Les Baronnies (04, 05, 26).

Les Baronnies, Ventoux, Lure.

Les Baronnies se situent entre la Provence au sud, l’Ardèche à l’ouest, le parc des Ecrins et le Vercors au nord, et l’arc alpin du sud-est au nord-est.                                                                         3 principaux cours d’eau drainent les Baronnies vers l’Ouest : l’Eygues, l’Ouvèze tristement célèbre, le Toulourenc  qui signifie, en provençal, tout ou rien, expression  qui évoque bien son caractère torrentiel.                                                                                                                                          3 autres les drainent vers l’Est : la Blème et la Méouge qui se jettent dans le Buech, et le Jabron qui rejoint la Durance au sud de Sisteron.                                                                                 Les sédiments secondaires jusqu’au Turonien sont très épais et rappellent que l’océan alpin occupait la région avant de se refermer au crétacé sup.                                       L’orientation Est-Ouest des reliefs affecte cette zone qui a donc subi aussi les plissements  provençaux.                                                                                                                                                               La distension oligocène et la mer miocène sont le résultat de la dérive corso-sarde.          Les structures actuelles, en particulier le chevauchement Ventoux-Lure montrent qu’elles ont subi le contrecoup des plissements alpins.                                                                                       Les Baronnies occupent  le talus et le fond du bassin Vocontien limité à l’Ouest par la marge passive ardéchoise  (voir la page consacrée à cette marge), au Sud, à l’Ouest et au Nord par la grande plateforme carbonatée (PFC) barrémienne, et ouvert du Sud-Est au Nord-Est  sur l’océan alpin dont elles constituaient un grand golfe. -ph 1,2.

Un ensemble de synclinaux très larges, à fond plat, orientés E-O sont séparés par des anticlinaux étroits aux versants très abrupts.-ph3, 4.

Des diapirs sont situés au cœur de ces anticlinaux étroits. –ph5 à8.

Certains anticlinaux sont éventrés par l’érosion et forment des dépressions : anticlinal de Séderon –ph9 à11-.ainsi que des synclinaux perchés : synclinal de St Genis –ph12, 13. Certains synclinaux sont bifides : synclinaux de la Méouge et de Rosans. –ph 17.                  Les déformations  les plus importantes sont situées au bord du chaînon Ventoux-Lure.     Les falaises qui dominent les paysages sont constituées de calcaires tithoniens. Comme par exemple le Quiquillon à Orpierre –ph14.

 

Les Baronnies forment un arc ouvert vers le Nord-Est. –ph15 vue baronnies-16carte géologique-ph17schéma.                                                                                                                                      3 grands accidents Nord-Sud sont représentés par des failles de décrochement (FD) dextres.

Aujourd’hui, on constate que toute la couverture glisse sur le trias, couche savon de 4 km d’épaisseur. Les structures ne sont pas enracinées dans le socle (séismes que dans la couverture). Les montagnes sont de moins en moins hautes vers le Sud, le trias se déforme, s’enfonce. Ce glissement de toute la couverture secondaire et tertiaire est induit par la surrection des Alpes et son effondrement actuel –ph18. Début du glissement fin oligocène dans les Baronnies.

Le chevauchement Ventoux-Lure miocène est donc plutôt un  encastrement  des Baronnies sous le bloc Provence, qui est soulevé et poussé vers le sud.                                                                   Ce glissement de tout le bloc Provence, marqué par des séismes historiques, s’amortit vers le Sud par le plissement du Luberon et de la Trévaresse. Le chevauchement pyrénéo-provençal – éocène, fait encore obstacle au mouvement du bloc vers la mer-ph19. Jusqu’à quand ?

Les différents arrêts vont nous faire découvrir de très beaux paysages et la structure du massif va se préciser au cours des quelques journées nécessaires pour en faire le tour.

Jour 1 :  Coupe Sud-Nord du massif.

++++De Sisteron à Serres, soit sur un trajet S-N, la route montre une coupe des Baronnies, un ensemble de synclinaux et d’anticlinaux qui se succèdent. –ph 20 à28.

Le rocher de Beaumont, bombement anticlinal légèrement chevauchant vers le Nord, partage le synclinal de Rosans en 2 (bifide). C’est  plus difficile à voir pour le synclinal de la Méouge partagé en 2 par l’anticlinal de Chanteduc. Le synclinal perché de St Genis pourrait être le prolongement vers l’Est du synclinal de Rosans.

++++Plusieurs diapirs sont situés au cœur d’ anticlinaux aux flancs très redressés, tel celui de Lazer-Upaix. (lire la page diapir). Le gypse est exploité pour  le plâtre.–ph29.

++++Orpierre est situé entre l’anticlinal de Chabre au sud et le synclinal perché de St Cyrice au nord, au bord du Céans.

Ses falaises attirent de nombreux escaladeurs. Le Quiquillon domine le village au nord. Une grande faille, presque nord-sud,  est jalonnée de galeries d’exploitation, et des haldes sont encore bien présentes. Il y a d’autres petites failles dont certaines sont remplies de calcite.  On y a exploité de 1880 à 1909 des sulfures, en particulier de zinc (blende). Dans les haldes on peut encore trouver des minéralisations. Ces éléments minéraux proviennent probablement des diapirs de Lazer ou Montrond tout proches. –ph30 à33.

Cette faille est peut-être un des prolongements de la faille de Nîmes comme celles de Pierrelongue ou Entrechaux (voir plus loin).

++++La route qui, après Serres, emprunte le synclinal de Rosans, passe dans la petite gorge de la Blème, creusée dans les calcaires berriasiens. A partir de Montclus, la vallée s’évase, les terrains valanginiens sont très marneux et plus facilement érodés. Un peu plus haut, les terrains hauteriviens et barrémiens présentent de nombreux slumps. (voir la page slumps). Ils témoignent de l’instabilité du bassin lors de son élargissement et de son approfondissement au crétacé inf.-ph34 à 38.

++++Du col des Tourettes, on s’aperçoit que le synclinal de Rosans présente une voussure ; il y a une ligne de partage des eaux. Vers l’Est elles se dirigent vers le Buech, vers l’Ouest vers le Rhône via l’Eygues.-ph39.

La colline de Risou est le cœur du synclinal. Risou est érodé des 2 côtés ; c’est à partir de là que le synclinal devient bifide vers l’Est. –ph41a. A son pied, gisent les boules de Rosans issues de turbidites sableuses qui ont dévalé dans le bassin vocontien (voir page sédiments particuliers de la vallée du Jabron). –ph41. L’anticlinal de Maraysse étroit, sépare les 2 synclinaux de Rosans et de Montmorin. –ph40

++++La descente vers Montmorin passe par le cœur érodé de l’anticlinal des Tourettes, étroit  et déversé vers le Nord, sur le synclinal qui a presque perdu son flanc Sud.. –ph42.plus bas, les spectaculaires rochers des Aiguilles correspondent aux Escassauds –ph43,44. Coupe ph45.

++++De  Montmorin à La Charce. La rivière l’Oule a creusé sa vallée dans les marnes bleues et non dans le cœur du synclinal qui est turonien. La vallée se trouve ainsi logée dans le flanc monoclinal Nord du synclinal de la Charce-Montmorin. –ph46.  La ph 47a montre les marnes bleues surmontées par le cénomanien et le turonien (flanc nord du synclinal). L’axe du synclinal se relève ensuite et passe près du village de Pommerol –ph47.

Finalement, il n’y a qu’un synclinal depuis La Charce  jusqu’à Serres (un peu au nord) rétréci vers Serres et un anticlinal des Tourettes  jusqu’à Serres (mais difficile à voir depuis la route).ce grand anticlinal chevauche vers le nord ce synclinal allongé. –ph16-17.

A La Charce, le site aménagé du Serre de l’Ane nous présente le passage du valanginien à l’hauterivien. Les  marnocalcaires de l’hauterivien  se répètent alternativement et ces alternances sont organisées en cycles  de 20 000 ans. -ph48 à 52.                                                             La photo 50,  avec 10 cycles soulignés représente un laps de temps de 200.000 ans.

Texte explicatif d’un des panneaux présents sur le site : La cause de ces cycles serait astronomique et le mécanisme climatique. Les paramètres orbitaux de la Terre (précession des équinoxes, obliquité de l’axe de rotation, excentricité), induisant des variations cycliques de l’exposition de la Terre à l’énergie solaire, ont ainsi influencé le climat. Les alternances calcaires-marnes reflètent donc une alternance de régimes climatiques différents.

Jour 2 : Coupe Est-Ouest par la vallée de la Méouge (affluent du Buech).

++++La Méouge prend sa source au pied de la montagne de Lure sur la commune de Barret de Lioure (entre le col de la Pigière et le col de Macuègne).-ph17-20.                            Elle traverse en cluse l’anticlinal éventré de Séderon avant de rejoindre le synclinal éponyme et se jeter dans le Buech non loin de Mison. –ph9 à11.                                                      Le synclinal de la Méouge est vaste et long (du Buech jusqu’à Buis les Baronnies). Il est bifide des deux côtés (Est et Ouest).                                                                                                              En allant de l’Est  vers l’Ouest, on recoupe les couches des plus vieilles (tithonien)  aux plus jeunes  car son axe est incliné vers l’Ouest. Les gorges sont creusées dans les calcaires massifs du tithonien surmonté par le Berriasien aux couches plus fines.(partie bifide nord).

-ph53,54-Dans les gorges, de superbes disharmonies surplombent la vallée encaissée. Quelques Berriaselles (ammonites) peuvent être trouvées elles datent le Berriasien. –ph55,56. Les eaux chargées en calcaire tapissent les roches de travertin pendant la saison humide –ph 57 à59.

La vallée s’ouvre dans le valanginien  marneux peu avant Barret-le-Bas ; lui succède l’hauterivien avec ses marno-calcaires, puis le barrémien qui présente quelques slumps. Au hameau La Calande, affleure le bédoulien riche en silex blanc et bleu. A partir de Lachau on quitte la branche bifide pour arriver au cœur du synclinal avec tout d’abord le cénomanien marneux puis le turonien calcaire. –ph60 à 66.

++++Un circuit autour d’Eygalayes nous fait découvrir l’éocène continental, cœur du synclinal qui repose en discordance sur les terrains crétacés du bassin Vocontien qui s’est refermé. On y a trouvé deux faciès :

——-calcaires blancs, riches en Charas , surtout leurs oogones (fructifications) ; ce sont des calcaires lacustres, voire palustres.

——-marnes versicolores avec de petits chenaux matérialisés par des lentilles de grès et de conglomérats. ; ce faciès est plus détritique. –ph67 à71.

Une petite incursion vers l’Ouest à partir de la D170a, nous amène au sommet de cette formation. On rencontre successivement les calcaires blancs, les marnes versicolores, puis des marnes sableuses jaunes, des marnes à cailloux et des conglomérats avant de retrouver les calcaires turoniens qui supportent cet éocène en discordance. On y trouve des silex ou des silcrètes (roches enrichies en silice par altération).  Des géologues ont trouvé des fossiles de reptiles, poissons, mammifères.

En regardant vers l’Est, on voit la fermeture périsynclinale du pli. –ph 72 à74. Devant nous, une FD N30° limite les dépôts éocènes (faille décrochante). –ph75. Elle a une composante normale ; la partie Est est abaissée par rapport à la partie Ouest, et de ce fait, mieux protégée de l’érosion,  ce qui fait qu’on ne voit pas de décalage de l’éocène. Les géologues pensent qu’il s’agit d’une FD senestre peut-être antérieure à la phase pyrénéoprovençale (fin éocène).

++++Au niveau de Vers-sur-Méouge, on voit sur la droite une colline constituée de marnes du cénomanien- ph76-, et sur la gauche, on a une vue sur l’anticlinal éventré de Séderon –ph 9 à11. Ce synclinal de la Méouge  présente lui aussi une voussure ; il y a partage des eaux comme on peut le voir sur la ph77.

++++Le rocher de Mévouillon, miocène, coiffe la colline crétacé sup. Au sommet, il reste, creusée dans le rocher, la grande réserve d’eau d’un fort détruit sous Louis XIV. Ce miocène est constitué de calcaires massifs détritiques reposant en discordance sur le cénomanien et le turonien très redressés, donc structurés  au miocène. On peut y trouver des algues, des coraux, des bryozoaires, des échinides, des pectens , des balanes, des huîtres, des rhodolithes et des bioclastes. C’est une ancienne barre tidale, qui progradait vers le sud ; un lobe deltaïque qui se jetait dans la mer du côté de Montbrun.  –ph 78 à80.

++++La Rochette du Buis : il y a, sur la gauche, la montagne des Tunes, anticlinal jurassique (ti) un peu chevauchant vers le sud, qu’on ne voit pas de la route. Cet anticlinal partage en deux parties bifides le synclinal de la Méouge dont la partie nord se termine ici -ph17. La route franchit  alors un anticlinal que le Charuis traverse en creusant une jolie gorge profonde, ce qui permet de voir le chevauchement du tithonien sur le bassin synclinal de St Auban. –ph81.

++++le synclinal de St Auban est très large ; son fond parcouru par l’Ouvèze est plat. Son cœur est crétacé sup (cénomanien).il se réduit à partir de Ste Euphémie et disparait à Vercoiran. –ph82.

++++la montée au col d’Ey nous permet de découvrir au nord, le synclinal de Ste Jalle et l’anticlinal de Montlaud  –ph3 et4. Les couches du tithonien sont presque verticales. –ph83. Le synclinal de St Auban est, ici, très étroit, limité au lit de l’Ouvèze.

Une faille active au pied du Serre Gros provoque des écroulements ; c’est une zone qui ne permet aucune construction. Cette faille est probablement un prolongement de la faille de Nîmes. –ph84,85.  De même celle qui a coupé net le rocher de St Julien et St Trophime à Buis les Baronnies. –ph86.  On aperçoit également l’anticlinal à la charnière érodée de Buis les Baronnies  ainsi que, barrant l’horizon, le Mont Ventoux (celui qu’on voit de loin). –ph87.

++++ Pierrelongue. -ph88. L’église est bâtie sur le barrémien verticalisé dans le couloir de failles  (FD, prolongement de la faille de Nîmes).

++++Entrechaux. –ph89-90. Le vieux village est construit aussi sur le barrémien qui domine le miocène, par le jeu de ces failles décrochantes. Une de ces failles constituait par endroits une falaise ornée de grottes. L’une d’elles  est tapissée par des balanes qui se sont installées lors de la transgression du miocène moyen (marnes sableuses).  La ph91 montre le bloc Provence et les principales failles.

Jour 3 : Les vallées du Toulourenc et du Jabron (chevauchement Ventoux-Lure).

Ces vallées suivent le chevauchement ; Ventoux pour le Toulourenc, Lure pour le Jabron. Comme dit en introduction, il s’agit plutôt d’un encastrement des Baronnies sous le bloc Provence, mais sur le terrain on voit un chevauchement vers le nord.-ph92.

++++col de Fontaube. Après Buis-les –Baronnies, la route qui mène au col de Fontaube passe devant les falaises du jurassique (ti) verticalisées et percées en clue par un petit torrent (le Pas) qui se jette dans le Derboux, affluent de l’Ouvèze.-ph93. Cette barre calcaire sépare le synclinal d’Eygaliers, au nord, du ½ synclinal de Bluye (ou fontaube). Au col, on peut voir que ce ½ synclinal est chevauché par la montagne de Bluye (d’où le ½ que j’utilise, flanc sud inexistant). écaille poussée en avant par le Ventoux –ph94,95. La coupe –ph96- résume ces observations.-ph16 et 17.

++++ancienne carrière de la Ferrassières. Tout près de Montbrun, le fossé tectonique de Sault-Aurel sépare le Ventoux de la montagne de Lure. On peut voir des failles à Monieux (voir page faille normale) ou à l’ancienne carrière de la Ferrassières –ph97. Il s’agit de failles normales qui ont fonctionné à l’oligocène. Celle de la Ferrassières semble se poursuivre jusqu’à la faille d’Eygalayes (jour2). Elle a traversé un peu plus bas, sur la route, les calcaires à silex du bédoulien. Les silex cassés, altérés par la circulation des fluides et mêlés à de l’argile forment une poudre blanche, onctueuse, jadis utilisée comme abrasif fin pour le polissage, mais aussi dans la confection de bâtons de dynamite. Cette poudre était vendue sous le nom de Tripoli.-ph98.

++++vue vers l’ouest, sur l’autre versant du fossé. On peut voir que la crête constituée de calcaires barrémiens s’est affaissée vers le fossé par le jeu de FN.

Le compartiment affaissé est couronné par les marnes du gargasien et les grès jaunes du cénomanien ; des cultures y sont visibles. –ph99.

++++vue depuis la partie affaissée du barrémien.  -ph100. Reilhanette  est bâti sur un rocher de barrémien, la roche de la Conche est  du même âge. Ce sont des restes du flanc nord laminé de l’anticlinal du Ventoux ; ces blocs chevauchent à la base sud  du synclinal de Montbrun les bains.-ph101.

++++ancienne carrière d’éboulis cryoclastique, avant d’arriver à Montbrun.

Cette carrière est située entre le rebord nord du massif de Lure et le bassin oligocène de Montbrun les Bains, dans les Baronnies. L’exploitation de l’éboulis a révélé le flanc inverse, laminé de Lure. On voit sur plus de 100m et au moins 10m de haut un flanc entièrement bréchifié qui chevauche le bassin oligocène. De nombreux plans de failles sont visibles. –ph102 à104.

++++bassin oligocène de Montbrun-les-Bains.  Se trouve au débouché du fossé de Sault-Aurel ; Bassin de 10 km de long sur 2 km de large, avec 150m au moins d’oligocène et 220m de miocène qui le remplissent. 2 rivières le parcourent : le Toulourenc et l’Anary, qui malgré 1000mm de pluie par an, sont souvent à sec. L’oligocène est constitué de niveaux argileux, de marnes et argiles sableuses, gypse, cargneules, calcaires en plaquettes, silex. –ph105.

On a recensé 20 sources à faible débit dont certaine exhalent une odeur de soufre et d’œuf pourri. Les captages anciens ne sont plus aux normes (Rochers, Plâtrières). On a fait un forage aux Gypières qui fournit 160 m3/jour. Le premier établissement thermal a vu le jour en 1864. C’est une eau minérale froide (9 à 13°C), sulfatée, calcique à caractère sulfuré et magnésien qui soigne, en particulier, les affections respiratoires et les rhumatismes.

Les eaux de pluie s’infiltrent dans les réseaux karstiques des calcaires barrémiens et bédouliens, se chargent en bicarbonate de calcium. Ensuite elles s’infiltreraient profondément  pour être réchauffées et chargées en  minéraux, ou bien rencontreraient un diapir de gypse entre le bassin et le bloc Provence, puis remonteraient, se mélangeraient à de l’eau de pluie superficielle qui ferait baisser la température. Les carbonates proviennent de la dissolution des calcaires, les sulfates de la dissolution du gypse oligocène (avec apport de gypse diapirique triasique ?), les sulfures sont dus à l’action de bactéries sulfato-réductrices. –ph106.

++++route d’Aulan, pont sur leToulourenc.  – ph107 à111.

La partie nord du synclinal de Montbrun est chevauchée par l’anticlinal de l’Ubac de Vic  suivi par le synclinal de l’Ubac de Courge puis par la montagne du Buc. Le crétacé inf, l’oligocène et surtout le miocène sont très déformés ainsi que le montre la coupe ph111. Le synclinal de Montbrun est pris en sandwich entre le chevauchement du Ventoux vers le nord et celui de Vic vers le sud. –ph100 et 111.

++++vers le Moulin. Partie Est du synclinal de Montbun. –ph112 à115.

Le synclinal est littéralement écrasé par le chevauchement de Lure au sud et les  plis de l’Ubac de Vic et du Buc au nord.  Les deux bords du synclinal miocène sont  très proches et vers le moulin il n’en reste plus qu’un. Le synclinal disparait sous Barret de Lioure. Il ne va véritablement  réapparaître qu’à Montfroc  -ph116.

++++col de la Pigière.  Non loin de la source du Jabron. –ph117.

Au col, on peut voir les marnes grises du valanginien surmontées par les marnocalcaires de l’hauterivien  (montagne de Lure),  pentés vers le Sud  venir reposer, en chevauchant un peu, les terrains hauteriviens du flanc sud de l’anticlinal éventré de Séderon (montagne de Palle). Il n’y a plus de miocène ni d’oligocène.

++++Montfroc. –ph118 à120. Juste avant d’atteindre Montfroc, la route traverse une gorge courte mais pittoresque du Jabron, creusée dans les calcaires du jurassique sup (ti). Ces calcaires reposent sur les marnocalcaires du  crétacé sup vertical (albocénomanien),  auquel succède l’oligocène sur lequel le village est construit. C’est  un autre aspect du chevauchement de Lure. A la sortie de Montfroc, on voit réapparaître le miocène peu accessible qui va jusqu’à  châteauneuf-Miravail, près de St Vincent sur Jabron.

++++Châteauneuf-Miravail, au niveau de la piste de Jansiac. –ph121 à123.

On est sur le flanc nord du synclinal du Jabron qui s’est élargi (du berriasien au cénomanien). La terrasse glaciaire de la Druigne,  affluent du Jabron, franchie, on arrive aux terrains miocènes, cœur du synclinal. Leur pendage indique qu’on est toujours sur le flanc nord du synclinal. On peut reconnaître des marnes sableuses, des grès et beaucoup de fossiles (oursins cidaris, huitres, pectens, lamellibranches, dents de requin, beaucoup de débris de coquilles). C’est un environnement deltaïque.                                                                      Les géologues ont ainsi reconstitué  le trajet de la paléodurance au miocène avec les observations faites auparavant, depuis Châteauneuf-Miravail jusqu’au golfe de Vaison la Romaine où se trouvait la ligne de côte.  Côté sud, l’autre flanc du synclinal est caché sous la terrasse et le chevauchement de Lure.

++++Valbelle.  –ph 124 à129. On arrive à la terminaison périclinale de Lure, éventrée par l’érosion.

Le tithonien (et berriasien)  de Sumiou,  passant par-dessus sa partie nord constituée de berriasien et valanginien, chevauche le synclinal du Jabron.

Ainsi, ces deux vallées, Toulourenc et Jabron, constituent la partie la plus déformée des Baronnies, conséquence de l’effondrement subactuel de la chaîne alpine.