. D’ailleurs, en rive gauche du Gargalon, la coulée présente quelques pillows lavas qui montrent bien que la coulée s’est déversée dans un milieu aquatique peu profond.
38- coulée B3 à pillows
39- détails
2.2 Pendant la première moitié du permien, alors que le rift s’ouvre en commençant vers le nord -ph3, le volcanisme est surtout fissural et s’exprime par 7 éruptions de rhyolite ignimbritique =nuée ardente (A1 à A7). A7 étant datée de 270MA.
Ex : ph40. A2, de couleur violette contient peu de phénocristaux. Très compacte, et très dure, elle a été utilisée pour confectionner le béton du barrage de Malpasset.
40- béton du barrage
41- rhyolite A5.
42- rhyolite ignimbritique
Ex : ph41-42. A5, rougeâtre, riche en phénocristaux (quartz, FKsanidine, fplagio albite). Volume émis : 25 km3.
Ex : ph43-44. A7, orangée riche en phénocristaux (quartz, fk rosé ,albite). volume émis 60km3. Ce qui est énorme ! dépôts de 300m d’épaisseur dans le Reyran et encore 70m d’épaisseur dans les gorges du Blavet presque 30 km plus loin –ph3. Ces éruptions se sont faites en plusieurs étapes ; on en compte 5 pour la rhyolite ignimbritique A7.
43- gorges du Blavet-A7.
44- rhyolite ignimbritique A7.
Ces rhyolites ignimbritiques ne sont pas des coulées de lave mais des aérosols. Le magma est riche en gaz qui forment des bulles à leur sortie. Par décompression, les gaz font éclater les bulles dont la paroi durcit ; sans gaz, ne pouvant plus se déformer, elles cassent et vont constituer des échardes. Donc, ce n’est pas un liquide avec des gaz, mais des gaz chauds avec des fragments de bulles rigides, brisées : c’est un aérosol très fluide qui va tout recouvrir, remonter les pentes, combler le bassin en extension en même temps qu’il s’effondre-ph3 et 17.
ph 45-45a-46 photo de G.Crévola, géologue- En lame mince, on trouve parmi les phénocristaux des échardes de verre (fragments de bulles) étirées, aplaties ou avec encore une forme arrondie plus ou moins conservée.
45
45a- échardes
46- échardes
Ce qui est surprenant, en regardant ces rhyolites ignimbritiques, c’est la quantité de cristaux : on a du mal à voir la structure microlitique. Les dépôts sont très épais, 300m par endroits ; le refroidissement est donc très lent et a dû durer des dizaines d’années, voire des centaines. Vers 400°C, le verre s’est dévitrifié puis a formé des cristaux de même nature (quartz et feldspaths surtout), ce qui donne un aspect presque grenu à cette roche volcanique –ph42-44.
2.3.Après ces épisodes caractérisés par l’émission d’aérosols, l’histoire de l’Estérel se poursuit jusqu’à la fin du trias inf par la construction de volcans, strato-volcans explosifs donc, avec construction de dômes, protrusions, et même caldeira qui vont créer un relief dans ce bassin.
Ex : pont du Duc –ph47 à 51. Dôme de rhyolite fluidale dont on voit les orgues le long de la RN7. Le dôme repose en partie sur le lac post-ignimbritique, ce qui a permis la formation de lithophyses (voir la page lithophyses).
47- rhyolite fluidale- pont du Duc
48- rhyolite- orgues
49- pont du Duc
50- lithophyses
51- lithophyses
52-mont Vinaigre
Ex : Mont vinaigre –ph 52-53. Après la dernière éruption ignimbritique A7, le lac comblé est remis en eau par le jeu des FN. Ainsi, on voit des sédiments lacustres avec des stratifications obliques, au-dessus de A7 en montant au mont Vinaigre.
53- sédiments lacustres
54- coupe
55- détails
ph54-55. L’éruption du mont Vinaigre commence par un dégazage du magma qui monte le long des failles. Avec une force colossale, ils creusent et élargissent la cheminée, projetant tout autour des blocs : la brèche de débourrage visible sur le chemin, illustre cet épisode. Les gaz projettent ensuite des nuées de ponces. ph-56-57. L’éruption se poursuit avec le dépôt de coulées ignimbritiques (tufs et cendres) contenant 50% de flammes : c’est la coulée A10 ou piperno, puis l’éruption s’arrête. Les flammes sont des petits paquets de magma dégazé, aplatis dans le sens de la fluidalité, des petits paquets de ponces vidées de leur gaz –ph46. La soudure à chaud de ces flammes avec l’encaissant cendreux est matérialisée par un liseré blanc qui les entoure.
56- A10- piperno
57- A10- flammes
ph-58-59. L’éruption reprend un peu plus tard (datée de 250 MA), avec une nouvelle brèche de débourrage, prismée, celle-ci ; elle a dû être réchauffée par le magma brulant. Puis le magma dégazé s’extrait difficilement ; très visqueux, il va former un dôme au sommet actuel du mont Vinaigre. ph60. Le sentier qui serpente entre les brèches nous fait découvrir un filon de cette rhyolite fluidale A11 (cheminée d’alimentation), avant d’accéder au dôme lui-même ou plutôt ce qu’il en reste après érosion, juste après une faille qu’on franchit par des escaliers escarpés.
58- brèche de débourrage
59- brèche prismée
60- filon A11.
ph 61 à 63. La fluidalité se traduit par un litage qui découpe la roche en plaquettes ; chaque litage correspond à l’extrusion de lippées de lave qui frottent les unes contre les autres. Les contournements fréquents de cette fluidalité, cette turbulence bien visible, est due aux obstacles rencontrés. ph64. La coupe du volcan résume nos observations de terrain.
61- rhyolite fluidale
62- rhyolite fluidale
63- fluidalité- contournée
-ph 65. Cette rhyolite fluidale (autrefois appelée pyroméride) contient très peu de phénocristaux ; elle a un aspect rubané dû à la présence de sphérolites qu’il faut voir au microscope.
64- mont Vinaigre
65- sphérolites
66- sphérolites
-ph66 lame mince de G.Crévola, géologue. La roche ayant perdu beaucoup de gaz donc beaucoup d’eau (gaz principal), le magma plus sec, très visqueux, se déchire en s’extrayant et frottant contre les litages voisins. Les déchirures se comblent tout de suite par des microcristaux (sphérolites) au fur et à mesure de l’extrusion de la lave. Les mini cristaux (quartz et feldspaths) sont donc empilés, alignés selon la fluidalité.
Ex : Maure-Vieille
ph 67- L’histoire du Maure-Vieille commence par une série d’explosions avec déferlantes basales typiques d’un volcanisme phréatomagmatique avec formation d’un maar (voir page volcans du Velay).
67- maar
68- dépôts de déferlantes basales
69- vue rapprochée
70- figures de charge
71- figures de charge
72- antidune
ph68 à72. Le creusement d’une gorge abrupte et profonde de 70 à 100m par le ruisseau de Maure-Vieille et l’exploitation ancienne d’une carrière nous fait entrer au sein du croissant pyroclastique, au cœur des dépôts de déferlantes basales. Ces dépôts sont constitués de lits décimétriques à métriques à faible pente, formant des dunes, quelques antidunes plus difficiles à voir, des stratifications obliques, des figures de charge, des niveaux de brèches et des niveaux plus fins de tufs.
ph73. Ces dépôts correspondent, surtout vers le bas, à la pulvérisation du substratum du volcan (fragments de roches métamorphiques du Tanneron, de roches permiennes, de laves diverses). Ils s’enrichissent vers le haut en fragments de ponces (magma juvénile), car le passage de la lave commence à être libéré.
73- vue globale
74- caldera Maurevieille
L’étape suivante fut l’extrusion de la lave A11, rhyolite fluidale qui construisit un dôme. Mais la chambre a dû se vider trop rapidement et le toit rigide de cette chambre s’effondra subitement formant une caldeira aux parois abruptes (bordée par une faille). Une photo aérienne 74 nous fait découvrir la caldeira dans son ensemble.
ph75 à 77. L’éruption continua encore avec l’émission d’un filon de trachyte a13 et des lahars (fleuves de boue et de débris) vinrent sédimenter au milieu de cette dépression nouvelle.
75- lahar
76- lahar
77- gros plan
2.4. Les dernières éruptions, peu avant que le rift ne cesse de fonctionner, sont visibles à la batterie des Lions et à la plage d’Aiguebonne.
Ex : ph78- batterie des Lions.
78- batterie des Lions
79- orgues et plans de fluidalité
80- autre vue
ph79-80. Dans un paysage superbe, un empilement de prismes, d’orgues avec faces bien visibles et plans de fluidalité dirigés vers le haut indiquent qu’on se trouve juste au-dessus de la cheminée du volcan qui a formé un dôme dont il ne reste que la partie basale- ph81.
ph82-83. Si près du point de sortie, les orgues ont subi une altération hydrothermale par de nombreuses fumerolles qui ont oxydé les minéraux contenant du fer (augites) comme on peut le constater en regardant les prismes par leur face.
81- batterie des Lions
82- face des prismes
83- altération fumerollienne
ph84- La roche est un trachyte, terme ultime de la cristallisation fractionnée d’un magma basaltique mantellique. Mais, bien qu’il n’y ait pas de cristaux de quartz, il y a de la silice dans la pâte. Cet apport de silice vient de la croûte continentale qui, réchauffée par le magma, a un peu fondu et s’est mélangé à lui. On appelle donc cette roche trachyte quartzifère.
Ex : plage d’Aiguebonne.
ph85 à 89. En bord de mer, le flanc sud d’un volcan strombolien. D’un cône constitué de projections de diverses tailles : des bombes, des scories, des lapillis et même des cristaux de labrador et d’andésine. La lave est une hawaïte qui montre que le magma mantellique basaltique a subi, ici, un début de cristallisation fractionnée.
84- trachyte- gros plan
85- cône B4.
86- cône B4.
87- bombe
88- autres bombes
89- scories
2.5. L’histoire de l’Estérel est terminée. Une longue période d’érosion commence et va détruire une bonne partie des reliefs érigés sur le bassin. Cependant, au tertiaire, suite à la subduction de la plaque africaine, le rifting précédant la formation du bassin arrière-arc et la dérive du bloc corso-Sarde, va impacter le massif de l’Estérel en introduisant, au sein des roches permotriasiques, un magma calco-alcalin sous la forme de laccolites (sills épais), éléments de chevelu filonien venant d’un pluton situé quelque-part en profondeur. Ce magma va cristalliser sous la forme d’une roche microgrenue appelée Estérellite.
ph90. Nous avons vu à la pointe de Pierre Blave, deux sills d’estérellite qui s’insinuent entre les sédiments permiens et l’un recoupe l’autre. Les contacts sont bien conservés et matérialisés par une bordure figée d’ un ou deux centimètres d’épaisseur. –ph91 à 95.
90- pointe de Pierre Blave
91- 2 laccolites
92- autre vue
93- contact entre les 2 sills
94- autre vue
95- autre vue
La roche est une microdiorite quartzique qui renferme : des plagioclases zonés (cœur calcique avec l’andésine et bordure sodique avec l’albite) –ph96, des pyroxènes (augite), des amphiboles, de la biotite, un peu de magnétite, apatite et zircon. Il y a plusieurs faciès ; certains sont plus riches en amphiboles, d’autres en plagioclases zonés. La roche contient également de nombreuses enclaves de l’encaissant : granite, autres estérellites, roches permiennes, hornblendites –ph97-98. De plus, cette roche, bien que très dure, est affectée de taffonis qui montrent l’efficacité de l’érosion éolienne –ph99.
96- plagioclase zoné
97- estérellite et enclaves
98- enclave
99- taffonis
Nos sorties dans le massif de l’Estérel nous auront fait découvrir une grande variété de roches dans des paysages qu’on ne se lasse pas d’admirer.
circuit écailles de Faucon et haute vallée du Sasse (04).
1.Introduction : ph1carte.
La nappe de Digne chevauche les terrains autochtones à peu près vers le SW. Cependant, elle avance de façon irrégulière en formant des lobes (lobe SW et lobe central, dans le circuit). Elle pousse devant elle, par endroits, des morceaux autochtones qui forment des écailles (parautochtones) : ici les écailles de Faucon. Elle pousse aussi devant elle des morceaux plus gros tel que le lobe de Valavoire qui est aussi dans notre circuit. Entre le lobe NW et le lobe central précédé du lobe de Valavoire, se trouve une zone saillante : le redent de Turriers, limité par des failles : faille de la Frayssinie, faille Vermeil et faille du grand vallon. Les deux dernières étant des segments de la faille d’Aix qui part de Marseille et va jusqu’à Briançon.
Ce redent s’oppose à l’avancée de la nappe de Digne, l’abaisse à Piéfourcha, subit tout de même la poussée, se casse en formant 2 écailles presque verticales (écaille du Sapet, écaille de roche Cline). Ces écailles poussées par la nappe s’empilent l’une sur l’autre, très redressées, tandis que la nappe passe sur les côtés. Le tout participe ainsi à l’épaississement crustal (ici partie sédimentaire qui repose sur la croûte sensu stricto) qui caractérise une chaîne de montagnes. Le chevauchement commence au miocène moyen et se poursuit de nos jours encore.
2. les arrêts :
1- carte
2- la Fougère- via ferrata
3- la Fougère et slumps
—–Via ferrata, peu après Le Caire, entre la Fougère et la roche des Prises. ph2-3. Ces 2 grands blocs de Tithonien ferment la dépression de Laragne (anticlinorium érodé jusqu’aux terres noires). Les couches, bien visibles au pied du rocher de la fougère sont verticales et présentent des zones à slumps, qui témoignent de l’instabilité des pentes au moment de la sédimentation et de l’extension de l’océan alpin au tithonien. On se trouve dans le grand vallon qui est une vallée morte. La rivière alimentée par la fonte d’un lobe du glacier apparenté au glacier de l’Ubaye, a cessé de couler, fin würm, lorsque ce lobe a reculé au-delà du col de Sarraut. Aujourd’hui, un mince filet d’eau serpente au fond de ce vallon. ph4. Ce qui surprend le plus, en regardant en amont de la vallée, c’est le contraste entre son flanc gauche (NW) et son flanc droit (SE). ph5-6.
4- vue générale
5- vue à gauche
6- vue à droite
++ flanc gauche, NW : ph7 à11. Passant au niveau du hameau de la Roche, puis par-dessus la roche de la Fougère, sur une couche triasique gypseuse faisant office de couche savon, avec un jurassique inf très épais, c’est le lobe NW de la nappe de Digne qui est ici abaissé par la faille du grand vallon qui longe de redent de Turriers.
7- nappe de Digne à droite
8- couche savon
9- nappe de Digne
10- faille Grand Vallon
11- schéma structural
++ flanc droit, SE : ph 12-13. Il est tout à fait différent. L’autochtone, jurassique sup surmonté en discordance par l’oligocène est bousculé, plissé, pris entre la faille de Vermeil et le chevauchement de la première écaille de Faucon (écaille du Sapet).
13- Chéramé
12- via ferrata
Cet autochtone forme deux reliefs en anticlinaux (Defens et Chéramé) mis côte à côte par le jeu d’une faille. Le second passe par-dessus le premier en glissant sur les gypses triasiques qu’on voit bien dans le paysage (base de l’écaille du Sapet sectionnée par la remontée du second anticlinal).
Remarque : l’oligocène, molasse rouge, reste de bassin flexural incorporé à la chaîne (voir page bassins flexuraux), est discordant sur les terres noires jurassiques. On peut voir qu’il transgresse en onlap, un relief jurassique plissé aujourd’hui. ph14-15.
14- oligocène
15- oligocène
16- Faucon
—–Faucon. L’écaille du Sapet est bien visible au niveau de Faucon – ph16.
L’écaille de roche Cline lui fait suite mais le contact n’est pas visible sur ce flanc SE du grand vallon (on ne voit que l’oligocène). .
—–la descente vers Gigors nous dévoile une paroi ruisselante dans l’aalénien de la nappe de Digne recouverte de travertin – ph17-18.
17- travertin
18- travertin
19- carte
20- Gigors
—–Gigors. –ph19-20. Au bout du redent de Turriers qui est autochtone et résistant à l’avancée de la nappe de Digne, côté NW, l’anticlinal couché qui domine le village de Gigors (la tête du pape), est poussé, tronçonné par le lobe NW de la nappe de Digne. Seule, sa charnière est encore un peu visible au- dessus du village.
—–Mouisset. –ph19-21-22. Le jurassique de la nappe de digne chevauche les terres noires du redent autochtone de Turriers. La faille de chevauchement du lobe NW passe dans le ravin de Clapouse. Une montée diapirique de gypse le soulève dans la partie gauche de la photo.
—–Turriers. ph19-23-24.
21- vues près Breziers
22- Mouisset
23- failles normales
24- failles normales
Situé au milieu du redent. La butte, devant le village, est constituée d’une série jurassique très peu épaisse, réduite, présentant des FN (normales) scellées par le bajocien. De haut en bas on voit du rhétien (dolomies jaunes et schistes noirs) puis l’hettangien et le sinémurien (jurassique moyen) très peu épais. Il y a donc lacune du jurassique inf. Par le jeu des FN, l’océan alpin s’agrandit de part et d’autre d’un relief (lacune et faible épaisseur), puis les FN sont scellées par le bajocien : l’océan alpin ne s’agrandit plus ici, dans ce secteur. Toutefois on remarque forcément que les couches sont renversées, à l’envers. –ph25-26.
25- Turriers- vue
26- coupe Turriers
La colline de la Garenne, de même constitution que la butte de Turriers est placée en avant par un décrochement dextre. Elles constituent le soubassement, la semelle des écailles de Faucon (ici, de l’écaille de roche Cline) et elles sont renversées par le jeu de la faille de Turriers et la poussée de la nappe de Digne, plus à l’Est, qui contourne le redent mais le bouscule quelque peu.
—–Astoin. ph27-28.
27- gypse -Astoin
28- vue aérienne
Passé le col des sagnes, la descente vers Astoin qui fait partie du bassin versant du Sasse aux multiples sources, révèle l’existence d’un diapir triasique de gypse, dolomies, cargneules qui vient buter contre la nappe de digne.
—–Les Tourniquets, Bayons, Forest-Lacour. ph28 à 32.
29- les Tourniquets
30- vers Bayons
31- Bayons
32- Forest-tn et gypse-klippe du Cerveau
La route tortueuse passe ensuite par les Tourniquets, dalle de jurassique inf. On est sur le lobe de Valavoire poussé en avant par la nappe de Digne, dont les couches de jurassique inf peu épais, sont soulevées et pentées vers le sud. Au fond, l’Oratoire, un des sommets assez majestueux de la nappe de Digne et, sur la droite, l’extrémité NE de la klippe du Cerveau (gypse triasique) qui est poussée en avant depuis Astoin (NE) en passant par Bayons, jusqu’à Forest-Lacour (SW) sur le lobe de Valavoire. La klippe repose sur les terres noires jurassiques par une surface horizontale.
—–Esparron la bâtie, Reynier.
++Reynier d’abord pour respecter la chronologie.
ph carte33. Les terrains vont des terres noires jurassiques aux marnes bleues de l’aptien-albien. Donc terrains jurassiques et crétacés. ph34- Après le pont sur le Sasse, la route serpente dans le berriasien qui présente de nombreux slumps. Puis la vallée s’ouvre en atteignant les terrains valanginiens marneux. Au fond, les Monges –ph35- On est sur son flanc anticlinal nord. Avant d’atteindre le village de Reynier, on voit les marnes bleues qui supportent en discordance la molasse rouge oligocène qui constitue le cœur du synclinal d’Esparron-ph36. Mais on peut constater qu’au fond, les couches sont peu pentues sauf vers l’extrémité SE, vers le tithonien des Monges où elles se redressent fortement –en bleu, ph37, et vers l’autre extrémité où on peut reconnaître un synclinal : le synclinal du Patègue, d’axe E-W qui affecte l’oligocène et le crétacé –en jaune ph38.
33- carte 250 000
34- Reynier- slumps
35- Reynier- Monges
36- Reynier
37- Reynier SE
38- Reynier
Malgré son allure de monoclinal, on a là, le synclinal de Reynier d’axe SW-NE –ph39. On voit cependant -ph37- que le pendage des couches est NE, conséquence des plis post-oligocènes qui affectent le synclinal d’Esparron.
++Esparron la bâtie.
39- carte 250 000
40- vue flanc NE
41- pli Esparron
C’est un synclinal perché d’axe NW-SE à cœur oligocène (molasse rouge) –ph33 et 39. Synclinal très dissymétrique car si son flanc SW est peu penté, son flanc NE, renversé, est chevauché par la nappe de Digne, ce qui a provoqué la formation d’un repli anticlinal déversé vers l’Ouest. ph40-41. Le synclinal porte le rocher de l’Aigle, klippe d’un morceau de nappe (Ti,Ci) dans la molasse rouge oligocène. ph 42-43-44. Ce chevauchement vers le SW, post-oligocène, a eu pour conséquence le pendage vers le NE des couches qu’on voit dans le synclinal de Reynier-ph37.
42- klippe
43- rocher du midi
44- rocher du midi
La montagne de St Amand est la continuation du synclinal d’Esparron en rive droite du Sasse. Seul le jurassique est conservé. Son cœur est tithonien. On voit très bien que le flanc NE du pli est, lui aussi, rebroussé par le chevauchement de l’anticlinal de roche Chabrier à la même époque post-oligocène –ph45-46.
45- St Amand
46- St Amand
Le parcours dans le lobe de Valavoire nous aura montré que c’est une grosse écaille poussée en avant par la nappe de Digne et présentant des plis anticlinaux, synclinaux, des klippes, des chevauchements de faible ampleur.
Lure appartient au bloc Provence, limité à l’ouest par la faille de Nîmes, à l’est par la faille de la moyenne Durance, et au nord par le chevauchement Ventoux-Lure.-ph1. Les terrains sont essentiellement Barrémiens et Bédouliens à faciès urgonien, typiques d’une plateforme carbonatée (PFC), et au nord au–delà d’une ligne Sault-Simiane, le Bédoulien est constitué de calcarénites, calcaires marneux, calcaires à silex.-ph2. Cette partie nord du bloc du bloc Provence correspond au talus qui reliait la PFC au bassin Vocontien au nord (Baronnies actuelles).-ph3.
1- sommet de Lure
1a- bloc Provence
2- carte 250 000
3- coupe PFC
——- Le relief tabulaire de Lure est très karstifié, parcouru par d’anciens petits cours d’eau aujourd’hui à sec qui l’ont entaillé en gorges profondes. les rares rivières sont partiellement absorbées : le Calavon dans le canyon d’Oppedette, la Nesque après Monieux, dans sa gorge. La Fontaine de Vaucluse est le seul exutoire de cette grande zone karstique de 1200 km². Le karst est couvert ; une couverture épaisse recouvre la roche calcaire (sol, éboulis cryoclastique), le long des failles -ph4) ; entre les deux, une zone de corrosion avec dissolution intense, humidité permanente. ex : Faille de Monieux -ph5.
——-carte au 1/250000.ph2.
Le bloc Provence présente dans sa partie nord et de l’ouest vers l’est, 3 zones :
1-les monts de Vaucluse ; les failles nombreuses donnent des fossés NE-SW (Lioux, Murs, Sénanque), remplis de tertiaire.
2-le plateau de St Christol constitué de calcaire à faciès urgonien très karstifié.
3-le champ de fractures de Banon (qui nous intéresse dans cette sortie), dans les calcaires bédouliens typiques de talus continental, très karstifiés. Les failles normales très nombreuses sont à l’origine de grabens étroits remplis de gargasien (marnes noires à ammonites- surtout à Chateauneuf Val St Donat), et Carniol, et de grès et sables verts glauconieux, turbiditiques albiens. Ces fossés sont orientés N à N20 et sont recoupés par des failles N160.
6- fossé albien
4- éboulis cryoclastique
5- FN- Monieux
++Remarque 1 : les failles nombreuses de direction N à N20, N-S à N160, N40 à N45 ne traversent pas le synclinal d’Apt au sud et les Baronnies au nord. Elles n’affectent que les calcaires barrémiens et bédouliens de Ventoux-Lure.ph2. Les fossés étroits délimités par ces failles normales, remplis de sables et grès albiens sont le plus souvent cultivés en lavandes.- ph6.
++Remarque 2 : au sud du fossé de Sault, mais aussi au sud de Banon (traits en rouge sur ph2), on peut noter la présence de failles de Riedel qui indiquent un mouvement décrochant vers le SW (FN20 par rapport aux failles N40). -ph2 et 7a,7b. Les failles N160 recoupent les failles N20 ; elles sont postérieures, dextres, elles réajustent les blocs après leur mouvement vers le SW.-ph8.
7a
7b
8- champ Banon
——-comment expliquer la présence et l’abondance de ces failles ?
Les géologues pensent que les failles seraient une modalité superficielle des phénomènes de plissement, car les calcaires à faciès urgonien, très épais, n’ont pas pu se plisser comme le crétacé inférieur, au-dessous, qui forme de belles disharmonies sous des couches bien plus épaisses ; ex ph9 dans la vallée de la Méouge (Baronnies). Un réseau de fractures a été sa façon de se plisser. Quand ? probablement lors de la phase bartonienne, il y a 40MA qui a donné les chevauchements provençaux (Bandol, Ste Baume, Etoile, Nerthe, Vinon, Ste Victoire) et des plissements plus au nord (Alpilles, Luberon, Ventoux-Lure) avec, certainement une reprise lors des phases alpines du miocène (chevauchement Ventoux-Lure sur les Baronnies). Cependant, la formation du bombement durancien a fait commencer la fracturation dès l’albien car les chenaux de turbidites ont emprunté des failles pour descendre jusque dans le bassin Vocontien, en particulier dans la zone de l’Hospitalet-Saumane où les failles ont un très grand rejet vertical.
Les différents arrêts vont apporter des précisions.
Arrêt1 : rocher d’Ongles. ph10.
FN N45. n5_ calcaires fins du bédoulien. Miroir de faille en partie préservé.ph11.
et dans la plaine, cône de déjection venant des pentes de Lure.
9- Méouge-plis et disharmonies
10- rocher d’Ongles
11-miroir
cavités karstiques nombreuses.ph12.
Albien abaissé par rapport au bédoulien. On est dans le champ de fractures de Banon.
Arrêt 2 : Ongles.ph 13 à 16.
12- relief karstique
13- Ongles- chenal
14- Ongles- boules
15- Ongles- érosion
16- Ongles
Dans l’albien, grès verts, présences de boules dans des chenaux épais de plus d’un mètre.
On a vu ces boules à Rosans (venant du massif central (marge passive ardéchoise) et dans le Jabron, venant de Lure.
Certaines présentent une altération en boules ( desquamation concentrique).
Ces boules ont une origine diagénétique. Elles ont en leur centre un nucleus qui peut être un ou plusieurs galets mous carbonatés, arrachés à la pente du talus par la turbidite. Une cimentation carbonatée centrifuge va être plus poussée autour des galets mous que dans l’ensemble du sédiment sableux que constitue la turbidite. La cimentation cesse lorsque le stock de carbonates en solution apporté par l’eau de mer circulante au sein de la masse sableuse est épuisé. Ces chenaux descendaient depuis la plateforme continentale, vers la fosse vocontienne, dans l’actuelle vallée du Jabron. On va voir un peu plus loin, le chemin emprunté par ces chenaux.
Arrêt 3 : vers St Etienne les orgues.
Présence d’autres boules de grès dans l’albien, donc autre chenal qui se dirigeait vers la fosse vocontienne (certaines boules ont été accumulées près d’un arbre pour ne pas encombrer les champs).ph17-18. Contact faillé entre les calcaires bédouliens et les grès verts albiens. FN N45 le long de la route. Dans le grand virage une autre FN N160, dextre, postérieure à la FN N40. On est encore dans le champ de fractures de Banon.ph19 à 22.
17- chenal et boules
18- boules
19- Ongles- carte
20- faille normale
21- décrochement dextre
22- gros plan
Arrêt 4 : après Lardiers, grand virage.
Lardiers est située dans le fossé albien recouvert par un cône de déjection quaternaire venant des sommets de Lure. Un peu plus loin, 2 FN presque N-S dans les calcaires bédouliens, limitent un étroit fossé albien.ph6-23-24.
23- après Lardiers
24- après Lardiers
Une avant le virage N20, l’autre juste après. Brèche de friction, pas d’escaliers de calcite._ph25. Puis la route D12 serpente dans les calcaires bédouliens et revient dans le petit fossé, étroit, de grès albiens qu’elle longe depuis le col de Buire jusqu’à l’Hospitalet où le calcaire réapparaît, mais recouvert par les cailloutis quaternaires (Fy).ph26.
25- miroir de faille
26- col de Buire
Arrêt 5 : entre l’Hospitalet et Saumane. Parking grand virage.ph27 à 31.
Le grand virage traverse l’étroit fossé albien limité par des FN N20.puis la route revient sur les calcaires bédouliens avant de repasser dans le fossé albien de Saumane. Entre Lardiers et Saumane, on a traversé 3 étroits fossés albiens limités par des failles normales. Le fossé de Saumane est recouvert par des cailloutis quaternaires, sauf sur les bords.
27- carte- Hospitalet
28- l’Hospitalet
29- Saumane
30- virage
31- Saumane
Arrêt 6 : vers Girons, Anglars, retour par l’Hospitalet. Lavoir, table parking.
Fossé étroit dans les calcaires bédouliens. FN NW-SE (N140) au niveau des
Girons et FN N20 au niveau des Anglars, dans le fossé albien, recouvert de cailloutis quaternaires.ph32-33.
32- Girons
33- Girons
Puis sur la route, une FN verticalisée, N20, présentant des stries verticales, des arrachements et des cannelures, indiquant le sens du jeu de la faille (vertical).ph34 à 37.
Brèche de friction, quelques rares enduits de calcite car l’eau s’infiltre vite et il n’y a pas de place pour la croissance des cristaux de calcite, aucun espace entre les lèvres de la faille. Le rejet de cette faille est très important, Elle affecte tout le crétacé, alors que les autres ont un rejet plutôt faible (quelques dizaines de mètres).ph38.
34- faille- Hospitalet
35- miroir de faille
36- stries
37- brèche de faille
38-grande faille
39- la Rochegiron
Arrêt 7 : la Rochegiron. Parking du Jonquet, puis Vière.
Cône de déjection quaternaire qui envahit le fossé albien (partie nord du fossé de Banon).ph39. 2 FN N160 limitent le fossé albien au niveau du Jonquet.ph40-41.
Le petit hameau de Vière est juché sur un promontoire dans les calcaires bédouliens entaillés en gorge par un ancien petit cours d’eau aujourd’hui à sec.ph42.
40- le Jonquet
41- le jonquet
42- la Vière
Arrêt 8 : Banon.
Banon se trouve au bord du même fossé que Saumane et la Rochegiron, au débouché d’une petite gorge taillée dans le bédoulien. Le fossé albien est recouvert par des alluvions venant de cette gorge et de celles provenant, plus en amont, de la Rochegiron.ph43-44.
43- géologie Banon
44- Banon
44a- Banon
Arrêt 9 : Carniol et Valsaintes. (camping et roseraie de l’abbaye= boulinettes).
Dans le fossé albien, dans un chenal gréseux, turbiditique, des boules de grès.ph45 à 49.
45- Carniol
46- Carniol
47- Carniol
48- Carniol
48a- boule dans chenal- Carniol
49- Valsaintes
On peut reconstituer le tracé des chenaux turbiditiques qui descendaient du plateau continental, à l’albien, depuis Valsaintes, Carniol, et rejoignaient le bassin Vocontien.ph50-51. L’essentiel des chenaux passait au niveau des failles entre l’Hospitalet et Saumane – les Anglars FN N20.ph52-53.
50- turbidites
51- turbidites
52- vue aérienne
53- paleoturbidite
complément photo:
ph54. effervescence dans une boule de grès à glauconie albienne, alors que le grès lui-même, plus riche en quartz ne fait que très peu effervescence.
54- boule- effervescence
55- escaliers de faille inverse
56- stries de faille inverse
ph55 et 56. faille de l’Hospitalet, arrêt 6: la faille normale de l’Hospitalet a dû rejouer en faille inverse
car des indices sont présents sur le miroir de faille, en bordure de la route.
–escaliers qui montrent un mouvement vers le haut du bloc érodé qui est sous nos pieds.
–stries profondes vers le bas et très superficielles vers le haut du miroir qui indique un mouvement vers le haut du compartiment érodé, sous nos pieds.
ce rejeu en faille inverse date très certainement du contrecoup alpin, fin miocène, qui a fait chevaucher le bloc Provence sur les Baronnies et comprimé cette partie proche du chevauchement
Le chaînon des Costes est limité au nord par la Durance, à l’ouest par le couloir faillé de Salon-Cavaillon, au sud et à l’est par le synclinal de la Barben, l’anticlinal de rognes et la chaîne de la Trévaresse. ph1
Il est constitué de terrains datant du crétacé inférieur avec des failles et des chevauchements de direction sensiblement E-W qui sont des exutoires pour les eaux qui s’infiltrent dans le massif (surtout dans l’hauterivien) et ressortent à la source d’Adane pour alimenter Pelissanne et dans le couloir faillé de Salon-Cavaillon, au niveau de Roque Rousse (Costes), où elle est captée dans le karst et dans la nappe captive située au-dessus du karst et sous les limons imperméables. ph2-3.
1- Costes-Trevaresse
2- source d’Adane
3- Roque Rousse
En 1909, les communes furent impactées par un séisme important dont les traces sont encore visibles dans les villages. ph4.
Dans sa partie est, des failles normales oligocènes ont constitué un fossé : le fossé de la Roque d’Anthéron (voir prochaine sortie) occupé par un lac qui y a laissé ses sédiments. Ce fossé est un prélude à l’ouverture du bassin Algéro-Provençal suivi de la dérive Corso-Sarde. ph1.
Fin miocène, en réponse à la surrection des Alpes, ce petit massif va chevaucher vers le sud et le sud-est le synclinal de la Barben et l’anticlinal de Rognes qui le sépare de la chaîne de la Trévaresse. ph1.
Au messinien, suite à la fermeture du détroit de Gibraltar et d’une perte en eau de 1500m environ, de la Méditerranée, la Durance creuse une gorge profonde de près de 1000m au droit de la Camargue. ph5-6.
4- Vernègues
4a- ruines- Vernègues
5- messinien
6- canyon Rhône- Durance
Fin messinien, lors de la remise en eau de la Méditerranée, la mer remonte en ria le long des gorges creusées précédemment par la Durance. On en voit des traces en deux endroits dans le chaînon des Costes.
Les différents arrêts de cette sortie dans la partie ouest du chaînon vont apporter des précisions, d’autres seront apportées par la prochaine sortie dans la partie est du massif (fossé de la Roque d’Anthéron et chaînon des Costes).
Première sortie : partie ouest du chaînon des Costes.
.arrêt 1. Aurons bas, entrée de Pelissanne. Descente depuis le lieu-dit les Pinèdes jusqu’aux abords de Pelissanne.
7- berriasien
8- tithonien
9-calcaire- tithonien
La route serpente dans les gorges creusées par le vabre de la Goule. Elle traverse des couches qui pendent toutes, vers le nord : berriasien d’abord, calcaire lithographique grisâtre à bancs assez épais –ph7 ; puis les couches du tithonien, calcaires clairs, gris, micritiques, en bancs massifs –ph8-9- et enfin, les calcaires du kimméridgien, en petits bancs grisâtres.-ph10- Le relief change alors ; cet ensemble calcaire du massif des Costes chevauche les sables micacés et marneux du langhien qui supportent un peu plus loin les calcaires bioclastiques grossiers du tortonien marin riches en débris de fossiles dont de nombreux Chlamys ; Ce tortonien est très redressé comme doit l’être également le langhien recouvert de végétation et d’habitations. Il s’agit d’une ancienne dune hydraulique mise en place par les paléocourants de l’époque. ph11 à 15.
10- chevauchement des Costes
11- tortonien marin
12- tortonien
13- tortonien redressé
14- tortonien redressé
15- chevauchement des Costes
Arrêt 2. Parking sur la D68, et intersection avec la D22.
Le burdigalien, horizontal, affleure à l’entrée amont du village d’Aurons. La roche est une calcarénite blanche qui contient, ici, peu de fossiles. ph16-17.
16- miocène horizontal
17- roche
18- surface d’érosion
Un peu au-dessus, sur la D22, apparaît la surface d’érosion antémiocène qui affecte l’hauterivien. Celui-ci supporte, en discordance, le langhien sableux (miocène moyen). ph18.
Arret 3. Vieux Vernègues.
Le vieux Vernègues est le village qui a le plus souffert du séisme (44 morts). Il est pourtant éloigné de l’épicentre situé entre Rognes et Puyricard. C’est en raison d’un effet de site comme à Venelles et Cornillon. L’effet de site est responsable d’une amplification des vibrations engendrées par le séisme (position topographique élevée couplée aux propriétés mécaniques de l roche moins résistante que le calcaire.-ph19.
L’échelle des intensités (Mercalli, aujourd’hui MSK), basée sur les dégâts et les témoignages, a permis de dresser une carte d’isoséistes et de situer l’épicentre. L’intensité maximale a été évaluée à 9 et même 10 en certains lieux (Vernègues, Rognes…). L’aire d’intensité supérieure à 7 est sensiblement allongée parallèlement au chevauchement de la Trévaresse.-ph20.
19- site
20- épicentre
La magnitude (échelle de Richter) évaluée longtemps après le séisme donne une valeur de 6,2 à 6,3 avec un foyer peu profond situé entre 2 et 5 km maximum.
On sait maintenant qu’il existe une relation entre la longueur de la faille, le déplacement et l’énergie libérée. Les séisme de 1909 a provoqué un déplacement de 23cm, le long d’une faille qui a entre 8 et 10 km de longueur et ne peut engendrer de séisme supérieur à 6,3.
C’est sur cette valeur que se basent les simulations et les normes parasismiques à respecter.
21- 1909
22- château- ruine
23- château
24- ruines
25- ruines
26- cave
27- reste de mur
28- église
29- vue sur les ruines
Les photos 21 à 29 montrent les ruines du château qui s’est écroulé sur de nombreuses maisons dont seules, les caves enterrées ont résisté. Le nouveau village a été reconstruit dès 1911 plus bas, dans le quartier du Jas, en terrain calcaire.
Arrêt 4. Vernègues, sous le village actuel, D22c.
Les couches de l’hauterivien pendent vers le nord et sont érodées à leur sommet, formant une surface plane (surface d’érosion) sur laquelle repose en discordance et à l’horizontale les couches du miocène (langhien et tortonien).-ph30 à32.
30- surface d’érosion
31- surface d’érosion
32- vue générale
Le langhien qui affleure ici est constitué de bancs sableux et de grès biosclastiques à débris de fossiles. les stratifications obliques indiquent une progradation de la barre vers l’est (ici).-ph33.
Les oursins irréguliers du genre Toxaster sont présents par endroits sous la surface d’érosion et datent bien la roche de l’hauterivien.-ph34.
33- barre gréseuse
34- oursins- toxaster
Arrêt 5. Début de la descente.
Apparaît sur la gauche une faille qui affecte l’hauterivien et le met en contact avec les marnes du valanginien, dont les terres sont occupées par un vignoble.
Le rejet apparent est d’une vingtaine de mètres. -ph35-36-37.
35- faille dans l’hauterivien
36- faille
37- coupe
Arrêt 6. Chevauchement du massif des Costes.
En allant vers le sud, on retrouve la même succession qu’au premier arrêt. Après l’hauterivien et le valanginien, le berriasien en bancs bien redressés, puis le tithonien qui constituent l’ossature du massif, viennent chevaucher les sables marneux et micacés du langhien –ph38-39.
38- berriasien
39- front du chevauchement
Un éboulis et des colluvions empêchent de bien voir le plan de chevauchement –ph40-41.
40- chevauchement
41- chevauchement
A la faveur de travaux dans l’oliveraie, on peut voir que le langhien est affecté par une légère schistosité et est très redressé voire crochonné. Il manque des critères de polarité pour l’affirmer, mais c’est l’option que j’ai choisie dans ma coupe. –ph42-43-44.
42- langhien- schistosé
43- chevauchement des costes
44- coupe
Arrêt7. Première écaille.
Au bout de l’oliveraie se termine le langhien avec l’hauterivien en place dans une propriété privée (chemin de Tabour). Sur la route on ne voit que des klippes d’hauterivien enchâssées dans le langhien.-ph45 à47.
45- Tabour
46- klippe
47- klippe- première écaille
Arrêt8. Deuxième écaille.
La deuxième écaille est constituée de tortonien et de langhien qui forment un petit synclinal essentiellement occupé par un vignoble. –ph48 à51.
48- deuxième écaille
49- deuxième écaille
50- tortonien- roche
51- vue
Arrêt9 : D15, vers Lambesc, après la ferme de la Crémade.
Les sables langhiens sont en discordance sur l’hauterivien du petit relief de la Barben. et sont entaillés par un petit vallat. L’hauterivien et un peu de brèches oligocènes préservées ici et chevauchants, portent des perforations de pholades qui témoignent de la transgression miocène du langhien et marquent la fin de la deuxième écaille synclinale, poussée par le chevauchement des Costes. –ph52 à 55.
52- brèche – oligocène
53- hauterivien perforé
54- oligocène perforé
55- trou de pholade
En conclusion, cette première sortie dans le chaînon des Costes, partie ouest, nous aura montré les grandes lignes de sa structure et de son histoire.la deuxième sortie, dans la partie est et le fossé de la roque d’Anthéron nous précisera un peu plus les étapes de cette formation. -ph56.
Le fossé de la Roque d’Anthéron et le chaînon des Costes
Introduction.
Le village de la Roque d’Anthéron, situé non loin de la Durance est bâti au cœur d’un fossé (graben) oligocène bordé par des failles normales. -ph1
Fossé issu du rifting qui a précédé la formation du bassin algéro-provençal et de la dérive corso-sarde. La méditerranée nouvellement formée va transgresser plusieurs fois pendant le miocène (burdigalien, langhien-serravallien, tortonien). Des témoins de ces transgressions qui viennent sceller les failles normales sont visibles sur et autour du chaînon des Costes.
Au cours du miocène, le massif se soulève, portant le burdigalien bien au-dessus du langhien plus récent. Fin miocène, suite au contre coup de la surrection alpine, le massif chevauche en rampe vers le sud son avant-pays. Le miocène se coupe alors en deux, constituant un plateau dont il reste des lambeaux (Vernègues, Sèze, Manivert, le Pigeonnier) non plissés et un ensemble plissé en avant du massif (formant parfois des écailles).
Au messinien, suite à la fermeture du détroit de Gibraltar et d’une perte en eau de 1500m environ de la Méditerranée, la Durance creuse une gorge profonde de près de 1000m au droit de la Camargue. ph2-3.
1- la Roque
2- messinien
3- canyon Rhône- Durance
Fin messinien, lors de la remise en eau de la Méditerranée, la mer remonte en ria le long des gorges creusées précédemment par la Durance. On en voit des traces en deux endroits dans le chaînon des Costes.
Les différents arrêts dans la partie orientale du chaînon vont apporter des précisions, et compléter les informations recueillies dans la partie ouest du chaînon.
Deuxième sortie : partie orientale du chaînon et fossé de la Roque d’Anthéron.
Pour des soucis de clarté, les explications ne suivent pas toujours l’ordre des arrêts. -ph4.
Arrêt 1 et 1’. lac de St christophe et D561 près de Sylvacane.
Ces deux affleurements ont enregistré le retour de la mer au pliocène inf, en ria, le long d’une gorge creusée par la Durance au messinien.
A St Christophe, sur la paroi de la gorge, se sont formés des encroûtements ferrugineux type hard ground et des placages d’huîtres sont visibles en plusieurs endroits de l’affleurement. –ph5 à 9.
4- les arrêts
5- St Christophe
6- affleurement
7- hard ground
8- huîtres
9- huîtres
Sur la D561, le contact paroi de la gorge et argiles du pliocène inf est bien vertical. Dans les argiles, on a trouvé, lors d’une sortie précédente, une valve d’huître. Le calcaire hauterivien porte des perforations de pholades. Certaines perforations sont comblées par des sédiments pliocènes (argiles plus ou moins sableuses). –ph10 à 14.
10- vue
11- pliocène inf
12- trous de pholades
13- trous remplis de sédiments
14- paroi de la gorge
15- bombement
Arrêt 2. Bauxite.
A la fin du crétacé inférieur, dès l’albien, la Provence émerge en un bombement (durancien ou provençal, ou isthme durancien) formant un chapelet d’îles. –ph15. Le climat tropical va alors altérer les marnes aptiennes et albiennes. Par lessivage, les argiles perdent leurs silicates et se transforment en kaolinite (perte de 50% de silicates). Au terme du lessivage (plus du tout de silicates), il reste de la gibbsite, minerai d’aluminium, Ô combien recherché ! L’ancienne mine de Sylvacane contient encore un peu de bauxite, de bauxite avec kaolinite, et un peu de gibbsite qui imprègne les calcaires hauteriviens. Cette bauxite se trouvait piégée dans une ou plusieurs cavités karstiques dont on voit encore, par endroits, des colonnes dans le mur d’une cavité. Le toit devait être rognacien lacustre ; il y a des affleurements de part et d’autre de la mine (carte 1). –ph16 à 19.
16- vue générale
17- mur de cavité
18- bauxite et kaolinite
19- gibbsite sur calcaire
Arrêt 3. La Roque d’Anthéron. –ph 20 à23.
Le centre du graben a été occupé par un lac oligocène ; on peut voir des dépôts calcaires et marneux stratifiés dans le village. Les fossiles peu abondants ici, sont surtout des Charas (tiges et oogones) qui attestent du caractère lacustre des dépôts.
20- calcaires lacustres
21- calcaire- détails
22- Chara utili
23- Chara- dessin
———–Les bordures du fossé.
Le fossé, étroit (2,5km), est bordé par des failles normales (FN) ; on peut les voir aux arrêts 4, 7 et 9.
Arrêt 4. Bordure ouest. Une partie de la grande faille normale orientée NE-SO se voit bien. Aux strates calcaires de l’hauterivien inf succède une brèche qui nourrissait le fossé à chaque jeu de la faille. Du détritique plus fin (argiles) se déposait lors des périodes d’accalmie. On a ainsi une succession brèches-argiles (arrêt6) sur les bords du fossé et une sédimentation calcaire, au centre. –ph24 à30a.
24- FN côté Ouest
25- FN côté Ouest
26- FN autre vue
27- brèche
28- vue sur le fossé
29- autre vue
30- remplissage-oligocène, depuis les bordures
Arrêt7. Bordure Est. On est à l’extrémité SO du bassin. Le jeu de la FN a rempli toute cette partie du bassin. Au-dessus, domine le plateau de Sèze (burdigalien) qui repose en discordance sur une surface d’érosion qui concerne l’hauterivien et l’oligocène. Le burdigalien vient sceller la FN du bassin qui ne s’agrandit plus. –ph30a à32.
30a- Costes- coupe
31- FN côté Est
32- discordance
Arrêt9. Bordure Est du fossé, juste avant d’atteindre le plateau de Manivert (burdigalien), qui scelle la FN un peu plus loin. On a ici, le rognacien abaissé au niveau de l’hauterivien par le jeu de la FN orientée E-O. là aussi, le bassin est rempli. Le burdigalien repose en discordance sur l’hauterivien et le rognacien par une surface d’érosion. –ph 1-30a-33-34.
33- FN sous Manivert
34- autre vue- côté Est
——-les transgressions du miocène.
Arrêt 5. Biseau transgressif du burdigalien (m1). Plateau de Sèze. –ph35 à 38.
35- biseau burdigalien
36- conglomérat de base
37- biseau- pholades
38- trous de pholades
La mer burdigalienne arrive sur une surface d’érosion. A la base de la transgression un conglomérat plus ou moins roulé avec des « galets » présentant des perforations de pholades. La roche est claire, avec des plages blanches qui sont des algues rouges calcaires (Mélobésiées). La couleur rouge a disparu, il reste le thalle calcaire et des rhodolites : structures plus ou moins sphériques dues à la croissance de thalles d’algues rouges qui se rencontrent, se rebroussent et donnent ces structures plus ou moins globuleuses. –ph39 à 41.
39- faciès
40- rhodolithe
41- rhodolithe actuel
Arrêt 6. Conglomérat de base du burdigalien avec perforations de pholades sur une surface d’érosion oligocène. –ph42-43.
42- arrêt6-miocène
43- burd- pholades-arrêt6
D’anciennes carrières de pierre du midi entaillent la falaise du plateau de Sèze. -ph44-45.
44- burdigalien- carrière
45- carrière- gros plan
Arrêt 10. Burdigalien du plateau de Manivert, avec ND de Goiron en bout de route, haut lieu de la résistance ; une stèle est là pour nous le rappeler. Quelques maisons troglodytiques sont visibles à flanc de falaise, ainsi que des tombes creusées dans la roche. Des sculptures à l’entrée d’une maison sont là pour conjurer les mauvais esprits de rester dehors. La vue sur le fossé est très belle. –ph46 à52.
46- ND de Goiron
47- stèle aux résistants
48- burdigalien- Manivert
49- maison troglodyte
50- récupération des eaux de pluie
51- conjuration
52- vue et sarcophages
Le faciès de la roche nous rappelle qu’il s’agit d’un dépôt peu profond, remanié par les courants, riche en débris d’animaux et d’algues calcaires (barre, dune hydraulique). –ph53 à55.
53- faciès
54- algues rouges
55- débris de fossiles
Arrêt 8. Transgression du langhien-Serravallien (m2). –ph30a-56-57-58.
Une nouvelle surface d’érosion est très visible en bordure de route. Elle présente de nombreuses perforations de pholades qui caractérisent la zone de balancement des marées, donc un rivage. Elle est recouverte par un biseau transgressif discordant de langhien (marnes sableuses micacées et calcarénites).
56- langhien
57- perforations
58- biseau langhien
Une constatation importante s’impose : le langhien devrait être au-dessus du burdigalien puisqu’il est plus récent ; or il se trouve à une altitude bien inférieure. Donc, entre le dépôt du burdigalien et celui du langhien, il y a eu un soulèvement du massif. Une nouvelle érosion va permettre au tortonien (m3) de se déposer sur tout le massif. On le voit dans la partie Ouest (page chaînon des Costes), puisque le vieux Vernègues est bâti sur le tortonien
——–le chevauchement du massif des Costes, dans cette partie orientale.
Arrêt 8a. chemin du camp d’Eyguières. –ph59 à63.
59- Costes et langhien
60- écaille de tortonien
61- écaille
62- écaille de tortonien
63- Costes- coupe
Le chevauchement de la chaîne des Costes vers le SE, entraîne, en avant, le langhien discordant. Le tout chevauche le tortonien en formant une petite écaille de tortonien qui domine la plaine.
———Résumé sur les 2 sorties dans le chaînon des Costes.
Après une sédimentation continue pendant le début du secondaire, la basse Provence émerge à l’albien en un bombement sur lequel vont se développer les bauxites dont certaines vont être piégées dans des cavités karstiques.
La sédimentation ne reprendra qu’à la fin du secondaire, en milieu continental (lacustre).pendant que la basse Provence commence à se structurer. Fin éocène, les chevauchements sud-provençaux s’initient et, ici, on a une succession de plis en anticlinaux et synclinaux (Costes, Luberon, Alpilles). A l’oligocène, en réponse au rifting qui va aboutir à la dérive corso-sarde, le fossé de la Roque d’Anthéron se forme dans le chaînon des Costes. Après érosion, les transgressions du miocène marquent l’ouverture de la Méditerranée actuelle. Un premier soulèvement a lieu entre le burdigalien et le langhien. Fin miocène, suite à la poussée alpine, le massif des Costes chevauche vers le SE son avant-pays. La suite est décrite dans l’introduction.
64- interprétation
L’histoire des Costes est liée à celle du Luberon et Ventoux-Lure. C’est toute la couverture secondaire et tertiaire qui glisse sur le trias (couche savon) ; glissement induit par la surrection des Alpes et marqué par des séismes historiques. Le glissement s’amortit vers le sud par le plissement du Luberon, des Costes, de la Trévaresse et il est bloqué, actuellement, par le chevauchement pyrénéo-provençal au niveau de la Nerthe. –ph64.
Le San Peyre et les rochers des Pendus, situés à la Napoule (06), sont des reliefs d’origine volcanique.-ph1 et2. La roche de structure microlitique est une rhyolite fluidale (pyroméride). Les géologues qui l’ont étudiée l’ont dénommée A9. Elle n’est pas datée, mais elle s’est mise en place après le volcanisme fissural qui a émis les rhyolites ignimbritiques A5 et A7 (250MA) et pendant l’édification des stratovolcans (Mont Vinaigre, Maurevieille) et divers dômes, vers 270MA. –ph3. Ce volcanisme a créé un relief imposant et donc une inversion de relief dans la plaine des Maures qui était un bassin continental, un rift continental au permien. (voir page Estérel).
1- San Peyre
2- rochers des Pendus
3- log
Le San Peyre et les Rochers des Pendus se trouvent à cheval entre l’Estérel (massif volcanique) et la plaine des Maures. On va donc trouver dessous et à côté des roches qui caractérisent ces deux zones.
Le San Peyre avec ses 131 m de haut se voit de loin.il se présente comme un cône avec une pente de 25 à 35°, mais à sommet arrondi, sans cratère.-ph4. Une bande de 250m de long se détache du San Peyre, vers l’WSW et le prolonge vers le cimetière. On retrouve cette bande entre le riou de l’Argentière et la Rague, occupée par le lotissement du domaine de Maurevieille, impénétrable sans code d’accès. La bande est un peu plus longue (750m), mais avec la même direction, décalée par une faille. La vue ph5 : en orange, le circuit pédestre à parcourir, très agréable et ombragé dans le parc naturel. Les observations que je vais commenter ne vont pas suivre forcément l’ordre des arrêts.
Arrêt 1. La vue, du sommet offre un panorama sur 360° exceptionnel. –ph6 à 9.
4- San Peyre
5- vue aérienne
6- baie de Cannes
7- Théoule
8- vue NNW- Tanneron
9- vue
Au NE, la baie de Cannes et les îles de Lérins. Au SSE Théoule, sa baie et ses quartiers surélevés résidentiels, au NNW Mandelieu et le Tanneron, prolongement du massif des Maures dont il est séparé par le rift continental de la plaine des Maures, au SW, vue sur le Marsaou et le sommet Pelet qui domine la caldera du Maurevieille qu’on devine plus qu’on ne voit ; au premier plan, le filon du domaine de Maurevieille orienté N70.
Au cours de la montée au sommet, puis en faisant le tour de San Peyre (arrêts 1 et 2), on voit des orgues plus ou moins massives, souvent avec 4 faces. Toutes les faces sont dirigées vers le ciel ; les prismes sont uniquement verticaux.-ph 10 à14.
10- prismes verticaux
11- détail
12- face de prisme
13- orgues
14- orgues
15- plans de fluidalité
16- plans de fluidalité
Les plans de fluidalité sont, eux aussi, verticaux. –ph15-16. Il s’agit donc d’un point d’émission de lave hyper-visqueuse qui n’a pas coulé et s’est élevée comme un piston : c’est une protrusion comme on en voit dans le Velay- le suc de Monac par exemple. –ph17 à19. Les alignements de cristaux qui soulignent la fluidalité de A9 sont moins beaux que dans la rhyolite fluidale A11 du mont Vinaigre –ph 20-21.
17- suc de Monac
18- suc de Monac
19- Monac- orgues
20- rhyolite fluidale
21- rhyolite fluidale
Cette lave A9 qui ne peut couler, s’écroule formant une ceinture d’éboulis de prismes au pied du volcan (arrêts entre 2 et 3) –ph22 à24. C’est une caractéristique de tous les volcans à lave visqueuse (exemple le Gerbier de Jonc –ph25-). La photo 26 schématise nos observations.
22- bloc de prisme avec fluidalité
23- blocs épars dans la forêt
24- éboulis
25- Gerbier de Jonc
26- protrusion
27- arkose
Les arrêts 3. La protrusion traverse côté NW les arkoses qui remplissent le bassin permien ; la ceinture d’éboulis repose sur celles-ci. –ph27-28.
Arrêt 4. Côté S, affleurent des tufs fins et un peu plus grossiers, formant des dunes et des antidunes. Ce sont les projections les plus distales des déferlantes basales qui ont formé le croissant pyroclastique du volcan Maurevieille dans sa phase phréatomagmatique (voir page Estérel) qui a constitué un maar. (étape qui a précédé l’émission de rhyolite fluidale A11). – ph29 à 32. Le San Peyre devrait donc être plus jeune que ces tufs fins, puisqu’il les surmonte, au moins par son éboulis.
28- arkose
29- tufs stratifiés
30- tufs- dunes
31- dunes et antidune
32- antidune
Arrêts 5 et 6a. filon. Sur 250m, du cimetière au San Peyre, on suit un affleurement de rhyolite fluidale A9.-ph33. La fluidalité est subverticale avec des contournements qui montrent bien la turbulence subie par la lave au cours de son éjection. Il s’agit d’un filon orienté N70. –ph 34 à36. Le contact du filon avec l’encaissant est visible sur le côté N (arrêt 6a). Cet encaissant est un tuf clair à ponces ; issu du Maurevieille, probablement lors de la formation de la caldera. On devine ce contact un peu avant d’arriver au parking.-ph 37 à39.
33- lave A9.
34- filon- fluidalité
35- fluidalité
36- fluidalité
37- contact
38- contact
39- contact
Arrêt 7. Domaine de Maurevieille. –ph40 à 42.
40- vue générale
41- vue de l’Ouest
42- gros plan
Le domaine de Maurevieille est bâti sur le prolongement de ce filon, décalé par une faille. Sur la partie Ouest, en dehors du domaine inaccessible, on peut voir les orgues verticales et l’éboulis au pied. Autre protrusion associée au filon N70.
Arrêt 6. Le contact du San Peyre côté WSW est visible près du parking. Les prismes verticaux, sont en contact avec un tuf fin et clair, provenant du Maurevieille., comme précédemment. –ph43 à 45.
43- tufs clairs fins
44- San Peyre- contact
45- contact- San Peyre
Un petit circuit en bord de mer va nous faire découvrir d’autres affleurements et les Rochers des Pendus.
Arrêts 8. Plage du château, porche sous le château, plage de la Raguette. – ph 46. On voit des dépôts sédimentaires présentant des lits grossiers alternant avec des lits plus fins. Les éléments sont tous des blocs plus ou moins gros de rhyolite fluidale A9 –ph47. Ils mesurent jusqu’à 50 cm sous le château –ph48. Ce sont des éboulis successifs, distaux, qui proviennent de l’écroulement de la protrusion du San Peyre. Ils reposent sur des lits de cinérites qui alternent avec des lits plus épais et plus grossiers de coulées pyroclastiques (dépôts de nuées ardentes –ph49).
46- plage du château
47- conglomérat de A9.
48- sous le château
49- Raguette
Arrêts 9.Rochers des Pendus.
On arrive ensuite devant les Rochers des Pendus qui constituent une falaise de plus de 50m de haut –ph50. On reconnait la rhyolite fluidale A9 qui présente des plans de fluidalité très redressés, presque verticaux –ph51, avec des contournements –ph52. La direction des plans de fluidalité est de N 10 à 20°, donc direction presque N-S. c’est une autre protrusion qui s’élève verticalement. Un prisme horizontal –ph53, suggère qu’on est dans la cheminée –ph54, donc sous la surface qui a dû être érodée pour dégager une partie de la cheminée. Ce volcan devrait donc être antérieur au San Peyre qui est tout proche et n’est pas érodé à ce point. Mais un seul prisme n’est pas suffisant pour l’affirmer. Sur la RN98, on peut voir le contact. Entre cette protrusion et les tufs clairs ponceux issus du Maurevieille –ph55.
50- rochers des Pendus
51- fluidalité
52- fluidalité
53- pendus- prisme
54- cheminée- prismes
55- contact avec l’encaissant
Arrêt 10. RN98.
On peut voir également sur une surface érodée, des galets alignés qui matérialisent un ancien rivage, une ancienne plage, à une quinzaine de mètres au-dessus de la plage actuelle –ph56. Il y en a une autre à la sortie de Théoule avant d’arriver au parking de l’Aiguille –ph57. Age quaternaire ??
56- ancienne plage
57- autre plage
Conclusion :
On a vu sur une petite surface 3 protrusions qui se sont mises en place à la limite entre le bassin permien de la plaine des Maures et le massif volcanique de l’Estérel. L’ensemble de ces protrusions à partir du San Peyre, s’aligne selon deux directions divergentes (N-S et WNW) –ph58. Ces deux directions correspondent à des failles importantes du bassin permien –ph59.
58- schéma d’ensemble
59- schéma structural
Je remercie Monsieur G.Crévola, géologue, qui m’a autorisé à utiliser ses travaux sur ces volcans pour préparer ma sortie géologique (voir page liens).
Voici enfin une page sur la chaîne cadomienne vue au cours d’une sortie de plusieurs jours, sortie que l’on va renouveler l’an prochain. Nous avons vu un lambeau de la chaîne cadomienne, celui de nord-Bretagne, ainsi que les roches les plus vieilles de France (2GA), mais aussi un peu de la chaîne varisque qui est omniprésente en Bretagne.
La sortie a été préparée à l’aide de nombreux documents dont les livres du BRGM (série curiosités géologiques, guide géologique), de plusieurs articles de géologues dont M.Ballèvre, JP.André, JF.Moyen, Ph.Bardy, V.Durand, P.Graviou, sans oublier la lithothèque de Rennes.
L’orogénèse cadomienne européenne 660- 540MA, correspond à l’orogénèse panafricaine qui achève Pannotia constitué de 4 supercontinents (Baltica, Laurentia, Siberia et Gondwana). –lire la page «plaques tectoniques », pour plus de détails. Avalonia et Armorica sont des terranes au nord de Gondwana et au sud des 3 autres supercontinents.
-ph1. La fermeture de l’océan entre Gondwana et les terranes va créer l’arc cadomien, qui formera par la suite la chaîne panafricaine (la chaîne cadomienne en est la partie européenne).
La chaîne cadomienne est constituée de 4 unités (5 avec Yffiniac) : unité du Trégor, u. de St Brieuc, u. de St Malo et u. de Fougères qui est l’avant-pays autochtone mais un peu déformé. Ces unités vont se mettre en place vers la fin de la subduction de l’océan au nord de Gondwana -ph1- sous forme de nappes de charriage qui vont se chevaucher, s’empiler du nord vers le sud sur l’avant-pays. –ph2-3.
1- globe- 550MA
2- carte géologique
3- nappes
Il ne faut pas perdre de vue, au cours de cette sortie :
– Qu’en Provence, nous ne connaissons pas de roches aussi âgées (précambriennes).
– Qu’à cette époque le monde est minéral : pas de vie sur la terre ferme, pas assez d’ozone protecteur. Donc, ni plantes, ni animaux terrestres.
– Dans l’eau, on connait à cette époque la faune d’Ediacara, trouvée en Australie ; que des animaux à corps mou (type hydres, méduses..).
– On connait aussi la faune des schistes de Burgess au Canada ; les corps sont toujours mous, mais tous les embranchements connus aujourd’hui sont représentés. Une diversification a donc eu lieu entre 580 et 530MA.
– Il n’y a pas de roches calcaires car les animaux ont un corps mou, sans squelette. La seule source possible de calcaire provient de l’altération des feldspaths, qui peuvent donner quelques roches calcaires, en particulier autour des pillows lavas.
– L’érosion ayant eu du temps pour se manifester, on ne voit plus aujourd’hui que les structures profondes de la chaîne (comme dans le massif des Maures).
– Ce socle cadomien va se comporter comme un bloc rigide, pendant la formation de la chaîne varisque. Seules des failles existantes vont rejouer et, d’ailleurs, on voit un peu partout dans ce cadomien, des filons de dolérite datant du carbonifère.
Puisqu’il y a 4 unités, nous les avons parcourues au cours de notre sortie pour avoir un aperçu de cette chaîne, reconstituer les milieux de formation, mais nous n’avons pas abordé vraiment la tectonique de la chaîne.
Unité du Trégor : Elle est interprétée comme un arc insulaire en bordure d’une zone de subduction plongeant vers le nord.-ph4- les roches ont environ 640 à 610 MA. On y trouve des roches plutoniques et volcaniques (granites, diorites, basaltes) du batholite du Trégor et des restes de socle icartien de 2 GA environ (paragneiss, gneiss oeillés, quartzites, amphibolites) emballés dans les roches plutoniques..
4- histoire
Nos arrêts nous ont conduits à Brehec, Port Béni, Guilben, Ploumanac’h, Trébeurden.
1.Entrée de Ploumanac’h, sentier douanier du Ranolien, face au parking.-ph5 à8.
5- Ranolien
6- Ranolien
7- îlot- marée haute
8- Ranolien
Le long de la côte, les roches datées d’environ 2GA sont des gneiss icartiens, anciennes roches granitiques antérieures au cadomien et métamorphisées en gneiss. Elles sont traversées par de nombreux filons de granite rose varisque. Sur le petit îlot à marée haute, on trouve le granite de Perros Guirec âgé de 600MA (cadomien,batholite du Trégor). Il est, lui aussi, traversé par des filons de granite rose. On trouve donc, sur une petite distance, des roches appartenant à 3 cycles orogéniques distincts : cycle icartien, cycle cadomien, cycle varisque. Sous le parking, -ph9- on a un affleurement de quaternaire (wûrm ancien) : une coulée de gélifluxion recouvre une ancienne plage fossilisée par cette coulée.
9- würm ancien- 130 000 ans
10- port Beni
11- port Béni- marée montante
2.port Béni. -ph10-11. Sous une coulée de gélifluxion quaternaire (caractérisée par une formation appelée head), on peut voir une microgranodiorite du batholite du Trégor. La roche est constituée de plagioclases, orthose, quartz, biotite, hornblende. Elle est âgée de 615MA. Elle contient diverses enclaves dont des microdiorites.-ph12 à 15.
12- port Beni- gelifluxion
13- port Beni- gelifluxion
14- port Beni- encaissant
15- port Beni-microgranodiorite
Elle emballe une énorme enclave de gneiss icartiens dont on voit un contact sur la plage-ph16. Cette enclave est constituée de :
– paragneiss, roche litée avec bandes claires et bandes sombres, ancienne roche volcano-sédimentaire.-ph17-18.
-gneiss oeillé à quartz, orthose, microcline, biotite, hornblende, ancien granite porphyroïde, donc c’est un orthogneiss. Ces deux roches ont subi un métamorphisme de faciès amphibolite (profondeur de l’ordre de 25km, température de 600°C environ).-ph19-20. Un filon de dolérite varisque traverse le tout-ph21.
16- port Béni- contact
17- port Béni- paragneiss
18- port Béni- paragneiss
19- port Béni- orthogneiss
20- port Béni- orthogneiss
21- port Béni- filon
On retrouve, comme à Ploumanac’h, des roches qui ont subi 3 cycles orogéniques.
3.pointe Guilben. –ph22.
La pointe nous offre un empilement spectaculaire de pillow-lavas (coussins de lave) de nature basaltique. Les uns vus en long, d’autres en coupe –ph23-24. Ils sont datés de 610MA. Ils se sont empilés en milieu marin, pendant un épisode de distension, mais ils ont ensuite été déformés, aplatis pendant la formation de la chaîne cadomienne vers 580MA.-ph25-26. Cependant, la polarité reste visible puisque les pédoncules ont été conservés. D’ailleurs, ils n’ont subi qu’un métamorphisme de faciès schiste vert, est-il dû à la déformation ou n’est-ce qu’un métamorphisme hydrothermal ? –ph27 à 29.
22- vue- Guilben
23- coussin
24- coussin allongé
25- déformés – vue
26- déformés
27- aplati- pédoncule
28- gros plan
29- pédoncule
Ils n’ont pas été émis à grande profondeur car partout, on voit des vacuoles de dégazage (aspect vésiculé, scoriacé) –ph30. Certains sont creux, vidés de leur lave et plus ou moins remplis, postérieurement, par de la calcite ; leur bordure est figée, vitrifiée.-ph31 à33. Beaucoup de coussins sont soudés par de la cornaline rouge (variété de calcédoine hydrothermale riche en fer) et par de la calcite ; la source de calcium provient de l’altération des feldspaths plagioclases de ces basaltes.-ph34-35. On trouve également des brèches de coussin –ph36- et des brèches et tufs formés par des explosions dues à la rencontre du magma avec l’eau froide ou bien par des retombées aériennes de volcans proches –ph37-38. Les coussins sont par endroits recoupés par des filons de kératophyre (trachyte sodique), preuve s’il en est, d’une cristallisation fractionnée dans la chambre magmatique.-ph39.
30- vacuoles
31- creux- calcite
33- bordure- gros plan
34- cornaline
35- cornaline- calcite
36- brèche de coussin
37- brèche
38- tuf- faciès SV.
39- filon
Il y a donc une mise en place de ces coussins de lave à faible profondeur, au sud de l’arc insulaire du Trégor, en contexte de subduction, probablement dans la partie avant-arc.-ph40.
4.île Milliau. Trébeurden. -ph41-42.
40- Trégor
41- ïle Milliau- marée haute
42- île Milliau- marée basse
Le granite rose de Ploumanac’h daté à 295MA donc varisque, constitue l’île mais l’estran présente une roche très sombre dont on peut voir le contact avec le granite sur la partie sud de l’île. Le contact est très net, les couleurs sont très différentes. La roche sombre, non datée, mais cadomienne est constituée de lits clairs qui alternent avec des lits sombres. Ces lits correspondant à des turbidites, avalanches sous-marines cadomiennes ; les lits clairs étaient des sables, les lits sombres des argiles
43- Milliau
44- contact granite-phyllades
45-gros plan- contact
donc des produits de l’érosion de l’arc du Trégor déposés en mer, puis déformés, redressés à la verticale : ce sont des phyllades comme on en trouve dans le massif des Maures.-ph43 à 45. Lors de sa mise en place le pluton de granite rose a injecté des filons qui suivent souvent la foliation des phyllades. Ces filons sont de toutes tailles (ici centimétrique-ph46). Ils ont également arraché des morceaux de phyllade qu’on peut voir en enclaves dans le granite –ph47. Certaines enclaves sombres argileuses sont tordues, ramollies par la chaleur du granite –ph48. Elle a également subi un métamorphisme de contact -c’est une cornéenne ; des minéraux nouveaux sont apparus : cordiérite, andalousite, sillimanite en petites taches noires sur la roche. C’est un métamorphisme haute température, basse pression (environ 600°C et 8 km de profondeur).-ph49-50.
46- filon de granite
47- enclaves de phyllade
48- enclave de phyllade
49- cornéenne
50- cornéenne
5. plage de Brehec. –ph51.
51- Brehec- vue
52- conglomérat
53- cône sous-marin
Brehec est encore situé dans l’unité du Trégor. C’est un petit bassin ordovicien inférieur (490-470 MA) qui se remplit de sédiments détritiques terrigènes (grès, argiles), turbidites provenant de l’érosion de la chaîne cadomienne terminée vers 540MA ; érosion qui se poursuit encore. Sur la plage, tout près des dernières maisons, sur l’estran, on peut voir des conglomérats à éléments divers, non classés, anguleux. Ils n’ont pas été transporté loin, ni longtemps. Ils ont dû être déposés dans la partie proximale d’un cône sous-marin.-ph52-53. D’ailleurs, à quelques mètres, toujours sur l’estran, on peut voir une discordance entre les grès briovériens (cadomiens) au pendage important et ce conglomérat. -ph54.Sur la petite falaise devant, la discordance est encore plus visible. Les grès briovériens ont un pendage de 60° et le conglomérat de 40° environ. La discordance se fait sur une surface d’érosion –ph55.
54- contact
55- contact
Plus loin sur la plage, les conglomérats passent à des grès clairs et pélites rouges affectés par de nombreuses failles normales.-ph56. Quelquefois, on peut mesurer facilement les rejets verticaux.-ph57.quelques unes sont des failles synsédimentaires. Par exemple la photo 58 montre une faille normale dont le rejet est plus important en bas qu’au-dessus (couleur jaune). Les derniers sédiments (couleur blanche) sont plus épais sur la partie gauche de la photo que sur la partie droite, car la faille a dû cesser de fonctionner pendant le dépôt des dernières couches visibles sur la photo (en blanc).
56- FN
57- Brehec – FN
58- FN
D’autres découpent les affleurements en minigrabens ; le bassin ordovicien est en extension.-ph59.
Des filons de trachyandésite verts traversent les sédiments et ont dû alimenter des volcans au-dessus, érodés depuis.-ph60. Les bordures de ce filon ont verdi sur plusieurs centimètres les pélites rouges–ph61. Des fluides hydrothermaux ont dû réduire le fer. De même, ils ont dû former les nodules de sidérite (FeCO3) qu’on peut voir dans les pélites, non loin des filons.-ph62-63. Le bassin ne devait pas être profond, quelquefois émergé car il y a par endroits des fentes de retrait dans les pélites-ph64-65.
59- minigraben
60- filon
61- filon
62- nodules
63- nodules en coupe
64- fentes de retrait
65- fentes de retrait
C’est une subsidence saccadée qui a permis l’accumulation de sédiments dans ce petit bassin ordovicien, en bordure sud de l’arc du Trégor..
Unité de Saint-Brieuc : Elle occupe un bassin intra-arc formé devant l’arc du Trégor et un peu plus jeune –ph2-3.
Nos arrêts nous ont conduits à fort la Latte, cap Frehel, Erquy, port Morvan, pointe du Roselier, Pordic-le Havre, Tournemine, port Goret, plage du Palus.
On y trouve 2 formations : formation d’Erquy (610-590MA) et, au-dessus, la formation de Binic (570-550MA).-ph66. Elles reposent sur des éléments de socle plus anciens : icartien (2GA) et pentevrien (750MA) qu’on peut contempler sur la plage de port Morvan –ph67. On y voit une ancienne roche magmatique métamorphisée en gneiss et schiste, traversée par un filon de dolérite qui alimentait la formation d’Erquy. Le tout est déformé, redressé, en même temps que l’avant-arc entre 580 et 570MA. Pendant cette déformation, des plutons de diorite s’insinuent à travers ces formations volcano-sédimentaires ; ils ont le même âge, 580MA environ.
66- histoire
67- port Morvan
Ainsi le pluton de fort la Latte dont la foliation est très redressée –ph68-69. La diorite constituée de quartz, plagioclases, biotite et amphibole contient de nombreuses enclaves d’amphibolites –ph70. On a 2 roches métamorphisées (ancien granite et ancien basalte). A y regarder de plus près, des felspaths appartenant à la diorite sont dans les enclaves d’amphibolite. On est en présence de 2 magmas qui se sont mélangés, des cristaux ont migré d’un magma à l’autre- ph71-72. Age :575MA environ.
68- fort la-Latte
69- diorite
70- enclave
71- enclave amphibolite
72- feldspath dans enclave
De même, la diorite de port Goret (575MA environ), très redressée aussi, à enclaves de gabbro –ph73 à75-, traverse les leptynites de la plage du Palus –ph76-77- et la formation de Binic dont les couches stratifiées présentent de nombreuses figures de sédimentation –ph78 à81.
73- port Goret
74- diorite- port Goret
75- enclave- port Goret
766- plage du Palus
77- leptynites- Palus
78- Tournemine
79- Tournemine_ ripples-marks
80- Pordic lehavre
81- Pordic lehavre
La formation d’Erquy (610MA) nous offre une coupe depuis la plage de Caroual jusqu’à la pointe de la Heussaye – ph82 à 84.
82- Erquy- vue
83- Erquy- vue- Heussaye
84- Caroual- vue
Sur toute la coupe les couches sont verticalisées –ph85. Un empilement de coussins de lave termine la plage de Caroual. Ils se sont épanchés en milieu marin, dans le bassin intra-arc –ph86. On peut retrouver la polarité de cet empilement grâce aux ombilics dirigés vers le bas –ph87-88. On se trouve à la base de la série, le haut étant vers la pointe de la Heussaye. La série a donc été basculée. Les coussins présentent des cortex vitrifiés, par endroits, une brèche à hyaloclastites remplit les vides entre les coussins –ph89-90. Les sédiments en contact avec ces coussins très chauds ont été transformés en cornéenne appelée adinole –ph91.
85- couches redressées
86- empilement de pillows
87- pillows-lavas
88- ombilics
89- cortex
90- bordure de pillow
91- contact- pillow- cornéenne
Vers la pointe de la Heussaye, on peut voir encore des coussins, des brèches de coussin, des fragments de lave, de même forme qui ont dû tomber dans un sédiment non encore consolidé –ph92 à 94.
92- Heussaye- pillow
93- Heussaye- brèche
94- Heussaye- brèche dans sédiment
Quelques sills (filons) s’insinuent entre les sédiments toujours très redressés. Ils sont de couleur claire. Ce sont des trachytes sodiques riches en albite, mais on ne voit aucun cristaux à l’œil nu. Ces laves ont subi un métamorphisme hydrothermal. On les appelle kératophyres –ph95 à98. Ces filons recoupent les sédiments ; ils leur sont donc postérieurs. Il y a donc, au fil du temps, une évolution du magma en des termes plus acides avant que la série bascule pendant la formation de la chaîne cadomienne (580-570MA).
95- couches verticales
96- filon clair- trachyte
97- filon
98- filon- gros plan
Remarque : un filon de dolérite se trouve sur la plage d’Erquy, juste avant la pointe d’Heussaye, avec une érosion en boule, mais c’est un filon varisque (carbonifère) –ph99-100.
99- filon -dolérite
100- érosion en boules
Non loin d’Erquy, depuis les hauteurs de la plage de la Fosse, on peut voir le cap Fréhel et son étonnante surface d’érosion tertiaire, ainsi que les larges baies et petits caps entaillés dans les grès roses dont les strates ont un pendage de 20 à 30° vers le nord -ph101-102. A la loupe, on voit surtout une grande quantité de grains de quartz, d’autres minéraux sont visibles au microscope –ph103. Dans les bancs, on peut voir des stratifications obliques –ph104. Ce sédiment, daté de l’ordovicien inférieur (490-470MA), s’est déposé dans un petit bassin peu profond, subsident, qui a recueilli encore à cette époque des produits de l’érosion de la chaîne cadomienne.
101- cap Frehel
102- cap Frehel- stratification
103- grès
104- Fosse-Frehel-strtif obliques
La pointe des Roseliers offre un panorama unique sur la baie de St Brieuc, à l’Est jusqu’au cap Fréhel, à l’Ouest jusque vers Paimpol –ph105-106-. La pointe révèle la présence de pillow lavas assez écrasés, verticalisés lors de la formation de la chaîne cadomienne. La déformation est plus importante qu’à Erquy situé plus au nord-ph107-108.
105- côte Est
106- côte Ouest
107- pointe du roselier
108- Roselier- gros plan
Une question se pose : pourquoi tant de roches pluto-volcaniques dans un arc ? La réponse a été donnée en laboratoire par l’étude de la fusion des péridotites sèches et hydratées –ph108A.
Au niveau des dorsales, entre 20 et 100km de profondeur, le géotherme recoupe la courbe du solidus (S). Il y a fusion partielle de la péridotite et production de magmas due aux mouvements ascendants du manteau dans cette zone.
Au niveau des zones de subduction, la température n’augmente pas très vite avec la profondeur. A 100km, la péridotite ne fond pas (point bleu). Mais si la péridotite est hydratée (S1), il y a fusion partielle et production de magmas par la plaque chevauchante qui est hydratée par l’eau perdue par la plaque en subduction ainsi que par la déshydratation de minéraux tels que micas, amphiboles, au cours du métamorphisme conjoint –ph 108B.
108A- péridotite- fusion
108B- Trégor
109- évolution de la chaïne
Unité de Saint-Malo : nos arrêts nous ont conduits à Cancale (pointe du Grouin et port Briac) et à Saint Jacut-de-la-mer.
La subduction est terminée vers 570-560MA ; l’unité de St Malo se structure sur Gondwana. Elle reçoit les produits de l’érosion de la chaîne : des sédiments terrigènes turbiditiques (les grès briovériens). En profondeur, la fusion crustale donne des migmatites qui vont être intrudées par des plutons. Le tout remonté près de la surface lors de la formation de la chaîne et porté à l’affleurement par l’érosion qui s’ensuit.-ph109.
110- St Jacut- marée basse
111- St Jacut- marée haute
112- paragneiss
113- plis
1.Saint-Jacut-de-la-mer. –ph110-111. Les sédiments briovériens sont métamorphisés en paragneiss –ph112-113. Les lits blancs contiennent quartz, feldspath microcline, un peu de sillimanite, les lits noirs biotite, cordiérite, tourmaline. Ces paragneiss sont fortement plissés. On peut reconnaître des plis à flancs longs et courts, signe de cisaillement et plusieurs générations de plis –ph114 à 117.
114- cisaillement dextre
115- plis
116- générations de plis
117- plis
Des filons de pegmatite à tourmaline à très gros cristaux traversent ces paragneiss, ils sont émis par des plutons de leucogranite tel celui de la pointe du Grouin. -ph118-119. De même on peut voir des filons verticaux de dolérite varisque (carbonifère) –ph120-121.
118- pegmatite
119- pegmatite
120- filon
121- filon
2.port Briac-Cancale. –ph122. Les sédiments briovériens affleurent sur la plage. Anciennes turbidites (grès et pélites) métamorphisées, orientées N20 à fort pendage (70°E) -ph123. Des lits de quartz ont l’allure de sigmoïdes et montrent des cisaillements senestres –ph124. On se trouve à la limite de l’unité de St Malo et de l’unité de Fougères. La faille chevauchante et décrochante se trouve juste devant nous –ph2-3 et125.
122- port Briac -vue
123- sédiments briovériens
124- sigmoïdes et cisaillement senestre
125- contact entre les 2 unités
3.pointe du Grouin-Cancale. –ph126. Très belle vue sur la baie du mont Saint Michel par beau temps. Le côté Est et l’îlot des Landes voient affleurer des gneiss migmatitiques –ph127-128- qu’on trouve jusqu’au cisaillement de port Briac, tout proche.
126- Cancale
127- pointe du Grouin- îlot
128- gneiss migmatitique
Un pluton de leucogranite occupe la pointe du Grouin. Daté de 555Ma, il est étiré, redressé, schistosé selon la direction N20. Il est constitué de quartz, plagioclases, microcline, muscovite, biotite –ph129-130.
129- leucogranite
130- leucogranite schistosé
131- évolution de la chaîne
Unité de Fougères. –ph2-3-131. L’unité de Fougères est l’avant-pays de la chaîne cadomienne. 3 nappes viennent la chevaucher, créant, à l’avant, un bassin subsident qui se remplit sur une grande épaisseur des produits issus de l’érosion de la chaîne : turbidites (grès, argiles) qui vont se métamorphiser en schistes et se plisser au cours de la déformation. En profondeur, à des températures élevées, dans des conditions anhydres la fusion partielle de ces roches riches en argiles (silicates d’alumine) va donner des magmas dioritiques vers 550-540MA, puis à plus faible profondeur, à une température moins élevée, dans des conditions plus hydratées, des magmas de leucogranites, vers 530-520MA. Ces magmas vont donner des plutons qui vont intruder ces schistes sur toute leur épaisseur et les métamorphiser par contact.
Nos arrêts nous ont conduits à Fougères, Mont Saint Michel, Saint Marcan, carrière de la Poultière (massif de St Broladre), mont Dol.
Château de Fougères. Le château est bâti sur les schistes briovériens verticalisés. Des filons de quartz horizontaux traversent les couches dont on voit les surfaces structurales ; ils ont été émis par un grand pluton de diorite que nous n’avons pas vu. La roche est riche en taches noirâtres constituées de biotite, chlorite, cordiérite : ce sont des schistes tachetés ; ils ont subi un métamorphisme de contact, en profondeur, avec le pluton très chaud et l’érosion les a mis au jour –ph132 à 136.
132- Fougères
133- couches verticales
134- surface structurale
135- filons de quartz
136- schiste tacheté
Massif de St Broladre. Assez grand pluton de diorite qu’on peut voir à St Marcan avec ses sédiments autour, métamorphisés par contact. La carrière de la Poultière nous les montre très redressés, un peu plus massifs – ph137-138.
137- St Marcan
138- Poultière
3 petits plutons de leucogranite dominent le paysage de la baie du Mont St Michel ; ils ont valeur d’inselberg car ce sont des petits reliefs qui ont mieux résisté à l’érosion que les terrains encaissants. Il s’agit du mont ST Michel, de l’îlot de Tombelaine et du mont Dol – ph139 à 141.
139- Mont St Michel
140- le Mont et Tombelaine
141- Mt Dol
Mont Dol. Relief de 65m de haut, pluton de leucogranite daté de 525MA. Les schistes, à son contact, ont été métamorphisés en cornéenne, très massive par endroits, les schistes sont moins feuilletés et les taches noires peu visibles. Un filon de dolérite varisque traverse le mont –ph142-143.
142- Mont Dol
143- Mt Dol
Cette sortie aura été très riche en informations sur les arcs volcaniques, sur les terrains précambriens que nous n’avons pas dans notre région ; le tout dans des paysages bretons vraiment superbes.
L’histoire des Pyrénées est marquée par 4 événements tectoniques importants.
la formation de la chaîne varisque 350-300MA.
l’ouverture du golfe de Gascogne 110-65MA, en liaison avec l’ouverture de l’atlantique N, provoque la rotation de l’ibérie.
la collision, europe-ibérie 65-36MA, fait naître la chaîne pyrénéo-provençale.
30-5MA, achèvement de la chaîne Pyrénées Est : rotation du bloc corso-sarde, ouverture du golfe du lion, surrection.
Les Pyrénées sont situées en bordure de Gondwana vers 580Ma comme la chaîne cadomienne dont on trouve certaines roches dans la zone axiale (nord de Carança, Canaveilles). A l’Ordovicien (480MA), des plutons granitiques se mettent en place dans le Canigou suite à la formation de laurussia (collision de laurentia et baltica ), grand continent Nord. ph1.
De l’Ordovicien sup au carbonifère inf, la sédimentation marine reprend, laissant place au dévonien à une PFC (plateforme carbonatée) en bordure de Gondwana. Puis, il y a formation de la chaine varisque (due à la collision de Laurussia et de Gondwana qui constituent alors la Pangée). chaîne varisque qu’on trouve en zone axiale et dans le massif d’Agly. ph2. Les sédiments se plissent, se chevauchent, se métamorphisent (argiles——schistes, calcaires —-marbres, granite—–orthogneiss), des dômes migmatitiques(Canigou) se forment. Puis, comme dans le massif des Maures pendant l’exhumation, de nombreux cisaillements et des plutons (granite, tonalite) se mettent en place (st Arnac , st Laurent de cerdan, Jonquères, Millas, Mt Louis). On les voit aujourd’hui dégagés par l’érosion car il ne reste plus que les parties profondes de la chaîne. L’ ouverture de l’océan atlantique central va affecter la pangée jusqu’au milieu du crétacé en la morcelant. Quelques dépôts transgressifs et régressifs (marnes, calcaires, dolomies) dans la vallée de l’Agly en sont les témoins.
1-préhercynien-calédonien
2-carte structurale varisque
3-turonien
Vers 130MA, le golfe de gascogne s’ouvre, sépare l’ibérie du massif armoricain. Selon un mouvement antihoraire puis cisaillant sénestre. Des marnes épaisses se déposent entre les deux. ph3. En bordure de l’ibérie, la croûte est amincie, fracturée. Des fluides chauds remontent du manteau provoquant un métamorphisme HT-BP (Agly : calcaires —–marbres, marnes——-cornéennes noires, mais aussi Sournia, ou encore Belesta). Le manteau affleure en certains lieux des Pyrénées (Lhers), mais pas dans les pyrénées orientales.
Au paléogène -65-33MA, l’ouverture de l’atlantique Sud fait remonter l’ibérie vers le nord, d’où collision avec la plaque européenne qui se traduit par des chevauchements (jusqu’en Provence : chaîne pyrénéo-provençale), des plis, des écaillages. La plaque ibérique subducte vers le Nord. Le raccourcissement est estimé à 125 km pour les pyrénées orientales. Le moho ibérique se trouve à une cinquantaine de km de profondeur, au lieu d’une trentaine, comme le moho européen. La chaîne a une double vergence : vers le nord côté français, vers le sud, côté espagnol. ph4-5.
4-coupe synthétique
5-coupe PO
6-schéma structural
La chaîne pyrénéenne est ainsi constituée de 5 parties qui sont du nord au sud : ph6.
L’avant-pays ou zone sous pyrénéenne (ZsP), c’est à dire le bassin flexural nord. sédimentation de type molassique post-oligocène.
La zone nord pyrénéenne ( ZNP). Elle chevauche la ZsP par le CFNP (chevauchement frontal nord pyrénéen). Roches sédimentaires secondaires et portions de socle du massif d’Agly.
Zone axiale (ZA). Socle varisque exhumé. La FNP (faille nord pyrénéenne) faille inverse et décrochante est la suture entre la plaque européenne et la plaque ibérique.
La zone sud pyrénéenne (ZSP) est chevauchée au nord par la zone axiale (CSP = chevauchement sud pyrénéen).roches sédimentaires faillées et plissées.
Avant-pays ou bassin de l’Ebre, bassin flexural sud. Roches de type molassique. Il est chevauché au nord par la zone sud pyrénéenne (CFSP= chevauchement frontal sud pyrénéen).
33-15Ma, oligomiocène, ouverture de la méditerranée, suite à la rotation du massif corsosarde. Les pyrénées orientales font partie des premiers épaulements de la marge passive et sont soumises a une extension alors que la compression continue en Pyrénées centrales et Pyrénées Ouest. ph7. Des failles normales (F de la têt, F du Tech) créent des bassins sédimentaires (Conflent, Roussillon). Puis, au miocène moy et sup, la plaque africaine poussant toujours vers le nord, entraine la surrection de la chaîne.
Au miocène sup 12-6MA, les fossés d’effondrement de la Cerdagne, du Capcir, se remplissent de sédiments lacustres (fossiles).
Au messinien suite à l’abaissement du niveau de la mer d’environ 1500m, il y a une forte érosion par les rivières qui creusent des canyons.
Au pliocène, avec le retour de la mer, les canyons se comblent, le Roussillon est un delta qui se remplit de sédiments marins puis de sédiments continentaux issus de l’érosion des Pyrénées. ph8.
Au quaternaire : les glaciations ont laissé de nombreuses traces : terrasses étagées du Roussillon, vallées en U, moraines, verrous, cirques.
Une sortie de 3 jours va nous permettre une approche globale de la structure des Pyrénées Orientales depuis la zone axiale (ZA) jusqu’à l’avant-pays (ZsP) chevauché par la zone nord pyrénéenne (ZNP). ph6.
7-rifting oligocène
8-golfe du Lion
9-carte simplifiée
Première journée : Zone axiale (ZA) en remontant, par la N116, le long de la faille de la Têt jusqu’en Cerdagne. La route est encaissée, les parkings rares, la végétation recouvre tous les reliefs ; jusqu’à Mont Louis les observations sont difficiles.
La faille de la Têt (de même que celle du Tech) est orientée à peu près NE-SW ; elle recoupe les structures pyrénéennes alpines qui sont orientées à peu près E-W (FNP, CFNP) –ph9.
Arrêt 1 : bord de la retenue de Vinça sur la Têt. –ph10.
Au pied du massif des Aspres, on devine la faille normale (FN), à pendage N, qui, dans la ZA a formé ce bassin synrift (bassin du Conflent), pendant le rifting qui a précédé la dérive du bloc corso-sarde au miocène. –ph7. Aspres, Canigou, Carança, sont les premiers épaulements de ce rift, de cette marge passive ; il a été daté de 26-27MA. Le jeu en FN a permis l’exhumation du Canigou, qui culmine à 2784m alors qu’on est tout près du littoral, mais aussi l’effondrement en hémigraben du Conflent. Le remplissage du bassin du Conflent, sur plus de 500m d’épaisseur, s’est effectué pendant le miocène inf avec des sédiments fluvio-lacustres continentaux (sables, arkoses) provenant des reliefs voisins.
Arrêt 2 : Villefranche de Conflent. –ph11.
Synclinal paléozoïque avec, à l’affleurement le coeur dévonien constitué de dolomies de 400m d’épaisseur (structure varisque).
Arrêt3 : après Serdinya, gare de Joncet.
Avec une photo aérienne, on repère les klippes de granite et de gneiss invisibles d’ici. Elles sont descendues du massif du Canigou-Carança et se sont fichées dans les sédiments du miocène inf du conflent. Ceci montre bien que la surrection du Canigou-Carança se poursuit toujours après le miocène inf. -ph12.
10-Vinça
11-Villefranche
12-Serdinya
Arrêt 4 : de thuès au parking situé avant le pont Séjourné. –ph13-14-15 et 9.
Gorges de la Carança avec à l’affleurement des roches du cadomien (550MA) métamorphisées (schistes, calcshistes) en contact avec les orthogneiss oeillés varisques (microcline), au niveau du parking. La Têt a creusé sa gorge dans les tonalites et granodiorites.
13-Thuès
14-pont Séjourné
15-pont Séjourné
Arrêt 5 : belvédère viaduc Gisclard. –ph12,16,17.
Au pied de la FN de la Têt, une surface d’érosion légèrement inclinée vers l’ENE, encore appelée Pla, est encombrée de moraines au débouché des vallées adjacentes. La Têt a creusé sa gorge dans ce Pla, mais aussi dans les sédiments miocène inf du Conflent, plus bas. Ce Pla s’est donc formé entre le miocène moyen et le quaternaire. Il ya plusieurs niveaux de Plas, celui du Puigmal, non loin d’ici par exemple. Ces Plas sont les reliques d’une pénéplaine formée dès le miocène moyen. Cette pénéplaine a été découpée ensuite à cause du soulèvement des Pyrénées Orientales, permis par le jeu des FN dont celles de la Têt et du Tech. De plus, la fermeture du détroit de Gibraltar au messinien et l’abaissement du niveau de la mer d’environ 1500m, ont accentué le creusement des rivières et donc le découpage de cette pénéplaine.
16-vue viaduc
17-vue sur le Pla
18-Puigmal
Arrêt 6 : col de la Perche et Cerdagne. –ph18 à22.
Le col de la Perche se trouve sur la ligne de partage des eaux entre Conflent et Cerdagne. Au sommet du Pla où la Têt qui prend sa source au pied du Carlit (lac de Bouillouse) diverge du Sègre qui prend sa source au pied du Puigmal et draine la Cerdagne. Le bassin de Cerdagne est un hémigraben intramontagneux. Il est limité au Sud par la FN du Sègre (continuation de la FN Têt). Ce bassin d’effondrement se remplit au tortonien (miocène supérieur) de sédiments fluvio-lacustres variés datés par des fossiles abondants, sur une épaisseur de 1000m environ. L’érosion du Sègre et du Carol, les 2 principales rivières, évacue les matériaux vers le bassin de l’Ebre, en Espagne. On peut voir de nombreux bad-lands, témoins de cette érosion dont certains furent exploités par les romains pour l’or alluvial qu’ils contenaient.
19-Bouillouses
20-vue Cerdagne
21-bad-lands
22-bad-lands
Pendant le rifting et l’ouverture du golfe du Lion, l’extension crée, grâce au jeu des FN des grabens qui sont de plus en plus récents vers l’ouest : oligocène à Paziols, (voir arrêt 7, jour 3 ), miocène inf pour le Conflent, miocène sup pour la Cerdagne et le Capcir.-ph9- Cette extension morcelle la chaîne édifiée au bartonien (40MA, chaîne pyrénéo-provençale) et facilite son érosion (formation des Plas), puis le soulèvement ultérieur des Pyrénées, en réactivant les FN, va les porter en altitude.
Arrêt 7 : Llo et sa source chaude. –ph23.
Llo très beau village de Cerdagne, proche de Saillagouse qui n’a rien à lui envier, est construit à la croisée de failles dont celle du Sègre qui prolonge la FN de la Têt. Llo possède une source chaude (35°C) exploitée (bains de Llo). –ph24-25. Il y en a une trentaine dont les températures vont de 29°C à 73°C. Elles sont situées le long de la FNTêt, la plupart dans les gorges de la Carança excepté les sources chaudes de Dorres et de Molitg-les-bains. –ph26.
23-Llo
24-Llo-bains
25-lavoir 33°C
26-sources thermales
Toutes ces eaux thermales ont une origine météorique : elles s’infiltrent en altitude (de 2000 à 2600m) sur les pentes du Canigou-Carança, du Puigmal, descendent au-delà de 2500m de profondeur donc parcourent 4 à 5000m, se réchauffent et se minéralisent (sodium, calcium, fluor, soufre..), puis remontent le long des failles. A Llo, les eaux thermales mettraient 50 ans pour faire ce parcours.
Les différences de température entre les sources ne sont pas dues à des mélanges d’eaux, mais à la température acquise en profondeur (80°C à 110°C pour Llo, 100°C à 130°C pour Vernet-les-bains). Les sources émergent dans le mur des FN (Têt, Sègre), c’est-à-dire sous le miroir. Dans une zone si proche de la faille que les roches cristallines (gneiss) sont très fracturées donc perméables. Au toit de la faille, donc au-dessus du miroir et des gneiss fracturés, les métasédiments plus ou moins broyés sont imperméabilisés par les eaux qui ont percolé et précipité de la silice, des carbonates. –ph27-28-29.
27-coupe
28-détail
29-métasédiments
Arrêt 8 : Dorres.
Dorres situé sur le flanc Nord du graben de Cerdagne nous offre un panorama unique. –ph30. Deux sources chaudes sont exploitées (bains romains). Elles n’ont pas la même température (37°C et 41°C). Elles émergent au contact des roches cristallines (tonalites et granodiorites) du pluton de Mont Louis situées au Nord et des métasédiments (grès, pélites,) paléozoïques au sud. –ph31.
Arrêt 9 : le chaos de Targassonne.
En quittant Dorres pour Targassonne, on passe à Angoustrine qui est bâti sur l’ancienne langue würmienne du glacier du Carlit ; les moraines latérales bien conservées bordent le village. –ph32-33. Le chaos de Targassonne affecte la roche du pluton de Mont Louis, une granodiorite constituée de quartz, feldspath, biotite et hornblende. Cette roche datée de 305MA, varisque, a été mise à jour au cours du plissement pyrénéo-provençal, il ya 40MA.
30-Dorres-vue
31-Dorres-bains
32-angoustrine
33-angoustrine vu du ciel
-ph34. En bord de route, de haut en bas, nous pouvons observer presque tout le profil d’altération dû aux eaux de pluie. Par hydrolyse, les feldspaths se transforment en argiles, les micas et la horblende en chlorite qui a un volume plus important ce qui fait éclater la roche, crée des fissures ; les quartz désolidarisés donnent du sable. La roche se transforme donc en arène qui va être évacuée vers le bas au cours du temps –ph35. Dans le profil, il reste des parties où la roche est en voie d’altération mais où sa structure est en partie conservée ; de nombreuses fissures surtout horizontales sont visibles et constituent l’horizon feuilleté –ph36-37. Au-dessous, des fissures, des diaclases, découpent la roche moins altérée en blocs qui s’arrondissent et donnent des boules : c’est l’horizon fissuré –ph38. Enfin, sous l’affleurement, sous la route, doit se trouver la roche saine ; la limite entre les deux, le front d’altération, n’est pas, non plus, visible.
Ainsi, après évacuation de l’arène, des blocs se trouvent les uns sur les autres et constituent des tors –ph39. Mais les glaciers les ont par endroits déplacés constituant un chaos de blocs -ph40.
34-granodiorite
35-roche altérée
36-horizon feuilleté
37-gros plan
38-horizon fissuré
39-tors-targassonne
40-chaos remanié
41-matemale
Remarque : si tout est enlevé, il va rester la surface d’érosion avec seulement la roche saine qui va constituer un Pla.
Arrêt 10 : Capcir. –ph41-9.
Un petit crochet vers la station de ski des Angles permet d’avoir une vue superbe sur le Capcir. C’est un hémigraben, lui aussi, à sédimentation continentale. Une FN N-S se devine dans le paysage. Le lac de retenue de Matemale régularise le cours de l’Aude. Ce fossé serait très récent : mio-pliocène voire quaternaire.
Cette première journée nous aura fait découvrir une grande partie de la ZA des Pyrénées Orientales avec des roches d’âge divers (cadomiens dans les gorges de la Carança, paléozoïque , varisque et tertiaire). Nous n’avons pas reconnu de grandes structures varisques ou pyrénéo-provençales, mais plutôt celles qui ont accompagné la formation du golfe du Lion au tertiaire.
Deuxième journée.
On est encore dans la zone axiale (ZA) pendant une partie de la journée.
Arrêt 1- Nefiach. Carrière de Bente Farine et affleurement sur la petite route à 200m du gué sur la Têt. Au messinien, suite à la fermeture du détroit de Gibraltar, le niveau de la mer chute d’environ 1500m. Les rivières creusent des gorges profondes –ph8. Au pliocène, avec le retour de la mer, les canyons se comblent. Le Roussillon est un delta de type Gilbert delta, c’est-à-dire avec une côte abrupte, une pente des vallées forte, une sédimentation grossière de type turbiditique, une progradation vers l’aval avec une pente prononcée des foreset beds (jusqu’à 35°) -schéma 42 – qui constituent le prisme marin, puis un prisme continental avec dépôts fluviatiles grossiers peu pentés qui constituent le topset.
L’affleurement après le gué nous livre des fossiles marins dans des dépôts marno-sableux –ph 43-44- et la carrière de Bente Farine montre bien les foreset beds inclinés, à alternance de dépôts de type turbiditique (conglomérats, sables)- ph45-46. Au sommet de la carrière, les derniers niveaux sont continentaux –ph 47. On les voit mieux au deuxième arrêt.
42-gilbert delta
43- Nefiach
44- huîtres
45-foreset beds
46- foreset beds
47- Bente Farine
Arrêt 2- Orgues d’Ille-sur-Têt.
On voit bien les topset beds très peu pentés, constitués d’argiles, de sables ; les conglomérats sommitaux plus ou moins érodés servent de chapeaux à ces orgues ou cheminées de fées, reliques des alluvions fluviatiles dans une plaine d’inondation.-ph48 à 50.
48_ille sur têt
49-orgues
50-orgues
Ces deux arrêts nous offrent une coupe complète d’un Gilbert delta. Le prisme marin a été daté du pliocène inf (5,3 à 3,4MA) et le prisme continental du pliocène sup (3,4 à 2MA).
Arrêts 3- Montalba, Trevillach, col de Roche Jalère.
La route serpente dans le granite de Millas, très gros pluton daté de 307 MA (varisque). C’est un granite porphyroïde à gros cristaux de Feldspaths potassiques, il renferme également des plagioclases, du quartz et de la biotite.-ph51. On peut reconnaître plusieurs plas légèrement pentés vers l’Est et étagés, à 400m d’altitude environ à Montalba, 550m à Trevillach, 900m à Roque Jalère. Ces plas sont des surfaces d’érosion formées au miocène et découpées ensuite. Les profils d’altération ne sont pas complets mais on y trouve des cuvettes à arène granitique, des tors, (horizon de granite fissuré), tel Roc Cornut, des chaos de blocs remaniés, un peu déplacés. Le granite sain est recouvert par la végétation. –ph52 à 56.
51-granite de Millas
52- pla montalba
53-chaos trevillac
54-roc Cornut
55-roc Cornut-tors
56-roque jalère FNP
Arrêt 4. Col des Auzines.
Au col, on a une superbe vue sur une frontière de plaques ; la FNP (faille nord pyrénéenne) qui limite la croûte ibérique (granite de Millas) et la croûte européenne de la ZNP (zone nord pyrénéenne) qui est représentée par le flanc sud, renversé du synclinal de Boucheville (crétacé, massif d’Agly). Cette faille inverse décale le moho ibérique d’une vingtaine de km par rapport au moho européen, suite à la subduction continentale de la plaque ibérique à l’éocène (profil ECORS). -ph4-5. En surface, la FNP est matérialisée par des structures à facettes claires de marbre crétacé. –ph56 à 58.
57-Sournia et la FNP
58-col des auzines-FNP
59-FNP-Sournia
Arrêt 5-Sournia, D619, chapelle Del Méné. Gros plan sur la FNP. –ph59.
Nous avons devant nous les calcaires de faciès urgonien (gargasiens) marmorisés donc métamorphisés et les marnes albiennes métamorphisées en cornéennes noirâtres –ph60.
Ce sont les deux derniers faciès de la sédimentation épicontinentale déposée pendant l’ouverture du golfe de Gascogne vers 130MA ; en bordure de l’Ibérie, la croûte est amincie, fracturée, des fluides chauds montent du manteau et provoquent un métamorphisme HT-BP vers 90MA, à l’origine du métamorphisme du calcaire et des marnes qui affleurent. A l’éocène, vers 40MA, l’ouverture de l’atlantique Sud fait remonter l’Ibérie vers le Nord, d’où collision avec la plaque européenne qui va donner la chaîne pyrénéo-provençale. Le chevauchement est marqué ici par la FNP qu’on a sous les yeux. –ph4-5-59.
On peut voir dans le calcaire marmorisé, au-dessus de la route, une cavité karstique avec de l’argile résiduelle –ph61. De nombreux filons de calcite lardent ces marbres ; les fissures sont ouvertes et on peut voir la croissance des cristaux de calcite qui s’effectue des épontes vers le centre de la fracture ouverte. Les cristaux ne se sont pas rejoints et, il y a au centre du filon, une cavité (géode) qui laisse voir la forme pyramidale des cristaux de calcite –ph61-62. On peut voir également de la brèche de faille (morceaux de marbre cimentés par de la calcite) – ph 63.
La calcite n’est pas déformée, n’est pas métamorphisée ; elle est post-métamorphique, elle date du chevauchement, il y a à peu près 40MA (fin éocène). C’est une calcite hydrothermale qui s’est formée en remontant le long du miroir ; d’ailleurs on trouve aussi des sels de cuivre (malachite) dans les arènes du granite de Millas tout près de la FNP –ph 64. Ce qui confirme la circulation de fluides hydrothermaux le long de cette faille (FNP). Le granite de Millas très altéré et bien arénisé vient chevaucher le flanc Sud du synclinal de Boucheville qui est redressé et renversé. Un gros fragment de marbre est arraché, écaillé, et se trouve inclus dans le granite altéré –ph 65-66.
60-marnes- sournia
61-sournia-marbre
62-gros plan
63-brèche de faille
64-gros plan- cuivre
65-ecaille-de-marbre
On entre à partir d’ici dans la ZNP, constituée dans ce secteur des Pyrénées par le massif d’Agly (socle) en contact faillé, au SW avec le synclinal de Boucheville et, au N, avec le synclinal de St Paul de Fenouillet dont la bordure N chevauche la ZsP (zone sous pyrénéenne).-ph6.
Arrêt 6- les Albas, massif d’Agly, D619 en direction d’Ansignan. –ph67.
66-sournia-chapelle Del Méné
67-albas
68-granite Ansignan
Affleurement de granite d’Ansignan, daté de 315 MA. C’est un granite porphyroïde riche en biotite, en intrusion dans la roche encaissante protérozoïque (gneiss de Caramany), 540 MA, qui a subi plusieurs orogénèses (cadomienne, varisque, alpine). –ph68. Ce granite d’Ansignan est une roche particulière car elle est la seule à avoir cristallisé dans le faciès granulite, à T ≥ 800°C. A cette température, la biotite est remplacée par du pyroxène (opx-hyperstène) anhydre. On a donc une roche sombre, qui contient FK-orthose en gros cristaux, Fplagio-andésine, quartz, biotite, hyperstène (opx) et grenat. On appelle cette roche une charnockite –ph 69. Les gros cristaux d’orthose ont des biotites et des Fplagio en inclusions –ph70. L’affleurement montre également un mélange partiel de deux magmas : la charnockite (granite d’Ansignan) qui s’intercale dans les gneiss clairs et les granites blancs à grenats ; ces deux magmas ayant intrudé l’encaissant (granite de Caramany). L’alignement des cristaux montre la fluidalité des magmas. -ph71 à73.
69-charnockite grenats-pyroxènes
70-charnockite-gros FK à inclusions de biotite
71-charnockite et gneiss clairs
72-mélange
73a-granite blanc à grenats
73b – fluidalité-cristaux alignés
73c – fluidalité
Arrêt 7- clue de la Fou. –ph74 à77.
Faisant suite à la charnockite, le synclinal de St Paul de Fenouillet a son flanc Sud percé en clue par l’Agly qui prend sa source un peu plus au Nord au pied du Bugarach. Ce flanc Sud, en calcaire massif est riche en fossiles de rudistes. Le faciès est récifal. La croûte devait être, ici, un peu plus épaisse car le calcaire n’est pas métamorphisé. Juste avant le pont sur l’Agly, on peut voir le contact faillé entre les calcaires aptiens et le granite porphyroïde très altéré et une source chaude (21 à 27°C), jaillit au-dessus du lit de l’Agly – ph 77a et b.
74-clue de la Fou
75-clue de la Fou
76- rudistes
77- source chaude- captage
77a- clue de la Fou
77b-clue de la Fou
Arrêts 8- gorges de Galamus et pic de Bugarach.
Le flanc Nord du synclinal de St Paul de Fenouillet est entaillé en gorge par l’Agly ; il termine la ZNP et vient chevaucher (CFNP) la ZsP constituée de terrains du crétacé sup. On voit bien à l’entrée des gorges, le trias, couche savon, semelle du chevauchement. Lui font suite les roches du J inf, J sup, C inf. le cœur du synclinal est constitué de marnes métamorphisées en cornéennes noires de l’albien. –ph 78 à 81.
78- Galamus
79-gorge Galamus
80-gorge Galamus
Remarque importante : l’Agly, à la sortie des gorges de Galamus ne suit pas le synclinal dans son axe facile à creuser, en marnes métamorphisées, ce qui l’aurait conduit directement à la mer, à l’Est. Il traverse le synclinal, sans être dévié, et creuse la clue de la Fou, puis les granites du massif de l’Agly, avant de rejoindre la mer.
Il y a eu probablement surimposition car les plis existent depuis la fin éocène (40MA-plissement Pyrénéo-provençal), l’Agly qui prend naissance au pied du relief de Bugarach engendré par le plissement, est donc plus jeune. Les plissements reprennent au miocène sup et le creusement va être amplifié par l’épisode messinien où l’Agly a dû trouver un nouveau profil d’équilibre pour rejoindre la mer bien plus bas. –ph81.
Le pic de Bugarach –ph 82-83- point avancé de la ZNP (klippe), chevauche la ZsP constituée de terrains du Csup.
81-coeur du synclinal
82-bugarach
83-bugarach
Troisième journée.
Arrêts 1. Coupe dans la ZA de Força Real à Belesta.
–Força Réal offre un point de vue unique sur une grande partie des Pyrénées Orientales.
A l’Est, la plaine du Roussillon et la mer –ph 84. Au sud, le Canigou, la vallée de la Têt -ph85-86. A l’ouest, vers le massif de l’Agly –ph87. Au nord, vue jusqu’à la ZsP, avec l’écaille de la montagne du Tauch, le chaînon de Galamus (flanc nord du synclinal de st Paul de Fenouillet) et sa sentinelle avancée : le pic de Bugarach –ph88.
84-vue vers l’Est
85-Canigou
86-vallée de la Têt
87- vue massif d’Agly
89- chloritoschistes
88 vue Nord
–Les roches, pentées vers l’Est, sont d’anciens sédiments ordoviciens (480-440MA) métamorphisés pendant l’orogénèse varisque. Elles ont subi un métamorphisme peu important ; ce sont des chloritoschistes, composés de quartz, albite, muscovite et chlorite qui leur donne un reflet verdâtre. Les sédiments dont ils proviennent étaient des turbidites distales (alternance de sables fins et argiles). –ph 89 à 95.
90-schistes
91-micaschiste
92-gneiss
93- gneiss-pegmatites
94-micaschiste-sillimanite
95-migmatites
–Au col de la Bataille, les roches sont un peu plus sombres, le grain un peu plus gros, le métamorphisme un peu plus important car ces schistes s’enrichissent en biotite.
–Vers Caladroi, d’autres minéraux apparaissent : cordiérite, andalousite, pas faciles à reconnaître, puis des micaschistes et gneiss à grenats et sillimanite : le métamorphisme est plus important encore. Les gneiss sont recoupés par des filons de pegmatite. Enfin, des niveaux de migmatites sont visibles le long de la route vers Belesta : il y a fusion partielle des gneiss ; on voit bien les néosomes blancs et les paléosomes noirs.
Cette succession de faciès métamorphiques nous fait penser au massif des Maures. Toutefois, dans le massif des Maures, pour voir cette succession, il faut parcourir une quarantaine de kilomètres, alors qu’ici, on atteint la fusion partielle en quelques kilomètres seulement. La croûte devait être bien amincie, facilement réchauffée, avec un métamorphisme HT-BP. Les géologues disent que le degré géothermique était de 100°C/km alors qu’il est de 30°C/km dans une croûte normale.
–Belesta, D17. Affleurement de marnes (albien) -ph96-97. Elles se sont déposées sur la croûte amincie et ont été métamorphisées en cornéennes lors du rifting crétacé –ph3.
Arrêts suivants : le synclinal de St Paul de Fenouillet, dans sa partie Est, est appelé synclinal du bas-Agly –ph98-carte. Il appartient à la ZNP et chevauche la ZsP (CFNP)). C’est un synclinorium : cette partie Est forme un repli chevauchant qui partage le synclinal en deux synclinaux –ph99-coupe. Nous allons le traverser du sud vers le nord.
96-D17-cornéennes
97-D17-cornéennes
98-carte synclinorium
99-coupe synclinorium
100-flanc sud renversé
101-ND de Pène
Arrêt2. Notre Dame de Cases de Pène.
Au nord du massif d’Agly, les couches du flanc sud du synclinal sont verticalisées et même un peu renversées –ph 100. L’église est bâtie sur les calcaires aptiens à faciès urgonien. Ils sont riches en rudistes , orbitolines et autres fossiles; même faciès qu’à Sournia (plateforme carbonatée), mais ils ne sont pas métamorphisés en marbre –ph101 à 103. La vue vers le nord nous montre le premier synclinal avec la tour del Far qui domine le village de Tautavel –ph104-105.
102-rudistes
103-fossiles
104-vue vers le nord
105-vue vers l’ouest
Arrêts 3. Vingrau et Tautavel.
Le flanc Nord du premier synclinal (Js) chevauche le cœur du second synclinal constitué de marnes albiennes aussi bien à Vingrau qu’à Tautavel –ph106 à 108.
106-Vingrau
107-Vingrau
108-Tautavel
–Puis la ZNP va chevaucher, comme on l’a vu dans les gorges de Galamus, la ZsP (CFNP) dans laquelle nous allons pénétrer.
Remarque : dans cette partie Est, la ZNP prend le nom de nappe des Corbières.
Arrêt 4. Padern. –ph109 à 112.
109-tauch tuchan
110-Padern
111-crochons
112-autre vue
A la base du flanc Ouest de la montagne du Tauch –ph109- le trias sup (couche savon), qui supporte la montagne du Tauch, chevauche les marnes et pélites rouges du trias inf et moyen. Des crochons sont bien visibles dans les pélites ; ils indiquent le sens du mouvement effectué par l’écaille du Tauch, ici vers le NW, et plus globalement vers le nord –ph121.
Arrêt 5. Cucugnan, D19 vers le château de Quéribus.
La route monte dans le crétacé sup continental constitué de marnes rouges, de grès et de poudingues. Dans le paysage on voit bien le CFNP avec la couche savon de trias ; le château cathare de Quéribus est juché sur un promontoire de jurassique sup et domine le synclinal du bas Agly –ph 113-114.
113-D19-queribus
114-queribus
115-faille
Un grand panneau de poudingue crétacé sup, en bord de route, montre des déformations :
–des miroirs de faille qui indiquent un mouvement vers le Nord –ph115.
–des parties de poudingue broyées, cataclasées –ph116.
–des galets cisaillés, toujours vers le Nord –ph117-118.
116-roche broyée
117-cisaillement
118-cisaillement
Ce sont les indices d’un écaillage de faible amplitude occasionné par le chevauchement qui est juste au-dessus du panneau de poudingue.
Arrêt 6. Duilhac- Peyrepertuse. –ph119-120.
La ZsP écaillée, on vient de le voir, présente aussi des plissements, comme ici, dans le jurassique sup couronné par l’imposant château cathare de Peyrepertuse.
119-peyrepertuse
120-peyrepertuse
121-tauch-carte
Arrêt 7. Oligocène- Paziols. –ph 7- 121 à 125.
On termine cette sortie avec les terrains oligocènes situés autour de Paziols ; ce sont les premiers fossés issus de la distension et du rifting qui ont précédé la rotation du bloc Corsosarde. On a vu que le fossé du Conflent s’est formé au miocène inf et le fossé de Cerdagne, au miocène sup. Ce n’est qu’au miocène moyen et sup que la surrection de la chaîne va reprendre et se poursuivre jusqu’à nos jours.
Les cartes –ph7 et ph 121- montrent que des failles normales limitent les fossés dont une bonne partie se trouve aujourd’hui en mer.
122-bloc oligocène
123-bloc oligocène
124-poudingues oligocènes
125-chenal oligocène
Dans les Pyrénées orientales, ce sont les failles normales du Tech et de la Têt. Dans l’Aude ce sont celles de Paziols qui sont orientées N50 environ et les fossés sont découpés par des failles orientées N150 environ.
Dans le paysage, ces fossés ne sont pas pour nous évidents à voir. Néanmoins une faille est visible sur la route qui relie Tuchan à Vingrau. Les affleurements montrent que ces fossés se sont remplis de sédiments continentaux : argiles, grès, poudingues, issus des reliefs avoisinants. Des chenaux, des plaines d’inondation se sont succédé pour les combler.
Situation : Le vallon des Encanaux, commune d’Auriol (13), se trouve sur le flanc Nord du dôme de la Lare, au nord de la Sainte Baume.-ph1.
La Sainte Baume avec ses 1148m d’altitude, est le plus haut sommet de la Provence du sud. C’est un château d’eau ; les principales rivières y prennent leur source : l’Huveaune, l’Argens, le Gapeau, l’Issole, le Cauron, affluent du Caramy.
Le dôme de la Lare est un anticlinal d’axe N40, à noyau de bathonien (Jmoyen). Le Jsup, constitué de calcaires et de calcaires dolomitiques, affleure abondamment ; on y trouve également du valanginien (Crétacé inf).
Au Sud, le synclinal du Plan d’Aups, crétacé sup, en grande partie santonien, repose en discordance sur le valanginien de la Lare. Ce synclinal est recouvert en partie par la nappe de Roqueforcade. –ph2.
Ces deux unités constituent l’unité autochtone de la Sainte Baume (voir page Sainte Baume).
On se trouve à la limite du bombement Provençal émergé et du bassin Sud- Provençal. Témoins de cette émersion : les poches de bauxite sur le massif de la Lare dont une, ici, dans le vallon des Encanaux, entre le Jsup et le santonien qui est décalé par une faille normale oligocène. –ph3.
carte topo
discordance la Lare
carte geol
En fait, ce sont 3 ruisseaux qui entaillent le flanc Nord de l’anticlinal de la Lare : le ruisseau des Encanaux, le ruisseau de l’Infernet, le ruisseau de Daurengue ; ils se réunissent au niveau du parking pour former la Vède, affluent de rive gauche de l’Huveaune, à l’entrée d’Auriol. –ph3. La photo 4 montre l’étendue du bassin versant de ces ruisseaux.
Le circuit : au niveau du pont, tout près du parking, la Vède s’écoule dans le vallon calme et ombragé. –ph5.
4-bassin versant
5-confluence
6-glacière
Arrêt 1. La glacière au-dessus du ruisseau de Daurengue.
Le massif de la Sainte Baume abritait une vingtaine de glacières qui permettaient d’approvisionner un territoire allant de Marseille à Toulon jusqu’à l’arrivée du réfrigérateur vers 1950. L’emplacement choisi est un lieu froid en hiver et frais en été.
La glacière est un puits profond de 8 m environ, encastré dans la pente. Le mur du puits est constitué de pierres liées par de la chaux. Ces pierres sont des calcaires santoniens qu’on trouve tout à côté. Une coupole en pierre faisait office de toit. Un petit conduit débouchait au-dessus du ruisseau et évacuait les eaux de fonte de la glace emmagasinée, surtout en été. En hiver on récupérait la glace aux alentours, puis dans des petits bassins creusés pour faire geler de l’eau. –ph6 à 9.
7-glacière
8-glacière-plan
8a-reste de coupole
Arrêt 2. Source de la glacière.
Dans le ruisseau, la source apparaît sous un tombant, cascade à sec en ce moment, car le ruisseau de Daurengue a une autre source plus en amont : la source des Brailles qui est temporaire. –ph10-11.
9-glaciere texte
10-source de la glacière
11-source de la glacière
Ce petit cours d’eau présente des structures en forme de vasques appelées gours. –ph12-13.
12-gours
13-gours
On peut voir de près ces vasques au niveau de la cascade à sec. –ph14-15.
14-vasques à sec
15-vasques
Ces gours présentent côté aval, une bordure en forme de vasque. La roche est du travertin qui se forme par précipitation de calcaire (carbonate de calcium) suite au dégazage à la sortie de la source, puis par prélèvement de CO2 par les organismes qui pratiquent la photosynthèse (mousses, cyanophycées) et qui tapissent le fond du ruisseau.
Rappel : le calcaire se dissout en présence d’eau légèrement acide. L’acide est apporté par la respiration des êtres vivants (surtout racines et micro-organismes). La réaction est réversible si le CO2 est prélevé dans l’eau par baisse de pression, augmentation de température ou photosynthèse.
Réaction chimique :
Respiration photosynthèse
……………………….↓ ↑
CaCO3 + H2O + CO2 ───→ Ca++ + 2HCO3–
Calcaire solide ←−─── bicarbonate de calcium soluble
Tout ce qui est sur le passage de l’eau est peu à peu pétrifié, comme cette branche en partie prise dans le travertin, ou ces racines. Le travertin est formé de lamines superposées qui recouvrent les rochers et les végétaux dans le lit du ruisseau ; les lamines sont très redressées à la sortie de la vasque. –ph16 à 19.
16-lamines de calcaire
17-racines en voie de petrification
18-travertin
Arrêt 3. Ancien gour sur le chemin de la glacière.
Le chemin qui conduit à la glacière a traversé, lors de sa création, un ancien gour qui montre que la rivière coulait plus haut qu’aujourd’hui et que, depuis, elle a continué à creuser sa vallée pour trouver son profil d’équilibre.-ph20.
19-bord de vasque
20-ancien gour
En regardant de plus près, il me semble qu’il y a, en fait, deux vasques.la deuxième étant provoquée par la formation d’un barrage de branches tombées sur la première vasque et non déblayées. Du travertin a été déposé sur ces branches, puis l’eau a débordé par-dessus, formant ainsi une deuxième vasque. –ph21-22.
21-plus près
22-deux vasques
Arrêts 4. Le long du chemin.
Depuis la glacière jusqu’au pont des Encanaux (jonction des ruisseaux des Encanaux et de l’Infernet), on peut voir les roches du jurassique supérieur et du crétacé supérieur. -ph 3-carte.
23-Jsup
24- Js-concrétions et lamines
25-concrétions
Le Jsup est constitué de roches massives, blanches à la cassure. L’eau ruisselle le long de la paroi verticale et dépose de la calcite en lamines semblable à du travertin et des petites concrétions de calcite. –ph23 à 25. Du calcaire s’était donc dissout au passage de l’eau ; ces concrétions révèlent une érosion karstique en amont.
Le crétacé sup (Santonien), est constitué d’une alternance de couches marneuses et calcaires qui contiennent des fossiles de rudistes (mollusques bivalves). –ph26 à 29.
26-santonien
27-hippurite en coupe
28-autres rudistes
On peut reconnaître des Hippurites à leurs piliers, d’autres rudistes sans piliers, des Nérinées (gastéropodes). Les rudistes ont disparu un peu avant la fin du crétacé sup et témoignent d’un environnement de PFC (plateforme carbonatée).
29-nérinée
30-hippurites
On peut constater –ph27-28-30- que les rudistes ne sont pas en position de vie : ils sont couchés tous dans le même sens. ; un paléocourant les a déposés en ce lieu qui devait être abrité et où ils se sont conservés –ph31-32. La photo 33 montre la largeur de ce paléocourant.
31-hippurites allongées
32-autre vue
33- largeur du paléocourant
Arrêt 5. Bauxite.
En rive droite du ruisseau des Encanaux, on peut voir à travers les arbres et dans le Jsup, des taches rouges. Il s’agit de haldes de la mine de bauxite. La bauxite est rendue visible dans ce secteur de la Lare par le jeu de failles normales à l’oligocène. -ph34-carte 3-35.
34- Jsup et bauxite
35-coupe N-S
36-calcaire dolomitique Js
Le chemin passe dans le Jsup dolomitique en bancs assez massifs ; la stratification est en partie effacée par la dolomitisation. -ph36.
Une faille normale affecte le Jsup. Son miroir peut-être une partie de la paroi d’une cavité karstique remplie par la bauxite, il y a encore la brèche et la bauxite pisolitique (granoclassement au bord de la cavité). –ph37-38-39.
37- miroir de FN
38-brèche de bauxite
39-pisolites agrandis
Cette FN a eu également un jeu décrochant visible sur un miroir de la FN (cannelures) et dans la bauxite (stries). –ph 40-41. La bauxite est antérieure à la FN oligocène et postérieure à la cavité karstique qu’elle remplit. elle sépare le Jsup du Santonien.
40-cannelures sur le miroir
41- stries dans la bauxite
Le bombement Provençal se forme à l’albien ; à l’émersion, sous climat tropical, des sols latéritiques se forment à partir des marnes du crétacé inférieur par altération. Erodés, ils sont transportés, piégés dans des cavités karstiques où ils vont évoluer en bauxite par lessivage de la silice. Les transgressions du coniacien et du santonien vont les protéger jusqu’à nos jours.
Lorsque 50% de la silice des marnes du crétacé inf a été lessivée, elles évoluent en kaolinite, et si le lessivage se poursuit jusqu’à évacuation complète de la silice, le reliquat est de la bauxite.
La bauxite est constituée de :
-boehmite AlO(OH)
-gibbsite Al(OH)3
-hématite Fe2O3
-goethite FeO(OH), enveloppe des pisolites.
-oxydes de titane- rutile TiO2, qui lui donne un aspect satiné.
-un peu de kaolinite restante.
La bauxite rouge utilisée pour produire de l’aluminium est constituée de boehmite et hématite, les pisolites d’hématite et de goethite,
Elle peut aussi contenir un peu de diaspore, autre forme de la boehmite.
Elle contient également entre 5 et 8% de silice (kaolinite). Si elle en contient plus (surtout au-delà de 16%), elle n’est plus utilisée pour la production d’aluminium.
La mine de bauxite : -ph 42-43.c’est une des plus anciennes ; elle fonctionnait dans les années 1860. Aujourd’hui, 3 bouchons bétonnés obstruent l’entrée de la (ou des) cavité karstique.
42-ancienne mine
43- bouchons
La bauxite présente ici est une ancienne latérite qui s’est déposée en plusieurs vagues et en milieu aqueux :
–Il ya alternance et répétition de niveaux de brèches à débris de calcaire, de bauxite pisolitique, de bauxite fine.
–Quand on casse la roche, on y trouve des fragments de lignite provenant d’un ancien marécage mal oxygéné qui devait recouvrir la latérite, ces fragments de lignite se sont déposés en même temps qu’elle pendant une période d’érosion au cours des transgressions du crétacé sup (coniacien, santonien). –ph44-45-46.
44-apports successifs
45-bauxite pisolitique
46-fragments de lignite
On peut constater que la cavité karstique ne contient que de la bauxite fine. Elle a pu y pénétrer par soutirage et, ou, elle a évolué en bauxite fine par un apport excessif de kaolinite (silice) à travers les fissures du karst.
D’ailleurs, elle présente des reflets blanchâtres et une cassure conchoïdale qui montrent sa richesse en silice. Elle est donc inutilisable pour produire de l’aluminium. Elle a pu être utilisée pour la fabrication de ciment alumineux ou par des céramistes. Elle est le résultat d’une érosion par apport de silice. –ph 47-48-49.
47-bauxite fine
48-schistosité
49-autre vue
Située tout près d’une FN, elle présente une schistosité de fracture bien évidente.
Arrêts 6. Les sources de l’Encanaux.
Au pont des Encanaux, il y a confluence des ruisseaux de l’Infernet et du ruisseau des Encanaux. Le ruisseau de l’Infernet ne coule que rarement car il n’est alimenté que par la pluie ; il n’y a pas de sources. –ph50-51.
50-pont des encanaux
51-vallon de l’infernet
En remontant le long de l’Encanaux, on voit plusieurs sources. Carte ph52.
52-carte des sources
53-source inférieure
54-source inférieure
Source inférieure. –ph53-54.
Elle a été aménagée, peut-être, pour faire tourner un moulin aujourd’hui disparu.
L’eau se dégazéifie en sortant de la source, ce qui entraîne la formation de travertins avec les gours qu’on ne voit qu’en aval de la source inférieure et dans le ruisseau de Daurengue. –ph58.
Une vingtaine de mètres juste au-dessus, il y a une autre source temporaire. L’entrée est protégée par une grille en fer, un bourrelet de béton canalise l’eau afin qu’elle s’écoule sur la dalle bétonnée qui protège le chemin de l’érosion. –ph55 à 57.
55- protection
56-bourrelet
57-dalle
Source des blocs. –ph59.
Entourée par la végétation.
59-source des blocs à sec
58-gours
Source supérieure. Permanente. –ph60-61.
60-source supérieure
61-source supérieure
L’eau s’écoule par une grande fissure ouverte. Le débit varie selon la saison et le rythme des pluies. La photo 62 prise au début juin montre un débit moins important.
Source haute. –ph63 à 65.
L’eau sort également par une large fissure ouverte.
62-source supérieure juin
63-source haute
64-source haute
A partir de là –ph66- le chemin n’est plus visible et nous n’allons pas plus loin.
65-source haute
66-plus de chemin
67-entrée du gouffre des Encanaux
Mais il y a encore le trou des Encanaux, source temporaire, puis, à 410m d’altitude, le gouffre des Encanaux.
Notre ami Paul, qui est aussi spéléologue confirmé, nous a fourni quelques photos et le schéma du gouffre. –ph67 à 73.
68-Vue sur la sortie du dernier puits
69-Méandre
70-Concrétionnement
71-Galerie-Conduite
72-Siphon
73-schéma du gouffre
Il y a 4 parties dans ce gouffre : l’entrée (puits de 60m de haut), la rivière souterraine, la voûte mouillante et le siphon noir. Le reste est inaccessible. La rivière peut entrer ou non en crue.
Quel est le fonctionnement de ces sources ?
L’étude du gouffre par Spelunca et des spécialistes (B.Arfib, A.Zappelli) apporte des éléments de réponse après des traçages dont certains à la fluorescéine.
Il apparaît que :
—Il n’y a pas de liaison entre le gouffre et le ruisseau de Daurengue (ses 2 sources).
—La source supérieure est reliée à la rivière souterraine ; c’est elle qui fournit l’eau qui a cheminé dans le karst.
Lorsque la rivière souterraine a un fort débit, la source haute coule à son tour et si la rivière souterraine est en crue la source du trou se met à couler. C’est la première à s’assécher lorsque le niveau d’eau dans la rivière s’abaisse.
Donc 3 sources à relier à l’activité de la rivière souterraine.
—Une deuxième nappe doit alimenter la source inférieure et, lorsque la nappe a beaucoup d’eau, le trop plein se déverse par la source des blocs. Donc 2 sources à relier. C’est une eau très minéralisée puisqu’il y a des gours en aval de la source. (les sources au-dessus le sont moins, il n’y a pas de gours).
C’est un deuxième système de sources sur le ruisseau des Encanaux
Texte de ma conférence, suite aux nombreuses observations faites au cours de nos sorties le long de la Durance.
La Durance, grande rivière de Provence
……et son histoire géologique
++La Durance prend sa source sur les pentes du Chenaillet, au dessus de Montgenèvre, près de la frontière Italienne et se jette dans le Rhône à Avignon.-ph1.
Le Chenaillet, qui a échappé à la disparition par subduction, est un lambeau de lithosphère océanique avec manteau et croûte comprenant des gabbros et des laves en coussin –ph2,
Les plus belles laves en coussin des Alpes sont visibles vers 2400m d’altitude –ph3.
1-pentes du Chenaillet
3-pillows
La Durance mesure 305 km environ et son bassin versant a une superficie de 14225 km2 .C’est le 4 ieme bassin Français –ph4.
Son débit moyen est de 190 à 200 m3/s à Avignon.
Mais son régime est caractérisé par des étiages marqués 35 à 40 m3/s, fréquents. Le débit réservé 4,5m3/s ne suffisant pas à l’autoépuration de ses eaux. Ses affluents apportent heureusement de l’eau qui limite la pollution –ph5.
4-durance bassin versant
5-Mirabeau- peu d’eau
6-Mirabeau-eau
Le régime est marqué aussi par des crues ; -ph6-7.
Crues centennales de 4500 m3/s
Crues décennales de 2500 m3/s
Crues annuelles de 1600 m3/s
La crue de janvier 1994 a atteint 3000m3/s –ph8-9.
7-durance 6nov2011
8-cadenet
9-pertuis
Jusqu’en 1960 (Serre Ponçon), les crues pouvaient être catastrophiques jusqu’à 6000m3/s (6800en 1886) ainsi que pendant le petit âge glaciaire (du XVI au XIX siècle). –ph10.
Mais les barrages ne peuvent empêcher les grandes crues. Aussi, depuis 2010, EDF a créé un piège à graviers sur le Buech pour éviter les inondations à Sisteron. –ph11-12.
10-pont Mees..1955
11-piege buech
12-banquette
320 000 m3 de graviers ont été extraits et en 2012 une banquette de débordement pour élargir le lit de la Durance a été aménagée ; les limons enlevés ont servi à la réhabilitation de carrières et à la valorisation de terres agricoles. Un entretien de ce piège à graviers est programmé. Sur presque toute sa longueur, la Durance a un réseau en tresses ; ce n’est pas une rivière mais un torrent –ph13. Son taux d’érosion chimique est de 121T/km2/an et son taux d’érosion mécanique est de 364 T/km2/an. Ces taux sont supérieurs aux taux mondiaux moyens.
13-tresses
14-barrage comblé
15-serre ponçon
D’ailleurs le comblement rapide du barrage de l’Escale nous le montre bien (il ne reste que le chenal sur 16 M m3) –ph14. Et on voit bien sur cette photo le comblement du bout du lac de Serre Ponçon par le torrent de Boscodon, torrent très actif qui a 3 bassins de réception, au lieu d’un seul. La Durance ne pouvant plus entrainer les blocs et les galets et l’exploitation de la gravière n’y suffit pas ! –ph15 à17. Cependant, à cause des barrages, le cours de la moyenne Durance présente des segments qui ont perdu de l’énergie. Le réseau en tresses est interrompu par des secteurs à méandres qui peuvent toutefois provoquer des dégâts. Ainsi, cet agriculteur de Mirabeau a perdu quelques hectares, d’autant que l’autoroute gêne la divagation de la rivière –ph18.
16-savines
17-boscodon
18-méandre
La Durance a été aménagée après le Verdon : d’une part à cause de son trajet nord-sud avec une forte pente (3m/km), d’autre part, il y a peu d’endroits suffisamment resserrés pour y installer un barrage pouvant contenir assez d’eau. L’invention du barrage masse a permis l’équipement de la Durance. Le Verdon présente, lui, une bonne partie de son cours sans le sens Est-Ouest, dans le sens des plissements, avec une pente moindre, des endroits resserrés et des possibilités de rétention de l’eau –ph19. Le barrage de Serre Ponçon, le plus grand d’Europe, 1,2 milliards de m3, sur 27 km de long, produit 700 millions de kwh. Avec 17 barrages et 30 centrales hydro-électriques, Durance et Verdon produisent 6 à 7 milliards de kwh, soit 10% de la production hydroélectrique française, ce qui ne suffit pas à la région –ph 20 à22.
19-durance et verdon
20-serre ponçon
21-vidange
22-EDF-Salignac
23-graviere
24-peyrolles
Les prélèvements par les gravières sont maintenant interdits dans le lit mineur, mais il y en a beaucoup dans le lit majeur, ce qui entraine inexorablement un abaissement du lit mineur, donc assèchement de terrasses, pollution de la nappe mise à l’air libre, érosion régressive accrue –ph23 à 25. De l’Argentière la Bessée à Montdauphin, elle suit une faille : la FHD (faille de haute Durance), qui passe par Risoul et va finir dans le massif du Mercantour ; faille toujours active, le séisme du 26 février 2012 à St Paul sur Ubaye nous le rappelle –ph26 à 28.
25-pont de mirabeau 2015
26-faille haute durance
27-ubaye
Puis de Peipin au pont de Mirabeau, elle suit une autre faille la FMD (faille de la moyenne Durance), faille la plus sismogène de France, et toujours active ; témoin le séisme du 19 septembre 2012 à Volx. (8 ieme de l’année au lieu de 3) –ph29-30.
28-barcelonnette-seisme
29-fmd
30-seisme2012
Elle suit ensuite un parcours Est-Ouest jusqu’au Rhône. A l’Argentière la Bessée il y a confluence entre la Gyronde qui vient du parc des écrins en passant par Vallouise et la Durance qui creuse une gorge dans le fond de son auge glaciaire pour rejoindre la Gyronde. Ce qui signifie que le glacier de la Durance rejoignait le glacier de la Gyronde par un gradin de confluence, il était donc un glacier secondaire, le principal étant celui de la Gyronde. La Durance ne devrait donc s’appeler Durance que jusqu’à l’Argentière et ensuite Gyronde jusqu’à Avignon –ph31 à33.
31-Argentière la bessee
32-Argentière la bessee
33-Argentière la bessee
On peut constater également que la Durance n’est pas plus longue que la Cerveyrette ou l’Orceyrette et dans tous les cas elle est plus courte que la Guisane et surtout la Clarée ; par conséquent, du pied du col de Montgenèvre jusqu’à l’Argentière elle devrait s’appeler Clarée –ph34. Mais comme, seule, la vallée de la Durance ne se termine pas en cul de sac, on l’a privilégiée par rapport aux autres.
++On peut retrouver dans les paysages et les affleurements l’histoire la plus récente de la Durance, son histoire quaternaire qui n’est pas encore effacée par l’érosion. Le château de Mison, au nord de Sisteron est bâti sur un rocher –ph35- qui est un reliquat du cône fluvioglaciaire du glacier de la Durance à l’interglaciaire du günz vers 600kans. Le glacier dont il ne reste plus de traces devait se trouver vers Veynes (05).
On peut y voir des périodes de fonte avec des débâcles suivies de périodes plus froides ou les alluvions étaient remaniées par des chenaux en tresses –ph36. Une petite animation, tente d’expliquer la formation de ces remaniements avec disposition inclinée des galets –ph37-38. En regardant vers le sud, vers Sisteron, on peut reconnaître des dépôts laissés au cours des 4 glaciations du quaternaire sur les terres noires jurassiques -ph39.
34- Bassin de la Durance
35-mison
36-rocher Mison
37-Animation-riviere
38-rocher Mison
39-vue mison
Günz ( inter) au château de Mison, Mindel ( 400 à 600 kans), fluvioglaciaire, sur la route menant à Ribiers et au-delà vers le sud, Riss (120 à 300 kans) dont il ne reste que les moraines de fond formant une arête de Mison à la Sylve et Würm ( 100 à 10 kans) dans la vallée du Buech et de la Durance visible vers Thèze, fluvioglaciaire –ph40. On trouve des lambeaux des différentes terrasses glaciaires tout le long du parcours de la rivière : -ph41 à45. Par exemple à Volonne, St Auban, au pont de Mirabeau sous la chapelle Ste Madeleine, à Embrun et Eygliers sous le fort de Montdauphin (même terrasse fluvioglaciaire de Würm découpée par l’érosion).
40-theze
41-volonne
42-st auban
43-pli-mirabeau-amont
44-embrun
45-eygliers
Au Riss (plus forte glaciation), le glacier atteignait Sisteron ; là, il se fragmentait et des radeaux de glace pouvaient emporter d’énormes blocs que la rivière n’aurait jamais pu transporter –ph46-47. Ils se déposaient plus loin sur le cône fluvioglaciaire à la hauteur de Salignac ; certains ont atteint St Auban –ph48 à51.
46-sisteron
47-sisteron-blocs
48-riss salignac
49-aptien erodé
50-fluvioglaciaire-riss
51-st auban
L’explication n’est pas très convaincante. Mais suite à l’étude de la formation deltaïque située au nord de Ribiers, datée de la fin du Riss, une autre explication a vu le jour (communication orale de JC.Hippolyte, géologue au Cerege).
Le glacier atteignait bien Sisteron, mais, au moment de la débâcle (vers la fin de la glaciation), un lac s’est formé entre Laragne et Ribiers (d’où, la formation deltaïque), les eaux ne pouvant s’écouler suffisamment, le lac a pris de l’ampleur, jusqu’à ce que la glace qui obstruait le verrou de Sisteron, ne puisse plus résister. Le lac s’est alors vidé, emportant d’énormes blocs jusqu’à St Auban. C’est ce qu’on craint aujourd’hui dans les Alpes avec la fonte rapide des glaciers –ph52 à54.
52-nord de Ribiers
53-nord de Ribiers
54-st auban
Pendant les glaciations du quaternaire, la Durance était un fleuve ; passant par le seuil de St Pierre de Vence, elle longeait ensuite les Alpilles et se jetait dans la mer au niveau d’Arles, repoussant le Rhône vers la faille de Nîmes –ph55. Puis elle passa par le seuil de Lamanon pour se jeter dans la mer au niveau de Fos sur mer. Aujourd’hui, le canal EDF emprunte ce passage pour aller vers Salon –ph56.
55-durance fleuve
56-durance fleuve
Puis, il y a environ 30 000 ans au würm récent, elle emprunta le seuil d’Orgon pour devenir affluent du Rhône –ph55-56. Mais son cône de déjection repoussa le Rhône vers l’Ouest et obligea l’Ouvèze à remonter vers l’amont pour le contourner. Elle rejoint aujourd’hui le Rhône à Avignon. Le passage vers Avignon a été permis par un affaissement du seuil d’Orgon dû au jeu de la faille Salon-Cavaillon –ph56-57-58.
57-durance
58-Durance
++ Un peu plus difficile à voir est l’épisode messinien (de 6 à 5,3MA) à la fin du miocène.
Les profils sismiques, électriques et quelques affleurements nous le dévoilent. Au messinien, le détroit de Gibraltar se ferme ; le niveau de la méditerranée baisse d’au moins 1500 m, jusqu’à l’équilibre entre évaporation et apports d’eau par les 3 principaux fleuves qui l’alimentent (Rhône, Nil, Danube) –ph59.D’où ces énormes dépôts de sel recouverts par les sédiments post-messiniens –ph60.
59-messinien
60-sel
Les rivières creusent alors de véritables canyons pour retrouver un profil d’équilibre. Le Rhône, la Durance et leurs affluents sont concernés –ph61-62.
61-canyon rhone
62-durance canyon
Ainsi, à Oraison, le Rancurre creusa un canyon d’environ 400m de profondeur -ph63. Lorsque la mer revint au pliocène, elle envahit et remonta les canyons formant ainsi des rias; celle du Rhône, jusqu’à Lyon, celle de la Durance au-delà d’Oraison –ph64. On trouve par exemple les dépôts de la transgression post-messinienne (pliocène) bien conservés au milieu des gorges de Régalon avec des fossiles marins qui datent bien cet événement –ph65.
63-canyon oraison
64-ria_pliocene
65-regalon
++Si on arrive à reconstituer l’histoire quaternaire de la Durance par l’observation d’affleurements, de caractères morphologiques et structuraux, comment connaître son histoire plus ancienne ?
La Durance prenant sa source dans les Alpes, elle ne peut exister que depuis leur formation. Au trias, la Pangée s’érode, les reliefs hercyniens sont pénéplanés , et elle se fissure.-ph66. Au jurassique, l’océan alpin, dépendance de l’atlantique central naît. Des sédiments se déposent. Il s’élargit jusqu’au crétacé moyen (aptien-albien) –ph67-68.
66-terre
67-terre
68-terre
Puis, au crétacé supérieur, l’ouverture de l’atlantique sud provoque la remontée vers le nord de la plaque africaine qui va refermer l’océan alpin. –ph69-70.
69-vers fin cretace
70-fin crétacé
Au tertiaire, les plaques européennes et africaines se rencontrent : c’est la collision ; la plaque européenne passe sous la plaque africaine créant un épaississement crustal : le relief alpin dont le Chenaillet, est né. La Durance peut couler. –ph71-72.
71-collision
72-alpe coupe
Une des premières manifestations de la Durance ou plutôt de la paléodurance ou de ses affluents pourrait être visible dans le bassin de Forcalquier, limitant à l’Est par la FMD, une vaste cuvette profonde de 11 km en voie de comblement depuis le trias. –ph73-74.
73-coupe
74-carte géologique
75-Vançon
A l’oligocène, le bassin achève son comblement par des apports venant de l’Est grâce à l’activité de la FMD mais pas de traces de dépôts laissés par une paléodurance, ni même dans la vallée du Vançon qui suit la FMD. –ph74-75.
Au miocène, la méditerranée actuelle (bassin liguro provençal) naît de la dérive du microcontinent corso-sarde. La transgression remonte vers Lyon par à coups, créant des reflux vers la mer naissante. –ph anim76. Le delta de la paléodurance se trouve au niveau de Cucuron et de Cabrières d’Aigues. Des galets perforés par des pholades en attestent. –ph77 à80.
76-Animation-doc Rubino et all 1990
77- burdigalien supérieur
78-carte géologique
79-delta
80-carte geologique luberon
81- burdigalien supérieur
Mais aussi au nord immédiat du chaînon Ventoux-Lure. Un bras de la paléodurance devait se diriger vers le golfe de Vaison en passant par Mévouillon, dont l’érosion a épargné le paléodelta ; -ph81 à 83, par Montbrun dont les couches ont été repliées ensuite par le chevauchement du massif Ventoux-Lure ; -ph84 à86, et par Saint Vincent sur Jabron et Chateauneuf-Miravail dont on ne voit que le flanc normal du pli recouvert par le chevauchement Ventoux-Lure. –ph87-88.
82-mevouillon
83-mevouillon
84-bloc
85-montbrun
86-montbrun-vue
Le golfe de Vaison se prolongeait donc par une ria occupée aujourd’hui par le Jabron et le toulourenc –ph89.
87-jabron
88-jabron
89-paeodurance
Ainsi la paléodurance venant globalement du nord se jetait dans la mer miocène au niveau des golfes de Vaison et de Cucuron. A la fin du miocène, les reliefs de Ventoux-Lure se forment, plissant les sédiments du miocène comme on vient de le voir et la FMD s’inverse. Le creux se trouve désormais du côté de Valensole. –ph89 à 92.
90-vue générale
91-coupe -FMD
92- vue
Toutes les rivières (Bléone, Asse, Durance) vont combler cet espace par de grandes quantités de conglomérats bien visibles dans les paysages, ainsi les rochers des Mées entièrement constitués de poudingue à ciment silicifié. –ph93. Aujourd’hui, la Durance coule le long de la FMD et le plateau de Valensole subit une érosion intense bien visible de satellite. –ph94. Son histoire n’est pas terminée ; le changement climatique aidant, va t’elle nous refaire la surprise de 1907 ? -ph95.
Front de la nappe des flyschs à Ancelle (05) et paysages
Ph1- Ancelle est situé dans la zone externe des Alpes, la ZD (zone dauphinoise), au front des nappes de l’Embrunais–Ubaye (E-U) séparées en deux par la ½ fenêtre d’Embrun.
Il y a deux nappes : à la base, la nappe de l’Autapie et, au sommet, la nappe du Parpaillon. Seule, la nappe de l’Autapie est bien visible à Ancelle.
titre
bassins flexuraux
helminthes
Ces nappes sont constituées de roches de type turbidites. Des séquences répétitives de calcschistes, grès fins, calcaires fins, pélites. Dans les calcschistes on trouve des traces méandriformes de « vers » : ce sont les flyschs à helminthoïdes -ph2- on trouve également des fossiles d’organismes planctoniques –les Globotruncana qui donnent un âge crétacé sup à ces sédiments turbiditiques.
Ces flyschs turbiditiques sont les derniers sédiments formés dans l’océan alpin en voie de subduction. Lors de la collision, de la formation de la chaîne alpine, ils ont été expulsés vers l’Ouest, envahissant les bassins flexuraux de plus en plus externes au fur et à mesure de la progression de la chaîne alpine vers l’Ouest. –ph1. (voir page bassins flexuraux et page lac du Lauzanier). La sédimentation dans les bassins flexuraux est caractérisée par la trilogie calcaire à nummulites, marnes bleues, grès d’Annot, ici du Champsaur.
Au cours de cette sortie, nous allons voir le front de la nappe de l’Autapie (CPF), la ZD (zone dauphinoise), avec la semelle de la nappe, le bassin flexural et ses sédiments, les terres noires du Jurassique sup plus ou moins autochtones. Nous n’oublierons pas les paysages variés qui vont s’offrir à nous, dont certains gardent l’empreinte des dernières phases de la glaciation du würm. Des précisions seront apportées au cours des différents arrêts.
1-Du col de Moissière au sommet de St Philippe.
Nous allons remonter le temps en partant des terrains les plus jeunes pour aller vers les plus vieux.
—-Quelques vues : -ph3-4-5. En regardant vers l’Est, on constate que l’altitude des sommets est de plus en plus élevée. C’est dû à l’empilement des nappes, leur épaisseur (200m pour l’Autapie, plus de 1000m pour le Parpaillon et son soubassement, seul visible dans ce paysage), mais aussi aux plis intra nappes qui les accompagnent.
l’Arche-col de Moissière
vue vers l’Est
5-site d’Ancelle
—-On arrive rapidement sur la formation appelée schistes à blocs, datée de l’oligocène inf (rupelien). –ph 6 à9. On voit des blocs de toutes tailles, d’âge et de nature diverse, emballés dans une matrice argilo-pélitique sombre. C’est un ensemble d’olistolithes (olistostrome). Certains blocs présentent des figures de paléocourant à l’envers (flute cast). -ph10-11.
6-schistes à blocs
7-schistes à blocs
8-blocs
9-blocs
10-gros bloc à flute cast
11-flute cast
Ces blocs proviennent des couches sous-jacentes arrachées et d’éléments de la nappe de l’Autapie juste au-dessus. En s’avançant vers l’Ouest, le front de la nappe de l’Autapie a produit des blocs qui se sont écroulés dans le bassin flexural et des blocs arrachés aux couches sous-jacentes, le tout a été emballé dans les sédiments vaseux du bassin flexural. Ils ont subi par la suite, une schistosité à l’origine du nom de cette formation. Ces schistes à blocs reposent donc sur les sédiments du bassin flexural, en discordance de ravinement. La photo 12 est la coupe de ces affleurements.
12-structure
13-glissement de terrain
14-lac Faudon
—-Au cours du würm, le sommet de St Philippe et les schistes à blocs étaient plus haut que le glacier durancien. Lors de la fonte du glacier, ils ont formé un relief abrupt au-dessus de l’auge glaciaire ; relief, qui a fini par s’écrouler. Le lac Faudon se trouve dans la niche d’arrachement de ce glissement de terrain. –ph13-14.
—-On va observer, maintenant les sédiments du bassin flexural en commençant par les plus jeunes : les grès du Champsaur jusqu’au sommet de St Philippe. Les grès plutôt fins sont des roches détritiques qui présentent des figures de granoclassement, des stratifications obliques qui montrent que ces grès sont en position normale (à l’endroit, non renversés) et de nature turbiditique. –ph15 à17.
15-grès du Champsaur
16-granoclassements
17-stratifications obliques
On retrouve ces grès au sommet de St Philippe –ph18-, toutefois, ils sont séparés par une lame de calcaires nummulitiques –ph19-20- il y a donc un petit écaillage des couches du bassin flexural, qui sont donc parautochtones dans cette ZD. –ph21-22.
18-grès au sommet
19-calcaire à nummulites
20-nummulites
21-petite écaille
22-écaille
2-Sommet de St Philippe.
La vue à 360° est un plaisir pour les yeux. –ph23 à 27.
23-vue sur St Philippe
24-vue de St Philippe
25-vue vers l’ouest
26-vue vers Gap
27-vue sur la vallée du Drac
3-descente jusqu’aux terres noires. –ph28 à32.
On voit bien au-dessus des terres noires, en discordance, les calcaires à nummulites et les marnes bleues. On y a trouvé des globigérines (fossiles planctoniques) qui, avec les nummulites, les datent du priabonien (éocène sup).
28-ouest de St Philippe
29-terres noires
30-calcaire à nummulites
31-gros plan
32-marnes bleues
4-vers Ancelle, le front de la nappe du flysch de l’Autapie.
La route, peu avant Ancelle entaille la nappe de l’Autapie tout près de son front (CPF-chevauchement pennique frontal). Les flyschs (anciennes turbidites du crétacé sup) chevauchent les schistes à blocs qui reposent dans le bassin flexural qu’on vient de quitter. Le front de cette nappe est très déformé. On peut y voir :
33-synforme
34-antiforme
35-bourrages
36-pli en genou
37-plis en genou
38-détails
39-petites failles
40-front de la nappe
Des plis en synforme –ph33-, en antiforme – ph34-, des bourrages dans les cœurs de plis –ph35-, des plis en genou (déversés) –ph36 – certains s’affrontent et présentent des bourrages importants –ph37-38-, de petites failles dont certaines sont inverses, -ph39-. Dans un virage en épingle, l’affleurement est unique ! –ph40- On y trouve pêle-mêle des couches pliées, repliées, faillées, désorganisées, de petits chevauchements, des brèches tectoniques. Schéma et gros plan avec les photos 41 et 42.
41-front de la nappe-schéma
42-front- détails
43-synthèse
La photo 43 est une synthèse de nos observations.
5-Ancelle, sa situation. –ph44-45.
Outre les nappes de flysch (Autapie, Parpaillon), on voit qu’Ancelle est situé dans une plaine : la plaine de Lachaup, limitée au nord par la butte de Coste Longue qui est en fait une moraine datée de la première phase de glaciation du würm (w1), la plus froide. Il y a eu au moins une demi douzaine de phases de glaciation au würm.
44-Ancelle-paysage
45-plaine de Lachaup
46-Rouanne
A cette époque (w1), le glacier très imposant de la Durance rejoignait le glacier du Drac en passant par le col de Manse et le col Bayard. Coste Longue est une moraine latérale du glacier durancien.
Cette butte, obstacle à l’écoulement des eaux en période de réchauffement, a formé un lac qui a persisté jusque vers la fin du würm.
Au bout de la plaine de Lachaup, à l’Est, -ph46- on voit la vallée de la Rouanne. Un petit glacier existait bien au w1, mais il atteignait à peine les quartiers Est d’Ancelle.
On peut voir, encore aujourd’hui une partie du front morainique du glacier de la Rouanne aux Cousteilles. –ph47.
De nos jours, la Rouanne est une vallée en V ; son lit traverse le front morainique et la plaine de Lachaup. –ph48.
47-front glaciaire de la Rouanne
48-lac wurmien
6-Le puy de Manse.
Non loin du puy de Manse, on peut voir vers le sud, le dôme de Remollon, anticlinal jurassique à cœur triasique. Les terres noires où nous nous trouvons sont les couches les plus jeunes de cet anticlinal (oxfordien). –ph49. Le glacier durancien a raboté ces terres noires pour rejoindre le glacier du Drac. On voit l’ensemble des sommets qui sont de plus en plus élevés vers l’Est et la situation de St Philippe.-ph50-51.
49-dôme de Remollon
50-vue vers l’Est
51-situation st philippe
Le puy de Manse a conservé un peu de crétacé inférieur et le tithonien au-dessus des terres noires alors que, non loin de là, à St Philippe, le bassin flexural éocène repose directement sur les terres noires. L’érosion y a été plus forte. -ph52.
On peut voir également un grand glissement de terrain qui affecte les moraines de w1. Elles ont glissé et se sont étalées sur les moraines du w2. On peut constater qu’à cette deuxième phase de glaciation (w2) le glacier durancien rejoignait toujours le glacier du Drac, ce qui ne sera plus le cas par la suite où chaque glacier restera dans sa vallée. –ph52.
7-La Rochette. –ph53-54.
52-puy de Manse
53-chapeau de Napoléon
54-La Rochette
Le chapeau de Napoléon domine le petit village de la Rochette. Au-dessus des terres noires il y a les calcaires de l’oxfordien sup et du tithonien qui n’ont pas été enlevés par l’érosion comme à St Philippe tout proche. La moraine est à une altitude inférieure à celle du col de Manse, le glacier de la Durance qui l’a abandonnée ne rejoignait plus le glacier du Drac (on est à une phase de glaciation post-w2).
On peut constater que les terres noires qui sont à la base de St Philippe reposent sur l’oxfordien sup et qu’on retrouve ces terres noires en position normale (sous l’oxfordien sup) au niveau du chapeau de Napoléon. Il y a donc, là aussi, un petit chevauchement vers l’Ouest de cette ZD autochtone, qui est en fait en partie parautochtone.
Présentation : Lors de notre sortie à Ancelle (05) nous avons vu les terres noires (Js) qui constituent dans la ZD (zone dauphinoise) une partie considérée comme autochtone quoique un peu déplacée par endroits (voir page Ancelle). Ces terres noires entourent le dôme de Remollon que nous avons vu de loin et sont les couches les plus jeunes. Le sillon de Gap est creusé dans ces mêmes terres noires, et le glacier durancien est passé pendant tout le quaternaire, de part et d’autre du dôme de Remollon qui a bien mieux résisté que ces dernières.
Le dôme de Remollon est constitué, en fait, de deux anticlinaux :
——-l’anticlinal Est, d’Espinasses, d’axe N-S qui plonge vers le N (vers Chorges) est celui qu’on voit le mieux car coupé, traversé en son cœur par le glacier durancien. Il culmine au mont Colombis (1733m). Il est éventré par des failles N-S bien élargies par les glaciers. Son cœur triasique se voit très bien au-dessus et de part et d’autre du village d’Espinasses. -Ph1-2.
1-Espinasses
2-Mont colombis
3-dôme de Remollon
——-l’anticlinal Ouest, de Remollon, d’axe NO-SE, plonge vers le NO (vers Gap) se voit moins bien, mais on peut suivre son flanc Ouest jusqu’aux abords de Tallard où il forme un synclinal plongeant lui aussi vers le NO : c’est le synclinal de Tallard dont le flanc méridional est rompu et chevauche au niveau de La Saulce, l’écaille de Barcillonnette. Cet ensemble dôme de Remollon, synclinal de Tallard, chevauchement appartient au lobe Ouest de la nappe de Digne. –ph 3 à 6.
4-d’Espinasses à la Saulce
5-Remollon
6-Saulce -panorama
——ces deux anticlinaux sont séparés par une zone linéaire de dislocations avec plusieurs failles formant une zone affaissée que suit la vallée de l’Avance et qui a déformé le flanc Est de l’anticlinal de Remollon. –ph7-8.
———Coupe du dôme de Remollon qui figure sur la carte géologique de Chorges –ph8a –
7-anticlinal de Remollon
8-zone disloquée
8a-coupe du dôme de Remollon
La plupart des failles sont des failles normales N-S qui ont abaissé, le plus souvent, le compartiment Est. La série liasique (J inf) très épaisse s’est déposée sur un bloc basculé dont on retrouve la roche du socle sous la chapelle St Roch et à Chaussenoire dans la vallée de l’Avance. Cette série s’est déposée pendant l’expansion de l’océan alpin.
Les différents arrêts vont apporter des précisions.
+++arrêt 1. Remollon- Chapelle St Roch. –ph 9 à 11 .
9-chapelle St Roch
10-StRoch,-micaschistes
11-minéralisations
La chapelle St Roch est bâtie sur un piton rocheux dont le flanc Sud a été exploité en carrière avant la construction du barrage de Serre Ponçon pour protéger les vergers contre les crues de la Durance. Les blocs servaient à la construction de digues de protection. On y trouve surtout des micaschistes à muscovite, séricite, chlorite. Il y a eu plusieurs générations de contraintes car la foliation est plissée. Il y a aussi des leptynites et des lambeaux de conglomérats à galets de gneiss, arkoses. Dans les veinules il y a des minéralisations avec barytine et sidérite. Des “collectionneurs” peu scrupuleux ont dilapidé le site. Ces roches ont subi un métamorphisme SV (schiste vert) et sont hercyniennes. On voit donc, ici, affleurer le socle. Des failles l’ont fait remonter. De la chapelle, on voit les terrains triasiques et jurassiques que nous allons examiner en des lieux accessibles, au cœur et sur le flanc Est de l’anticlinal d’Espinasses. –ph 12-13 .
11a-minéralisations
12-vue sur Remollon
13-vue sur Espinasses
+++arrêt 2. Espinasses. –ph 14 à 16 .
14-Espinasses-trias
15-gypse et albâtre
16-affleurement de gypse
Tout autour du village du gypse est à l’affleurement ; il est daté du trias sup. il n’y a donc pas de continuité (au moins en apparence, car il y a des alluvions, de la végétation) avec le socle qui affleure à la chapelle St Roch. On peut reconnaître du gypse saccharoïde, de l’albâtre (gypse secondaire), des niveaux argileux sombres remontés avec le gypse, des calcaires dolomitiques dont certains sont plus ou moins cargneulisés par les eaux sulfatées. Ces roches formées à très faible profondeur ont été enfouies lors de l’ouverture de l’océan alpin, puis remontées lors des phases tectoniques qui ont abouti à la formation des Alpes ; ce sont des couches “savon” qui ont facilité les chevauchements.
+++arrêt 3. Au-dessus du village. Basaltes du Rhétien.
Au-dessus du gypse, la route révèle deux affleurements de roches vertes qui sont des basaltes datés du Rhétien (fin du Trias), émis lors des premières distensions qui ont précédé l’ouverture de l’océan alpin du Jurassique au Crétacé inf. Ce sont des lambeaux de coulées. Elles ont subi un métamorphisme de faciès SV (schiste vert). Ainsi les pyroxènes sont transformés en chlorite et argiles. Elles ont également été tectonisées au moment de la formation du pli. Le premier affleurement est très redressé contre une faille N-S (comme toutes celles qu’on voit sur cet anticlinal –ph1). Dans la faille ont circulé des fluides hydrothermaux qui ont métasomatisé (altéré, transformé) le basalte et le calcaire. –pha et b.
a-basalte rhétien
b-détails
Le deuxième affleurement montre un miroir de faille qui affecte le basalte. Enserré, il présente des plans de schistosité de fracture. Le Jinf dont le pendage est normalement vers l’Est, présente lui aussi des plans de schistosité de fracture qui indiquent un déplacement de ce jurassique sur le basalte vers le Nord (sens du plongement de l’anticlinal). –ph c à g.
c-pendage
d-miroir
e-schistosité de fracture
f-schistosité de fracture
g-chevauchement sur miroir
+++arrêt 4. Remollon. Cascade pétrifiante. –ph 17 à 21 .
17-cascade pétrifiante
18-trou de l’écluse
19-cascade
20-cascade
21-cascade
Avec cette quantité de gypse dans les villages de Remollon et d’Espinasses, les eaux doivent être très minéralisées, et même thermales.
La source de Font Salée émergeait dans les allluvions en rive droite de la Durance. Elle a disparu lors de la réalisation du barrage de Serre Ponçon. Riche en silice provenant du socle et minéralisée (Na, Cl, SO4) à partir des évaporites du trias qui affleurent non loin ; les failles et les terrains karstiques du jurassique ont favorisé le cheminement des eaux vers la surface. Il a donc fallu protéger les bétons du barrage contre la corrosion des eaux sulfatées. Température 45° à 60°C. On pourrait l’exploiter à condition de la retrouver.
A Remollon, on peut voir la cascade pétrifiante dont l’eau provient du trou de l’écluse (un fontis= effondrement en entonnoir profond dans le gypse). Elle faisait tourner la roue d’un moulin jusqu’en 1920, avant de se jeter dans la Durance. La roue pouvait tourner aussi en hiver car la température de l’eau est à 20°C : c’est une eau thermale riche en carbonates et sulfates qui pétrifie tout objet sur son passage.
+++les premiers terrains du Jurassique inf (Hettangien, Sinémurien) constituent l’assise du barrage de Serre Ponçon. Ils ne sont pas accessibles. Nous les dépassons pour aller voir le Pliensbachien (Carixien et domérien). –ph22 à24.
22-barrage rive gauche
23-barrage rive gauche
24-barrage rive droite
+++arrêt 5. Flanc Est de l’anticlinal d’Espinasses. Carixien. –ph 25 à36 .
25-calcaire nnoir
26-carixien
27-lytoceras
28-lytoceras
29-lytoceras
30-lytoceras
31-uptonia
32-uptonia
33-uptonia
34-belemnite
35-belemnite
36-belemnite
Calcaires noirs –ph25, à patine ocre, partie supérieure ondulée -ph26. Ils sont riches en ammonites de type Lytoceras et Uptonia en particulier, et en belemnites. Là aussi des “pilleurs” ont saccagé le site. On peut remarquer la présence de petites failles N-S probablement normales qui ont rejoué en décrochement senestre pour celle-ci. Un ruisseau intermittent a creusé son lit au niveau de cette faille. –ph 37 à39.
37-faille N-S
38-faille
39-miroir
+++arrêt 6. Flanc Est de l’anticlinal d’Espinasses. Domérien. –ph 40 à45.
40-saut de rolland
41-calcaires du domérien
42-ammonite-domérien
43-ammonite-domérien
44-belemnite-domérien
45-belemnite
La chute du saut de Rolland entame la partie calcaire du Domérien. Les couches présentent à leur surface des fossiles d’ammonites (Amaltheus et Grammoceras), ainsi que des belemnites qui vivaient dans l’océan alpin en voie d’extension. L’identification de ces moules internes d’ammonites n’est pas simple. On voit très bien la barre rousse toarcienne qui chapeaute nombre de sommets –ph46.
———–la zone de dislocation entre les deux anticlinaux. –ph47.
46-saut de Rolland-vue
47-vallée de l’Avance
48-zone disloquée
Elle est empruntée par un petit cours d’eau -l’Avance- qui prend sa source à Chorges et se jette dans la Durance un peu avant Tallard. L’Avance n’est pas une rivière assez puissante pour avoir creusé une vallée aussi large et profonde. C’est une langue du glacier durancien qui l’a creusée, favorisée par la zone fracturée qui sépare les deux anticlinaux.
+++arrêt 7. Vue vers St Etienne le Laus, au Sud de la zone fracturée.
La zone fracturée est étroite ; elle affecte le Jinf et effondre le toarcien –ph 7 et 48. Le village de St Etienne le Laus est bâti sur le J moyen (Bajocien) qui forme un relief en voie d’érosion au Nord du village ; malgré ce relief, le J moyen est affaissé sous le Jinf qui le domine ainsi que le trias qui lui fait suite.
+++arrêt 8. Au nord de la zone fracturée. –ph49-50.
49-Avance-bajocien inf
50-Avance-marnes noires
51-Avance-vue vers SE
En se dirigeant vers la Bâtie Neuve, à gauche de la route (vers NO), on peut voir les calcaires et marnes bien lités du bajocien inf (Jm) sur lesquels reposent les marnes noires (Jm à Js). En se retournant, on peut voir la succession Toarcien sup, Aalénien, Bajocien inf, marnes noires coupée par le lit de la rivière. –ph 51 .
On devine également la faille normale qui effondre cette partie de la vallée par rapport au J inf du flanc Ouest de l’anticlinal d’Espinasses. –ph51.
La partie NO de la vallée occupée par les terres noires est aussi effondrée par rapport au Jm (Aalénien) de la Bâtie Vieille et des Santons. –ph52.
On a donc un véritable graben au Nord de la vallée de l’Avance.
+++arrêt 9. Au centre de la zone fracturée. –ph53.
52-graben
53-nord de ND du Laus
54-diapir
Au niveau de l’embranchement qui conduit au village d’Avançon, on a une vue sur la montagne de l’Aigle qui domine la vallée avec sa barre rousse bien reconnaissable. On voit également le village de Notre Dame du Laus situé au bord d’un bombement bien circonscrit, constitué de gypse : c’est un diapir de gypse triasique. Le village se trouve sur sa bordure Nord et une carrière (plâtrière) sur sa bordure Sud, laissant appréhender le volume du diapir. –ph54 à56.
La ph 57 reprend les observations faites sur la rive droite de l’Avance.
55-site de ND du Laus
56-diapir
57-rive droite de l’Avance
De ce lieu, on ne voit pas si la zone centrale est aussi affaissée, mais on voit le diapir de ND du Laus qui s’élève. Son mouvement d’ascension est il terminé ? Peut-être pas.
+++arrêt 10. Sur le diapir. –ph 58 à 64.
58-gypse saccharoïde
59-albâtre
60-cargneule
61-plaquettes
62-gypse-calc dolomitique
63-gypse incliné vers le haut
La route qui conduit à ND du Laus passe sur le diapir où on peut observer à loisir, du gypse saccharoïde, de l’albâtre, des cargneules, du calcaire dolomitique, des argiles. Du gypse qui se dissout puis recristallise plus bas sous forme de feuillets très fragiles. Les fines couches de gypse sont très redressées, elles ont suivi un chemin ascendant, ondulé.
+++arrêt 11. Vue sur la rive gauche de l’Avance. –ph65.
On voit le flanc Ouest de l’anticlinal d’Espinasses constitué de J inf. Le village d’Avançon sur l’Aalénien (Jmoy) affaissé, le hameau de Chaussenoire, avec, là aussi, du socle constitué de micaschistes remontés et à l’affleurement, par le jeu de failles. Le trias ne forme pas, ici, de diapir, probablement à cause de l’épaisseur et du poids très important des couches du J inf qui sont au-dessus.
———En résumé, cette sortie nous aura permis de voir les trois parties qui constituent de dôme de Remollon qui appartient à la nappe de Digne (lobe ouest).
Les géologues alpins ont émis plusieurs hypothèses pour expliquer comment ce chevauchement aurait entraîné et remonté à St Roch et à Chaussenoire des micaschistes du socle hercynien. J’aime bien, sans apporter d’arguments, la troisième hypothèse qui suggère qu’un lambeau de bloc basculé (socle) aurait été cisaillé et emporté sous le chevauchement (sous le gypse, couche savon) de la nappe –ph 66.
Le massif de la Nerthe : chevauchement et bassin de St Pierre, St Julien les Martigues (13).
La Nerthe (Nerto, en provençal, signifie Myrte, plante qu’on ne voit plus beaucoup) est un chaînon de 25km de long situé entre Marseille et l’étang de Berre. Son altitude est peu élevée et son relief aplani présente une surface d’érosion anté-miocène.
Le chaînon de la Nerthe correspond à une zone anticlinale dans laquelle, les compartiments tectoniques, séparés par des failles, sont disposés parallèlement à l’axe de la structure.
Il présente également des dépressions parallèles à ses bordures qui sont liées soit à la lithologie : ex- vallon de Valtrède creusé dans les marno-calcaires de l’Hauterivien, soit à la tectonique : ex-bassin de St Pierre et St Julien les Martigues, bassin ouvert sur la mer à l’Ouest. -ph1.
3 compartiments peuvent être distingués :
Au nord : structure monoclinale (pendage Nord), autochtone, qui constitue le flanc sud du synclinal de l’étang de Berre. Cette structure s’étend jusqu’au bassin de St Pierre et St Julien. Dans le crétacé inf se creusent des dépressions rectilignes dont le vallon de Valtrède dans l’Hauterivien. –ph2.
La partie médiane est marquée par une zone d’affaissements présentant de petits bassins dont le bassin de St Pierre, St Julien les Martigues comblé par l’oligocène et scellé par le burdigalien.-ph3.
La zone sud, chevauchante, avec 3 unités.
L’anticlinal des Chapats, la dépression de la Folie, l’unité de Sausset -les -pins, crétacé inf, à allure de monoclinal à pendage sud. –coupe ph4. Le tout commence à chevaucher vers le nord fin éocène vers 40 MA, puis le bassin de Marseille commence à s’ouvrir, à l’oligocène. Des affaissements se produisent ; Le chevauchement de la Nerthe reprend, au cours de l’oligocène, s’étend jusqu’à la partie nord (flanc sud du synclinal de l’étang de Berre) autochtone ; ce faisant, elle écaille le substratum (aptien et crétacé sup) du relief qui s’était formé à la fin crétacé ; ce substratum va apparaître par érosion en fenêtre (dépression de la Folie). Des failles vont ensuite découper l’ensemble (toute la partie sud s’affaisse). L’érosion anté-miocène nivelle l’ensemble et élimine le front du chevauchement sur la partie autochtone au nord. Au burdigalien, la mer recouvre toute la Nerthe, scellant les structures.
La D5, de Sausset les Pins à St Julien (du sud vers le nord),, va nous révéler cette structure.
1-schéma structural
2-Valtrède
3-carte géologique
Arrêt 1. Parking collège de Sausset. –ph5.
Les calcaires barrémiens à rudistes, qui constituent la nappe de Sausset ont un pendage vers le sud et chevauchent vers le nord l’aptien et le crétacé sup. Le chevauchement (pyrénéo-provençal) n’est pas visible de la route.
4-coupe du massif de la Nerthe
5-collège de Sausset
6-aptien marneux
Arrêt 2. Parking près de l’auberge de la Folie.
–De la route on voit les marnes et calcaires de l’aptien –ph6- qui constitue le substratum, c’est-à-dire, les dernières couches avec celles du crétacé sup du relief formé fin crétacé.
7-crétacé sup-grès
8-c sup schistosé
9- chevauchement
–Elles ont un pendage vers le sud, mais il passe au nord quelques dizaines de mètres plus loin avec les grès du crétacé sup qui les surmontent. –ph7. Une schistosité de plus en plus importante les affecte en allant vers le nord –ph8- où on les voit passer sous le valanginien des Chapats qui a un pendage sud –ph9 à 12. On voit cet aptien et ce crétacé sup car l’érosion a décapé les couches du dessus et formé une fenêtre qui permet de les voir.
10- c sup
11-val pendage sud
12-val -cs
Arrêt 3. Parking au panneau fin de l’agglomération de Sausset –les- Pins,
Le jurassique supérieur des Chapats succède au valanginien. Ce sont des calcaires massifs à pendage sud. Des failles verticales E-O affectent ce jurassique. –ph 13 à 17.
13-val et jurassiqu
14-jurassique
15- Jur-pendage Sud
Une faille plus importante se voit bien dans le paysage et on retrouve des portions de miroir avec des cannelures qui indiquent la direction du déplacement (qui est aussi décrochant) en bord de route. –ph18-19.
16-F Est-Ouest
17-gros plan de la Faille
18-js-grande faille
Arrêt 4. Bas côté juste avant d’atteindre le bassin de St Julien.
Une ancienne carrière a dégagé un plan structural dans le jurassique qui pend toujours vers le sud. –ph20. Juste à côté, il y a le contact par faille avec le bassin de St Julien les Martigues. –ph21. Faille secondaire de la faille des Laurons-Ensuès qui est une faille très importante avec grand rejet –carte ph 3 et coupe ph4. Elle marque aujourd’hui, le front du chevauchement, qui allait jusqu’au flanc sud du synclinal de l’étang de Berre, mais qui a été érodé. Cette partie (les Chapats) a été préservée par le jeu des failles qui ont effondré la partie sud du massif au cours de l’oligocène.
19-js-cannelures
20-surface structurale
21- contact bassin-jurassique
Aujourd’hui, on constate que toute la couverture glisse sur le trias, couche savon de 4 km d’épaisseur. Les structures ne sont pas enracinées dans le socle (séismes que dans la couverture). Ce glissement de toute la couverture secondaire et tertiaire est induit par la surrection des Alpes et son effondrement actuel. Début du glissement fin oligocène dans les Baronnies. Ce glissement de tout le bloc Provence, marqué par des séismes historiques, s’amortit vers le Sud par le plissement du Luberon et de la Trévaresse. Le chevauchement pyrénéo-provençal de la Nerthe– fin éocène et oligocène, fait encore obstacle au mouvement du bloc vers la mer-ph22. Jusqu’à quand ?
22-évolution du bloc provence
23- vue aerienne
Le bassin de St Pierre, St Julien les Martigues s’ouvre devant nous. D’environ 9 km de long pour 2 de large, largement ouvert sur la mer, il se situe dans la zone des affaissements médians. –ph1, 3, 4 et vue aérienne 23. C’est un fossé d’effondrement Est-Ouest dans le crétacé. Il est couvert de formations superficielles et de burdigalien discordant. L’oligocène, qui le remplit, affleure surtout au sud, avec 3 formations : lacustre avec calcaires feuilletés et marnes, puis lagunaire avec du gypse saccharoïde d’une épaisseur maximale de 100m, enfin continentale avec marnes et conglomérats qui se sont déposés suite aux effondrements du bassin qui l’ont agrandi et approfondi (probablement un peu plus de 250m). –ph24-25. Il est constitué de compartiments effondrés séparés par des failles N-S. –ph 45 .
24-bassin
25-bassin
45-faille NS
Nous allons le traverser d’abord dans sa partie orientale, puis dans sa partie centrale, enfin dans sa partie occidentale.
–Partie orientale :
Arrêt 5. St Julien, près du cimetière et de l’église.
Calcaires et marnes de St Pierre de faciès lacustre. Les calcaires sont en plaquettes ou crayeux, riches en fossiles de gastéropodes- bithynies et hydrobies, riches également en tiges de Charas dont on peut voir les verticilles quand la coupe le permet, et des oogones (fruits). On y trouve également des silex (gels de silice provenant d’éponges siliceuses). –ph 26 à 32.
26- st Julien-oligocène
27-bithynie
28-bithynie
29-chara actuelle et dessin
30-chara
31-oogone
Arrêt 6. Contact avec la zone autochtone, au nord.
Zone présentant plusieurs failles E-O, avec des parties affaissées (aptien). Cette zone a fourni près de 80 m de conglomérats. Elle était recouverte par le chevauchement qui a disparu par érosion. –carte geol 3.
32-st-julien-silex.
33-aptien
34.-faille
35.-faille.
36-F-et-breche-de-F.
37-gros-plan-F-aptien
Les calcaires de l’aptien sont affaissés par rapport au barrémien. La faille au N affecte cet aptien qui pend vers le sud –ph33-34-35. La faille au sud, présente une brèche de faille épaisse de plusieurs mètres –ph 36 à 38. Il y a aussi des failles dans le barrémien. –ph39. Le contact avec le valanginien est, lui aussi, faillé –ph 40-41. La portion de barrémien proche du valanginien, est affaissée et s’est tordue en antiforme. –ph42. Le valanginien calcaire présente un pendage de 30° vers le nord. –ph43.
38-gros-plan-F-aptien.
39.autre-faille
40-barr et F
41–bar et F
42-antiforme
43-valanginien
Arrêt 7. Vallon de Valtrède.
Le vallon est creusé dans les marno-calcaires de l’hauterivien, parallèlement à l’axe du chaînon. Des cultures occupent les parties marneuses. –ph44.
En suivant la route vers l’ouest, on peut voir une faille N-S qui découpe le bassin en un mouvement un peu décrochant. –ph 45.
La coupe –ph46- synthétise les observations effectuées au cours de la traversée de cette partie orientale du bassin de St Pierre.
44-valtrède
45-faille NS
46-coupe N-S
–Partie centrale :
Arrêt 8. Les Ventrons. Côté nord du bassin de St Pierre.
Le contact avec le bassin est marqué par une faille pas très visible. Le barrémien à rudistes, massif, s’incline vers l’étang de Berre –ph47et 3. Lui succède, vers le sud, l’hauterivien qui est ici, un calcaire à rudistes. On peut reconnaître des Requienia, des Toucasia, des microfossiles (orbitolines …) –ph48-49.
47-vue vers le nord
48-fossiles -hauterivien
49-fossiles hauterivien
Une brèche qui remplit cette partie du bassin fait suite sans qu’on puisse voir la faille de manière satisfaisante.-ph50-51.
50-contact avec le bassin
51-contact avec le bassin
Arrêt 9. Gypse. Côté sud du bassin.
Le gypse de St Pierre a été exploité jusqu’en 1973 par puits et galeries souterraines.
On ne peut y accéder –ph52. Il s’agit de gypse saccharoïde, sur une soixantaine de mètres d’épaisseur, en bancs stratifiés de 30 à 50 cm de puissance. Ce gypse témoigne d’un faciès lagunaire (au rupélien). Au-dessous, le faciès lacustre est représenté par des calcaires en plaquettes et des marnes et au-dessus le faciès continental est constitué de marnes grises puis de conglomérats, le tout est recouvert par des formations superficielles subactuelles. –ph3-coupe 46.
La transgression burdigalienne a laissé des biocalcarénites en discordance sur le rupélien, et des sables et marnes sur une vingtaine de mètres d’épaisseur. Ici on peut voir ces biocalcarénites et un banc d’huîtres accumulées par un paléocourant -ph53-54.
52-carriere gypse
53-carrière-burdigalien
54-banc d’huîtres-burdigalien
Arrêt 10. Bassin de la Gatasse et côté sud. Oligocène. –ph3.
En suivant la D49 vers le sud, on passe sur le contact bassin-barrémien faillé et la petite route qui part sur la droite vers la Gatasse, montre une partie du miroir d’une grande faille E-O, parallèle au bassin. –ph55 à 57.
55-limite sud
56- bassin St Pierre
57- faille dans barrémien
La dépression qui abrite la société de chasse la Loutre est un petit bassin oligocène perché sur le barrémien à rudistes, affaissé par 3 failles. Les marnes et calcaires oligocènes occupent le centre du bassin alors que les bordures sont constituées de brèches de faille. –ph 58 à 62.
58-gatasse-F.
59-gatasse-2-grandes-failles
60-gatasse F1
61-gatasse-F1
62-gatasse-F3-br
63- miocène-calcarénite
La biocalcarénite du miocène (burdigalien) repose en discordance, par l’intermédiaire d’un conglomérat de base sur la surface d’érosion et scelle les failles normales. –ph 63 à66.
64-gatasse-mio
65-miocene-base-conglomeratique.
66-gatasse-miocene
–Partie orientale :
Arrêt 11. Vers Lavera, chemin des olives. –ph3.
Bordure nord du bassin de St Pierre. Discordance du burdigalien riche en fossiles d’huîtres en particulier, sur le barrémien qui présente une surface d’érosion pholadée. –ph67 à70.
67-Burdigalien
68-fossiles
69.ci-pholade
70-crétacé pholadé
71-bedoulien-a-silex
72-discordance.
Arrêt 12. Les Renaïres. Flanc sud du bassin de St Pierre.
Depuis le parking, en se dirigeant vers le petit port de Ponteau, on passe par 2 caps et 2 baies ayant des cordons littoraux et des lagunes. Les baies sont creusées dans des calcaires à silex de l’aptien (bédoulien). Le fort pendage de ces couches calcaires résulte d’un plissement (fin crétacé) antérieur à l’érosion ayant pénéplané cette zone. Les calcaires à silex de la seconde baie supportent une discordance angulaire subhorizontale comblée par une lumachelle à huîtres et balanes du burdigalien. Cette discordance est matérialisée par une paléosurface affectée de trous de pholades remplis de sédiments (sables miocènes devenus grès). –ph71 à74.
73-gros-plan-sur-trous-de-pholades.
74-fossiles
75-vue
Dans l’ancienne carrière de Baume Longue, un pan de falaise épargné, supporte une ligne haute tension. On y retrouve la discordance du burdigalien sur les calcaires du bédoulien. –ph 75-76.A y regarder de plus près, on découvre une deuxième discordance : celle de l’oligocène (calcaires et marnes) sur les calcaires à silex du bédoulien. –ph77-78. Le remplissage du bassin de St Pierre s’est fait par une subsidence active traduite par la fréquence des lamines et des stratifications obliques (présence de paléocourants dans un environnement peu profond attesté par des characées). –ph79 à 81.
76-discordance.
77-suite-a-gauche.
78-les discordances
79-calc-oligo
80-lamines.
81-stratif-obliques.
Ces deux étages (bédoulien et oligocène) ont été érodés avant la transgression du burdigalien qui repose indifféremment sur ceux-ci. –ph82. Par endroits, on peut voir des chenaux à matériaux polygéniques, et des fossiles moins fréquents –dents de requins. -ph83-84.
82-disc-oligomio-détails
83-chenal
84-d-dent-requin
Postérieurement à la structuration de la Provence au Bartonien (éocène), le secteur des Rénaïres a connu des événements importants :
—-le remplissage du bassin de St Pierre lié au rifting oligocène, prélude à l’ouverture de la Méditerranée (algéroprovençale).
—-la transgression burdigalienne, expression de la première véritable sédimentation due à cette Méditerranée nouvellement créée, vient sceller aussi bien le chaînon arasé de la Nerthe que le bassin comblé de St Pierre.
+++++Le bassin d’Alès orienté N30 s’étend de la faille des Cévennes et d’Alès qui se rejoignent à certains endroits à la faille de Barjac. Il mesure environ 50 km sur 6 km. Il est limité au nord par les gorges d’Ardèche et au sud par les Garrigues Nîmoises.
Il a 2 sous bassins :
+-+-+-+ le bassin d’Issirac N110, 15 km x 5 km.
+-+-+-+ le bassin de Ste Chaptes N130, 20 km x 8 km. La faille des Cévennes a joué en décrochement dextre, puis sénestre, puis en faille normale. Elle atteint le socle. Elle est ancienne. La faille d’Alès joue en faille normale listrique, atteint le trias lors du rifting oligocène, mais ne traverse pas le socle,. – ph1 carte géologique. +++++La sédimentation commence au priabonien inférieur dans le bassin de Ste Chaptes et au priabonien moyen dans les bassins d’Issirac et d’Alès.
+++++Le passage entre le bassin d’Alès et le bassin de Ste Chaptes se fait au niveau d’un pli anticlinal dont l’axe suit la faille de Barjac (ph1)
+++++Le passage entre le bassin d’Alès et le bassin d’Issirac se fait à la terminaison de la faille de Barjac qui se termine en queue de cheval (faisceau de failles).
+++++Bassin d’Alès : Le priabonien du bassin d’Alès a une épaisseur d’environ 600m. Il est recouvert par plus de 1200 m d’oligocène (rupélien). On ne voit le priabonien qu’en bordure Est, près de Barjac, alors qu’en bordure Ouest, il y a jusqu’à 900 m de poudingues, brèches et marnes rupéliens. Il s’est formé fin éocène par distension, en demi graben avec faille listrique (faille d’Alès) qui a un pendage de 45°E et un rejet de plus de 1000m. –ph2-3. D’où les brèches, les poudingues, les olistolithes qui viennent du côté Ouest. Le bassin est plus bas que ses bordures de presque 100 m.
+++++les bassins d’Issirac et de Ste Chaptes se sont développés dans des synclinaux Pyrénéo-Provençaux qui datent de la fin éocène (40MA environ).
Le priabonien d’Issirac a une épaisseur d’environ 200 m, avec peu d’eau (moins de10m). le bassin d’Alès est le plus subsident.
+++++la transition éocène-oligocène est marquée par un changement climatique : Glaciation antarctique (au pôle sud). Ici, il fait 5°C de moins.
3 événements tectoniques sont à l’origine des structures.
Compression NNE-SSO. 40MA.
Chevauchements Pyrénéo-Provençaux qui donnent ici aussi des plis E-O. Raccourcissement estimé à 25 km qui plisse le crétacé inférieur en anticlinaux un peu déversés vers le nord. Ex : bassin de Ste Chaptes , synclinal, synclinal perché du mont Bouquet, Pli d’axe N-S de Méjannes le Clap dû à l’ouverture du fossé d’Alès,et qui plonge vers le nord, bassin synclinal d’Issirac. 2. Distension NO-SE, rifting liguro-provençal. Failles synsédimentaires N10 à N30, oligocènes. 3.Compression alpine miocène, qui donne des plis d’axe N20.
La Cèze a creusé sa vallée au burdigalien inférieur (miocène). Une question se pose : pourquoi entame t’elle le plateau anticlinal de Méjannes le Clap, alors qu’elle aurait pu passer par le synclinal d’Issirac ?
La photo 4 montre qu’il y a un jeu de failles qui provoque des subsidences de blocs (vers le sud pour l’anticlinal de Méjannes le Clap, qui a de plus un plongement de son axe vers le nord) alors que, au nord, il y a un haut fond qui fait que l’altitude du synclinal d’Issirac est plus élevée que le cours de la Cèze en bordure du plateau de Méjannes.
Les différents arrêts vont nous en apprendre plus.
4-blocs
5-faille de Barjac
6-affleurement
Bassin d’Issirac :
++++Arrêt 1. Cimetière de Barjac.
Le fossé d’Alès est un hémigraben par le jeu de la FN d’Alès, côté Ouest –ph2-3. Côté Est, la faille de Barjac se termine en queue de cheval (faisceau de plusieurs petites failles) au nord de Barjac. Certaines sont difficiles à voir –ph 5. L’affleurement est constitué de dépôts alternés : -ph 6 à 12.
7-marnes grises
8-marnes et lignite
9- gros plan
10 karst
11-karst
12-fossiles lacustres
——- de calcaires marneux, gris beiges, bancs assez minces, débit en plaquettes.. ——– des marnes grises, sombres, litées plus ou moins chargées en matière organique avec vers le bas, des couches minces, parfois discontinues de lignite. Il y a des fissures, des cavités de dissolution qui montrent le caractère karstique de cet affleurement. Les fossiles (cyrènes, limnées…) sont lacustres, le milieu réducteur est peu agité. En l’absence de fossiles stratigraphiques, les inversions magnétiques. Ont été utilisées pour dater l’affleurement âge : priabonien.
++++Arrêt 2. 800m plus loin, D266. –ph13 à 15.
13- FN
14-FN synsédimentaire
15-détails
On est sur des calcaires bédouliens à faciès urgonien, durs, beige clairs, à pâte fine avec des débris de coquilles. Sur la droite (à l’Est), il y a des calcaires clairs, à grains fins, avec quelques limnées, en plaquettes, ce sont des calcaires priaboniens. Ils sont séparés par une faille normale nord-sud, du faisceau de Barjac. Le pendage des couches du priabonien se relève vers le haut, la sédimentation est en éventail. Il s’agit d’une FN synsédimentaire : la faille joue, un relief se forme, le bassin s’approfondit pendant la sédimentation. La profondeur n’était pas très importante. Une quinzaine de mètres plus loin, un olistolithe de bédoulien est moulé par les calcaires priaboniens. –ph16.
++++Arrêt 3. Ancienne carrière près du mas de Pery, à quelques centaines de mètres, à l’Est. –ph17. Une discordance du priabonien qui contient des limnées, cyrènes, charas, sur les calcaires bédouliens en bancs diaclasés, fracturés avec des débris de rudistes est bien visible dans la carrière. La discordance est une surface d’érosion, il manque le crétacé supérieur.
16-olistolithe
17-carrière
18-coupe
La coupe 18 reprend les observations faites au cours de ces deux arrêts.
++++Arrêt 4. Ancienne carrière Orgnac. Fin priabonien. –ph19 à 27.
19-fossiles
20-clé
21-oogones de charas
22-lucine
23-fossile
24-végétaux
25-végétaux
26-fossiles dans silex
27-fossiles dans silex
Le calcaire est crayeux les nodules de silex sont fréquents, au-dessus, il y a des calcaires marneux clairs, des marnes. Les fossiles indiquent un faciès lacustre peu profond. On peut y trouver des lamellibranches (lucines), des gastéropodes (viviparus, potamides, lymnées, planorbes, striatelles), des végétaux difficiles à identifier pour nous, des Charas et leurs oogones, des ostracodes. Les fossiles inclus dans les silex sont particulièrement beaux. Les photos 28 à 31 ont été prises à la loupe numérique.
28-lucine
29-oogone de chara
30-ostracode
++++Arrêt 5. D901 vers Issirac, vers le centre du bassin.
Sur la droite de la route, au niveau d’un muret, on voit quelques couches bizarrement pliées alors que les autres ne le sont pas. C’est interprété comme un soutirage, c’est-à-dire un effondrement dans une cavité souterraine des calcaires bédouliens qui sont très karstiques. –ph 32. Cet effondrement des calcaires a entraîné un affaissement des calcaires priaboniens situés au-dessus.
31-ostracode
32-soutirage
L’affleurement priabonien en bord gauche de la route est constitué de calcaires crayeux et de marnes calcaires blanchâtres ; les fossiles sont les mêmes que précédemment, lacustres avec faible tranche d’eau. Une surface d’érosion karstique les sépare d’une brèche calcaire, située au-dessus. Dans les cavités karstiques, on peut trouver des roses des sables donc du gypse ; mais ce gypse est dissous, remplacé par de la calcite, le gypse est calcitisé. C’est un horizon évaporitique, l’émersion est liée à l’aridité, puis les brèches viennent reposer dessus. -ph33 à 35.
33-affleurement
34-évaporite
35-gypse calcitisé
Après avoir vu la partie nord et centrale du bassin d’Issirac, on va aller voir la partie sud.
++++Arrêt 6. Monteil D417. –ph36-37.
36-Monteil
37-Monteil
La limite entre les terrains secondaires (bédouliens) et le bassin (priabonien) est faillée, là aussi. La faille NNE-SSO passe au niveau de la route ; la partie droite de la route est constituée de calcaires blancs, en plaquettes, fossilifères, priaboniens.
Bassin d’Alès :
Nous allons examiner les 2 bordures du bassin :
La bordure Est, avec ses terrains priaboniens et la bordure Ouest avec ses terrains rupéliens. On fera aussi un arrêt à l’Est d’Alès pour voir des olistolithes.
++++Arrêt 7. Mine d’asphalte. St Jean de Maruéjols. D979.
De la route, sur la droite on voit les anciennes installations de la mine qui appartenait à la SFA (société française des asphaltes) de 1872 à 1932.la mine a été noyée en 2010 et fermée. La production a atteint 1,5MT. –ph38-39.
38-chevalement
39-terril
On se trouve sur la bordure Est du bassin d’Alès où affleurent les terrains priaboniens –ph1-2-3. On voit encore un chevalement et un gros tas de calcaires asphaltiques blancs. Si on casse un morceau, l’intérieur est bien noir et l’odeur de bitume bien reconnaissable. –ph40-41.
40-asphalte
41-asphalte
Les niveaux asphaltiques affleurent dans une zone de 35 km de long et 2 km de large, sur le bord Est du fossé. Age priabonien sup. Ils reposent en discordance sur les calcaires à faciès urgonien. On en trouve dans plusieurs couches de 0 à 300m de profondeur. L’une d’entre elles a une épaisseur de 6 à 14m et contient 8% de bitume. Le pendage des couches est d’environ 15°W. On sait qu’il y en a encore plus bas vers 5 à 600m. En 1947, des sondages pétroliers ont fourni 1300T d’une huile lourde très, trop, riche en soufre. –ph42-43. Au-dessus des calcaires asphaltiques c’est-à-dire des calcaires crayeux blanchâtres, imprégnés de bitume, il y a des calcaires et marnes feuilletées et des calcaires à lignite et Charas.
42-coupe
43-sondages
Le bitume est un mélange d’hydrocarbures de masse moléculaire élevée et de substances organiques riches en C et H, mais contenant aussi O, S, N et des traces de métaux. Le bitume est malléable.
L’asphalte est une substance noirâtre, visqueuse ou solide (dure ou très pâteuse) appartenant aux bitumes, imbibant certaines roches : c’est un calcaire imprégné de bitume ; autrement dit, le bitume est le produit qui imbibe le calcaire donnant ainsi l’asphalte.
Formation du bitume : la matière organique (algues, plancton) non décomposée, évolue dans le sédiment par l’action de bactéries en kérogène et par l’action de la pression et de la température (50 à120°), vers des bitumes et possiblement vers du pétrole.
On utilisait entre autre l’asphalte pour faire des pavés. Les pavés en asphalte amortissent les sons, par exemple le bruit des roues des fiacres et des sabots des chevaux qui les tiraient. Pour le Gard, ils sont associés aux lignites (terrestres), dans des terrains lacustres tertiaires. Leur origine est donc liée à la sédimentation lacustre peu profonde passa nt à des dépôts végétaux terrestres. Ils ont une origine autochtone.
++++Arrêt8. Pont d’Auzon. Ancienne carrière, site d’escalade.
En bordure du fossé d’Alès, on devine plus qu’on ne voie, une faille normale presque SO-NE juste après la rivière Auzon : c’est la faille de Barjac. Merci à la carte géologique ! –ph44-45.
44-pont Auzon
45-l’Auzon
46-coniacien
.La carrière exploitait le calcaire coniacien (crétacé sup) de faciès récifal, riche en fossiles ; de gros rudistes radiolites, hippurites des huîtres, des nérinées.
Les couches ont un pendage vers le nord. On est sur le flanc sud d’un synclinal faillé d’axe est-ouest, qui fait suite au synclinal perché du mont Bouquet. Ils font partie des plis pyrénéo-provençaux formés il y a 40MA environ. Les stries montrent que la faille a dû rejouer, et qu’il y a eu des glissements bancs sur bancs –ph 46 à 49.
47-huître
48-pendage
49-stries
++++Arrêt 9. Allègre les Fumades. Thermes. Source de Trempe chien.
—-Les eaux thermales d’Allègre les Fumades, riches en H2S, soignent les affections des muqueuses de la bouche, la langue, elles ont une action dermatologique, sont conseillées en rhumatologie, pour l’arthrose, l’arthrite, et pour les voies respiratoires. Les thermes ont été rénovés en 2024.
—–Il y a plusieurs sources le long de la faille de Barjac. Température entre 13 et 16°C, dans l’ensemble. Les thermes utilisent un forage profond de 123m, débit 7m3/h, température 19°C. Les eaux sont sulfatées, calciques, magnésiennes, chlorurées et sulfurées. Riches en CO2 et H2S. Les eaux exploitées ont un âge inférieur à 39 ans ; elles sont le résultat d’un mélange entre eaux profondes et eaux superficielles. Le soufre des sulfures et des sulfates a pour origine le lessivage des évaporites tertiaires pour les sulfates et une origine biogénique pour les sulfures.
—–Les photos 50 et 51 (en plan et en coupe), montrent l’impluvium qui est à une altitude moyenne de 430m tout autour du mont Bouquet qui culmine à 625m. Les eaux s’infiltrent, se minéralisent, se mélangent aux eaux superficielles et remontent le long des failles, (surtout celle de Barjac), rencontrent les produits asphaltiques, ce qui explique leur chimisme. Il y a plusieurs sources, outre celle des thermes, à faible débit. Nous allons voir la source de Trempe Chien.
50-les Fumades
51-les Fumades
52-situation
Une lisière de chênes matérialise le passage de la faille de Barjac qui sépare les terrains rupéliens du bassin d’Alès des terrains priaboniens de la bordure du bassin. -ph52- La source est dans le rupélien, les grès de Celas (les autres aussi). Ce sont des grès grossiers, calcaires, beiges, avec des marnes sableuses et pyriteuses à empreintes de végétaux et de Charas.les minéraux argileux sont l’illite, la chlorite, la montmorillonite.
La source de trempe chien était utilisée pour soigner l’animal de l’eczéma et autres maladies de peau. –ph53 à 55. Les voiles blancs qu’on voit flotter sont des voiles algaires, des Sulfuraires qui transforment les sulfures et sulfates en globules de soufre blanc ; c’est une réaction actuelle. Une odeur d’H2S est prégnante.
53-trempe chien
54-source
55-ruisseau
++++Arrêt 10. D171 entre St Sauveur de Cruzières et St Ambroix. –ph56 à 58.
On se rapproche de la bordure Ouest du fossé d’Alès. Les terrains sont rupéliens.
56-poudingues
57-tuilage
58-vue générale
Les marnes cèdent la place à une alternance de conglomérats, de grès et de marnes gréseuses. Les poudingues contiennent des blocs d’urgonien, d’hauterivien, ils sont peu roulés, ne viennent pas de loin. Le tuilage des galets indique une provenance du nord. Ils sont issus du démantèlement des falaises de crétacé inférieur suite au fonctionnement de la faille d’Alès. L’épaisseur de la formation est d’environ 600m dont 100m de poudingues. –ph1.
++++Arrêt 11. St Brès, hameau du Gatssol. –ph1- 59 à 61.
59-callovien
60-valanginien
61-faille d’Alès
Après le hameau du Gayssol, la route forestière est bordée à droite par des terrains calcaires et marneux du crétacé inf (valanginien) et à gauche par des terrains jurassiques sup (callovien). Des calcaires alternent avec des marnes plissotées à débit en frites qui montre qu’elles ont subi plusieurs directions de contraintes.
Entre les deux passe la faille listrique d’Alès.si on continue le chemin, on voit sur la droite le bassin avec les poudingues.
++++Arrêt 12. D6, près du pont sur l’Avène, à l’Est d’Alès. –ph1- 62.
A l’Est d’Alès au niveau de l’Avène, se trouve une série d’olistolithes venant de la bordure ouest du bassin. L’un d’entre eux a été percé pour faire passer la route.
La photo 63 montre un olistolithe d’hauterivien qui repose sur les marnes rupéliennes ; en roulant jusqu’ici, il s’est fracturé. On voit des brèches sous et sur les côtés du bloc. Les jeux successifs de la faille d’Alès en démantelant les falaises ont emporté des gros blocs sur une grande distance.
62-olistolithe près d’Alès
63-olistolithe
Le bassin d’Alès est un bassin lacustre. Sa bordure Est, priabonienne, est riche en calcaires asphaltiques et en eaux thermales. Sa bordure Ouest est soumise aux jeux successifs de la faille listrique d’Alès qui approfondit le bassin et déstabilise les terrains crétacés formant falaise qui s’écroulent jusqu’au centre du bassin (olistolithes).
Situés dans le Parc national des Calanques, Cassis et La Ciotat figurent parmi les plus beaux sites des Bouches du Rhône. Les falaises soubeyranes surplombantes ajoutent de la couleur au bleu de la mer.-ph1a. La carte géologique nous montre que ces deux villes sont situées aujourd’hui sur le flanc NO du synclinal du Beausset. –ph1. Ces deux villes se trouvaient, au crétacé supérieur, sur les marges du bassin Sud Provençal (BSP) : Cassis, sur la marge nord, et La Ciotat sur la marge sud. Ce bassin n’était pas très large (une quinzaine de kms). Après les dépôts des calcaires à rudistes du barrémien qui constituent une très grande PFC (plateforme carbonatée) allant de la Provence au Jura, le BSP s’ouvre ; les sédiments marneux marins du gargasien (aptien sup) sous le château de Cassis en témoignent. –ph2. La discordance située sous le château correspond à l’épisode du bombement provençal (durancien) qui affecte aussi cette zone. La mer revient au cénomanien moyen. Les couches au-dessus des marnes gargasiennes se déposent alors en discordance. Les sédiments resteront marins jusqu’au santonien supérieur. –ph2. Le BSP était constitué de 2 aires de sédimentation : un bassin au sud à dépôts carbonatés et silicoclastiques (épaisseur environ 1300m) et une PFC au nord à dépôts carbonatés, moins épais (4 à 500m). Ce bassin était limité par 2 terres émergées : le bombement durancien au nord et le massif méridional (MM) au sud qui fournissait le matériel silicoclastique. La limite entre bassin et PFC se trouve entre la couronne de Charlemagne et le plateau du Castellet. –ph3. Le BSP était un élément, en marge NE du rift pyrénéoprovençal qui séparait la plaque Europe de la plaque ibérique en dérive sénestre. Le MM, en marge sud était coincé entre de nombreuses failles, émergé, parfois soulevé, il était soumis à une forte érosion. Les failles de ce bassin avaient un jeu normal et décrochant (transtension). –ph4-5. La photo 6A est une reconstitution schématique du bassin, proposée par J.Hennuy dans sa thèse (2003).
3-bassin sud provençal
4-paléogéographie
5-situation du BSP
Nous allons parcourir ce BSP depuis sa marge nord, jusqu’à sa marge sud.
+++La marge nord : depuis le pas de Bellefille jusqu’au pas de Julien en passant par la couronne de Charlemagne.
Le pas de Bellefille est couronné par une barre calcaire bien visible dans le paysage : c’est la PFC en place de la marge nord du BSP.-ph6 à 8.
6a-reconstitution
6-pas de Bellefille
7-pas d’Ouillier
Cette barre est constituée de calcaire à rudistes de la famille des Hippurites et des Radiolites. Ils lui donnent un âge turonien supérieur. Les Hippurites sont reconnaissables à leurs piliers internes. Ce sont des mollusques bivalves à valves asymétriques qui vivaient fixés au sédiment ou à tout autre objet, y compris des valves d’autres rudistes, par leur valve inférieure, droite, conique. Organismes grégaires, ils formaient des bouquets dont l’ensemble constituait une véritable formation récifale. On trouve également des bouquets renversés, donc des fossiles vus longitudinalement, le renversement étant dû à une instabilité du support, au poids des organismes, à de petits séismes…
8-PFC en place
9-rudistes
10a-hippurites, bouquet
10-hippurite
11-rudistes en bouquets
12-hippurites-radiolites
Les Radiolites n’ont pas de piliers et leur test épais est celluleux. Le calcaire à rudistes contient également de nombreux microfossiles et des débris au sein de la boue carbonatée. –ph 9 à14.
13-radioites
14-bouquets de rudistes
15-bloc diagramme du bassin
Position des affleurements du pas de Bellefille (en 1) sur le bloc- diagramme du bassin (Hennuy, 2003). –ph15. A la limite entre la PFC et le bassin.
2.La couronne de Charlemagne se voit de loin et se reconnaît bien à sa forme. C’est une corniche calcaire au-dessus d’un talus constitué de calcarénites quartzeuses et de brèches, plus ou moins recouvert par la végétation. –ph16-17. Du sommet, on a une très belle vue par temps clair, sur la baie de Cassis et sur le massif des calanques. –ph18-18a.
16-vue générale
17-couronne de Charlemagne
18a-baie de Cassis
18-vue vers l’ouest
19-radiolite
20-radiolites
Les fossiles de rudistes au sommet de la barre sont en position de vie (à la verticale). Ce sont surtout des radiolites Duranias. On peut voir cependant des sections transversales et longitudinales. Le pendage montre que les calcaires ont été légèrement basculés : c’est un fragment de PFC détaché qui a un peu glissé vers le bassin en contrebas. -ph19 à22.
21-radiolites
22-radiolites
23-bloc diagramme du bassin
Position de la couronne de Charlemagne (en2) sur le bloc-diagramme du bassin. –ph23.
3. Le Pas de Julien est un col au pied de la couronne de Charlemagne qui permet d’accéder au Baou de la Saoupe, puis au Pas de la Colle. –ph16-17. En regardant vers le sud et en allant voir, au niveau du col, on peut reconnaître et situer les différentes roches. –ph24-25.
24-vue vers le sud
25-interprétation
26-brèche
—Les marnes quartzeuses forment le talus occupé par la pinède et le vignoble.
—Les brèches stratifiées, à éléments calcaires et débris de rudistes proviennent de la bordure de la PFC qui s’écroule dans le bassin. –ph26-27. Elles ont donc resédimenté dans le bassin au pied de la falaise que devait représenter la couronne.
27-brèche grossière
28-du pas de Julien
29-couronne glissée
—Les calcaires et calcarénites quartzeuses, plutôt beiges, stratifiées, forment une corniche au-dessus du talus. Elles résultent de la sédimentation normale dans le bassin. Elles sont constituées d’éléments détritiques quartzeux venant du sud et de carbonates issus de la production biologique des êtres vivants (boues, plancton, échinodermes, mollusques etc…). –ph28. Du Pas de Julien, en regardant la couronne, on voit bien qu’elle a un pendage vers le bassin et que les couches décrites viennent buter contre elle. –ph29.
Position du Pas de Julien (en 3) sur le bloc-diagramme du bassin. –ph30.
30-bloc diagramme du bassin
31-bec de l’Aigle
32-galets exogènes
33-calanque de Figuerolles
34-taffonis
35-foresets
+++la marge sud : La Ciotat. Le Mugel, la calanque de Figuerolles. –ph 31 à 36.
Les reliefs de La Ciotat, en bord de mer, sont très différents des paysages habituels calcaires et/ou marneux, pour la plupart. Il s’agit de poudingues polygéniques à galets exogènes variés (gneiss, quartzites, grès, cipolins, schistes, calcaires noirs….) provenant du MM cristallin. L’érosion éolienne y a creusé des taffonis (cavités). Les galets sont organisés en séquences (les gros en bas, les petits, au-dessus). Le pendage est fort 30°vers le nord (45° mesurés, auxquels il faut soustraire 15°, pente moyenne du synclinal dans lequel on se trouve). Ils ont été mis en place par des avalanches de type turbidite grossière. Il s’agit d’un Gilbert delta, c’est-à-dire une pente des vallées forte, une sédimentation grossière de type turbiditique, une progradation vers l’aval avec une pente prononcée des foresets (jusqu’à 35°) qui constituent le prisme marin, le prisme continental avec dépôts fluviatiles grossiers peu pentés qui constituent le topset ne sont pas préservés ici. –ph37. Il y a deux Gilbert delta : le bec de l’Aigle et le rocher du Capucin, séparés par la calanque de Figuerolles. -ph 38.
36-delta
37-gilbert delta
38-vue gilberts deltas
Position de la calanque de Figuerolles (en 7-8) sur le bloc-diagramme du bassin. –ph39.
39-bloc diagramme du bassin
40-olistolithes
41-bloc plissé
+++le bassin : depuis la D559 près de l’autoroute A50, jusqu’à la route des crêtes, en passant par Cassis.
Pont de la Bécasse. D559, près de l’autoroute A50. –ph 40 à 42.
—–Au lieu dit pont de la Bécasse, nous avons une vue sur l’autoroute A50, en toute sécurité. La tranchée de l’autoroute nous révèle un affleurement composé de nombreux blocs décamétriques, calcaires. On peut constater que les pendages sont différents d’un bloc à l’autre ce qui donnne un aspect chaotique à cette formation. Certains présentent des plis qui indiquent que le sédiment n’était pas encore complètement lithifié : ce sont des olistolithes resédimentés dans le bassin, provenant de l’écroulement du bord de la PFC en place, suite au jeu de failles normales et décrochantes qui agrandissaient le bassin. L’ensemble de ces olistolithes constitue un olistostrome.
42-autoroute
43-affleurement
44-calcarénite quartzeuse
45-calcarénite-quartz
47-stratifications obliques
46-piquants d’oursins
—–affleurement situé au parking. –ph 43 à 47. Ce sont des calcarénites quartzeuses de couleur beige. Les éléments siliceux proviennent du massif méridional émergé au sud, les éléments carbonatés sont riches en débris de fossiles, en particulier des piquants d’oursins bien visibles. On peut noter la présence de stratifications obliques : il s’agit de base de dunes hydrauliques mises en place par des courants qui balayaient le fond du bassin (et non par la gravité). Position du pont de la Bécasse (en 4) sur le bloc-diagramme du bassin. –ph 48.
2.Route des crêtes. De la Ciotat vers Cassis.
En quelques lieux, on peut voir plusieurs types de sédiments qui se répètent.
48-bloc diagramme du bassin
49-grès stratif obliques
50-vue d’ensemble
——–en montant vers le sémaphore : Dans le grand virage parking.
+++Des calcarénites quartzeuses, d’aspect très gréseux, dune hydraulique à stratifications obliques, mise en place par des courants au fond du bassin. donc sédiments autochtones. –ph49.
+++ Baou Rous, le pont naturel et la carrière du Loin. –ph50.
Baou Rous avec ses formes d’érosion est constitué de brèches calcaire, débris provenant de l’écroulement gravitaire d’une partie de la PFC en place, au nord : c’est une resédimentation carbonatée (RSC) qui repose sur des poudingues qui sont aussi des resédimentations mais provenant du sud, du MM et de ses deltas. Il y a des olistolithes de poudingue, les foresets n’ont pas le pendage Nord, qu’ils devraient avoir s’ils étaient en place. –ph51.
+++le pont naturel est aussi une RSC , un peu plus ancienne que celle de Baou Rous ; elle repose et épouse la forme, avant érosion, du poudingue sous-jacent qui est aussi une resédimentation (RST) . en effet les foresets ne penchent pas vers le nord. C’est un olistolithe de poudingue. –ph 52-53.
51-Baou Rous
52-le pont naturel
53-gros plan-pont naturel
——-au sémaphore. Vue exceptionnelle sur la baie de La Ciotat et sur les deux Gilbert deltas. On peut voir également 2 RSC provenant du nord, de la PFC en place, venir buter contre des RST venant du sud, des deltas. Il y a alternance de dépôts venant du nord et de dépôts venant du sud. –ph54.
——-au belvédère.
On peut voir une grand bloc de calcaire (RSC) emballé dans les poudingues et grès (RST). –ph55. Dans le virage sous le belvédère. Deux olistolithes de calcaire (RSC) sont emballés dans le poudingue (RST), mais aussi un grand bloc de calcarénites quartzeuses, d’aspect très gréseux,, roche autochtone du bassin, dune hydraulique avec ses stratifications obliques, est légèrement déplacé sur des grès autochtones. –ph 56 à 60.
54-RSC butent contre RST
55-bloc emballé
56-sous le belvédère
57-sous le belvédère
58-sous le belvédère
59-stratifications obliques
La vue sur les calanques est très belle, et on peut voir également des formes d’érosion en boules dans les grès autochtones. –ph61.
Position de la route des crêtes (en 6-7) sur le bloc-diagramme du bassin. –ph62.
60-grès du bassin
61-grès en boule-calanques
62-bloc diagramme du bassin
——–Cassis. On n’a plus accès à la pointe des Lombards, donc il faut se contenter d’une vue générale. –ph 63-64.
63-cassis-vue par mer
64-falaise soubeyrane
65-ancien front de taille
Le paysage superbe nous montre sous le château de Cassis, la discordance entre le gargasien et le cénomanien, puis la limite figurée sous le jas de la Penna entre le cénomanien sup et le turonien inf. Les marnes sont très ravinées et des glissements de terrains se produisent de temps en temps.
Position de Cassis (en 5) sur le bloc diagramme du bassin. –ph62.
3. ancienne carrière du Loin. La Ciotat. –ph65 à 67.
Pour y accéder, on passe devant plusieurs anciens fronts de taille dans des grès grossiers resédimentés RST. Des racines de pins s’insinuent dans tous les espaces libres et écartent de gros panneaux de grès, ce qui accélère l’érosion. Dans la carrière on retrouve les 3 types de sédiments, à savoir des calcarénites quarzteuses autochtones, des resédimentations carbonatées-RSC- (brèches, olistolithes), des resédimentations terrigènes-RST. –ph68.
66-grès quartzeux grossier
67-action des racines
68-front de taille
En fait, il y a 2 RSC : -ph 69-70.
-+-+-+ une inférieure, correspond à celle qu’on a vue dans la tranchée de l’autoroute avec un chaos d’olistolithes. Ici, il y en a un, sur la droite, avec de la brèche par-dessus. Il a commencé à s’éroder. Il est recouvert par la suite par une RST venant du sud.
-+-+-+ une nouvelle RSC arrive du nord et recouvre RST en allant plus loin vers le sud que la RSC précédente (inférieure).
-+-+-+ enfin le calme revient avec les dépôts autochtones qui sont au sommet du front de taille. Position de la carrière du Loin (en 6) sur le bloc-diagramme du bassin. –ph71.
69-carrière
70-carrière
71-bloc diagramme du bassin
Nous aurons pris conscience, en parcourant ce petit bassin, qu’il a été soumis à l’influence de ses 2 marges : marge carbonatée au nord, marge détritique terrigène et cristalline au sud. Les apports étaient épisodiques, contrôlés par la gravité et soumis à l’action de failles qui agrandissaient le bassin. Il faut ajouter à ces apports, la sédimentation autochtone par décantation, par le jeu de courants circulant dans le bassin. On arrive ainsi à avoir une idée de l’histoire de ce bassin au turonien supérieur, âge des terrains traversés.